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Afin de mieux comprendre le contexte dans lequel a pris place le débat, il est essentiel de s’attarder aux particularités de la ville de Québec à cette époque. Le fait de dresser le portrait de la ville de Québec aidera à comprendre l’environnement social des acteurs du débat. Ce faisant, nous serons mieux informés des rapports par lesquels ils agissent, qui favorisent ou contraignent leur action. En outre, nous serons plus aptes à juger le rapport complexe, médiatisé par les acteurs, entre les représentations sociales, les institutions et les processus d’institutionnalisation. Enfin, nous serons à même de constater les modifications auxquelles la ville de Québec était confrontée à cette époque.

Contexte historique de la ville de Québec

Le dernier tiers du XIXe siècle constitue une ère de changements à Québec. La reconversion de

l’économie de la ville contribua largement à instaurer la plupart de ces changements. Fortement ébranlée par le déclin du commerce du bois et de l’industrie navale, la ville de Québec dut compter sur ses industries afin d’assurer sa « survie ». Cela eut pour effet de stimuler et d’encourager l'expansion et le développement de nouvelles fabriques. Vers 1890, on assista donc à un développement spectaculaire de l’industrie de la chaussure, de la corsetterie, de la fabrication de meubles, de la construction de machines agricoles, de l’agroalimentaire, et à un renouveau du commerce du transport naval des grains à partir des ports de la ville97. D’ailleurs, c’est dans la

décennie 1890 que la part du produit national brut attribuable à la production manufacturière atteindra de nouveaux sommets98.

97Matthew Hatvany, « L’expansion urbaine » in Atlas historique du Québec : Québec, ville et capitale, sous la dir. de

Serge Courville et Robert Garon, Les Presses de l’Université Laval, Ste-Foy, 2001, p. 258.

98 La Chambre de commerce de Québec et La Commission de la Capitale Nationale du Québec, Quatre siècles

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Cependant, bien que des signes de renouveau économique soient apparus à cette époque, cet essor ne se produit pas de façon spontanée99. Ce n’est qu’autour de 1900 que des résultats concrets se

manifestent et donnent un élan à l’économie de la ville, moment où le processus d’industrialisation arrive à maturité et accélère le processus d’urbanisation100.

Ainsi, dès le tournant du XXe siècle, la ville de Québec est marquée par un optimisme nouveau et par

un grand espoir de progrès101. Ce renouveau économique est notamment lié à l’implantation de

l’industrie légère de consommation, qui embauche une main-d'œuvre abondante102. Plus

exactement, « tout le monde sait que la fabrication de la chaussure est la principale industrie à Québec », peut-on lire dans le journal l’Évènement du 31 mai 1899103. À ce renouveau industriel se

joignent déjà l’avènement de l’électricité en 1883, le développement de la fonction publique ainsi que la mise à pied d’une politique de tourisme104. Tout ceci participe et contribue à faire naître un vent

d’optimisme et une foi inébranlable envers le progrès.

La politique de la ville : l’idéologie libérale domine les votes

De façon générale, le vent de réformes politiques et sociales souffle généralement par la mise au pouvoir d’un parti libéral plutôt que celle d’un parti conservateur. L’idéologie politique libérale axe ses actions vers les valeurs d’égalité démocratique et de liberté. Cette orientation change la donne lors de la mise en place des législations entourant le travail. Cela ne se fait pas sans confrontation avec les citoyens. Incidemment, la mise en place d’un gouvernement libéral annonce la position des citoyens qui ont fait ce choix lors du vote et qui, à leur tour, se voient influencés par leur gouvernement au pouvoir.

99 Ville de Québec (publié par), Saint-Roch : un quartier en constante mutation, collection les quartiers de Québec, 1987.

p. 21.

100 Ville de Québec (publié par), Montcalm Saint-Sacrement : nature et architecture : complices dans la ville, collection les

quartiers de Québec, 1988. p. 19.

