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Division du développement social

Dans le document COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L AFRIQUE (Page 50-54)

B. Autres activités

10. Division du développement social

186. Le principal objectif du sous-programme de la CEA consacré à la politique de développement social est de promouvoir un développement social et humain participatif et équitable en faveur de la transformation de l’Afrique, plus particulièrement dans les domaines de l’emploi et de la protection sociale, de la jeunesse et de la population, de l’urbanisation, et de l’autonomisation des femmes.

187. L’objectif consistant à augmenter le nombre d’États membres soucieux d’intégrer dans leurs politiques et leurs stratégies nationales les questions liées à l’emploi, à la protection sociale, à la population et aux jeunes, a été pleinement atteint. Les connaissances générées par la CEA ont été intégrées dans les politiques et les stratégies de 13 pays (l’objectif biennal étant de 12 pays):

Afrique du Sud, Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Kenya, Malawi, Maroc, Mozambique, Nigéria, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone et Zambie. Par exemple, les résultats des études conjointes entreprises par la CEA, le Programme

alimentaire mondial et la Commission de l’Union africaine dans neuf pays (Burkina Faso, Égypte, Éthiopie, Ghana, Malawi, Ouganda, Rwanda, Swaziland et Tchad) sur le coût de la faim en Afrique ont permis d’estimer le coût de l’inaction dans le domaine de la malnutrition et de démontrer que la malnutrition infantile est non seulement un problème social mais aussi un problème économique quantifiable qui entraîne d’importantes pertes de ressources dues à la sous-alimentation des enfants aussi bien aujourd’hui que dans le passé. Ces études ont permis de mettre en place au niveau des pays une plate-forme de sensibilisation et de débats politiques et techniques concernant le besoin urgent de définir des objectifs plus ambitieux dans le domaine de la lutte contre la faim, la malnutrition infantile et le retard de croissance. Elles ont contribué à instituer un mandat politique visant à remédier au problème de la sous-alimentation des enfants et ont donné lieu à l’adoption de deux déclarations distinctes par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à sa vingt-troisième session ordinaire, tenue à Malabo en juillet 2014 – la Déclaration sur la sécurité de la nutrition pour une croissance économique participative et un développement durable en Afrique, et la Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie. Des pays tels que le Burkina Faso, le Ghana, le Malawi et le Rwanda ont pris acte des effets négatifs du retard de croissance des enfants et ont appuyé l’adoption de la Déclaration de Malabo, qui incluait un appel à mener une réforme politique globale concernant la malnutrition infantile.

188. Les actions visant à comprendre les causes des inégalités en Afrique et à y remédier constituent le cœur même du travail analytique de la CEA concernant le développement social, car la lutte contre l’inégalité sous toutes ses formes est un impératif social et est essentielle pour promouvoir une croissance durable et équitable en Afrique. À cette fin, une étude analytique du Rapport sur le développement social en Afrique axée sur les liens existants entre l’emploi informel et les inégalités a mis l’accent sur deux problèmes cruciaux de développement auxquels l’Afrique fait face aujourd’hui: le nombre insuffisant d’emplois décents, en particulier pour les femmes et les jeunes; et les niveaux élevés d’inégalités sociales et économiques au sein des pays et des groupes de population. Le rapport sur ces conclusions, qui reposaient aussi sur des études menées en Namibie et en République-Unie de Tanzanie, montre que l’inégalité des chances en matière d’éducation, caractérisée par un accès inégal selon le sexe, le revenu et l’emplacement géographique, se répercute en grande partie sur le marché du travail, qui comporte un vaste secteur informel. Cela perpétue à son tour les inégalités de revenus et les vulnérabilités dans différents groupes de la population. À cet égard, conformément au projet sur la promotion de l’égalité financé par le Compte des Nations Unies pour le développement, les recommandations politiques visent à renforcer les capacités de certains pays en matière d’élaboration et de mise en œuvre des politiques et programmes publics à l’appui d’une plus grande égalité.

