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DE LA VULNÉRABILITÉ À VISÉE OPÉRATIONNELLE

2.2. É VALUATION DE LA VULNÉRABILITÉ DÉPARTEMENTALE GLOBALE

2.2.2. Vulnérabilité écologique

D’une manière générale, les littoraux sont des zones écologiquement riches tant en matière de faune que de flore. Nombre de classements au niveau français, européen et mondial répertorient les secteurs les plus riches et les plus vulnérables. L’analyse de la répartition de certains de ces inventaires permet de dresser une cartographie de la vulnérabilité écologique du littoral et du degré d’exposition de chacun des 26 départements littoraux. Cinq indicateurs peuvent être retenus :

ƒ Les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) de type I et II : l’inventaire des ZNIEFF, réalisé par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), vise à identifier et décrire les zones du territoire français présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation. On distingue 2 types de ZNIEFF : les ZNIEFF de type I (secteurs de grand intérêt biologique ou écologique) et les ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes.

ƒ Les ZICO (Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux) : depuis les années 1980, la France procède également à un inventaire scientifique des Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) en vue de mettre en œuvre la directive ‘Oiseaux’ du 2 avril 1979. Cet inventaire a été réalisé par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et le MNHN pour le compte du ministère chargé de

l'Environnement, avec l'aide des groupes ornithologiques régionaux. Cet inventaire constitue l'inventaire scientifique préliminaire à la désignation des Zones de Protection Spéciale (ZPS).

ƒ Les ZPS (Zones de Protection Spéciale) : sites sélectionnés par la France en application de la Directive ‘Oiseaux’. La désignation des ZPS s’appuie généralement sur le recensement des ZICO.

NB : Les ZPS constituent avec les Zones Spéciales de Conservation le réseau Natura 2000. En 2007, il a été décidé d’inclure les zones maritimes (et non plus seulement littorales) au réseau Natura 2000. La définition des zones à inclure dans le périmètre Natura 2000 est en cours et devrait s’achever courant 2008. Les surfaces couvertes par le réseau Natura 2000 s’accroîtront par conséquent de manière significative courant 2008.

ƒ Les SIC (Sites d’Intérêt Communautaire) : sites sélectionnés par la Commission européenne, sur proposition des États membres, en application de la Directive ‘Habitats, faune, flore’. Une fois la liste des sites arrêtée par la Commission européenne, ces sites sont désignés en ZSC (Zones Spéciales de Conservation) par arrêtés ministériels.

ƒ Les zones humides littorales d’importance majeure dites « sites Ramsar » : la convention de Ramsar protège les zones humides d’une grande richesse naturelle. Elle vise une gestion attentive de ces milieux écologiquement très riches (habitats pour de nombreuses espèces de faune et de flore, rôle de filtre pour conserver la qualité de l’eau, protection contre les inondations, économie locale autour de produits de terroirs et d’activités touristiques, etc.).

Afin de dissocier la vulnérabilité du littoral de celle de zones intérieures à chaque département, seules les zones définies sur le Domaine Public Maritime (DPM) ont été prises en compte pour les ZNIEFF, les ZICO, les SIC et les ZPS. Seules les zones humides littorales ont, par ailleurs, été comptabilisées dans les sites Ramsar (figure 49). D’autres classements en zones de protection existent, en particulier les espaces naturels sensibles gérés par les conseils généraux. Il n’a, cependant, pas été possible d’intégrer ces données en raison du manque de dissociation entre les zones littorales et terrestres.

