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Concertation ministérielle de haut niveau sur le thème de la neuvième réunion

Dans le document COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L AFRIQUE (Page 86-89)

intégrée et cohérente de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de l’Agenda 2063 et des objectifs de

développement durable » (point 3 de l’ordre du jour)

366. Avant le début de la concertation ministérielle de haut niveau, les participants ont écouté deux représentants de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI Alliance). Mme Ngozi Okonjo-Iweala, Présidente du Conseil d’administration, a déclaré que plus de 60 % des montants dépensés par GAVI Alliance étaient dépensés dans 40 pays d’Afrique.

Soulignant le rôle important que les vaccins et l’immunisation pouvaient jouer dans le développement social, elle a mentionné le taux de rendement élevé de la vaccination, ce qui était le moyen le plus efficace de dépenser les dollars consacrés à la santé. Les ministres des finances et de la santé avaient un rôle important à jouer pour promouvoir la vaccination au niveau national, en exerçant des pressions pour que des ressources suffisantes soient allouées à la vaccination dans les budgets nationaux. En conclusion, elle a félicité les pays qui entreprenaient les actions appropriées dans le domaine de la vaccination et encouragé d’autres à suivre leur exemple.

367. M. Seth Berkley, Président-Directeur général de GAVI Alliance, a souligné le rôle important de la vaccination et de l’immunisation dans l’accroissement du revenu national brut. La vaccination entraînait la réduction

des maladies, allégeait le fardeau sur les prestataires de soins, améliorait l’apprentissage et débouchait sur une plus forte productivité, avec un retour sur investissement dans la vaccination qui était 44 fois plus important. Des enfants continuaient de mourir faute de vaccination, parce qu’ils se trouvaient dans des endroits isolés, par manque de volonté politique ou à cause d’un suivi inadéquat et de priorités antagoniques en matière de santé, entre autres raisons. Grâce à l’intervention de GAVI Alliance, le coût du vaccin pour la collecte des vaccins actuels, avait été réduit de 950 dollars des États-Unis à tout juste 35 dollars, montant encore considéré comme étant élevé. Il a expliqué la répartition des coûts entre GAVI et les pays membres, coût qui dépend de la richesse du pays.

Il a prévenu que le coût de l’inaction était élevé compte tenu des financements substantiels qui seraient nécessaires en cas d’épidémie. Il a conclu son exposé en appelant les pays à accorder la priorité à l’investissement dans la vaccination, à s’assurer qu’une ligne budgétaire était dédiée aux vaccins dans les budgets de la santé; à mettre l’accent sur l’équité en investissant dans la santé afin de vacciner chaque enfant complètement; à agir dès maintenant pour réaliser les objectifs de développement durable et l’Agenda 2063 et à devenir des champions de la vaccination.

1. Exposés

368. La séance sur la concertation politique ministérielle de haut niveau a été présidée par M. Lopes. Le panel se composait de trois panélistes: Mme Zaineb Shasuna Ahmed, Secrétaire d’État au budget et à la planification nationale du Nigéria; M. Maged Abdelaziz, Secrétaire général adjoint de l’ONU et Conseiller spécial pour l’Afrique et M. Anthony Mothae Maruping, Commissaire aux affaires économiques de l’Union africaine. Le Président a expliqué que Mme Shasuna-Ahmed exposerait les points de vue du pays concernant la mise en œuvre des divers programmes; M. Abdelaziz exposerait comment l’ONU envisageait la mise en œuvre du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030; et M. Maruping donnerait les points de vue de l’Afrique sur l’intégration de l’Agenda 2063 et expliquerait comment assurer l’alignement des divers programmes.

369. Mme Shasuna-Ahmed a dit qu’il y avait des taux élevés de pauvreté et d’inégalité au Nigéria. La mise en œuvre de l’Agenda 2063 et des objectifs de développement durable permettrait d’améliorer les moyens d’existence et de diversifier l’économie. La mobilisation de ressources intérieures était une priorité pour le Nigéria et à cet effet, il était envisagé de formaliser le secteur informel afin d’élargir l’assiette fiscale. Le pays travaillait à internaliser l’Agenda 2063 et le Programme 2030 et à les intégrer dans le plan de développement national. À cet égard, un cadre national de suivi-évaluation incorporant les deux programmes était en cours d’élaboration et permettrait de présenter des rapports intégrés. En conclusion, l’oratrice a appelé l’Union africaine et la CEA à aider l’Afrique à harmoniser le choix des priorités, les buts et indicateurs et à élaborer un cadre harmonisé de suivi et d’évaluation pour une approche cohérente de la mise en œuvre des deux programmes.

