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Votre vision du web pour la prochaine présidentielle 2012?

Le web sera présent mais son impact restera marginal en raison de deux choses : l’analphabétisme, car il faut quand même un minimum de connaissances (lecture, peu importe la langue) pour utiliser les réseaux sociaux et pouvoir déchiffrer leur contenu.

Deuxième contrainte connue de tous : l’internet ne s’est pas encore suffisamment

HAMADOU TIDJANE SY

Deuxième contrainte connue de tous : l’internet ne s’est pas encore suffisamment démocratisé pour devenir un outil de communication de masse. Or en temps d’élection, c’est ce dont on a le plus besoin. L’Internet reste donc un petit gadget urbain entre les mains de l’élite et de la classe moyenne.

Certains arrivent à l’utiliser pour quelques petites campagnes. Restera à voir leur impact réel sur le résultat final. Il faut juste noter que pour les électeurs de la diaspora qui sont de grands consommateurs de nouvelles sur Internet et ont un accès plus facile à l’outil (diaspora établie en Europe et aux USA notamment), l’usage de l’Internet sera déterminant au moment de faire leur choix.

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Mamadou Ndiaye

M. Mamadou NDIAYE est docteur en Sciences de l’Information et de la Communication de l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3. Il est aujourd’hui enseignant-chercheur au Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), université Cheikh Anta Diop de Dakar. M. Ndiaye mène actuellement des recherches sur la gouvernance électronique, le multimédia, les usages sociaux des TIC et le webjournalisme.

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La place du web dans l’univers des medias?

Pendant longtemps, Internet a été présenté comme la « nouvelle technologie » qui allait porter un coup fatal à la presse écrite. Le 24 août 2006, The Economist affirmait, dans une enquête intitulée

« Qui a tué les journaux ? », que la moitié des titres en circulation aura disparu dans les prochaines décennies. L’accès quasiment gratuit à de nombreux sites Web et le flot continu d’informations régulièrement mises à jour sont les arguments avancés pour fonder cette prédiction.

Au Sénégal, loin d’être un handicap pour la presse écrite, Internet a été vite compris et perçu comme étant un nouveau support qui offre de nombreuses opportunités. Il a permis aux groupes de presse qui l’ont investi seulement quelques mois après la connexion officielle du Sénégal survenue en 1996 d’augmenter leur lectorat et de toucher les Sénégalais de la diaspora. Aujourd’hui, à côté des sites web des groupes de presse, émergent des portails d’informations générale, des journaux exclusivement en

Mamadou Ndiaye

des groupes de presse, émergent des portails d’informations générale, des journaux exclusivement en ligne, des portails spécialisés (économie, immigration, sport, tic, médecine, …) et des portails d’informations locales.

Le Web permet également aux médias d’être sur les réseaux sociaux (facebook, twitter principalement) qui comptent des audiences importantes.

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Quels usages pour les hommes politiques

Les responsables des partis politiques sont conscients des possibilités qu’offre Internet quant à la communication de masse. Pendant les élections présidentielles de février et mars 2000, les partis politiques étaient présents sur le net. Mais il faut préciser tout de suite que c’était une présence timide car sur la soixantaine de partis politiques reconnus au Sénégal pendant cette époque là, rares étaient ceux qui étaient sur le net. Parmi ceux là, nous pouvons citer And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj-Pads), l'Alliance des Forces du Progrès (AFP), le Parti de l'Indépendance et du travail (PIT), le Parti Socialiste (PS), le Parti Démocratique Sénégalais (PDS).

Pour les besoins de l'élection présidentielle de 2000, ces formations politiques qui avaient investi internet souhaitaient sans doute partir à la rencontre des internautes, principalement de la diaspora sénégalaise mais aussi de l’opinion internationale. Ainsi, sur les sites de ces partis étaient présentés

Mamadou Ndiaye

sénégalaise mais aussi de l’opinion internationale. Ainsi, sur les sites de ces partis étaient présentés leur organigramme et contacts, les programmes de leurs candidats ainsi que des bandes sonores ou des articles de journaux informant sur la campagne électorale. Par exemple sur le site aux couleurs jaune et bleu du PDS, le candidat Abdoulaye Wade de l'époque s’étaient employé à nous montrer

"pourquoi Diouf est perdant" et "pourquoi Wade est gagnant". D’autres rubriques nous informaient également sur la carrière du candidat libéral et sur ses grands projets.

En 2007 et en 2012, ces initiatives ont été reproduites.

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Aujourd’hui, on note une forte présence sur les réseaux sociaux et principalement sur facebook.

Seulement, cette présence n’est pas active ; les autorités politiques ne sollicitent pas souvent les avis des fans de leurs pages facebook sur leurs sorties médiatiques ou leurs prises de position. Ce qui est vraiment dommage si on sait que ce réseau social compte 620.260 utilisateurs sénégalais au 31 décembre 2011. (source internetworldstats).

Aussi, il est rare de voir au Sénégal un homme politique qui tient un blog et échange avec les internautes par ce biais.

Votre vision du web pour la prochaine présidentielle 2012?

Mamadou Ndiaye

Je pense que le web sera un acteur majeur dans cette campagne. Tout dépendra de la capacité des candidats ou de leurs conseillers à utiliser ce support technologique. Mais il sera plus utile pour toucher les électeurs de la Diaspora et les élites sénégalaises. Il faut le souligner, Internet reste un outil de l’élite. Aussi, il faut signaler que, selon les chiffres officiels, le nombre d’utilisateurs d’internet (environ 1 million) et le taux de pénétration d’internet (7.3 %) sont encore faibles.

Dans tous les cas, une utilisation judicieuse du Web ne peut être que bénéfique pour les candidats à cette élection présidentielle de 2012.

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Cheikh Fall

Cheikh Fall, chef de projet et développeur web, Formateurs et expert Joomla ! Concepteur de plus d'une vingtaines de sites web et aujourd'hui administrateur de trois portails d'informations au sénégal, initiateur du projet web social-démocratie www.sunu2012.sn Formateur en IST et outils 2.0, Formateur Joomla, Chef de projet Web, Cheikh est un Programmeur & développeur d'applications informatiques et multimédias.

Expert et spécialiste du système de Gestion de Contenu Joomla (membre du core team) et Coordonnateur régional de programme de Formations ouverte et à distance.

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