101 Ville de Québec (publié par), Saint-Sauveur : à l’image du début du siècle, collection les quartiers de Québec, 1987. 102 Dans l’ouvrage de Louisa Blair, on relate que l’on compte déjà, en 1900, 225 tanneries, employant 9 000 ouvriers. Les

fabriques de chaussures, majoritairement situées dans le quartier Saint-Roch marchandent avec ces nombreuses tanneries. Cela participe à ce que la ville de Québec soit le plus grand producteur de chaussures au pays, car en plus des quelques 3 500 travailleurs en fabrique, on recourt également à une main-d’œuvre à domicile.

103 Chambre de commerce de Québec, op. cit., p. 76.

104 Notamment grâce au nouveau Château Frontenac, véritable attraction touristique pour la ville et lieu d’intérêt pour les

55 Or, d’un point de vue politique, la ville de Québec est la ville de Sir Wilfrid Laurier105. Anciennement

rangée du côté des conservateurs, elle se tourna vers le Parti libéral en 1877, lors de l’élection de cet homme politique dans la circonscription de Québec-Est. Son influence permettra notamment, en 1900, d’entamer la construction du pont de Québec. Lors de l’ouverture des chantiers du pont de Québec, il déclare : « la vieille capitale est encore le point où doit battre le cœur du Canada.106 » Sa

foi en ce projet est alimentée par le fait que ce pont permettra de joindre les grands réseaux ferroviaires nord-américains, permettant ainsi un plus grand marché et un plein développement industriel à Québec. Laurier supporte et encourage le développement industriel. Cette conviction et cette foi envers le progrès industriel sont si fortes que le journal Le Soleil rappelle que le Parti libéral remplace la nécessité d’avoir un parti ouvrier puisqu’il est « absolument dévoué » aux revendications des travailleurs107. Cela mettra donc un frein à tout mouvement de syndicalisation ou de

regroupement ouvrier.

Pour sa part, Simon-Napoléon Parent, également député libéral, sera maire de la ville de Québec de 1894 à 1906108. Plusieurs le considèrent comme le premier grand maire de la ville de Québec109. Au

moment de la pose de la pierre angulaire du pont de Québec, il affirme que « Québec veut plus que jamais entrer dans le mouvement du commerce et prendre sa part de l’activité et du progrès qui se manifestent partout.110 » C’est d’ailleurs sous ses ordres que l’hôtel de ville actuel a été construit en

1895, de même que le premier grand parc public, le parc Victoria. Il sera également impliqué dans la sauvegarde des plaines d’Abraham afin que les constructions résidentielles y soient proscrites111.

Pour Simon-Napoléon Parent, la ville de Québec doit miser sur son image pour que les touristes aisés aient l’envie d’y séjourner. Depuis l’avènement des bateaux à vapeur, du train, du téléphone et par l’installation des tramways électriques dans la ville de Québec en 1897, le confort et la possibilité de voyager devraient permettre à un plus grand nombre de gens étrangers de s’intéresser à Québec.

105 Jean-Marie Lebel, Québec à la belle époque, Québec : un siècle de souvenirs en cartes postales, éditions Anne

Signier, p. 27.

106 Chambre de commerce de Québec, op. cit., p. 84.

107 Le Soleil, « Le bill du travail : Réformes », 13 mars 1907, p. 4.

108 Ville de Québec (publié par), Montcalm Saint-Sacrement : nature et architecture : complices dans la ville, collection les

quartiers de Québec, 1988, p. 19.

109 Louis-Guy Lemieux, Le roman du Soleil : un journal en son siècle, Éditions du Septentrion, Sillery, 1997, p. 87-88. 110 Chambre de commerce de Québec, Ibid.

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De fait, les gîtes et les hôtels se multiplient. Les résidents de Québec découvrent avec surprise que leur ville, jugée vieillotte, sait attirer l’intérêt des visiteurs américains. L’idée de conserver et de préserver le caractère ancien de la ville devient primordiale112. D’ailleurs, les touristes américains

affirment que Québec est « un petit morceau d’Europe médiévale perché sur un rocher et comme mis à sécher 113». Henry Ward Beecher ajoutera « Nous nous y sommes promenés comme dans un

livre d’images dont on tournerait une page à chaque coin de rue.114 »

C’est ainsi que des auteurs entreprennent la publication de brochures et de dépliants touristiques et que la renaissance du Carnaval de Québec s’organise115. Le pouvoir d’attraction touristique de la

ville est ainsi exploité et organisé en véritable industrie.

