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LES VARIANTES DU SOURIRE

2. GÉNÉRALITÉS SUR LE SOURIRE

2.4. LES VARIANTES DU SOURIRE

2.4.1. Variation homme/femme (99)

Il existe un dysmorphisme sexuel quant à la visibilité dentaire lors du sourire.

Cette visibilité est plus importante chez la femme que chez l’homme. L’explication réside dans une différence de texture de peau, une musculature plus élastique, et une prévalence d’un excès de développement maxillaire chez les femmes.

Il existe une différence significative en ce qui concerne le type de sourire : le sourire gingival (ligne du sourire haute) est 2 fois plus présent chez la femme que chez l’homme (14% contre 7%) et la ligne du sourire basse 2,5 fois plus rencontrée chez l’homme que chez la femme (30% contre 12%).

ABOUCAYA à réalisé une étude statistique du rapport dento-labial moyen au moment du sourire: 12,5% des femmes découvrent en moyenne 1,8mm de gencive alors que 20% des hommes en découvrent 1,5mm.

2.4.2. Evolution et vieillissement

Avec les phénomènes de vieillissement, la ptose des tissus péribuccaux fait chuter le niveau des lèvres.

Les incisives supérieures sont alors moins apparentes au repos et lors du sourire, les incisives mandibulaires deviennent plus visibles.

A l’âge de 60 ans, la proportion des incisives maxillaires découvertes est à peu près égale à celle des incisives mandibulaires (33).

Les rides apparaissent autour de la bouche. Les commissures se creusent et s'affaissent donnant un air triste à la bouche, laissant apparaitre des « plis d'amertume ».

Les lèvres deviennent moins pulpées et moins toniques, s’amincissent inéluctablement, ce recul étant plus marqué chez les femmes que chez l’homme.

La caractérisation des dents varient avec l’âge.

Jeunes, les dents sont plus blanches et plus lumineuses en raison d’une plus grande épaisseur amélaire, d’une couche dentinaire moins importante et d’un volume pulpaire conséquent. Les dents plus âgées, quant à elles, en raison de l’usure de leur émail, ont un aspect plus sombre dû à la dentine sous-jacente. La texture des dents jeunes est plus marquée, créant une surface de réflexion et un aspect brillant (51). Avec le phénomène de vieillissement, les dents s’usent, s’abrasent, se ternissent.

Cette dimension temporelle doit être prise en compte dans la réalisation de nos traitements esthétiques prothétiques, orthodontiques…

Figure 16 Evolution du sourire en fonction de l’âge d’après FRADEANI (45)

De gauche à droite, le sourire vieillissant laisse de moins en moins apparaître les incisives maxillaires au repos. Les dents mandibulaires deviennent apparentes.

Figure 17 Comparaison de la position de repos et du sourire chez l’adulte jeune et la personne âgée (13)

En position de repos, chez l’adulte jeune (photographie A et B), ce sont les incisives maxillaires qui sont dévoilées, tandis que chez la personne âgée, dans la même situation (photographie D et E), ce sont les dents mandibulaires qui sont visibles.

Cependant, lors du sourire, les dents maxillaires de deux patientes sont exposées, moins cependant pour la patiente la plus âgée (F).

Figure 18 Recul de la lèvre maxillaire au fil de l’âge (32)

2.4.3. Différences ethniques et raciales

Les normes esthétiques dento-faciales varient entre les différentes ethnies.

Les Africains et autres civilisations noires sont souvent prognathes, ou présentent une biprochéilie en association avec une bivestibuloversion des incisives.

Les civilisations asiatiques, quant à elles, sont souvent prognathes mandibulaires (surtout chez les enfants chinois), ou montrent une biprotrusion par rapport à la moyenne caucasienne.

Le modèle caucasien devient de plus en plus un idéal de beauté en Asie et en Afrique, et l’on constate une recrudescence de demandes irréalistes de ces populations, et ce depuis l’essor de la chirurgie esthétique.

Réduire chirurgicalement ou orthodontiquement une biproalvéolie chez une femme africaine afin de la faire correspondre davantage au profil européen est certes réalisable et objectivement satisfaisant, mais le résultat risque fortement de décevoir la patiente qui aura perdu les traits caractéristiques de ses origines, reflet de sa beauté naturelle.

Il est impératif qu’orthodontiste et chirurgien évoquent à la patiente, les bénéfices et risques encourus par de tels changements.

En 1999, JENSEN et al. ont étudié l’influence du sexe, de l’âge et de l’origine ethnique sur la position de la ligne du sourire chez 733 sujets (18).

Trois groupes ethniques ont été décrits ; « caucasien » germanique, « caucasien » roman, et asiatique.

La caractéristique commune retrouvée dans ces trois groupes est que les jeunes femmes (moins de 35 ans), présentent une ligne du sourire plus haute que les hommes plus âgés (de plus de 35 ans).

33% des plus jeunes femmes germaniques et 43% des plus jeunes femmes asiatiques présentent des lignes du sourire hautes ou très hautes.

Une ligne du sourire haute ou très haute n’est retrouvée que chez 6% des hommes « caucasiens » germaniques de plus de 35 ans.

La moitié des hommes « caucasiens » (germaniques et romans) les plus âgés et 70% des hommes asiatiques les plus âgés, présentent des lignes du sourire basses.

Ce qu’il faut retenir :

- Les muscles participant à l’élaboration du sourire, à

l’origine de l’élévation de la lèvre maxillaire

sont :

-

le muscle élévateur de la lèvre supérieure

-

le

muscle releveur commun de la lèvre supérieure et de

l’aile du nez

-

le

petit zygomatique

-

La lèvre supérieure se trouve en dessous du bord inférieur

incisif jusqu’à 3 ans, puis le décalage s’inverse. A partir de 9

ans, une croissance parallèle et simultanée des lèvres et des

procès alvéolaires est constatée.

- La croissance de la lèvre supérieure est plus longue que la

croissance verticale maxillaire.

- Au cours du sourire, la portion médiane de la lèvre

supérieure s’élève quasi verticalement sur une distance

moyenne de 4mm.

- La

longueur de la lèvre supérieureest mesurée du

point

sous-nasal au bord inférieur de la lèvre supérieure.

- Une

lèvre supérieure est considérée comme courte

lorsque

sa

longueur est inférieure à 20mm.

-

Le chirurgien dentiste doit tenir compte du sexe, de l’âge et de

l’ethnie de son patient pour la réalisation de son plan de