Figure 49 : Recensement des zones protégées sur le domaine public maritime par département (en hectares)

En théorie, additionner les superficies des zones protégées n’a pas de sens puisque souvent les différentes protections se superposent sur un même territoire. Cependant, si ce cumul ne recouvre pas une réalité territoriale, il constitue un indicateur intéressant pour déterminer la sensibilité écologique d’un département (figure 50). Cinq départements comptabilisent une densité très élevée de zones classées (Manche, Finistère, Morbihan, Charente Maritime et Bouches du Rhône). D’une manière générale, la zone allant du Calvados à la Gironde présente une forte concentration de zones protégées. La Méditerranée, à l’exception de la Corse et des Bouches du Rhône, compte moins de zones écologiquement remarquables.

moins de 20 000 ha de 20 000 à 50 000 ha de 50 000 à 100 000 ha plus de 100 000 ha Nord (59) Seine Maritime (76) Eure (27) Landes (40) Pyrénées Atlantiques (64) Pyrénées Orientales (66) Aude (11) Var (83) Alpes Maritimes (06) Pas de Calais (62) Hérault (34) Gard (30) Somme (80) Calvados (14) Ille et Vilaine (35) Côtes d’Armor (22) Loire Atlantique (44) Vendée (85) Gironde (33) Corse du Sud (2A) Haute Corse (2B) Manche (50) Finistère (29) Morbihan (56) Charente Maritime (17) Bouches du Rhône (13)

Figure 50 : Cumul de la superficie des zones littorales protégées par département

(ZNIEFF I et II, ZICO, Ramsar, SIC et ZPS) (d’après Ifen, MNHN, DIREN)

Par ailleurs, depuis 1976, le Conservatoire du littoral acquiert des zones littorales particulièrement fragiles ou menacées en vue de leur préservation (figure 51). En 2004, 11,7 % du littoral métropolitain appartenait déjà au conservatoire du littoral, soit 712 km ou 61 137 ha.

NB : Au 1er juin 2006, il assure la protection d’environ 100 000 ha répartis sur 400 ensembles naturels, représentant environ 880 km de rivages maritimes, mais nous ne disposons pas de la répartition départementale de ces sites pour 2006. Il existe une grande disparité entre le nombre de kilomètres de

linéaire côtier acquis par département et la superficie couverte. Ainsi, dans les Bouches du Rhône, le Conservatoire possède 36 km et 8 827 ha, contre 139 km pour 7 291 ha en Corse du Sud. Ceci tient à la configuration de l’arrière-côte. Par exemple, le Conservatoire ne possède pas de linéaire côtier dans l’Eure mais néanmoins 942 ha de marais maritime situé en arrière du trait de côte. Par ailleurs, si l’on rapporte le nombre de kilomètres de littoral acquis par le Conservatoire du littoral au total du linéaire côtier départemental, on observe également de grandes disparités d’un département à l’autre (figures 52a et 52b). Seuls, deux départements (Pas de Calais et Corse du Sud) ont plus de 20 % de leur littoral détenu par le Conservatoire, tandis que, dans cinq départements (Seine Maritime, Eure, Loire Atlantique, Landes et Alpes Maritimes), il possède moins de 5 % du littoral. Les raisons sont variées : littoral limité, manque d’opportunité, pression foncière, etc.

Figure 51 : Sites acquis par le Conservatoire du littoral entre 1976 et 2004 (en linéaire côtier et en superficie) (d’après Ifen, MNHN, DIREN)

Figure 52a : Part du linéaire côtier départemental appartenant au Conservatoire du littoral en 2004 (d’après Ifen, MNHN, DIREN)

moins de 5 % de 5 à 10 % de 10 à 20 % plus de 20 % Seine Maritime (76) Eure (27) Loire Atlantique (44) Charente Maritime (17) Landes (40) Alpes Maritimes (06) Nord (59) Ille et Vilaine (35) Côtes d’Armor (22) Finistère (29) Vendée (85) Pyrénées Atlantiques (64) Pyrénées Orientales (66) Aude (11) Hérault (34) Gard (30) Bouches du Rhône (13) Var (83) Somme (80) Calvados (14) Manche (50) Morbihan (56) Gironde (33) Haute Corse (2B) Pas de Calais (62) Corse du Sud (2A)

Figure 52b : Part du linéaire côtier départemental appartenant au Conservatoire du littoral en 2004 (d’après Ifen, MNHN, DIREN)