Toutefois, la construction de ces hôtels et de ces gîtes ne se fera pas sans désordre. Comme le mentionne Louisa Blair, « à la fin du siècle, la ville entière est devenue un immense chantier de construction. Les bâtiments mélangent allègrement les styles historiques, comme si n’importe quelle nouveauté valait mieux que le morne présent.116 »

Chose certaine, la place et l’image de la ville de Québec sont transformées. Simon-Napoléon Parent est considéré comme le premier maire « à l’avant-garde » de la ville.

Quel titre la ville de Québec se méritera-t-elle ?

Toutefois, Alain Parent et Dominique Malack ajoutent un bémol à cet optimisme : la construction d’édifices prestigieux serait plutôt un moyen de déguiser le déclin de la ville. C’est ainsi que la ville tenterait de rehausser son image en construisant et en modernisant ses institutions. D’ailleurs, ils observent que les représentations de la ville sont teintées de tensions par « lesquelles s’opposent

112 Déjà, en 1865, la démolition des portes et des fortifications de la ville est entamée. Toutefois, Lord Dufferin utilisera

son influence afin de préserver ces éléments, acceptant quelques modifications. C’est avec la venue des touristes que ses idées liées à la préservation seront acclamées.

113Louisa Blair, Les Anglos : la face cachée de Québec, depuis 1850, tome II. Éditions Sylvain Harvey, Québec, 2005,

p. 49.

114 Ibid.

115 Le carnaval de Québec sera relancé en 1898. 116 Louisa Blair, Ibid., p. 53.

57 ―progrès, empire, angliciste‖ et ―déclin, français, catholique‖, ―vieux monde‖ et ―nouveau monde‖, ―industrialisation‖ et ―romantisme‖117 ». Ces tensions ne sont pas sans lien avec le débat entourant le

travail des enfants où s’opposent des idéologies contraires. Certes, la ville de Québec vit un moment de remise en question lié à la tradition, à la protection des acquis, aux considérations économiques et à des idées de progrès, de nouveauté et de modernité.

Déjà, au début du XXe siècle et dans l’esprit des partisans du développement économique, cette

réorganisation de la ville est une occasion unique : Québec pourra enfin occuper la place financière et la position commerciale qui lui reviennent, en raison de ses titres de « fille aînée du continent » et « sentinelle avancée de la navigation canadienne » – comme l’écrit le journal Le Soleil en décembre 1908118.

Même si la construction navale et l’exportation du bois sont reléguées au passé, les gens d’affaires croient fermement que le port de Québec peut demeurer important sur la scène internationale. Avec leurs investissements, ils créent la compagnie du chemin de fer du Grand-Nord119 afin d’ériger une

voie ferrée qui permettrait de faire transiter le grain de l’Ouest par les installations de Québec. Un immense élévateur à grains est alors construit dans la Pointe-à-Carcy et les premiers trains chargés de grains arrivent à Québec en 1900. De fait, la vocation transcontinentale du port de Québec s’amplifie – grâce à la vocation que le Grand Nord (Great Northern Railway Co) s’est donnée en aménageant le bassin Louise à des fins de commerce. Selon Jean-Marie Lebel, une nouvelle ère sembla ainsi débuter pour Québec – liée à l’espoir de redevenir un grand port de mer.

Ce chemin de fer, en plus de permettre l’import-export du grain, a comme avantage d’accorder aux industriels de Québec le pouvoir d’acheminer et recevoir des produits à longueur d’année. De plus, ils y voient le moyen par excellence d’accéder à de nouveaux marchés, jusque-là inaccessibles

117Alain Parent et Dominique Malak, « Les nouveaux visages de la ville »,In Atlas historique du Québec : Québec, ville et

capitale, sous la dir. de Serge Courville et Robert Garon, Les Presses de l’Université Laval, Ste-Foy, 2001, p. 242.

118 Ville de Québec (publié par), Limoilou : à l’heure de la planification urbaine, collection les quartiers de Québec, 1987,

p. 13.

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autrement que par voie navigable. En d’autres mots, l’arrivée du train à Québec est une manière certaine d’augmenter son influence dans le monde de l’industrie, des finances et de la politique120.

