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Des produits de pêche sont vendus en gros et généralement sans glace au débarquement à la criée du port et aux autres sites de débarquement. Les femmes grossistes

consignataires vendent ces produits aux femmes détaillantes qui

s' occupent de leur

commercialisation, soit à l'état frais ou transformé.

1.4.3.1 Transformation

Les 80% des poissons consommés sont transformés et à 60% par le fumage. Les petits pélagiques (sardinelles, anchois etc...) quelques demersaux (capitaines, brochet et requin) et les poissons lagunaires (Tilapia, poisson chat, silure,

etc..) sont fumés à l'aide

de fours traditionnels ronds en argile, en ciment ou en tonneau usagé. Le four chokor est aussi utilisé.

Ce dernier coûte environ 25 000 frs au regard du four traditionnel qui ne coûte que 15 000 frs.

Le salage est quelque peu marginalisé et n'intéresse que les espèces démersales. Il fait appel au sel marin. Généralement, les produits salés ne sont pas éviscérés. Ceci favorise une fermentation conduisant à une putréfaction rapide.

Les sardinelles et les anchois sont séchés au soleil à même le sol exposant le produit ainsi à toutes sortes de contamination.

1.4.3.2 Commercialisation

Les produits fumés ou séchés se vendent au port de pêche de Lomé, au marché de Hutokpamé ou exportés vers les pays voisins tels le Benin, le Burkina faso, le Nigéria. etc...

Le commerce du poisson frais se pratique à Lomé, Aného et dans les cités riveraines du système lagunaire et de la côte.

A Lomé, les principaux marchés de poissons frais sont: le marché de port de pêche, le

marché de l'ancien abattoir, Adawlato et

le magasin d'UNTCOOPEMA. Ces marchés

s'approvisionnent en poisson de mer, du système lagunaire et des eaux du barrage de

Nangbéto.

Le point focal du poisson traité provenant de la production nationale est le marché de Hutokpamé. Ce marché compte plus de 150 commerçantes à plein temps. Il représente 80% de toutes les transactions commerciales de gros. Les stocks de poissons se constituent à partir du Ghana et des centres locaux de transformation (port de pêche, Agbodrafo, Aného etc..) Les circuits de distribution sont: (i) Maritime: Lomé-Aného vers Togoville, Vogan, Anfoin et le Benin (ii)

frontalier: Lomé Kpalimé par Assahoun (iii)

Central : Lomé-Tsévié-Notsè, Atakpamé, Blitta, Sokodé, Kara, Mango et Dapaong.

Cette trame de distribution est très complexe par le nombre d'intermédiaires impliqués mais assez efficace puisque le poisson de mer se retrouve à Dapaong.

1.5 Crédit et promotion sociale 1.5.1 Financement de la pêche

La Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA) et la Coopérative de Vente des Articles de Pêche, (COVAP) organisme étatique assisté par la FAO, ont été dissoutes.

Néanmoins, l'Etat continue à appuyer le sous-secteur de la pêche à travers sa politique de

franchise douanière, de subvention et d'exemption de certaines taxes sur quelques articles acquis par les coopératives de pêcheurs.

Actuellement, des coopératives de pêcheurs, d'épargne et de crédit se constituent et appuient le sous-secteur.

Des femmes impliquées dans la pêche dites "Nanas" financent de façon traditionnelle ou informelle la pêche. Elles interviennent pour: (i) financier uniquement les frais de fonctionnement (carburant, entretien et avitaillement.) Ce type de financement accorde aux

"Nanas" une priorité à l'achat mais pas l'exclusivité de la production; (ii) financer

ou participer à l'acquisition de l'unité de pêche (moteur hors bord, filet ou et pirogue). Dans ce cas les "Nanas" bénéficient du monopole de l'achat des captures. (iii) se rendre propriétaires d'une ou plusieurs unités de pêche qu'elles confient aux patrons de pêche.

De manière générale, le taux d'intérêt est estimé à 70% pour les migrants et 30% pour les pêcheurs autochtones. L'une des cautions de ce mode informel de financement est baséesur l'appartenance ethnique.

Pour la transformation du poisson, des aides fumeuses, sécheuses et portefaix sont recrutés par les "Nanas ". Ces aides reçoivent des avances de 10 000 frs par moments; ceci constitue à leur niveau des prêts sans intérêt.

Pour la commercialisation, des "Nanas" investissent dans le stockage du poisson pour réguler le marché.

1.5.2 Associations et coopératives d'épargne et de crédit 1.5.2.1 Associations d'épargne

(i) Les "yes-yes" ou "Jojouma" sont des systèmes de collecte d'épargne. Les

détaillants qui les pratiquent, versent 200 à 500 frs par jour. (ii) Les tontines peuvent être hebdomadaires ou mensuelles. Les cotisations mensuelles varient de 10 000 frs à 30 000 frs.

