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Comme indiqué précédemment, la qualité de l’accueil et du suivi par la structure a un effet sur l’évaluation des missions réalisées. À ce sujet, il est possible de distinguer trois cas de figure qui montrent que, si l’intégration des volontaires est liée aux types de structures et de projets, d’autres facteurs peuvent intervenir.

Les associations où les volontaires sont « isolés »

Deux situations conduisent à l’isolement des volontaires des autres membres de l’asso- ciation : l’isolement géographique et l’isolement relationnel. Le premier correspond aux projets où les volontaires interviennent au domicile des bénéficiaires, par exemple des per- sonnes âgées ou handicapées, ou aux situations où les volontaires travaillent dans un autre local (par exemple dans « leur salle ») que celui des salariés ou des bénévoles. Cela induit une absence ou de faibles contacts avec les autres membres de la structure. Le second renvoie aux situations où les salariés et les bénévoles ont des réticences à se lier aux volon- taires pour des raisons internes à la structure (routines professionnelles ou craintes d’un changement). Les salariés ne font pas le premier pas et, de leur côté, les volontaires sont davantage occupés à gérer leur équipe et leur projet qu’à se tourner vers l’extérieur. Les associations où les volontaires sont « intégrés »

Dans ce cas, leur travail est quasiment similaire à celui des salariés et des bénévoles, ce qui facilite leur intégration. À l’indifférenciation des tâches qui sont réalisées en commun s’ajoute aussi le partage des moments informels (repas, pauses…). L’intégration très forte des volontaires, qui sont finalement assimilés aux autres membres de l’association, peut se traduire par la conversion de volontaires en bénévoles, voire pour certains en salariés, une fois le service civil terminé.

Les associations où les volontaires occupent une « place spécifique »

Dans certaines associations, les volontaires occupent une place intermédiaire. Ils sont iden- tifiés en tant que tels, ni comme « étrangers » ni comme salariés ou bénévoles. Ils sont inté- grés comme des personnes intervenant temporairement et nécessitant l’appui des moyens matériels et humains de la structure au fonctionnement de laquelle ils contribuent. Ils réa- lisent à la fois des projets où ils collaborent étroitement avec les salariés et des projets où ils sont plus autonomes.

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Ces trois niveaux d’intégration posent la question de l’accompagnement de l’équipe de volon- taires au sein des structures d’accueil. L’équipe bénéficie en fait d’un double accompagnement : celui d’Unis-Cité, à travers le coordinateur d’équipe qui assure un suivi individuel et collectif et fait le lien avec la structure d’accueil, et celui de la structure d’accueil, à travers le référent. Le rôle et l’implication du référent sont variables. L’enquête met ainsi en évidence que lorsque le référent est également à l’origine du partenariat avec Unis-Cité, le suivi des volontaires est facilité. En effet, ayant eu de nombreux contacts avec Unis-Cité pendant l’élaboration du par- tenariat, il connaît son rôle et celui de l’équipe au sein de la structure. En revanche, lorsque le référent est nommé par une tierce personne – le plus souvent le président ou le directeur de la structure avec qui a été élaboré le partenariat –, sa position est plus incertaine. Il peut soit avoir l’impression que la présence d’une équipe lui est imposée, débouchant sur une charge de tra- vail non prévue ou l’obligeant à effectuer un travail de coordination qu’il ne souhaite pas faire, soit être intéressé par ce rôle mais ne pas en saisir les contours en termes de responsabilité. Ces Chaque volontaire en service civique est accom-

pagné pendant toute la durée de son engage- ment par un référent. Ce « tuteur », tel que dési- gné dans la loi, porte un double objectif : – aider le volontaire à réussir sa mission ; – accompagner le volontaire dans la définition et la préparation de son projet d’avenir.

Pour cela, le tuteur joue un rôle essentiel tout au long de la mission.

Tout d’abord, en amont de l’arrivée du volontaire, le tuteur s’informe sur le cadre du service civique, et participe à la définition de la mission du vo- lontaire. Il s’implique avec le reste de l’équipe (sala riés et bénévoles) et le public bénéficiaire sur la place et le rôle donnés au volontaire au sein de la structure. Il participe (autant que possible) à la sélection du volontaire. Il assure son accueil et contribue à sa formation initiale pour le préparer à sa mission. Durant la phase d’immersion du volon- taire, le tuteur présente la structure, son projet, ses actions, ses acteurs, son fonctionnement. Le tuteur apprend à connaître le volontaire, son parcours et ses envies. Il explique son rôle et le mode d’in- teraction souhaité entre le tuteur et le volontaire. Il sensibilise le volontaire aux problématiques ren- contrées par le public et présente en détail la mis- sion du volontaire. Il organise une rencontre avec les équipes impliquées dans le projet.

Tout au long de l’expérience de service civique, le tuteur veille au bon déroulement de la mission. Il facilite l’intégration du volontaire dans la struc-

ture et auprès des partenaires et bénéficiaires. Il programme et anime régulièrement des temps d’échanges et se rend disponible pour répondre aux interrogations du volontaire. Il aide celui-ci à identifier ses acquis et ses besoins pour réussir sa mission et préparer son « après service civique ». Tout au long de son accompagnement, le tuteur veille à favoriser l’autonomie du volontaire et à le rendre acteur de sa mission. En fin de service civique, le tuteur dresse le bilan de la mission et analyse avec le volontaire son expérience indi- viduelle. Le tuteur participe aux événements de valorisation de l’engagement volontaire. Il s’im- plique également dans la valorisation du volon- taire en prolongeant les échanges au-delà de la mission, veillant ainsi à son devenir dans les mois qui suivent.

Toutefois, une autre organisation issue de la pra- tique d’Unis-Cité montre qu’il est parfois intéres- sant, selon le contexte, que la structure d’accueil confie à deux personnes distinctes le tutorat, en distinguant le tuteur principal qui suit la « réussite de la mission », fonction généralement assurée par une personne relativement disponible et pré- sente auprès du volontaire, de la personne en charge de la « préparation du projet d’avenir ». La personne en charge de ce suivi plus person- nel peut être interne ou externe à la structure d’accueil et va accompagner le volontaire dans son projet d’avenir par des points réguliers pour l’aider à prendre du recul, analyser son expé- rience, se projeter…

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QU’EST-CE QU’ÊTRE TUTEUR D’UN JEUNE EN SERVICE CIVIQUE ?

PAR UNIS-CITÉ

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positions débouchent régulièrement sur des incompréhensions avec l’équipe de volontaires ou avec le coordinateur d’équipe, ou sur un suivi distancié de l’équipe. Quand le rôle du référent est précisé, que ce soit au moment de l’accueil de l’équipe ou d’une régulation collective, ces difficultés tendent à diminuer. Il semble donc que le dialogue au sein des associations, mais aussi la définition des rôles entre l’association, le référent-projet et le coordinateur d’équipe soient importants et qu’ils doivent être initiés dès la mise en place du partenariat. Cela permet une meilleure efficacité du travail des volontaires et leur intégration au sein de l’association.