370. M. Abdelaziz a dit que le programme de développement pour l’après-2015 devait être considéré de façon globale afin qu’il englobe les Objectifs de développement durable, le Programme d’action d’Addis-Abeba et l’Accord de Paris sur le climat. Il a salué les efforts des diverses parties prenantes, grâce auxquels le Programme de développement pour l’après-2015 a été un succès pour l’Afrique. Il a estimé que pour assurer la synergie entre les objectifs de développement durable et l’Agenda 2063, il était nécessaire de comprendre l’approche centrée sur la personne des deux programmes. Il a noté qu’un bon nombre des priorités du continent étaient incluses dans les objectifs de développement durable par le biais de la Position africaine commune au sujet du Programme de développement pour l’après-2015, même si chacun gardait sa spécificité, s’agissant de la durée et des ambitions. Le Bureau du Conseiller

pour l’Afrique pourrait contribuer à combler les lacunes en ce qui concerne la présentation des rapports portant sur les programmes mondial, continental et national. L’Agenda 2063 permettrait d’accélérer l’intégration régionale grâce au déploiement de ses publications phares. Il a souligné le rôle important que les organismes des Nations Unies pouvaient jouer, s’agissant d’aider l’Afrique à mettre en œuvre l’Agenda 2063 à travers le Mécanisme de coordination régionale (MCR). À cet égard, il a estimé qu’il était nécessaire que l’ONU alloue des ressources financières et adopte une résolution de l’Assemblée générale pour soutenir l’Agenda 2063 en tant que nouveau programme de développement pour l’Afrique.

371. M. Maruping, parlant de l’approche de l’Afrique en matière de mise en œuvre intégrée de l’Agenda 2063 et du Programme 2030, a fait observer que les 17 objectifs de l’Agenda 2063 émanaient de l’Afrique par le biais de la Position commune africaine sur le Programme de développement pour l’après-2015. Les deux programmes étaient déjà harmonisés du fait que les mêmes parties prenantes africaines ont été consultées durant le processus de l’élaboration.

L’Agenda 2063 avait une portée plus large que celle du Programme 2030 en ce qu’il englobe des aspects politiques et culturels du développement en plus des aspects économiques, sociaux et environnementaux du Programme 2030. En mettant en œuvre l’Agenda 2063, l’Afrique était en bonne voie pour réaliser les objectifs de développement durable. Beaucoup avait été fait pour intégrer les deux programmes et en faire un seul, notamment la cartographie des buts, cibles et indicateurs afin de déterminer les domaines de convergence et de divergence.

Une équipe technique composée de fonctionnaires de la Commission de l’Union africaine, de la Commission économique pour l’Afrique, de la Banque africaine de développement, du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique, travaillait sur un cadre de suivi et d’évaluation qui couvrirait les deux programmes. Un seul rapport unifié serait établi pour suivre les progrès de la mise en œuvre du programme intégré. L’orateur a conclu en soulignant que l’Agenda 2063 était très ambitieux mais réalisable, du fait qu’il était inclusif, s’agissant aussi bien du processus d’élaboration que des moyens de mise en œuvre identifiés.

2. Débats

372. Au cours des débats qui ont suivi, les participants ont soulevé un certain nombre de questions. Ils ont souligné l’importance qu’il y avait à renforcer les capacités nationales dans le domaine des statistiques pour assurer le suivi et l’évaluation efficaces des objectifs de développement durable. Dans ce contexte, la nécessité de mettre en place le partenariat mondial pour les données en tant que mesure urgente, a été soulignée.

373. Se fondant sur les résultats en demi-teinte obtenus dans la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement, les participants ont souligné la nécessité d’améliorer le suivi des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable et de partager les données d’expérience entre pays. À cet effet, ils ont suggéré que la Commission économique pour l’Afrique et la Commission de l’Union africaine conjuguent leurs efforts pour élaborer un indicateur composite et synthétique qui permette de mesurer les progrès en ce qui concerne les trois dimensions des objectifs de développement durable et aussi de classer les pays à des fins d’émulation et d’apprentissage réciproque.

374. Les participants ont noté les différences existant entre les pays en termes de contexte et de capacités techniques pour assurer l’intégration de l’Agenda 2063 et du Programme 2030 au niveau national. À cet égard, ils ont souligné la nécessité de directives claires venant de la Commission économique pour l’Afrique et de la Commission de l’Union africaine, combinées à un partage de l’information venant de pays qui ont déjà procédé à l’exercice de

transposition dans les plans nationaux, et portant sur la manière de refléter les deux programmes dans les plans et cadres nationaux. Ils ont demandé à la Commission de l’Union africaine et à la Commission économique pour l’Afrique de fournir une assistance technique aux pays et d’assurer le renforcement de leurs capacités, de manière à faciliter le processus d’intégration au niveau national, en particulier pour les pays sortant de conflit, qui pourraient se trouver confrontés à des problèmes particuliers.

375. Enfin, les participants ont noté l’importance de créer des institutions efficaces pour assurer la bonne mise en œuvre des deux programmes au niveau national.

3. Recommandations

376. À la lumière des débats, la Conférence des ministres a fait les recommandations suivantes:

a) La Commission de l’Union africaine, en collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique et d’autres partenaires, devrait rationaliser le processus de présentation des rapports afin d’assurer la cohérence, le suivi et l’évaluation;

b) Le Secrétaire général de l’ONU devrait donner la priorité à l’établissement d’un partenariat mondial pour les données dans le cadre des processus intergouvernementaux des Nations Unies, conforme aux partenariats basés sur des principes et tel que prévu dans le rapport de synthèse du Secrétaire général intitulé: « La Route vers la dignité en 2030 »;

c) L’Union africaine, l’Organisation des Nations Unies et d’autres partenaires devraient fournir une assistance technique et financière aux pays en conflit et sortant de conflit pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et des objectifs de développement durable;

d) L’Assemblée générale des Nations Unies devrait adopter une résolution et allouer des ressources financières au Mécanisme de coordination régionale pour l’Afrique en appui à l’Agenda 2063 en tant que nouveau programme de développement pour l’Afrique.

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