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Organisation économique de la profession au port de pêche de Lomé. Comme précisé plus haut, plusieurs acteurs interviennent dans le circuit de la pêche au port de pêche

de Lomé. En tout premier lieu, on distingue les propriétaires des équipements de pêche (pirogues, filet, moteur hors-bord...). Ils sont soit pêcheurs ou fonctionnaires en activités ou retraités soit encore des acteurs privés comprenant dans sa grande majorité des femmes revendeuses ayant d'appréciables surfaces financières. Dans ce cas, les pêcheurs sont plutôt leurs emj5loyés et sont alors rénumérés sur la base des captures effectuées. Le fonctionnement du système est le suivant

Un prélèvement de 30% est effectué sur les recettes nettes et constitue ainsi un fonds pour l'entretien et la réparation de la pirogue et du moteur. Le reste soit 70% des mêmes recettes est divisé en deux parties égales, l'une allant au propriétaire des équipements, l'autre aux pêcheurs.

Les recettes nettes sont les recettes obtenues après déduction des dépenses (nourriture, achat de glaçon, de carburant etc..., le fonds ayant servi à des dépenses étant souvent avancé par le ou la propriétaire des équipements).

Dans le cas de l'entretien ou du renouvellement du ou des filets, le propriétaire fait des avances aux pêcheurs qui sont tenus de les lui rembourser au fur et à mesure du déroulement des activités de pêche.

On doit noter également que dans la plupart des cas, des propriétaires de pirogue qui sont en même temps pêcheurs recourent également aux femmes revendeuses pour financer leur activité (réparation de filet, de pirogue, achat de carburant, de nourriture etc...). Dansce cas, ils sont tenus de régler les fonds avancés en nature auxdites femmes qui deviennent alors des mareyeuses.

La filière peut être ainsi schématisée comme suit : (schéma n°1)

3.3.4.2 Aspect financier des activités de pêche au port de pêche de Lomé:

les investissements

Le coût des investissements complets varie selon le type de pêche (watcha, ligne, tonga...). Aussi distingue-t-on les coûts d'investissements suivants

watcha: 7.000.0000 frs CFA dont:

(i) Pirogue: 3.000.000 frs, (ii) Moteur hors-bord:

1.500.000 frs, (iii) Filet, cordes, flotteurs, plomb: 2.500.000 frs

tonga: 1.500.000 frs (y compris filet, flotteurs, plombs, corde). Dans le cas de Tonga, il n'est pas nécessaire d'avoir soi-même une pirogue, on peut dans ce cas traiter avec des propriétaires de pirogue qui sont alors rénumérés en nature après chaque opération de pêche.

awli: 3.000.000 frs (y compris pirogue, moteur, filet, flotteurs, cordes, plombs).

ligne : 2.500.000 frs (y compris pirogue, lignes, cordes, moteur).

Les dépenses d'exploitation varient également suivant les types de pêche et d'engin et selon la durée en mer des pêcheurs.

Ainsi dans le cas de:

watcha 48.500 frs dont : (i) essence et lubrifiant : 42.000 frs, (ii) nourriture : 5.500 frs et (iii) produits pharmaceutiques (pierre noire) : 1.500 frs.

Notons que la pêche au watcha est journalière, il faut dans ce cas être en mer dès 3 heures du matin et en revenir soit à 14 ou 18 heures.

tonga I 9.000frs CFA comprenant 14000 frs CFA pour essence et lubrifiant et 5.000 frs CFA pour nourriture et médicament.

Rapport Technique du DIPA N° 102

awli : 17.600 frs CFA dont (i) essence et lubrifiant 14.600 frs, (ii) nourriture et divers 3.000 frs.

La pêche à Awli est également journalière et se déroule de 18h à 6 h.

ligne : 90.400 frs CFA dont : (i) essence + lubrifiant :28.400 frs, (ii) appât (2 à 3 cartons):

27.000 frs, (iii)glace : 25.000 frs et (iv) divers (médicaments): 2.000 frs.