Par contre, comme cela a été présenté d’entrée de jeu, ces changements sont possibles grâce au déclin que la ville de Québec vient de subir. Il s’agit donc en quelque sorte d’une réorientation – voire d’un sauvetage – afin que la ville puisse continuer son développement économique.

La ville de Québec se classe au second rang des villes industrielles canadiennes En résultante, ce renouveau industriel fut si important que la ville de Québec se classa au deuxième rang des villes industrielles au Québec en 1871, la première étant Montréal121. Pour cette même année, le plus gros employeur de la ville est alors l’industrie de la chaussure, remplaçant ainsi la place que l’industrie navale occupait vingt ans auparavant. Le développement industriel continua à faire augmenter la demande de main d’œuvre manufacturière, si bien que « d’environ 4 650 employés en 1871, celle-ci passe à près de 8 500 en 1881, puis à près de 10 370 en 1891. En 1901, elle atteint 9 400 personnes, et cela, en ne comptant cette fois que les établissements de cinq ouvriers et plus.122 » De fait, de 1871 à 1901, le nombre d’employés dans les manufactures fera plus que doubler123. Mélanie Julien démontre également que la main d’œuvre enfantine suivra cette

ascension124.

Pour Gérald Fortin, ce bouleversement de l’économie a transformé radicalement les assises objectives des classes sociales. Il mentionne à cet effet que « l’importance relative des cultivateurs, des ouvriers et des cols blancs est en constante évolution et rend difficile la définition subjective que chacune de ces classes peut se faire d’elle-même125. » L’industrialisation rapide, de même que

120 Chambre de commerce de Québec, op. cit., p. 72.

121 Serge Courville, « À l’heure de l’industrie»,In Atlas historique du Québec : Québec, ville et capitale, sous la dir. de

Serge Courville et Robert Garon, Les Presses de l’Université Laval, Ste-Foy, 2001, p. 198.

122 Ibid., p. 201. 123 Ibid.

124 Mélanie Julien, « La fréquentation scolaire à Québec, 1871-1901 : l’effet de l’industrialisation, de l’appartenance

culturelle et de la classe sociale », Cahiers québécois de démographie, vol. 37, n° 1, 2008, p. 41.

125 Gérald Fortin, « Milieu rural et milieu ouvrier : deux classes virtuelles », Recherches sociographiques, vol. 6, no 1,

59 l’élévation des niveaux de vie et de consommation bouleversent l’image de la société. De fait, un nouveau contexte idéologique naît avec l’industrialisation.

Plus exactement, « l’industrialisation s’est réalisée dans un contexte idéologique qui non seulement la méprisait, mais la condamnait comme antithétique aux idéaux du groupe ethnique canadien- français.126 » Pour Gérald Fortin, cela fera en sorte que la classe ouvrière aura peine à s’actualiser et

à mettre de l’avant l’action collective127. Sur ce point, il importe de se pencher sur l’aspect

démographique de la ville de Québec. Les habitants de la ville de Québec étaient-ils si différents depuis l’industrialisation ?

Les changements démographiques

De fait, le renouveau économique contribue à l’exode des populations rurales vers la ville de Québec et accélère le processus d’urbanisation. On assiste alors à un renouvellement de population. Comme le mentionnent Richard Marcoux et Marc St-Hilaire « la période de 1861 à 1901, marquée par la restructuration de l’économie de capitale, constitue également une étape charnière de l’histoire de sa population.128 »

Cela s’explique par le fait que peu de temps auparavant, plusieurs fonctionnaires et hommes politiques, accompagnés de leur famille, choisirent de s'expatrier à Ottawa, qui devint en 1865 la nouvelle capitale du Canada-Uni. Même si la ville de Québec retrouva son statut de capitale – deux ans plus tard, au moment de la Confédération, le départ des militaires britanniques en 1871 provoqua un autre grand vide. C’est alors plus de 2 000 membres de la garnison britannique qui quittèrent la ville129. De plus, entre 1870 et 1890, le déclin du port de Québec incita l'élite marchande

à quitter Québec, souvent pour Montréal.

