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Volet environnement: qualité des programmes d’ensemencement

3.1 Gestion des poissons d’intérêts sportifs au Québec

3.1.10 Volet environnement: qualité des programmes d’ensemencement

Les ensemencements sur le territoire québécois sont effectués selon trois orientations particulières et des lignes directrices précises. Les trois orientations du programme d’ensemencement sont la conservation, la Fête de la pêche et la mise en valeur (Arvisais, 2010). Tout ensemencement de poissons effectué au Québec doit initialement obtenir l’accord du secteur faune Québec du MRNF ou des pisciculteurs auxquels le ministère a délégué son pouvoir décisionnel dans le cas de l’omble de fontaine (MRNF, 2008a). Avant d’octroyer un permis de transport et d’ensemencement de poissons, Faune Québec doit s’assurer de posséder tous les éléments lui permettant de prendre une décision avisée (MRNF, 2008a). Les projets d’ensemencement doivent en effet suivre une suite d’étapes précises définies par les lignes directrices de la planification de l’ensemencement. Ces lignes directrices sont retrouvées au tableau 3.3 et permettent d’encadrer la planification de tous les projets d’ensemencement. Cette planification doit tenir compte des caractéristiques du milieu récepteur, de l’utilisation d’espèces indigènes, des différents risques associés à l’ensemencement de poissons ainsi que du suivi des résultats. Cette manière de procéder permet de sélectionner les projets d’ensemencement offrant la meilleure solution au type de problème rencontré, en plus de favoriser de meilleurs rendements (MRNF, 2008a). La majorité des poissons ensemencés par le MRNF proviennent de la production des trois stations piscicoles gouvernementales de Tadoussac, Baldwin-Mills et du Lac-des-Écorces (MRNF, 2008a).

Tableau43.3: Lignes directrices de la planification de l’ensemencement par le MRNF 1 Établir des objectifs de départ précis (augmenter la récolte, rétablir ou supporter la

population).

2 Se questionner sur le plan d’eau et ses facteurs limitants (bathymétrie, température maximale, oxygène dissout, communauté ichtyologique présente).

3 Considérer les avenues alternatives à l’ensemencement telles que revoir la réglementation ou effectuer un aménagement d’habitat qui peuvent s’avérer à court, moyen ou long terme moins coûteuses et plus efficaces.

4 Considérer les impacts négatifs que peuvent avoir les ensemencements et leurs implications.

5 S’assurer que l’ensemencement de l’espèce n’aura pas d’effets négatifs sur des espèces en situation précaire.

6 Vérifier s’il est possible d’ensemencer une espèce indigène au milieu ou, à tout le moins, indigène au Québec.

8 Respecter les modalités d’ensemencement préconisées selon l’objectif établi. 9 Effectuer un suivi afin de s’assurer que l’ensemencement rapporte les résultats escomptés et être en mesure d’apporter les ajustements nécessaires afin d’améliorer

son efficacité.

Source: MRNF, 2008a

Les ensemencements effectués dans le cadre de la Fête de la pêche sont majoritairement en collaboration avec le MRNF. Ce dernier établit des critères de sélection des différents projets d’ensemencement soumis qui diffèrent quelque peu des lignes directrices préalablement citées. Ces critères sont le bassin de population desservi, la facilité de la pêche, l’accessibilité du plan d’eau, la possibilité de survie à long terme des poissons ensemencés, la réalisation du projet au même moment que la Fête de la pêche ainsi que les projets ayant déjà été soumis (MRNF, 2010a). Pour ce type d’ensemencement, les deux critères les plus importants sont la possibilité de rejoindre un grand bassin de population ainsi que la mise en place du projet lors de la Fête de la pêche. La capacité du milieu à soutenir les populations de poissons à long terme est donc peu considérée et les seules espèces disponibles pour ce type d’ensemencement sont l’omble de fontaine, la truite arc-en-ciel ainsi que la truite brune (MRNF, 2010a).

Les ensemencements de mise en valeur sont quant à eux principalement effectués pour suppléer à une demande de pêche trop grande pour la productivité d’un plan d’eau particulier. Ces ensemencements de type dépôt-retrait sont les plus pratiqués dans la province, notamment par les pourvoiries, les réserves fauniques, les zecs et certaines associations de pêcheurs (MRNF, 2008a). Ce type d’ensemencement a toutefois été majoritairement délaissé par le MRNF qui préfère se concentrer sur les ensemencements effectués dans le cadre de la Fête de la pêche et sur les ensemencements de conservation (Arvisais, 2010). Le MRNF entend toutefois poursuivre ses ensemencements d’espèces exotiques (truite arc-en-ciel, truite brune) et hybrides (omble moulac) lorsque l’habitat ciblé est déficient et ne permet pas la survie d’espèces indigènes (MRNF, 2008a). Dans le cas des ensemencements de conservation, le MRNF doit s’assurer que la cause du bouleversement a été identifiée et corrigée et que des mesures ont été prises afin d’empêcher que la situation ne perdure (MRNF, 2008a). Afin de maximiser la capacité de ce type d’ensemencement à soutenir une exploitation à long terme, un niveau de priorité élevé est accordé aux demandes destinées à des ensemencements de conservation dont l’habitat a fait l’objet de travaux de restauration (élimination des poissons

compétiteurs introduits, correction de la source de perturbation) (MRNF, 2008a). Ces mesures viennent s’ajouter aux lignes directrices qui encadrent tout projet d’ensemencement sur le territoire du Québec.

Il est important de mentionner qu’un manque de connaissances sur l’état des populations indigènes à travers le Québec fait en sorte que les pratiques d’ensemencement réalisées jusqu’à présent comportent un niveau d’incertitude élevé quant au risque d’altérer l’identité génétique de ces populations (MRNF, 2008a). Certaines mesures supplémentaires ont été mises en place pour diminuer l’impact des ensemencements de poissons. C’est ainsi que l’origine génétique des poissons ensemencés sera contrôlée pour la section nord de la province, que seules des espèces naturellement présentes pourront faire l’objet d’ensemencement dans certains territoires particuliers et que des plans d’ensemencement seront conçus pour l’ensemble des réserves fauniques et des zecs ayant recours à des dépôts de poissons.

3.1.11 Volet environnement: acquisition de connaissances pour améliorer la