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Vingtième réunion du Comité intergouvernemental d’experts

Dans le document COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L AFRIQUE (Page 71-74)

C. Réunions tenues pendant la période considérée

5. Vingtième réunion du Comité intergouvernemental d’experts

294. La vingtième réunion du Comité intergouvernemental d’experts pour l’Afrique de l’Est s’est tenue du 8 au 11 février 2016 à Nairobi, sur le thème

« Institutions, décentralisation et transformation structurelle en Afrique de l’Est ».

295. La réunion a réuni 306 participants de toute la sous-région, dont des délégués des 14 États membres desservis par le Bureau sous-régional; des fonds, des programmes et des institutions spécialisées des Nations Unies, ainsi que des organisations nationales, sous-régionales, régionales et internationales.

a) Comptes rendus des travaux et principales questions examinées

296. Le thème de la réunion a été adopté pour donner suite à l’édition 2014 du Rapport économique sur l’Afrique intitulée « Politique industrielle dynamique en Afrique », qui appelle les États membres à recentrer leurs stratégies de développement sur l’industrialisation. Le plaidoyer du rapport en faveur de la conception et de la mise en œuvre de politiques industrielles ancrées sur des institutions solides et ouvertes et des processus flexibles et dynamiques, était au centre de tous les aspects des travaux de la réunion. La

décentralisation des systèmes politiques de gouvernance est l’une des composantes particulièrement importantes du renforcement des institutions. La réunion était structurée de façon à ce que ce sujet puisse être approfondi et que les délégations puissent examiner comment opérer la décentralisation de manière à trouver un équilibre entre les intérêts nationaux et locaux, améliorer l’équité sociale et l’unité nationale pour le développement, et assurer le traitement équitable de tous.

297. Un rapport de synthèse intitulé « Institutions, décentralisation et transformation structurelle en Afrique de l’Est » a été établi et distribué à l’avance par le Bureau sous-régional et le Conseil économique et social national du Kenya. Ce rapport a été présenté en séance plénière le jour de l’ouverture de la réunion. Les débats qui ont suivi ont porté sur plusieurs aspects du thème, y compris la nécessité de veiller à ce que le développement agricole ne soit pas négligé, le défi de parvenir à un juste équilibre dans la délégation des pouvoirs entre les institutions centrales et locales, et l’importance de réaliser une croissance inclusive. Le thème de la réunion a été débattu de façon plus approfondie au cours d’un dîner-débat, en séances plénières, et lors de discussions de groupe et de dialogues bilatéraux.

298. En outre, trois réunions de groupes d’experts ad hoc ont été organisées sur les sujets suivants, qui se rapportent au thème général de la réunion:

a) L’impact des régimes commerciaux sur l’industrialisation: faits concrets de l’Afrique de l’Est;

b) L’inégalité sociale et économique en Afrique de l’Est;

c) De la théorie à la pratique: explorer les possibilités de développement durable à l’échelle des districts au Kenya.

299. Finalement l’enjeu de la neuvième Réunion annuelle conjointe du Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique a été abordé. Le rapport annuel du Bureau sous-régional, portant sur les performances et les résultats, a été examiné et des suggestions ont été faites afin d’optimiser son impact et sa portée.

b) Messages clés

300. Le Communiqué de Nairobi, document final de la réunion sur lequel tous les participants et délégations se sont mis d’accord, énonce dans son intégralité la liste complète des messages et des points convenus. Les messages clés peuvent se résumer comme suit.

i) Environnement économique et transformation structurelle

301. Les participants ont déclaré que l’Afrique de l’Est a réalisé une croissance économique significative au cours des dix dernières années et a accompli des progrès considérables par rapport à de nombreux indicateurs socioéconomiques, dont la pauvreté monétaire, la mortalité infantile et l’alphabétisation. Ils ont ajouté qu’il subsistait cependant des disparités et qu’il était crucial de veiller à ce que la croissance future soit inclusive et durable.