126 Ibid.

127 Gérald Fortin mentionne, par exemple, les difficultés rencontrées par les premiers mouvements syndicaux. 128 Marc Saint-Hilaire et Richard Marcoux, « Le ralentissement démographique »,In Atlas historique du Québec :

Québec, ville et capitale, sous la dir. de Serge Courville et Robert Garon, Les Presses de l’Université Laval, Ste-Foy,

2001, p. 178.

129 Comme le révèle Christian Rioux dans son livre intitulé « La garnison britannique à Québec », le départ de l’armée

anglaise a des répercussions sur la ville de Québec. « Pour certains, Québec perd son plus bel ornement, celui qui lui donnait un caractère particulier. D’autres déplorent la diminution importante d’agents en circulation qu’entraîne la perte

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De nombreux ouvriers et débardeurs irlandais font de même, surtout après l'incendie de 1866 qui emporta 1 837 maisons dans les quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur. On raconta que les bâtiments brûlèrent comme des boîtes d’allumettes. Quel gâchis! C’est alors près de 20 000 personnes qui se retrouvèrent sans logis130.

Ces malheureux ne seront pas les seuls à voir leur domicile s’envoler en fumée. La ville de Québec sera la proie des flammes à diverses occasions. Parmi les plus notables figurent les incendies de 1871, de 1881, de 1889 et de 1899131.

À lui seul, l’incendie de 1871 consumera 500 maisons. En 1881, 800 bâtiments furent anéantis. Lors de l’incendie de 1889, le tiers des édifices de la municipalité de Saint-Sauveur seront réduits en cendre. Ce brasier emportera près de 800 maisons, principalement occupées par des ouvriers. Malgré ces incendies, la plupart des habitations seront reconstruites.

Pendant la reconstruction des faubourgs, les citadins francophones choisissent généralement de se rétablir à Québec. Le caractère français de la ville leur permet de conserver leur culture et leur langue. Toutefois, les ouvriers anglophones, généralement d’origine irlandaise, sont plus enclins à se réinstaller ailleurs en Amérique du Nord.

Ronald Rudin mentionne d’ailleurs, au sujet de la population anglophone de la ville de Québec, qu’elle déclina de près de 40 % entre 1871 et 1901. Ce déclin serait explicable par les causes mentionnées ci-dessus, mais également par le départ massif des Anglophones vers la Nouvelle- Angleterre, l’Eldorado espéré des ouvriers en fabrique132. Bien que plusieurs Francophones

décidèrent également de tenter leur chance en allant travailler aux États-Unis, il semblerait que cette décision fut plus populaire chez les Anglophones, notamment par le fait que la langue parlée en cette

d’une garnison de 2 000 hommes. Un journal anglophone souligne que le départ des officiers ampute la haute société d’une partie importante de ses membres. », p. 51.

130 Marc Saint-Hilaire et Sophie Drouin, « Les problèmes urbains » In Atlas historique du Québec : Québec, ville et

capitale, sous la dir. de Serge Courville et Robert Garon, Les Presses de l’Université Laval, Ste-Foy, 2001, p. 238.

131 Alain Parent et Dominique Malak, op.cit., p. 240.

132 Ronald Rudin, Histoire du Québec anglophone : 1759-1980, Institut québécois de recherche sur la culture, 1986,

61 destination était la leur. En d’autres mots, Ronald Rudin estime que la ville de Québec ne semble pas offrir les moyens et ressources nécessaires à l’émancipation des Anglophones; contribuant ainsi à leur départ vers d’autres lieux de résidence.

Toutefois, les arrivées, presque aussi nombreuses de nouveaux citadins, contribuèrent à maintenir la taille de la population de la ville de Québec. Les nouveaux arrivants sont alors surtout issus des campagnes de la province. Par exemple, les données recueillies dans le recensement de 1901 montrent que « le tiers de la population canadienne-française de la ville est née en milieu rural.133 »

De façon plus précise, les recherches en démographie historique démontrent que « 42 % des femmes mariées de 15 à 49 ans résidant à Québec en 1901 étaient natives du milieu rural.134 » Il en

résulte que la population urbaine est désormais renouvelée et marquée par une prévalence pour la

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