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Variation du tonnage mensuel par rapport au tonnage total des flux de

4.3. Bilan géochimique du bassin versant de la Rivière Ibrahim

4.3.2. Variation des flux de matières de l’amont à l’aval

4.3.2.1. Variation du tonnage mensuel par rapport au tonnage total des flux de

En se basant sur les graphiques représentant l’évolution amont-aval des flux d’éléments dissous (Figures 60, 61, 62, 63, 64 et 65), nous notons plusieurs observations intéressantes :

pour tous les éléments étudiés, les flux sont très faibles entre juillet et novembre, période

de basses eaux. À partir de décembre, le flux commence à croitre graduellement pour dessiner une courbe d’allure gaussienne avec un pic au mois d’avril,

pour le Ca2+ , on remarque que le flux est élevé au niveau des sources puis diminue au niveau des stations NI5 et NI4. Au niveau de NI5 et NI4 la surface augmente, mais la lithologie passe du calcaire vers un mélange de calcaires et de dolomites puis repasse au calcaire de nouveau vers la partie avale du bassin d’où l’élévation brusque du flux de Ca au niveau de la station NI3. Ensuite le flux diminue vers NI1 et NI2 avec l’augmentation de la surface des deux bassins,

pour les HCO3- , le flux suit le flux de Ca2+ avec une augmentation brusque au niveau de la station NI3. Cette augmentation suit celle du flux de calcium élevé en ce point.

111  En ce qui concerne les flux de Cl- , la station NI7 présente un flux plus important que celui de la station NI6. En descendant vers l’aval, les stations NI2 et NI4 présentent des flux deux fois plus importants que ceux des autres stations.

Le flux de potassium est faible au niveau de toutes les stations sauf au niveau de la

station NI7 qui présente aussi un flux de chlorure élevé.

Le flux de Na+ est très faible et présente aussi une élévation brusque au niveau de la station NI7.

Le flux de magnésium est très important au niveau de la station NI3, ce qui est cohérent avec les flux de calcium et de HCO3-.

Le flux de sulfates est très important au niveau des deux sources par rapport aux restes des

stations du BVRI.

Sachant que sur le BVRI, les teneurs en chlorures sont faibles et essentiellement d’origine atmosphérique, on peut se demander premièrement pourquoi la station NI7 présente un flux de Cl- plus important que la station NI6 ? Deuxièmement, pourquoi le flux de Cl- augmente brusquement

au niveau des deux stations NI4 et NI2 ? Enfin, il convient aussi de se demander à quoi est due l’élévation du flux de sulfates au niveau de NI7 ?

Cette différence de flux de sulfates et de chlorures entre ces deux sources peut avoir deux origines probables : soit le calcul de la surface spécifique exacte du sous-bassin NI7 est erroné avec la complexité du système karstique ; soit que les deux sources présentent des caractéristiques spécifiques différentes (géologie/lithologie, précipitation).

 Étant donné que les débits spécifiques des deux sources Afka et Roueiss sont presque identiques, soit 48,25 L/s/Km2 et 46,78 L/s/Km2 respectivement, cela élimine le fait que la

surface du bassin NI7 n’est pas correcte.

 Étant donné que les deux bassins NI6 et NI7 présentent la même géologie karstique, cela ne laisse pas admettre l’hypothèse que la géologie joue un rôle dans la formation de ce flux élevé de sulfates au niveau de la station NI7 (l’oxydation de la pyrite et la dissolution du gypse uniquement qui peuvent exister dans les bancs carbonatés du Karst auraient pu être une source probable de sulfates, ce qui n’est pas le cas).

 Le fait que le taux de précipitations est le même au niveau de ces deux stations nous ramène à penser qu’un autre facteur entre en jeu pour nous donner des flux élevés en sulfates (mais

112 aussi dans d’autres éléments en un degré moindre tel le K+ et le Na+) au niveau de la

station NI7.

Cette différence des teneurs en sulfate et en chlorure entre les stations NI6 et NI7 nous ramène à penser que ces deux éléments ont une origine atmosphérique, comme l’avaient déjà observé Probst et al. (1998) sur le bassin versant de Strengbach dans le massif des Vosges au Nord Est de la France. Cette différence peut ainsi s’expliquer par le type d’occupation de sol qui se trouve au niveau du bassin versant de NI7. En effet au niveau de ce sous-bassin existe une surface boisée deux fois plus grande qu’en NI6. Elle est recouverte de forêt de genévrier peu dense (Juniperus spp) caractéristique des sols très calcaires. Et comme cette zone est assez proche de la mer, cela nous ramène à proposer l’hypothèse d’apports importants d’aérosols marins (riche en chlorures, sulfates et en sodium) produits par les embruns et des vagues, emmenés par le vent qui se déposent au niveau des feuilles des arbres. Ces dépôts sont étant ensuite rincées par la pluie, provoquant des concentrations élevées en sulfates et en chlorures (Sicard, 2006) dans les pluviolessivats (parfois 3 fois plus) et des apports au sol plus importants qui sont ensuite drainés vers les eaux de surface et souterraines.

Concernant NI4 et NI2, stations qui ne sont pas à proximité de l’eau de mer, le flux de chlorures observé en NI4 est composé du flux traversant la surface du sous bassin NI4, mais aussi du flux venant de NI5. Donc bien que le flux soit faible au niveau de NI5, celui-ci est enrichi par les rejets des surfaces agricoles avant de passer par le sous-bassin NI4, lui-même entouré de zones agricoles. Ce flux dilué une deuxième fois en passant par la surface de NI3 et s’enrichit en arrivant au niveau de NI2 sous l’effet de l’urbanisation et des usines agroalimentaires.

4.3.2.2. Comparaison de l’évolution amont-aval des flux de matières en solution en période

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