En ce qui concerne ce type de pêche, il faut également une durée minimale de 3 jours en mer pour qu'elle soit rentable. Le départ en mer est généralement fixé à S heures du matin.

Au niveau des coûts d'entretien, on distingue dans chaque cas les coûts suivants: (i) pour tonga :300.000 frs/an environ (ii) watcha : pouvant aller jusqu'à 2.500.000 frs Ian du fait de la destruction fréquente des filets; (iii) awli : jusqu'à 250.000 frs/an.

En matière de taxe, il est perçu par type de pêche les montants suivants : Pour: (i) watcha: 30.000frs/an, (ii) awli: 30.000 frslan, (iii) ligne: 30.000 frs/an et (iv) tonga : pas de taxe.

3.3.6 Problèmes afférents au secteur de la pêche

problèmes évoqués par les communautés de pêcheurs

Certains des problèmes que rencontrent les pêcheurs sont les suivants:

- accès difficiles aux pêcheries maritimes à cause de l'érosion, de la barre, des rochers et autres qui déchirent les filets et engendrent parfois la perte en vie humaine;

- manque de financement adapté aux activités de pêche et surtout la pêche artisanale maritime;

- coûts élevés des intrants de pêche;

- rarerté de la ressource halieutique

Problèmes d'ordre général

La promotion de la pêche maritime est bloquée par de nombreuses contraintes, notamment:

le manque de crédit est l'un des obstacles principaux qui empêchent le développement de la pêche maritime.

la pêche maritime est restée traditionnelle, statique. Les pêcheurs ne s'ouvrent pas aux multiples techniques ou technologies que la science met au service de la pêche en général.

Ces techniques ne semblent pas préoccuper les pêcheurs togolais pour réaliser des prises importantes.

les filets mouillés en mer sont périodiquement déchiquetés par des bateaux de pêche créant ainsi d'importants dommages à ces engins de pêche

la plupart des pêcheurs sont isolés, c'est-à-dire les campements n'ontpas de liens entre eux, les problèmes connus par les pêcheurs sont résolus individuellement,

ou alors d'une

manière sectorielle. Un regroupement de la plupart des pêcheurs aurait permis de mieux cibler les difficultés et de les résoudre dans un cadre collectif

I'UNICOOPEMA, dont la vocation première est de regrouper tous les pêcheurs semble engendrer des rancoeurs et d'acrimonie parmi beaucoup de pêcheurs qui voient en elle un obstacle à la réalisation de leurs désirs et projets.

la gestion de la pêche: près de 90% des pêcheurs sont analphabètes, ils ne tiennent pas une comptabilité, ni un plan prévisionnel de budget etc..

les pêcheurs n'ont pas d'assurance or les primes d'assurances pour la pêche sont à la portée des pêcheurs.

Problèmes environnementaux Erosion et pollution

L'érosion côtière est accentuée surtout au niveau de Kossi Agbavi où une bonne partie du campement vient d'être détruite entre les mois de février et septembre 1996.

La pollution de certains endroits de la côte, notamment après le campement de Kpémé est manifeste. On note une pollution atmosphérique sur tous les objets (couvert végétal et autres) par la poussière de phosphate. Le même phénomène se remarque au niveau de la mer.

Déforestation

Les mangroves du système lagunaire ont disparu, détruits par les riverains. Ces phénomènes résultent en partie de l'incohérence de certains services administratifs des agents des services des forêts délivrant des permis d'abattage d'arbre de façon incontrôlée et sans

aucune concertation avec les services des pêches. Fort de ces permis d'abattage les

populations riveraines saccagent le couvert végétal en vue de la réalisation des implants d'acadjas.

Problème biologique

Le stock de l'ichtyofaune de la côte togolaise doit être protégé par une réglémentation de la pêche qui prenne en compte la période de reproduction des femelles et le temps de croissance des alevins. Pour y parvenir, une étude biologique des espèces les plus recherchées et les plus commercialisées sera nécessaire.