302. Les participants ont aussi pris note des nouvelles menaces qui planent sur les progrès économiques rapides de la sous-région, notamment la baisse des prix des produits de base, le ralentissement de l’économie mondiale et les perspectives de croissance réduites en Chine. Ils ont noté avec préoccupation que l’Afrique orientale n’avait pas encore diversifié ses modèles de production et d’exportation, rendant certains pays de la sous-région vulnérables aux changements défavorables. Reconnaissant l’importance de la transformation

structurelle, les participants ont convenu que la transformation structurelle en Afrique orientale s’est réalisée à un rythme généralement plus lent que celui de la croissance économique.

303. Les États membres se sont félicités des progrès accomplis par le Bureau sous-régional, qui a établi des profils de pays et ont appuyé l’idée consistant à produire des profils pour tous les pays de la sous-région.

ii) Décentralisation et institutions

304. Conscients du rôle important que jouent les institutions dans la gouvernance et la prestation de services, les participants ont examiné le thème central de la décentralisation et sa capacité à réduire les disparités économiques, sociales et spatiales, en particulier entre les autorités infranationales et locales, et ont noté les complexités de la conception et de la mise en œuvre des stratégies de décentralisation.

305. Les participants ont reconnu que la décentralisation prenait des configurations variables selon les contextes des États membres, et que ces derniers se situaient à des étapes différentes de mise en œuvre.

306. Ils ont également reconnu que la déconcentration fournissait d’importantes occasions de réduire les déséquilibres géographiques et spatiaux.

De telles possibilités pourraient mieux se matérialiser grâce à l’établissement de pôles de croissance et de centres d’excellence régionaux, dans la mesure où les administrations infranationales ont été encouragées à collaborer autant que possible afin d’éviter les chevauchements d’activités et de tirer parti des économies d’échelle.

iii) Cohésion et inégalités sociales

307. En constatant le taux élevé des inégalités économiques et sociales dans certains pays d’Afrique orientale, les participants ont souligné combien il était important de s’attaquer au problème de l’inégalité des chances dans toute la sous-région pour assurer la cohésion sociale, un développement à large assise et une stabilité politique globale.

c) Mesures à prendre

308. Le Communiqué de Nairobi a appelé les États membres et les participants à s’engager à prendre les mesures suivantes:

a) Les États membres ont été encouragés à adopter des politiques industrielles intelligentes car la marge de manœuvre dont disposent les mécanismes d’intervention traditionnels de la politique industrielle, s’est rétrécie du fait des régimes commerciaux internationaux en vigueur. Les politiques industrielles intelligentes doivent être ancrées sur des institutions solides et ouvertes qui soient capables de traduire les visions du développement en actions et faciliter la participation du public à la définition de la vision, à la formulation de politiques et à la prise de décision. Les participants ont en outre reconnu l’importance de l’État développementaliste combiné à un leadership déterminé à tous les niveaux, soit, au sein du gouvernement, des milieux universitaires, du secteur privé, de la société civile, des associations professionnelles, des collectivités locales, et des administrations nationales et infranationales;

b) Les États membres devraient améliorer l’interface entre le secteur privé et les instituts de recherche, y compris le milieu universitaire, afin de remédier au faible taux d’innovation dans la sous-région. Ils devraient aussi fournir des incitations au secteur privé pour l’encourager à investir dans l’innovation et la formation des compétences et à s’atteler à renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle au niveau sous-régional;

c) Les participants ont recommandé la création de communautés de pratique compétentes, l’analyse comparative et la documentation d’études de cas, et la production d’inventaires communs des enseignements tirés;

d) Il a été convenu que le Bureau sous-régional continuerait à explorer les possibilités pour veiller à ce que tous les États membres de la sous-région soient inclus dans ses activités, en particulier les services consultatifs;

e) Les participants ont convenu qu’un rapport sous-régional macroéconomique, produit par le Bureau sous-régional, fournirait des renseignements précieux sur la performance globale de la sous-région;

f) Finalement, les États membres ont convenu de poursuivre leurs débats et leur coopération sur les questions relatives aux institutions, à la décentralisation et à la transformation structurelle. Ils ont aussi convenu que les États membres et la CEA devraient être conjointement responsables de la mise en œuvre des engagements énoncés dans le communiqué.

6. Trente-et-unième réunion du Comité intergouvernemental d’experts pour

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