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mécaniciens, réparateurs d'engins, menuisiers, hoteliers et friteuses de poissons. Ils sont au nombre de 11 à se soumettre aux enquêtes et relèvent de quatre campements. Ils ont 6 à 16 ans d'ancienneté dans leurs métiers. Ils se répartissent en 10 hommes et une femme et ont entre 20 et 40 ans et sont majoritairement de l'ethnie Ahloan. On y dénombre 6 ghanéens et 5 togolais. Tous mariés, ils sont autant chrétiens qu'animistes (5) avec en moyenne deux enfants de sexes opposés. La taille des ménages est de 8 personnes en moyenne.

Six de ces opérateurs savent lire et écrire à partir des écoles du quartier ou du village avec 5 ans de scolarité.

Sept résident au port de pêche de Lomé où ils totalisent en moyenne 2 ans de résidence permanente et temporaire. Occasionnellement, ils sont agriculteurs et gardiens. Un seul déclare pratiquer la pêche.

Ils font leur métier toute l'année et ne semblent pas vouloir en pratiquer d'autres.

Au rang de bien matériel, ils considèrent et maisons et boutiques et pirogues. Deux d'entre eux possèdent une boutique en propre. Ils sont sept à se déclarer fils de pêcheurs. Sept possèdent une terre qu'ils cultivent et 6 en sont propriétaires et autant font de l'élevage. Sept verraient volontiers leurs enfants dans la pêche. 4 parmi eux pensent que leurs enfants doivent

pouvoir choisir librement leur métier. Ils opèrent dans leurs lieux de résidence. Ils sont occupés par leur métier pendant 10 à 30 jours par mois. Ils sont le plus souvent payés à crédit ou en nature (18%).

4 sur 11 sont en association et la moitié 6 bénéficie de crédit. Ils ne sont pas attirés par le commerce et 7 d'entre eux feraient volontiers autre chose s'ils bénéficiaient chacun pour ce qui le concerne d'un bonus de 500.000 frs.

3.3.2 Analyse des caractéristiques sociales Sexe, Age

Les personnes qui vont pêcher le poisson en mer sont entièrement des hommes. Cette population est vieillissante. Par contre, les femmes sont propriétaires de barques, de moteurs hors-bord et d'engins de pêche. Si la réparation des moteurs hors-bord, des pirogues, des

engins de pêche constitue l'activité exclusive des hommes, les femmes leur donnent le change en monopolisant la distribution, la commercialisation, le fumage et le séchage des poissons. Il apparaît donc que la plus grande part des activités de pêche revienne aux femmes.

Nationalité

Les Béninois, les Togolais, les Ghanéens se livrent à la pêche maritime sur la côte togolaise depuis Payéme à Aného jusqu'à Kodjoviakopé (Lomé). Près de 64% des pêcheurs sont d'origine ghanéenne. Beaucoup sont établis sur la côte depuis deux ou trois générations, plus de 75% de ces pêcheurs sont nés au Togo, exception faite de ceux qui ont leurs activités au port de pêche de Lomé.

Religion

Plus de 70% des pêcheurs pratiquent la religion traditionnelle qui permet de faire beaucoup d'offiandes aux divinités afin qu'elles interviennent pour un bon rendement de la mer en produits halieutiques. Près de 30% sont constitués de catholiques, protestants, de sectes chrétiennes... et de non-pratiquants, qu'on rencontre parmi les pêcheurs. Cette variable agit-elle sur le comportement des pêcheurs? Nous sommes tenté de le croire.

Situation matrimoniale

La plupart des pêcheurs sont mariés. Cela est dû au fait que le travail est harassant, après la pêche en mer, il doit réparer les filets, confier la pirogue ou les moteurs hors-bord à la réparation, il n'a plus le temps de s'occuper de la cuisine et surtout des travaux ménagers. La femme constitue pour le pêcheur non seulement une épouse, mais surtout une aide pour les travaux de la maison.

Le ménage du pêcheur comprend sa femme, lui-même, I à 6 enfants, et aussi i à 4 personnes qui sont à sa charge; il s'agit en général des enfants d'une soeur, d'un frère n'ayant

pas de moyens financiers ou alors décédé.

Le pêcheur est toujours le chef de ménage, le fait d'entretenir d'autres personnes qui ne sont pas ses propres enfants est considéré non pas comme une charge, mais plutôt comme un devoir que leur confie la collectivité.

Rapport Technique du DIPA N° 102 31

(y) Niveau d'instruction

Suivant l'estimation sur le terrain, près du i / IO des pêcheurs interrogés savent lire et écrire. Le reste est analphabète. Souvent, les pêcheurs interrogés sont installés depuis deux ou trois générations et étaient déjà analphabètes. Les pêcheurs étaient trop polarisés sur leurs activités en mer qui étaient selon eux très rentables. Jis pensaient qu'ils allaient à l'avenir tirer toujours profit de la mer. Ajouté à cela, il n'y avait pas d'écoles sur les plages. Et les pêcheurs se sont sans doute dit pourquoi aller à l'école quand le poisson vous rapporte beaucoup d'argent?

Mais aujourd'hui, les choses changent et beaucoup de pêcheurs affirment que leurs enfants vont à l'école et qu'ils ne seront plus analphabètes pour connaître des conditions de vie difficiles.

(vi) Formation

Le type de formation initié pour renforcer le niveau des pêcheurs ne fut pas adapté. La formation s'est adressée aux gens n'ayant pas le pied marin. Ces candidats ont du mal à intégrer le milieu artisan comme souhaité. Ils vont grossir la proportion de togolais impliqués dans ce secteur et sont quelque peu désoeuvrés.

3.3.3 Analyse du rôle de la femme

Près de 95% des femmes sont autochtones (togolaises). Elles sont mareyeuses, fumeuses, sécheuses et prêteuses d'argent.

Mareyeuses

Celles qui ont des moyens financiers quelque peu importants achètent directement chez les pêcheurs du poisson en quantité importante qu'elles revendent à leur tour à des mareyeuses moins nanties. Celles-ci vont convoyer les poissons au marché pour les revendre.

Il arrive que la femme qui a armé la pirogue dispose de la totalité des produits pour les revendre à son tour. Il apparaît que les pêcheurs acceptent de moins en moins cette procédure.

Fumeuses I sécheuses

Le fumage et le séchage des poissons sont des activités exclusives des femmes. Les fumeuses de poissons sont à la fois sécheuses de poissons; ces transformations permettent de conserver le poisson le plus longtemps possible. Une fois le poisson transformé, les fumeuses et les sécheuses vendent leurs produits à Lomé: au port de pêche, au grand marché et dans divers marchés de Lomé.

Souvent, les fumeuses emmènent leurs produits dans les marchés périodiques intérieurs où leurs marchandises sont très appréciées : Tabiigbo, Agoméglozou, Attitogon, Afagnan, Agouégan, A.ného, Tsévié, Atakpamé, Notsé.

Les femmes viennent des régions septentrionales du pays pour s' approvisionner en

poissons ; Butta, Sotouboua, Sokodé, Kara, Kantè, Niamtougou, Mango, Dapaong.

(iii) "Prêteuses d'argent"

La pêche maritime manque cruellement

de crédit. L'interview des pêcheurs a