Il sera utile de rechercher l'incidence de la pollution des eaux sur l'ichtyofaune marine et sur le consommateur. De même une attention particulière doit être accordée aux différents modes de transformation des poissons capturés de la mer jusqu'au consommateur en vue d'en garantir l'assurance qualité

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Les données sur les maladies des poissons du Togo sont rares. En effet, l'une des recommandations de l'Organisation Internationale des Epizooties (01E) consiste à faire un inventaire par pays des principales maladies responsables des mortalités chez les poissons.

Chaque pays devra déclarer ces maladies afin qu'elles soient combattues pour éviter qu'elles contaminent les exploitations et les échanges internationaux.

3.3.7 Approche de solutions (i) Solutions endogènes

Pour l'érosion côtière, les pêcheurs demandent à !'Etat de protéger la côte par la mise en place des épis.

Ils proposent que soit mis en place un système de crédit adapté à la pêche maritime artisanale Togolaise.

De même, ils demandent une exonération totale des taxes douanières sur les intrants de pêche. Par ailleurs, ils préconisent un regroupement des différents acteurs de pêche en de coopératives et unions de coopératives autres que UNICOOPEMA.

3.4 Migration saisonnière 3.4.1 Données de l'enquête cadre

A la basse saison, on dénombrait au Port de pêche de Lomé 1.606 pêcheurs avec près de 900 femmes impliquées dans les activités de pêche. Parmi ces pêcheurs, 1.410 sont de nationalité ghanéenne. Ils ont un total de 180 pirogues. Le tableau n°31 précise les données relatives au Port de pêche de Lomé ainsi que celles des campements de Kodjoviakopé, Kossi-Agbavi, Djekin et N'lessi.

A la haute saison, ont été enregistrés au Port de pêche de Lomé 2.900 pêcheurs et 1.200 femmes intervenant dans les activités de pêche. Le tableau n°32 donne l'ensemble des données similaires à celles de la basse saison,

3.4.2 Analyse des données

A l'examen des chiffies bruts, on est porté à relever un mouvement migratoire certain puisque le nombre de pêcheurs est passé de 1.802 à 2.900 (près du double). Cependant, la

structure de ces chiffies nous montre qu'à la basse saison, 327 patrons de pêche sont

enregistrés au port de pêche de Lomé, nombre qui est resté presqu'identique à la haute saison, soit 332.

Le grand nombre de pêcheurs enregistré à la haute saison, (2.900) s'explique parun

fort mouvement des aides pêcheurs vers le port de pêche dans l'attente des activités plus intenses de pêche à cette période. Cette catégorie socio professionnelle (aide pêcheur) est grossie par des togolais 938 contre 196 seulement en basse saison.

Le mouvement des femmes intervenant dans le sous-secteur est très significatif Leurs effectifs ont regressé dans tous les campements retenus pour cette étude. Cette observation est aussi valable quant à ce qui concerne le mouvement des fumeuses.

Dans ces conditions, l'afflux massif des aides pêcheurs peut s'expliquer par une disponibilité de main d'oeuvre constituée à partir des fils des pêcheurs, des riverains qui sont des élèves en vacances. Il devient alors insoutenable d'évoquerune quelconque migration mais une intensification de la main d'oeuvre dans le sous-secteur pendant la période des vacances scolaires.

La déperdition des opérations (sécheuses et fumeuses) peut bien s'expliquer par le fait qu'elles se soient adonnées à d'autres activités lucratives (6 1,11% des fumeuses se déclarent vouloir changer de métier).

3.4.4 Conclusion

Pour l'année 1996, ii n'y a pas eu à la haute saison de pêcheun mouvement migratoire des autres campements vers le port de pêche de Lomé.

A la haute saison, il y a eu une intensification de la main d'oeuvre au port de pêche de Lomé en terme d'aides pêcheurs.

IV- CONCLUSION

Le littoral long de 50 km couvert par les préfectures du Golfe et des Lacs, comporte 22 campements de pêcheurs. Ces campements ne disposent pas de débarcadères, exception faite du port de pêche de Lomé.

Les campements de pêcheurs sont

le

plus souvent des habitations de fortune