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Directeur de l’association Les petits frères des pauvres Provence-Alpes-Côtes d’Azur.

Q Quel rôle a joué Unis-Cité dans votre envie d’accueillir des volontaires en direct au sein des petits frères des pauvres ?

Notre association Les petits frères des pauvres a été créée en 1946 avec pour objectif l’envie de rompre la solitude des personnes âgées vivant dans la précarité. Cet accom- pagnement se fait dans la durée afin de permettre à nos bénévoles de créer un lien social. Cet objectif nous le partageons avec Unis-Cité ! À mon arrivée à la direction des petits frères des pauvres PACA, notre association avait entamé comme projet le dévelop- pement du bénévolat des jeunes. Donc, quand en 2003 Unis-Cité Méditerranée nous a proposé un partenariat permettant à des jeunes volontaires civils d’Unis-Cité d’intervenir sur des projets de notre association, nous avons tout de suite accepté.

L’action d’Unis-Cité a été de nous faire découvrir le dispositif, le statut de volontaire et surtout de promouvoir l’engagement des jeunes. Unis-Cité nous a fait partager son exper- tise, ses conseils et son expérience. Quand en 2003 nous avons accueilli des volontaires d’Unis-Cité sur des projets, nous avons eu la preuve que le dispositif fonctionnait ! Il permet aux jeunes comme aux personnes âgées de créer du lien et de s’apporter mutuellement quelque chose de positif. En 2005, forts de cette expérience réussie, nous avons décidé d’accueillir des volontaires en service civil en direct dans notre association. Notre colla- boration avec Unis-Cité ne s’est pas arrêtée pour autant. En effet Unis-Cité dans la région PACA a un rôle de coordination et de mutualisation des informations qui nous permet d’être en contact avec d’autres associations et les pouvoirs publics afin de promouvoir nos actions.

Q Quelle dynamique apportent à votre structure les volontaires en service civique ?

L’arrivée de jeunes volontaires a permis d’apporter un souffle nouveau au sein de notre association. De plus les bénévoles peuvent s’appuyer sur les jeunes pour accomplir les actions. Pour les bénéficiaires, le contact avec des jeunes permet de créer un lien par- ticulier et très fort. J’ai de nombreux exemples en tête de personnes âgées et de jeunes volontaires qui en créant un lien ont changé de façon positive.

Q D’anciens volontaires sont-ils venus nourrir votre réseau de bénévoles ?

Certains jeunes sont en effet devenus bénévoles, l’un d’eux est même resté dans notre association trois ans ! Bien sûr tous ne sont pas devenus bénévoles, la précarité de leur situation, pour certains, ne leur permet pas, en dehors du service civique, de se consa- crer trop longtemps à l’action sociale. Ce qui est important c’est que, grâce à ce premier engagement, leur regard sur les personnes âgées a changé. Ce qui signifie que c’est le regard de la société de demain qui a changé !

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Entretien avec Caroline Soubie

Responsable du service jeunesse de la Croix-Rouge française.

Q Au sein de la Croix-Rouge, quelle est la complémentarité entre volontaires, salariés et bénévoles ?

L’apport des volontaires en service civique est complémentaire à l’action des bénévoles et des salariés sur plusieurs points. De manière générale, la plupart des missions confiées aux volontaires ont une dimension de projet. Elles sont donc limitées dans le temps avec un apport durable, tout comme l’engagement d’un volontaire en service civique. Le positionnement du volontaire est particulier. Il réalise une mission au service du projet associatif mais aussi de lui-même et de son projet personnel.

Plus précisément, par rapport aux bénévoles, les volontaires s’impliquent dans les nou- veaux projets prioritaires de l’association, par exemple le développement de notre offre éducative. Les volontaires conduisent des actions en semaine, aux moments où la plupart des bénévoles sont indisponibles. Ils permettent de toucher des publics plus éloignés de nos offres habituelles, comme l’initiation aux premiers secours auprès de personnes fragilisées.

Dans nos établissements, notamment dans des lieux de vie de personnes handicapées, âgées ou malades, les volontaires s’engagent aux côtés de salariés. Ils agissent avant tout pour encourager l’accès de ces personnes aux activités de loisirs et à une vie sociale à l’extérieur de ces établissements. Ces actions complètent et viennent en soutien aux personnels soignants.

Q Comment se passe l’intégration des volontaires ?

À la Croix-Rouge, nous attachons une importance au rôle du tuteur, qui apporte une véritable plus-value dans l’accompagnement du volontaire. Il est garant de l’intégration de ce dernier dans la structure d’accueil. C’est un sujet clé abordé dans le cadre des for- mations initiales des tuteurs que nous organisons. L’intégration du volontaire commence avant son arrivée, dans l’explicitation du dispositif et de la mission du volontaire au sein des structures. À l’arrivée du volontaire, le tuteur explique l’environnement, le présente aux équipes. Un parrain, pour les premiers jours, peut être nommé pour faciliter son inté- gration. Les premières semaines, il est prévu un temps de préparation, le volontaire reçoit alors une formation pour mener à bien sa mission et se familiariser avec les valeurs et actions de la Croix-Rouge française. Il existe un enjeu majeur autour de la communication sur ce dispositif d’engagement des jeunes, afin que chacun connaisse le positionnement particulier du service civique et du volontariat, dans l’univers associatif notamment.

Q Comment proposer des missions de service civique accessibles à tous les jeunes ?

L’ensemble des missions proposées par la Croix-Rouge française est accessible sans condition de qualification. Nous attachons plus d’importance aux compétences sociales et humaines de nos futurs volontaires. À chacune de nos missions types, nous proposons une offre de formation adaptée et accessible à tous pour permettre au volontaire d’être autonome dans sa mission. Ces formations sont valorisables ensuite dans un parcours professionnel, je pense notamment au monitorat premiers secours. De plus, le volontaire et le tuteur se rencontrent régulièrement pour, entre autres, faire évoluer et adapter la mis- sion selon les intérêts et les capacités des volontaires. Notre premier bilan montre qu’il y a une réelle diversité dans les parcours de nos volontaires en service civique.

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L’inscription du service civil