(iii) Les caisses d'entraide sont professionnelles ou familiales et se situent au niveau du quartier. Les membres payent des droits d'adhésion, cotisent régulièrement et bénéficient de petits crédits à faibles taux d'intérêt.

1.5.2.2 Institutions d'épargne et de crédit

Union des coopératives de pêche maritime (IJNICOOPEMA). Elle est créée en 1978, elle regroupe 13 coopératives de base dont 9 de 10 femmes chacune. Le droit d'adhésion est de 1000 frs pour les hommes alors que les femmes en sont exemptées. De même, la part sociale est fixée à 25000 frs pour les hommes et à 5 000 frs pour les femmes. IJNTCOOPEMA dispose d'environ 60 000 000 frs comme fonds de roulement pour l'octroi de crédits à ses membres qui sont solvables et qui présentent une garantie. L'étude de dossier de prêt se fait collégialement au sein d'un comité crée à cette fin.

Coopérative d'épargne et de crédit pour l'artisanat (CECA). Cette coopérative est conjoitement gérée par la GTZ et la Direction de l'artisanat. Son objectif est la création de la chambre des Métiers du Togo créée en 1990. Elle regroupe actuellement 320 membres. Elle s'emploie dans la mobilisation de l'épargne et l'octroi de crédits productifs aux professions

Rapport Technique du DIPA N° 102 9

artisanales. Les fumeuses de poissons sont aussi concernées. La CECA comprend un Conseil d'Administration, une Commission de crédit et des Comités de crédit (1 par corps de métier).

L'accès au crédit est subordonné à une épargne mensuelle régulière inscrite pendant 6 mois sur un livret et ceci quel qu'en soit le montant.

Fédération des Unions Coopératives d'Epargne et de Crédit (FUCEC-Togo)

Elle est créée en 1983, et a comme partenaires WOCCU, USAID (USA), BFL)W (RFA), CICM (France) et ADF. Elle comprend à la base des coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) et des unions Régionales. Elle fonctionne comme une banque dont les clients sont les propriétaires.

1.5.2.3 Organismes d'Epargne et de Crédit à large spectre

Ces organismes d'épargne et de crédit interviennent dans le financement des activités d'ordre économique et social. Ce sont:

(i) ONG Technologie Appropriée pour l'Autopromotion (TAA). Cette ONG nationale de 4 membres travaille en partenariat avec une ONG belge pour valoriser le savoir faire traditionnel dans le domaine rural, de transformation de l'habitat etc.. Aussi est-elle intervenue dans le financement des fours améliorés au port de pêche de Lomé (Katanga). (ii)Société Conseil Gestion Aftique Togo aux Initiatives des Communautés de base (CONGATIICB). Ses actions sont entre autres axées sur le domaine de la tranformation du poisson. Elle est créée en 1987 et appuie les actions de développement à la base. (iii) Direction Générale de la Condition Féminine (DGCF) en 1985 a mené un projet de Promotion des activités des femmes dans la pêche artisanale. Le projet vise l'améliorartion des conditions de travail des tranformatrices, l'augmentation de la production et la qualité de poisson fumé par l'introduction de technologie appropriée. Cette direction mène ses actions à travers les aides de la FAO, du PNUD, de l'UNIFEM etc.. (iv) Caisse d'Epargne du Togo. Sans spécificité pour le crédit en pêche, elle

compte au rang de ses clients un grand nombre de commerçantes de poisson.

1.6 Perspectives

1.6.1 Contraintes de la pêche artisanale

Les contraintes sont de plusieurs ordres. Elles sont liées au milieu physique, aux ressources halieutiques et aux artisans pêcheurs. Ainsi : (i) l'orientation de la côte par rapport à la direction des vents dominants qui lui sont presque parallèles fait que l'espace maritime est peu exploité. L'exploitation du plateau continental par la pêche artisanale n'est possible que 7 à 8 mois par an, de novembre à mai et d'août à septembre. Le régime des vents et la barre forte toute l'année limitent le développement de cette activité. Par ailleurs (ii) la mise en service sur le fleuve Volta du barrage d'Akossombo au Ghana en 1964 a entramé une diminution des apports sédimentaires au Togo. Il en est résulté une érosion des plages des campements des pêcheurs. L'érosion est aggravée par la construction en eau profonde du port autonome de Lomé avec une jetée de 1,72 Km. (iii) Quant aux ressources, on note que les prises ont drastiquement baissé. De 5 tonnes en moyenne par mois et par pirogue en 1988, la production serait tombée à moins de 2,5 tonnes par mois en 1993. La pêche est devenue alors peu rentable. (iv) La population des opérateurs est vieille et les jeunes s'orientent très peu vers la pêche et préfèrent migrer vers les grandes cités où ils vont accroître le taux de

chômage. Ainsi le

sous-secteur manque de main d'eouvre quelle qu'en

soit sa qualification. Les artisans ne bénéficient ni de formation spécifique ni de renforcement de leur

capacité et de leur savoir faire. La pêche est demeurée très traditionnelle. (y) la

paupérisation généralisée de la population se nourrit de l'absence de subvention, de crédit ou d'autre forme de soutien financier.

