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VIII – LES ÉNERGIES NON CONVENTIONNELLES

Dans le document Édition 2003 (Page 105-108)

La dénomination « énergies non conventionnelles » permet de regrouper des formes d’énergie dont l’exploitation est moins généralisée ou en voie de développement technologique. En fait, les « énergies non conventionnelles » recouvrent un très large éventail de filières énergétiques et font référence à des situations diverses.

On range d’abord dans cette catégorie les énergies traditionnelles, fondées sur des technologies souvent très anciennes. Ces éner-gies jouent un rôle important, sinon essentiel, dans les pays en voie de développement. Dans les pays développés, les énergies traditionnelles ont été graduellement remplacées par les énergies conventionnelles. Certaines de ces énergies traditionnelles suscitent cependant un nouvel intérêt dans ces pays, car elles répondent à plusieurs types de besoins. C’est le cas au Québec, où, depuis la fin des années soixante-dix, il y a eu un retour du bois comme mode de chauffage principal ou d’appoint dans un certain nombre de logements résidentiels.

Biomasse forestière (secteur industriel), urbaine, agricole et tourbe

Chaleur ambiante

Les énergies non conventionnelles comprennent également les énergies nouvelles. Le recours à ces formes d’énergie repose sur des technologies avancées, dont la mise au point nécessite encore des efforts de recherche et de développement. Au Québec, la biomasse forestière utilisée dans le secteur industriel et la biomasse urbaine consommée sous forme de vapeur par des clients industriels et institutionnels font partie de ces formes d’énergie. Ces nouvelles énergies comprennent également des filières énergétiques qui utilisent l’électricité comme vecteur. C’est le cas de l’énergie solaire, de l’énergie éolienne et de la petite hydraulique.

L’hydrogène, pour sa part, ne représente pas une source d’énergie à proprement parler, mais plutôt un vecteur énergé-tique qui peut être produit par reformage, notamment du gaz naturel, ou par électrolyse de l’eau.

LA BIOMASSE

Au Québec, la biomasse représente la seule forme d’énergie non conventionnelle utilisée à grande échelle. En 2001, on estimait à près de 3,9 millions de tep la quantité totale de biomasse consom-mée à des fins énergétiques, soit 9,3 % de moins que l’année précédente. Il s’agit de la première diminution de consommation enregistrée au Québec depuis 1995. Cette baisse s’explique prin-cipalement par la réduction de la consommation de biomasse dans le secteur résidentiel (diminution de 10,5 %) et dans le secteur industriel (diminution de 8,7 %). Selon les données disponibles, l’essentiel de la biomasse utilisée à des fins énergé-tiques était consommée dans ces deux secteurs, soit le secteur résidentiel (biomasse forestière traditionnelle, qui représentait 31,3 % de la consommation totale en 2001) et le secteur indus-triel (biomasse forestière dans les pâtes et papiers, la transforma-tion du bois et les scieries, pour 68,3 % du total). À ces deux secteurs, il faut ajouter la biomasse urbaine traitée dans les centres hospitaliers et à l’incinérateur de la Communauté urbaine de Québec, qui représentent 0,4 % de la consommation de bio-masse. Toujours en 2001, l’ensemble de la biomasse représentait 9,9 % du bilan énergétique du Québec, ce qui inclut les formes d’énergie conventionnelles et non conventionnelles. Au cours des vingt dernières années, la consommation de biomasse a presque doublé au Québec.

Les données sur la consommation présentées dans ce rapport excluent la biomasse utilisée pour produire de l’électricité. Au 31 décembre 2001, un total de treize centrales qui fonction-naient uniquement à partir de biomasse étaient en service au Québec, pour une capacité totale de 274 MW. La production d’électricité de ces centrales a atteint 402,6 millions de kWh en 2001. Cette production a représenté 0,2 % de la production totale d’électricité disponible au Québec.

