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Présentation de l’analyse globale de l’approche québécoise de gestion des

Suite à l’analyse comparative, il est possible de déterminer que c’est le mode de gestion ontarien qui permet la meilleure intégration des différents critères d’analyse afin de faire face au défi du développement durable dans la gestion des poissons d’intérêts sportifs. Ce mode de gestion offre en effet une meilleure performance globale que le mode de gestion québécois au niveau des volets social, économique et environnemental. Cette analyse permet de relever différentes forces et faiblesses du mode de gestion québécois mis en place au niveau du défi d’intégration des trois volets du développement durable.

Au niveau social, le mode de gestion québécois permet une bonne intégration des critères d’encouragement de la relève et d’implication de la communauté. Il permet notamment de mettre en place des mesures de recrutement intéressantes ainsi que l’implication de la communauté et des groupes autochtones dans le processus de gestion. Plusieurs lacunes sont toutefois observées au niveau de l’intégration du volet social. Le mode de gestion québécois ne permet pas une gestion fine du territoire libre et peu de mesures sont déployées près des grands centres urbains pour assurer une bonne qualité de pêche. Un problème similaire est observé au niveau du critère de l’accessibilité à la ressource puisque les initiatives importantes sont limitées aux territoires structurés et qu’aucun programme d’augmentation du nombre d’accès public aux plans d’eau en territoire libre n’est mis en place. Une dernière faiblesse est observée au niveau du processus d’implication de la communauté. Ce processus est en effet basé sur les différentes associations et fédérations, ce qui a pour effet de limiter l’étendue de la consultation à une faible proportion de la population.

Le mode de gestion québécois permet une meilleure intégration du volet économique. Au niveau du critère des revenus disponibles pour la gestion de la ressource, les limitations occasionnées par un budget plus faible sont amoindries par la mise en place de partenariats variés afin d’assurer les différentes obligations de gestion. De plus, le mode de gestion en

place favorise des dépenses individuelles plus importantes par les pêcheurs, ce qui augmente les retombées économiques locales engendrées par les activités liées à la pêche. Des lacunes sont cependant observées au niveau des trois critères d’analyse. La principale faiblesse concerne le manque de transparence et la faible proportion des revenus provenant de la gestion de la pêche qui sont effectivement réinvestis dans la gestion de la ressource. D’autres faiblesses sont également observées au niveau du plus faible budget alloué à la gestion de la ressource et de la limitation des retombées économiques locales occasionnée par la faible proportion de pêcheurs non résidents.

La performance du mode de gestion québécois est plus satisfaisante au niveau de l’intégration du volet environnemental. Le mode de gestion permet notamment la mise en place d’un bon cadre légal de protection de l’habitat aquatique combiné à une approche proactive de sensibilisation ainsi qu’un réseau développé de partenariats qui permettent de bien intégrer le critère de l’effort de protection et de restauration de l’habitat. Le critère de la protection de la biodiversité est également bien intégré au niveau du programme de gestion. Cette intégration est rendue possible grâce à un engagement et à la mise en place de mesures permettant de protéger et de restaurer la biodiversité, incluant la lutte aux espèces exotiques envahissantes. De plus, la qualité du programme d’ensemencement est assurée par un bon encadrement mettant notamment l’emphase sur la restauration des communautés de poissons à reproduction naturelle. Les gestionnaires québécois basent finalement la gestion de la ressource sur l’acquisition et le développement de connaissances de l’habitat aquatique qui sont intégrées au processus décisionnel. Des lacunes sont tout de même observées au niveau de l’intégration du volet environnemental. Les principales faiblesses du mode de gestion concernent les moyens déployés pour assurer l’application du cadre légal de protection, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes ainsi que le suivi de l’état de la ressource et des prélèvements en territoire libre.

Dans l’ensemble, le mode de gestion québécois permet donc une intégration satisfaisante du volet environnemental, bien que certaines faiblesses y soient observées. C’est au niveau de l’intégration des volets social et économique de l’analyse que les plus importantes lacunes sont retrouvées. Les trois principales faiblesses concernent les critères de la qualité de pêche,

de l’accessibilité à la ressource et du pourcentage des revenus dédié à la gestion de la ressource. Des correctifs pourraient être apportés à ce niveau si les gestionnaires québécois aspirent à mettre en place un mode de gestion permettant de mieux faire face aux défis d’intégration du développement durable.

5-PLAN DE RECOMMANDATIONS

Tel que vu précédemment, le mode de gestion québécois comporte certaines faiblesses au niveau de l’intégration des volets social, économique et environnemental. Certains correctifs pourraient être mis en place afin de pallier à ces faiblesses et d’améliorer la performance globale face au défi d’intégration du développement durable dans ce mode de gestion. Les gestionnaires ontariens et américains ont notamment mis en place des initiatives intéressantes qui, une fois adaptées au contexte québécois, permettraient d’améliorer certains aspects du mode de gestion identifiés comme des faiblesses lors de l’analyse comparative. Il est important de pouvoir ainsi mettre à profit l’expérience de gestionnaires qui doivent également faire face au défi d’intégration du développement durable sur des territoires voisins de la province de Québec. Le choix définitif des initiatives à mettre en place reste cependant entre les mains des gestionnaires québécois. Ces derniers auraient avantage à prioriser les recommandations émises en fonction des 3 principales faiblesses du mode de gestion québécois afin de maximiser les bénéfices liés aux changements mis en place. Ces recommandations concernent principalement les aspects du mode de gestion retrouvés dans les sections 5.1 à 5.5 du plan de recommandations. Les autres recommandations émises dans les sections 5.6 à 5.9 permettraient également de contribuer à l’amélioration de la performance du mode de gestion, bien qu’elles concernent des critères qui sont relativement mieux intégrés.