189. Les travaux consacrés à l’Indice africain de développement social ont pris de l’ampleur en 2015. Cet indice a été présenté en 2015, lors d’une manifestation en marge de la huitième Réunion annuelle conjointe du Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique. Par la suite, cinq ateliers régionaux de renforcement des capacités auxquels ont participé 46 États africains (mais sans l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Lesotho, la Libye, le Mozambique, la République centrafricaine, et la République-Unie de Tanzanie et les Seychelles) et neuf communautés économiques régionales [CAE, SADC, Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), CEDEAO, COMESA, IGAD, Communauté des États sahélo-sahariens, Union du Maghreb

arabe et CEEAC] ont été organisés. Cela a stimulé à son tour la demande d’assistance technique de la CEA, dans certains pays spécifiques et au niveau sous-régional, en matière de surveillance de l’exclusion humaine. En outre, la Commission du Parlement panafricain chargée de l’éducation, de la culture, du tourisme et des ressources humaines s’est dite très intéressée par l’Indice africain de développement social et par une collaboration future. L’intégration de l’Indice africain de développement social dans l’édition de 2015 de la série phare de Rapports économiques sur l’Afrique ainsi que dans les profils de pays de la CEA a renforcé sa notoriété et sa pertinence sur le plan politique. L’intérêt stratégique pour l’exclusion humaine que l’Indice africain de développement social a soulevé s’est traduit par une demande de formations à ce sujet par le Botswana, le Burkina Faso, le COMESA et l’UEMOA. L’introduction des valeurs de l’Indice africain de développement social dans la prochaine série de profils de pays témoigne de l’utilisation des données nationales pour surveiller l’exclusion et de la pertinence de cet indice pour expliquer les tendances nationales et infranationales en termes de résultats sur le plan social et pour contribuer à définir des orientations politiques.

190. Le Programme conjoint sur la migration et le travail – une initiative associant la Commission de l’Union africaine, l’Organisation internationale du Travail et l’Organisation internationale pour les migrations – a poursuivi ses activités. Au cours de la période considérée, ce programme a été approuvé par les participants à la session extraordinaire de la Commission du travail et des affaires sociales de l’Union africaine tenue à Windhoek, en Namibie, en avril 2014, et par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEA, tenue à Addis-Abeba en janvier 2015. La CEA a participé à la conception et à l’établissement du document relatif au programme de cette initiative conjointe.

Dans le cadre de l’étape suivante, les partenaires vont maintenant s’efforcer de mobiliser des ressources pour la mise en œuvre du programme. En outre, la CEA, en partenariat avec le Centre politique de la diaspora africaine et l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ), a organisé une conférence sur la dynamique des migrations en Afrique. Cette réunion a facilité l’échange Sud-Sud de données d’expérience en offrant à des décideurs politiques africains de haut niveau, venus du Cameroun, de l’Éthiopie, du Ghana, du Maroc et de la Tunisie, une plate-forme de dialogue avec les migrants concernant leur parcours migratoire, et de réflexion sur la façon dont les réalités migratoires étaient prises en compte dans leurs politiques. L’intérêt stratégique des migrations aux niveaux mondial et régional a été défini au niveau de l’organisation, en mettant l’accent sur la Division du développement social. Le dialogue politique de haut niveau prévu pour se tenir durant la neuvième réunion annuelle conjointe du Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique traite de la question des migrations comme une priorité africaine, et les participants à cette réunion donneront à cette question une place importante dans le programme de développement.

191. La CEA continue de déployer des efforts visant à tirer parti du dividende démographique en Afrique et à intégrer la dynamique démographique dans les activités de planification nationale. Un rapport sur le profil démographique de l’Afrique a été établi afin d’aider les décideurs politiques à comprendre les défis sans précédent et les possibilités offertes par la croissance démographique rapide et les grandes tendances dans ce domaine en Afrique. En outre, prenant acte de l’utilité et du rôle essentiel des personnes âgées dans la réalisation du dividende démographique en Afrique, le sous-programme a entrepris des activités de recherche sur le vieillissement de la population et le développement dans plusieurs petits États insulaires en développement (Cabo Verde, Guinée-Bissau, Maurice et Sao Tomé-et-Principe). Le rapport susmentionné contient

des informations utiles sur le vieillissement: la démographie, les conditions de vie des personnes âgées, les effets du vieillissement sur les politiques de développement, en particulier sur le marché du travail et les systèmes de retraite, ainsi que les politiques et les perspectives pour l’avenir. Les résultats de ces activités de recherche serviront également de base au troisième examen de la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement en Afrique en 2016.

