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Variantes sur le niveau des dépenses publiques

CHAPITRE I : BILAN DES IMPACTS MACROÉCONOMIQUES DU GRENELLE DE

CHAPITRE 3 : VOLET ÉNERGIES RENOUVELABLES

4. Tests de sensibilité

4.5. Variantes sur le niveau des dépenses publiques

4.5.1. Un maintien des prix de l’énergie à un niveau plus élevé augmente les impacts positifs des scénarios à moyen terme, sans que la hiérarchie entre les différents scénarios ne soit affectée

Dans la sous-section 2.2, nous nous basons sur le scénario de prix du pétrole central de l’AIE (World Energy Outlook 2007), qui est généralement utilisé comme référence dans les évaluations de scénarios énergétiques en France. Nous avons construit le test de sensibilité en utilisant les prix (arrondis) en 2030 de l’AIE (World Energy Outlook 2008), beaucoup plus élevés : 130 $ /baril de pétrole67, 595 $ par tep de gaz à partir de 2009, 171 $ par tep de charbon et 110 €/MWh d’électricité sur le marché de gros.

Les prix des matières premières énergétiques sont dans ce test supposés maintenus constants à ce niveau élevé tout au long de la période.

Tableau 6 : hypothèses retenues sur le prix des énergies dans le test

Pétrole Gaz Charbon Électricité sur le

marché de gros Test sur les prix des

énergies

130 $2009/baril 15 $2009/Million British

thermal unit 106 $2009/tonne 110 €2009/MWh 953 $2009/tep 595 $2009/tep 171 $2009/tep 1279 €2009/tep Source : Simulation Mésange, calculs DG Trésor.

Les résultats obtenus avec cette hypothèse alternative sont présentés dans le tableau 7 et dans les graphiques 14 à 1668 : l’impact des scénarios sur le PIB et l’emploi est plus favorable que dans les scénarios centraux. L’ordre des scénarios, en termes d’impact sur le PIB et sur l’emploi, n’est pas modifié : le scénario

67 Le baril de pétrole est précisément à 122 $ en 2030 pour l’AIE (World Energy Outlook 2008). Le prix de 130 $/baril correspondent également au prix du Brent de juillet 2008.

68 Cette estimation ne prend pas en compte la réduction directe de la consommation des ménages en énergies fossiles et en électricité provoquée par un prix de l’énergie élevé. La prise en compte de cet effet ne provoquerait que des décalages du PIB et de l’emploi uniformes selon les scénarios, et ne modifierait donc pas leur positionnement relatif.

-0,5 -0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7

Grenelle avec ménages contraints Grenelle central

Les Cahiers de la DG Trésor – n° 2010-06 – Décembre 2010 – p. 52 _________________________________

4 devient cependant plus favorable plus tardivement (après 2027 contre 2020 sous l’hypothèse centrale).

Cette évolution est essentiellement provoquée par une augmentation de la valeur des importations d’énergie évitées. Notons que le scénario de référence utilisé dans cette variante est également différent de celui présenté en référence dans la section 3 : les impacts macroéconomiques ne sont donc pas directement comparables avec ceux de la section 3.

Au final, ce test de sensibilité montre que l’impact sur l’économie du Grenelle sera globalement plus positif à court et moyen terme si le prix des hydrocarbures et du charbon est élevé, et cela d’autant plus que la réduction des importations d’énergie fossile est importante.

Tableau 7 : impacts macroéconomiques des quatre scénarios étudiés, sous l’hypothèse alternative d’une énergie plus chère

en %, en écart par rapport au scénario de référence 1 an

2009 2 ans

2010 3 ans

2011 5 ans

2013 10 ans

2018 15 ans

2023 20 ans

2028 30 ans 2038 scénario 1 : « Grenelle »

PIB 0,3 0,4 0,6 0,7 0,7 -0,1 -0,1 -0,3

Emplois (milliers) 19 53 85 95 92 -43 -7 -44

scénario 2 : « variante Grenelle »

PIB 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,1 0,0 -0,3

Emplois (milliers) 16 44 72 89 94 -12 7 -41

scénario 3 : « MDP »

PIB 0,3 0,3 0,4 0,4 0,4 -0,1 0,0 -0,2

Emplois (milliers) 16 43 66 61 50 -24 -4 -32

scénario 4 : « nucléaire + ENR non électriques »

PIB 0,2 0,3 0,4 0,3 0,6 0,0 0,1 -0,1

Emplois (milliers) 13 36 55 49 89 -9 11 -19

Source : Simulation Mésange, calculs DG Trésor.