1.6.2 Approche de solutions endogènes

(i) Crédit à l'équipement, (ii) une subvention du coût des intrants de pêche, (iii) la valorisation des prises après capture et (iv) le relèvement du prix des produits de pêche semblent, dans une large mesure, être des solutions aux nombreux problèmes des artisans opérateurs.

II-

METHODOLOGIE DE L'ETUDE

2.1 Préparatifs

Les préparatifs portent sur (i) l'apprêt des questionnaires (ii) l'identification et la formation des enquêteurs (iii) la sensibilisation des populations à enquêter (iv) l'enquête test (y) et les

enquêtes.

2.1.1 Apprêt des questionnaires

Dans le souci d'une harmonisation des résultats dans un certain nombre de pays concernés par les mêmes types d'activité, la coordination du DIPA a fourni les matrices des fiches d'enquête.

Ces fiches ont été adaptées aux caractéristiques du Togo.

2.1.2 Identification et formation des enquêteurs

L'équipe d'enquête est constituée sur la base de la pluridisciplinarité. La Direction de l'Elevage et des Pêches a été appuyée par une consultante du D1PA en formation des enquêteurs et à l'initiation de la conduite des enquêtes.

2.2 Stratégie d'enquête

2.2.1 Sensibilisation des populations à enquêter

Toute l'équipe d'enquête se porte sur le terrain, prend attache avec les leaders d'opinion (chefs de campement, chefs de village, chefs de famille) explique les raisons de l'étude: l'équipe essaie de rassurer en utilisant tous les canaux d'information.

2.2.2 Enquêtes test

La sensibilisation terminée, afin de s'assurer de la qualité de la formation, une enquête test est organisée. Elle a permis de relever les difficultés à rencontrer. II est alors recherché une harmonisation du langage des enquêteurs.

2.3 Déroulement des enquêtes

Les enquêtes ont été faites par interview. Elles se sont déroulées en deux phases, en deux temps et en deux saisons de pêche (basse et haute).

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2.3.1 Zone couverte et échantillonnage

La première phase s'est déroulée à la basse saison. Les enquêtes à cette saison ont permis de trouver la plupart des populations cibles à leurs lieux habituels de résidence. Compte tenu de l'étroitesse du littoral (50 km), l'enquête est systématique et porte sur l'ensemble des campements

de pêcheurs sans leur regoupement par préfecture (Lacs et Golfe).

Les enquêtes en haute saison de pêche ont porté sur le port de pêche essentiellement, lieu de convergence des mouvements migratoires et quatre autres campements tirés au hasard comme référence du phénomène de migration.

Au niveau des campements, le sondage a porté sur un maximum de cent (100) personnes choisies de façon aléatoire. Les enquêtes sont de deux ordres: enquête cadre et enquête socio-économique

2.3.2 Principes

L'enquête cadre a nécessité deux approches suivant qu'on est dans un campement de pêcheurs ou au port de pêche de Lomé. (i) Dans les campements, sont identifiés les chefs de file.

Les chefs de campement, de village ou de quartier sont assistés par deux assesseurs, personnes ressources ayant une bonne connaissance typologique de leur agglomération par visualisation mentale des différentes concessions, des habitants, de leurs pirogues et de leurs engins de pêche. (ii) les pêcheurs des campements sont recensés par l'inventaire des pirogues et des autres engins de pêche et ensuite, sont répertoriés les différents problèmes évoqués par les communautés des pêcheurs et les approches de solutions endogènes.

Au niveau du port de pêche de Lomé, (i) sont comptées toutes les pirogues en activité et suivant les types d'engins qu'elles utilisent. (ii) Les pirogues sont recensées par type, pour les catégories les moins nombreuses. D'autres plus nombreuses sont échantillonnées et les nombres de pêcheurs, d'engins de pêche et de moteurs hord-bord sont estimés. (iii) le nombre de femmes intervenant dans la commercialisation du poisson est obtenu à partir des souches des billets d'accès à la criée qui leurs sont vendus.

L'enquête socio-économique est réalisée sur un échantillon de pêcheurs, de propriétaires de pirogues, d'engins de pêche, de mareyeuses, de fumeuses, de sécheuses, de mécaniciens réparateurs de moteurs hors-bord et de pirogues (autres opérateurs). L'échantillonnage est fait aù hasard et les questionnaires sont administrés par catégories socio-professionnelles.

La migration saisonnière a consisté à comparer les données des enquêtes cadres réalisées au mois de février 1996 à la basse saison de pêche avec celles du mois de septembre 1996 haute saison de pêche. Le port de pêche de Lomé étant le lieu de convergence des migrations, l'analyse des données devrait permettre d'apprécier l'importance du phénomène.

2.4 Dépouillement, traitement et analyse des données