Biomasse forestière (secteur résidentiel)

Graphique 8.1

L’ÉVOLUTION DE LA CONSOMMATION DE BIOMASSE ÉNERGÉTIQUE

En millions de tep

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0

Secteur institutionnel Secteur industriel Secteur résidentiel

2001 1996

1991 1986

1981 2,2 2,4 2,6 2,8 3,0

Tableau 8.1

UTILISATION DE LA BIOMASSE À DES FINS ÉNERGÉTIQUES (1981-2001)

En tep

Secteur Secteur Secteur Total

Années résidentiel1 industriel institutionnel

1981 570 000 1 501 000 12 600 2 083 600

1982 695 000 1 405 000 16 500 2 116 500

1983 728 000 1 633 000 32 000 2 393 000

1984 1 075 000 1 566 000 31 000 2 672 000

1985 934 000 1 637 000 35 000 2 606 000

1986 929 000 1 979 000 34 000 2 942 000

1987 914 000 1 924 000 34 000 2 872 000

1988 916 000 1 960 000 33 000 2 909 000

1989 919 300 2 007 500 35 900 2 962 700

1990 904 900 2 041 500 33 300 2 979 700

1991 924 800 1 875 400 25 500 2 825 700

1992 1 025 100 2 057 700 27 200 3 110 000

1993 1 002 000 2 098 000 13 500 3 113 500

1994 964 600 2 447 200 13 600 3 425 400

1995 1 031 100 2 325 300 11 500 3 367 900

1996 1 075 800 2 302 800 11 900 3 390 500

1997 1 224 000 2 434 200 9 900 3 668 100

1998 1 033 600 2 698 300 9 900 3 741 800

1999 1 161 700 2 789 900 10 800 3 962 400

2000 1 349 900 2 887 600 16 400 4 253 900

2001 1 208 500 2 636 300 14 100 3 858 900

1. À partir de 1990, la consommation de la biomasse du secteur résidentiel est évaluée selon une nouvelle méthode d’estimation.

Note : Pour la période 1990-2000, certaines données de ce tableau ont été révisées par rapport à celles présentées dans le document L’énergie au Québec, édition 2002.

Source : Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec.

Graphique 8.2

LE BILAN ÉNERGÉTIQUE INCLUANT LA BIOMASSE

Pétrole Charbon

Gaz naturel Biomasse

Électricité 56,3 %

28,0 %

6,1 % 8,4 %

1,2 %

38,0 % 38,8 %

9,9 % 12,2 %

1981 2001

1,1 %

L’HYDROGÈNE

L’hydrogène constitue un carburant de substitution stratégique par rapport aux produits pétroliers. Les avenues les plus promet-teuses concernent son potentiel d’utilisation dans le secteur du transport et son utilisation pour la production décentralisée d’électricité (piles à combustible). Les efforts au Québec sont actuellement axés vers la réduction des coûts de production (par électrolyse et reformage du gaz naturel), de stockage et de trans-port. Ailleurs dans le monde, d’importants travaux de recherche et développement sont consacrés au développement des piles à combustible pour la conversion de l’hydrogène en énergie électrique.

Un important pôle de recherche s’est constitué à Trois-Rivières, autour de la corporation E-H2, de l’Institut de recherche sur l’hydrogène de l’Université du Québec à Trois-Rivières, et du Laboratoire des technologies de l’énergie (Hydro-Québec).

Par ailleurs, le Québec est activement engagé, depuis la fin des années 80, dans le développement des techniques de pointe

liées à l’hydrogène. Il dispose d’hydroélectricité à un coût avantageux. De plus, il a accès aux meilleures technologies de production d’hydrogène par électrolyse et développe des tech-nologies ainsi que des systèmes de stockage parmi les plus avancés au monde. Le Québec est également à l’avant-garde dans l’élaboration des mesures et des normes de sécurité, lesquelles devront être mises en œuvre pour en permettre un usage répandu. Le Québec compte une vingtaine d’entreprises, de centres de recherche et d’organismes actifs dans ce secteur, qui ont acquis des connaissances et qui ont mis au point des techniques et un savoir-faire de pointe. Le tableau 8.2 dresse la liste des intervenants québécois dans ce secteur. On estime à environ 150 le nombre d’emplois au Québec en recherche et développement des applications énergétiques de l’hydrogène, soit près de 10 % de l’ensemble des emplois au Canada dans ce domaine.

Dans le document Édition 2003 (Page 105-108)