Lecture : après 10 ans, en 2019, dans le scénario 1 (« Grenelle »), le PIB est plus élevé de 0,7 % par rapport au scénario de référence, et il y a 92 000 emplois supplémentaires dans l’économie.

Graphique 13 : évolution du PIB dans les quatre scénarios sous l’hypothèse alternative d’une énergie plus chère, entre 2009 et 2050 et sur le long terme

Source : Simulation Mésange, calculs DG Trésor.

Lecture : Sous l’hypothèse d’un prix de l’énergie plus élevé (pétrole à 130 $\baril), en 2020, le PIB est plus élevé de 0,8 % dans le scénario « Grenelle » alternatif, de 0,6 % dans le scénario « variante Grenelle » alternatif, de 0,3 % dans les scénarios alternatifs « nucléaire + ENR non électriques » et « MDP », par rapport au scénario de référence alternatif.

-0,6 -0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0

Scénario 1 "Grenelle" Scénario 2 "variante Grenelle"

Scénario 3 "MDP" Scénario 4 "nucléaire + ENR non électriques"

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Graphique 14 : impact sur l’emploi des quatre scénarios sous l’hypothèse alternative d’une énergie plus chère, entre 2009 et 2050 et sur le long terme

Source : Simulation Mésange, calculs DG Trésor.

Lecture : Sous l’hypothèse d’un prix de l’énergie plus élevé, en 2015, 108 000 emplois supplémentaires sont créés dans le scénario « Grenelle » alternatif, 94 000 dans le scénario « variante Grenelle » alternatif, et respectivement 44 000 et 42 000 dans les scénarios alternatifs « MDP » et « nucléaire + ENR non électriques », relativement au scénario de référence alternatif.

Graphique 15 : évolution du PIB dans le scénario « Grenelle » sous les hypothèses centrale et alternative d’une énergie plus chère

Source : Simulation Mésange, calculs DG Trésor.

Lecture : Sous l’hypothèse d’un prix de l’énergie plus élevé, en 2020, le PIB est plus élevé de 0,64 % dans le scénario

« Grenelle » alternatif, alors qu’il l’était de 0,31 % dans le scénario central « Grenelle », par rapport à leur scénario de référence respectif.

-60 -40 -20 0 20 40 60 80 100 120

Scénario 1 "Grenelle" Scénario 2 "variante Grenelle"

Scénario 3 "MDP" Scénario 4 "nucléaire + ENR non électriques"

-0,6 -0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0

Grenelle prix du pétrole élevé Grenelle central

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4.5.2. Le scénario « Grenelle » est légèrement plus favorable à court terme si une plus grande part du solaire photovoltaïque est réalisée sur bâti

Nous avons supposé que 50 % des investissements en solaire photovoltaïque étaient réalisés par les ménages par intégration dans la toiture. Cet équipement est financé via les tarifs de rachat mais également par un crédit d’impôt.

Si une grande partie du solaire photovoltaïque était réalisé sur bâti, à proportion de 90 %, il y aurait plus de dépenses publiques, crédit d’impôt et CSPE. Ce test analyse l’impact sur l’économie de cette augmentation de la part du solaire photovoltaïque sur bâti (hypothèse alternative).

L’impact macroéconomique du scénario « Grenelle » alternatif est légèrement plus favorable jusqu’en 2016 que dans le scénario central. Toutefois, la hausse du coût de financement des mesures induit une baisse de l’activité et de l’emploi plus prononcée à moyen et long terme.

Graphique 16 : évolution du PIB dans le scénario « Grenelle » sous les hypothèses centrale et alternative d’une part de photovoltaïque sur bâti plus importante

Source : Simulation Mésange, calculs DG Trésor.

Lecture : Sous l’hypothèse d’un pourcentage plus élevé d’équipements solaires photovoltaïques sur bâti, en 2020, le PIB est plus élevé de 0,26 % dans le scénario « Grenelle » alternatif, alors qu’il l’était de 0,31 % dans le scénario central

« Grenelle », par rapport au scénario de référence.