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CHAPITRE 3 : LE MATERIEL

3.2. LA VIDEONYSTAGMOGRAPHIE

La vidéonystagmographie (VNG) est une méthode d’oculographie consistant en un enregistrement des mouvements de l’œil au moyen d’une caméra fixée sur un masque afin d’analyser les mouvements oculaires d’origine vestibulaire. La comparaison des réponses obtenues à gauche et à droite permet de détecter un dysfonctionnement vestibulaire.

L’examen de VNG se déroule suivant quatre étapes successives (Chays et al. 2009) :

- 1. L’oculomotricité

- 2. La recherche de nystagmus spontané et de position - 3. Les épreuves cinétiques

- 4. Les épreuves caloriques

3.2.1. Les épreuves préliminaires

L’oculomotricité

Cette première évaluation a pour objectif de s’assurer que le système oculomoteur réagit normalement à des stimulations fixes ou mobiles. Elle est constituée des épreuves de saccades et de poursuites afin de détecter d’éventuels mouvements involontaires de l’œil.

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La recherche de nystagmus spontané

Cette seconde épreuve évalue les réactions du système oculomoteur (privé de stimulations visuelles) lors de prises de position fixes de la tête dans l’espace. Elle recherche un nystagmus spontané ou un nystagmus de position.

3.2.2. Les épreuves vestibulaires cinétiques

Ces épreuves évaluent les réactions du système oculomoteur aux différentes stimulations cinétiques. La réactivité des deux labyrinthes est évaluée de façon simultanée par une rotation de la tête et du corps. La stimulation cinétique provoque une accélération angulaire des canaux-semi-circulaires entraînant un déplacement du liquide endolymphatique.

Le participant est assis dans un fauteuil rotatoire, les yeux ouverts dans l’obscurité, la tête inclinée à 30° vers l’avant afin de positionner les canaux semi-circulaires latéraux perpendiculairement à l’axe de rotation (figure 3.3). Il existe deux types de stimulations cinétiques ; une stimulation réalisée par la rotation du fauteuil qui est ensuite arrêtée et une autre stimulation réalisée par la rotation du fauteuil sous forme de cinq oscillations sinusoïdales qui vont progressivement décroître.

Figure 3.3 : Positionnement du canal semi-circulaire latéral perpendiculairement à l’axe de rotation

Canal semi-circulaire latéral

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Cette stimulation cinétique génère un nystagmus horizontal qui est enregistré. Le nystagmus vestibulaire comporte deux mouvements de l’œil de sens inverse, d’amplitude égale et de vitesses différentes. L’analyse des enregistrements permet le calcul du gain et de la prépondérance directionnelle du réflexe vestibulo-oculaire.

Le gain correspond au rapport entre la vitesse de phase lente des yeux et la vitesse de rotation du fauteuil :

Les vitesses sont exprimées en degrés par seconde et le gain en pourcentage.

La prépondérance directionnelle correspond à la moyenne de la vitesse des yeux pendant la phase lente au cours de la stimulation cinétique. Elle indique éventuellement une réponse nystagmique asymétrique à une simulation vestibulaire symétrique révélant ainsi un déséquilibre de la fonction vestibulaire.

3.2.3. Les épreuves vestibulaires caloriques

Les épreuves caloriques cherchent à évaluer la sensibilité vestibulaire appelée réflexivité vestibulaire au moyen d’une stimulation thermique. Ces épreuves consistent en une irrigation unilatérale des conduits auditifs externes qui provoque un déplacement du liquide endolymphatique contenu dans le canal semi-circulaire dont le sens varie en fonction de la température de l’eau.

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Le participant est assis sur un fauteuil, la tête inclinée vers l’arrière (60°) afin que le canal semi-circulaire latéral soit positionné verticalement (figure 3.4).

Figure 3.4 : Positionnement du labyrinthe pour les épreuves caloriques

L’irrigation de chaque oreille est réalisée de façon unilatérale d’abord avec de l’eau chaude (44°) et ensuite avec de l’eau froide (30°), pendant 20 secondes, avec un intervalle de cinq minutes entre chaque oreille. L’eau chaude provoque une augmentation de l’activité vestibulaire et l’eau froide une diminution. Ces stimulations produisent un nystagmus réflexe horizontal lié au déséquilibre entre les activités vestibulaires droite et gauche. L’irrigation du canal auditif externe induit un flux endolymphatique dans les canaux semi-circulaires ; une irrigation avec l’eau chaude crée une variation de température au sein du canal semi-circulaire du côté stimulé faisant apparaître un nystagmus homolatéral à l’oreille testée. Une irrigation avec l’eau froide entraîne un nystagmus controlatéral à l’oreille testée.

Le sens du nystagmus est donné par la phase rapide tandis que la vitesse du nystagmus est calculée à partir de sa phase lente.

Inclinaison de la tête de 60° vers l’arrière

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Le nystagmus horizontal est caractérisé par une phase rapide et une phase lente. La vitesse maximale de la phase lente (VPL) est enregistrée en fonction du côté et de la température de la stimulation. Elle représente l’indicateur le plus sensible des troubles vestibulaires et permet de déterminer la réflexivité vestibulaire qui repose sur la notion de symétrie respective des deux vestibules. La réflexivité est établie à partir de la somme des réponses nystagmiques enregistrées du côté gauche et de celles enregistrées du côté droit. Une absence totale de réponse (déficit de 100%) reflète une absence de fonctionnement des canaux semi-circulaires latéraux (positionnés horizontalement dans le cadre de ces épreuves) et confère un statut vestibulaire d’aréflexie. Une réponse réduite (déficit supérieur à 15%) correspond à une parésie vestibulaire et confère un statut vestibulaire d’hypo-réflexie. Un fonctionnement normal des canaux semi-circulaires verticaux (déficit de réponse inférieur à 15%), c’est-à-dire des réponses symétriques, confère un statut vestibulaire normo-réflexique.

La prépondérance quantifie le degré d’asymétrie de la réponse vestibulaire à une stimulation symétrique.

L’enregistrement des mouvements de l’œil est retranscrit par des tracés de courbes et graphe de Frayss. Un décalage vers le haut de toutes les réponses traduit une prépondérance des nystagmus vers la droite (prépondérance directionnelle droite). Un décalage vers le bas de toutes les réponses traduit une prépondérance directionnelle gauche. Cette prépondérance se reconnaît au fait que le point de croisement des lignes est situé au-dessous ou au-dessus de la ligne de base. L’importance de ce décalage correspond généralement aux paramètres d’un nystagmus spontané. La situation du point de croisement sur la ligne de base horizontale définit la valence d’un côté par rapport à l’autre et s’exprime en %.