192. Dans le cadre d’un projet conjoint financé par le Compte des Nations Unies pour le développement, d’une durée de trois ans (2014-2017) exécuté en collaboration avec la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) dans le but de renforcer la capacité des gouvernements à répondre aux besoins des jeunes, la CEA a produit des données probantes faisant autorité concernant la situation des jeunes en Afrique. Une analyse régionale a été entreprise aux fins d’évaluer la participation des jeunes dans les domaines social, économique et politique en Afrique et de proposer des mesures politiques alternatives axées sur les résultats dans ce domaine. Ce projet a pour objectif d’élaborer une boîte à outils sur les politiques de la jeunesse, qui constituera un répertoire de bonnes pratiques en matière de politiques participatives et adaptées aux besoins des jeunes.

193. En outre, la CEA a atteint son objectif consistant à augmenter de zéro à sept le nombre de pays ayant intégré partiellement ou totalement les principes de l’urbanisation durable préconisés par la CEA dans leurs politiques, leur législation ou leurs stratégies. Sept pays (Burkina Faso, Gabon, Kenya, Nigéria, Ouganda, Sénégal et Tchad) ont répondu positivement à la proposition d’adopter des politiques et des stratégies reposant sur la position africaine commune relative à la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable, qui s’inscrit dans la lignée des travaux de la Commission sur l’urbanisation et le programme de transformation structurelle, afin de tirer parti de façon significative des possibilités offertes par l’urbanisation en faveur du développement dans leur pays. Cela a été possible grâce au partenariat entre la CEA, le Programme des Nations Unies pour les établissements humains et le huitième Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur la fonction publique, les collectivités locales, le développement urbain et la décentralisation, qui ont fourni conjointement un appui technique pour l’élaboration du cadre politique africain pour un développement urbain durable, à savoir le Programme urbain pour l’Afrique ainsi que de la position africaine commune susmentionnée, qui contribuera aux travaux visant à élaborer le « Nouveau programme urbain » global, qui devrait être adopté à cette conférence en octobre 2016.

194. La CEA a également dirigé le processus d’examen régional pour l’Afrique en vue de la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable. A cette fin, elle a évalué la mise en application des engagements en matière d’urbanisation et de développement qui avaient été pris au cours de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains en 1996 et qui portaient en particulier sur la gouvernance urbaine, l’économie urbaine, l’équité sociale et l’environnement.

Cette évaluation a permis de recenser les lacunes dans la mise en œuvre et les questions émergentes dans ce domaine, sur la base desquelles seront établies les priorités en matière d’urbanisation en Afrique, qui sont également énoncées dans la position africaine commune relative à la Conférence.

195. Compte tenu des responsabilités des États membres concernant la mise en œuvre et le suivi de la réalisation des objectifs relatifs aux villes et aux établissements humains de l’Agenda 2063 et du Programme 2030, la CEA a effectué une évaluation des données existantes sur les zones urbaines et des lacunes en termes de capacités dans ce domaine en Afrique, qui sera utilisée

pour améliorer les indicateurs, les méthodologies et les notions s’y rapportant dans le cadre des recensements de 2020 de la population et du logement (effectués entre 2015 et 2025). En conséquence, un programme de statistiques sur les zones urbaines, recommandé par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, la Guinée équatoriale, le Niger, le Nigéria, l’Ouganda et la Zambie, sera mis en place au cours du prochain exercice biennal par la Commission africaine de statistique. L’amélioration des données et des statistiques sur les zones urbaines consolidera la base des données utiles pour l’élaboration des politiques relatives à l’urbanisation et au développement en Afrique.

196. Ce programme a établi des partenariats avec diverses parties prenantes, notamment la Commission de l’Union africaine, les communautés économiques régionales, les organisations, les fonds et les organismes des Nations Unies ainsi que les États membres, afin de mobiliser des ressources et d’exercer une influence sur les messages communiqués par la CEA concernant l’urbanisation et le développement en Afrique. Cela apparaît nettement dans les documents finaux et les résolutions ayant trait à la position africaine commune sur la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable et à cette Conférence.

Dans le document COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L AFRIQUE (Page 50-54)