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Le premier critère du volet économique de l’analyse comparative concerne les revenus disponibles pour la gestion de la ressource. À ce niveau, c’est le mode de gestion ontarien qui dispose des revenus les plus importants. Sur le territoire ontarien, c’est ainsi 199 492 300 $, soit 158 $ par pêcheur qui sont alloués à la gestion de la ressource. Cette somme dépasse largement le budget disponible pour la gestion de la ressource aquatique sur le territoire québécois qui est de 80 626 586 $, soit 107 $ par pêcheur. C’est donc 51 $ de plus par pêcheur qui sont mis à la disposition des gestionnaires ontariens. Dans les deux cas, les revenus disponibles proviennent de deux sources principales. Pour le Québec, outre le budget annuel voté, des revenus supplémentaires proviennent du budget de réinvestissement relié à la hausse tarifaire des permis de pêche. Pour l’Ontario, des revenus provenant d’un compte spécial regroupant l’ensemble des revenus liés à la pêche, la chasse et l’utilisation des parcs viennent compléter le budget annuel voté. Cette source supplémentaire de revenus peut expliquer en partie les sommes plus importantes disponibles pour les gestionnaires ontariens. En effet, sur les 199 492 300 $ disponibles, 131 771 600 $ proviennent de ce compte spécial, soit près de 66 % du budget alloué à la gestion de la ressource. Les deux modes de gestion permettent également la mise en place de différents partenariats avec des intervenants variés afin d’appuyer les gestionnaires de la ressource. Globalement, le mode de gestion ontarien se démarque donc du mode de gestion québécois en permettant une meilleure intégration des

attentes liées au budget disponible et aux sources de revenus. Les initiatives budgétaires déployées lui permettent ainsi de mettre à la disposition de ses gestionnaires des ressources monétaires plus importantes que pour le mode de gestion québécois. Ce dernier permet toutefois aux gestionnaires québécois de disposer d’un budget intéressant, bien que les ressources allouées pourraient être plus importantes. C’est pourquoi le mode de gestion québécois se voit attribuer une note de 2 comparativement à une note de 3 pour le mode de gestion ontarien (tableau 4.1).

Au niveau du critère économique du pourcentage des revenus dédié à la gestion de la ressource, le mode de gestion mise en place sur le territoire ontarien se démarque fortement. La faible performance du mode de gestion québécois est en partie liée au fait que l’ensemble des revenus que le MRNF perçoit doit être versé au Fonds consolidé du revenu. Il est alors impossible de déterminer la part réelle de ces revenus qui sera effectivement réinvestie au niveau de la gestion de la ressource aquatique. Les seuls éléments de certitude concernent le programme de soutien financier pour l’ensemencement des lacs et des cours d’eau ainsi que le programme de réinvestissement suite à l’augmentation tarifaire des permis de pêche. Le portrait de la situation est complètement opposé en Ontario. Le gouvernement ontarien s’est en effet engagé à mettre dans un fonds spécial l’ensemble des revenus provenant de la vente des cartes de plein air, de la vente de permis de pêche, de la vente de produits et services ainsi que des redevances et des amendes émises en fonction de la Loi de 1997 sur la protection du poisson et de la faune. L’ensemble des revenus de ce fonds spécial doit être réinvesti au niveau de la gestion de la ressource. Le système ontarien en place permet donc d’assurer que l’ensemble des revenus du MRN provenant de la pratique de la pêche est effectivement alloué aux différents programmes de gestion de la ressource. Le MRN pousse plus loin encore le concept de transparence financière qui semble faire défaut au Québec. Il est en effet possible, selon le principe de suivi et de transparence du MRN, de savoir que non seulement 100 % des revenus sont réinvestis, mais également à quelle fin ces derniers sont utilisés. Le mode de gestion ontarien se démarque donc fortement du mode de gestion québécois en assurant une meilleure intégration des attentes liées au critère du pourcentage des revenus dédié à la gestion de la ressource. Le mode de gestion québécois se limite en effet à déployer quelques initiatives de moindre importance qui ne permettent pas un réinvestissement des revenus aussi complet

que celui mis en place par le mode de gestion ontarien. C’est pourquoi le mode de gestion québécois se voit attribuer une note de 1 comparativement à une note de 3 pour le mode de gestion ontarien (tableau 4.1).

La performance des deux modes de gestion face au critère des retombées économiques locales engendrées par les activités liées à la pêche doit être observée selon trois éléments particuliers. Le premier de ces éléments concerne les retombées économiques globales engendrées par la gestion mise en place. À ce niveau, le mode de gestion ontarien produit de meilleurs résultats. L’ensemble des pêcheurs résidents et non résidents ayant pratiqué la pêche sportive en Ontario ont en effet généré des retombées économiques de l’ordre de 2 483 238 000 $ comparativement à 1 830 930 349 $ pour le Québec. Le deuxième élément concerne l’intégration de la taille de la population de pêcheurs ayant engendré les retombées économiques afin de mesurer la contribution moyenne offerte par chaque pêcheur. À ce niveau, le mode de gestion québécois favorise des dépenses individuelles plus importantes puisque les pêcheurs ont engendré en moyenne une contribution à l’économie locale de l’ordre de 2 410 $ par pêcheur comparativement à 1 741 $ pour l’Ontario. Le dernier élément concerne le recrutement de pêcheurs non résidents afin de générer des retombées économiques supplémentaires. Le mode de gestion ontarien surpasse à ce niveau le mode de gestion québécois. En 2000, 75 % des pêcheurs non résidents ayant pratiqué la pêche sportive au Canada l’ont fait en Ontario comparativement à un maigre 5 % pour le Québec. Cet énorme écart peut en partie expliquer les retombées économiques locales plus importantes pour la province de l’Ontario malgré une contribution individuelle plus faible de la part des pêcheurs. Plusieurs mesures ont été mises en place par le MRN et ses différents partenaires pour favoriser le recrutement de pêcheurs non résidents et l’amélioration des bénéfices économiques. Ces mesures comprennent notamment l’intégration de l’amélioration des bénéfices économiques dans les différents plans de gestion des pêches, la création d’occasions de pêche pour stimuler la création d’emplois et la mise en place de moyens de promotion des activités de pêche. Globalement, le mode de gestion ontarien permet donc de se démarquer du mode de gestion québécois au niveau de l’intégration des attentes liées au critère des retombées économiques locales engendrées par les activités liées à la pêche. Les nombreuses initiatives déployées sur le territoire ontarien favorisent en effet des retombées économiques

globales plus importantes. Le mode de gestion québécois permet toutefois de générer des revenus globaux intéressants, notamment au niveau de la contribution individuelle de chaque pêcheur. C’est pourquoi il se voit attribuer une note de 2 comparativement à une note de 3 pour le mode de gestion ontarien (tableau 4.1).