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Validation des résultats sur des matrices internes aux périmètres d’étude

4 Tentative de quantification de la contribution des changements de localisation de résidence et d’emploi aux changements de répartition

4.3 Validation des résultats sur des matrices internes aux périmètres d’étude

Pour tester la robustesse des résultats, il nous faut vérifier que les résultats ne sont pas sensibles à la finesse du découpage. En d’autres termes, les résultats obtenus sur le découpage en 7 zones restent-ils valides sur un découpage plus fin. Pour apporter un élément de réponse, nous reprenons les calculs menés ici sur un découpage en 25 zones (section 4.4).

4.3 Validation des résultats sur des matrices internes aux périmètres d’étude

Pour le périmètre 76, nous travaillons donc sur des matrices 5*5 zones et pour le périmètre 85 7*7 zones. Les déplacements ayant une origine ou une destination externe au périmètre considéré sont donc exclus. Tout comme sont exclus les couples domicile * lieux de travail (+ études) dont le lieu d’emploi (ou d’études) est externe au périmètre considéré.

4.3.1 Etude de la relation entre la matrice lieux de résidence * lieux d’emploi (+ études) et la matrice des poids

Nous avons effectué une première régression en considérant une formulation avec constante. Toutefois, le test de student (à 23 degrés de liberté pour le périmètre 76 et 47 pour le périmètre 1985) sur l’ordonnée à l’origine montre que l’on ne peut rejeter l’hypothèse de nullité du coefficient au seuil de 5 % pour la formulation avec travail seul quels que soient l’année d’enquête ou le périmètre. Pour la formulation associant travail et école, la constante n’est significativement différente de 0, au seuil de 5 %, que pour l’enquête de 76 (mais le seuil de significativité est de 3,6 %) et pour l’enquête de 85 avec le périmètre 85 (seuil de 3 %). Il nous semble donc légitime de retenir des formulations sans constante que l’on travaille avec les couples domicile*travail seul ou avec les couples domicile*travail + études.

Les résultats de la régression avec ordonnée à l’origine nulle, sont consignés dans le tableau 16.

couple domicile*travail Pente m Coefficient r² t de student intervalle de confiance à 5 % EM 76, péri 76 0,947 0,906 19,9 [0,849-1,045] EM 85, péri 76 1,012 0,889 18,9 [0,901-1,122] EM 95, péri 76 1,077 0,905 20,0 [0,966-1,189] EM 85, péri 85 0,984 0,904 26,1 [0,908-1,060] EM 95, péri 85 1,038 0,907 26,7 [0,960-1,116]

couple domicile/ travail + études

EM 76, péri 76 0,876 0,907 20,0 [0,786-0,967] EM 85, péri 76 0,937 0,908 20,9 [0,844-1,029]

EM 95, péri 76 0,968 0,925 22,7 [0,880-1,056] EM 85, péri 85 0,919 0,920 28,9 [0,855-0,983] EM 95, péri 85 0,942 0,928 30,5 [0,880-1,004] Tableau 16 : Résultat de la régression, matrice interne aux périmètres d’étude, entre le vecteur des poids des couples domicile*travail (+ études) et le vecteur des poids des déplacements (TC+VP) ;

ordonnée à l’origine nulle.

Les résultats sont assez logiquement proches de ceux obtenus précédemment dans le tableau 13. La progression de la pente est toutefois un peu plus grande de 1976 à 1995. De ce fait, les rapport de pente seront légèrement plus grands. La qualité de la régression est tout à fait similaire avec des R2 légèrement plus proches de 1 pour la formulation avec travail seul et comparable pour la formulation travail + études.

4.3.2 Résultats de la décomposition des effets, matrices internes aux périmètres d’étude

En travaillant sur un découpage plus restreint l’évolution de la part des transports collectifs (tableau 18) diffère des résultats présentés dans le tableau 15. La croissance est plus forte de 1976 à 1985 et la chute enrayée de 1976 à 1995, les transports collectifs accroissant même leur part de 6 % face à la voiture. Enfin de 1985 à 1995, la chute est atténuée. Ces résultats sont tout à fait conformes aux constats que nous avons déjà formulés sur les effets de la périphérisation des flux. Plus le périmètre considéré est restreint, et plus la part des transports collectifs s’accroît en moyenne sur une enquête donnée d’une part et plus l’évolution dans le temps est favorable aux transports collectifs.

Inversement, l’effet localisation perd de son ampleur. Entre 1976 et 1995, il n’« explique » plus que 5 % de chute de la part des transports collectifs au lieu de 12 % lorsque l’on considère l’ensemble des déplacements réalisés par les résidents des périmètres d’étude. Ces chiffres soulignent, s’il en était encore besoin, la force des effets de périphérisation et de dissociation des origines-destinations des flux.

Par contre, les effets des autres facteurs sont particulièrement stables que l’on considère l’ensemble des déplacements des résidents des périmètres d’étude ou seulement ceux qui sont réalisés à l’intérieur des périmètres d’étude. Ce résultat est plutôt rassurant. Il donne de la crédibilité à notre hypothèse de séparation des effets de localisation des autres facteurs, car les effets des autres facteurs sont peu sensibles au périmètre retenu. Le constat est d’ailleurs identique lorsque l’on considère les résultats de la décomposition des effets entre 1985 et 1995 à partir du périmètre 76 ou 85.

La décomposition de l’effet localisation conduit à un constat similaire sur l’atténuation des effets repris par l’évolution des couples domicile*travail (+ études). A l’inverse, les rapports de pente sont un peu plus grands, ce qui signifie que les effets de localisation sont moins bien expliqués par l’évolution de la matrice domicile * lieux de travail + études que lorsque l’on retient l’ensemble des déplacements des résidents des périmètres d’étude.

EM 76àEM 85 22,11% 25,64% 25,91% 21,72% Péri 76 EM 85àEM 95 25,64% 23,49% 24,59% 24,39% EM 76àEM 95 22,11% 23,49% 24,90% 20,95% Péri 85 EM 85àEM 95 21,66% 19,26% 20,73% 20,00% Tableau 17 : Calcul des parts modales de transports en commun (en % des déplacements

(TC+VP)), matrices internes aux périmètres d’étude

Périmètre 76 Périmètre 85 EM 76à EM 85 EM 85à EM 95 EM 76à EM 95 EM 85à EM 95 Taux global 1,160 0,916 1,063 0,889

Effet localisation E(lij) 0,982 0,951 0,948 0,924

Effet des autres facteurs E(Pij) 1,172 0,959 1,126 0,957

Effet double E(lij ; Pij) 1,007 1,004 0,996 1,006

Décomposition de l’effet localisation Couple domicile*travail

Effet D/T (domicile*travail) 0,920 0,893 0,833 0,876 Rapport coeff. de pente (effet

autres activités)

1,068 1,065 1,138 1,054

Couple domicile*travail + études

Effet D/TE (domicile*travail + études)

0,919 0,921 0,858 0,901 Rapport coeff. de pente (effet

autres activités)

1,069 1,033 1,105 1,026

Tableau 18 : Taux de variation des parts modales des transports en commun, matrices internes aux périmètres d’étude

Cette analyse faite en ne retenant que les déplacements réalisés à l’intérieur des périmètres d’étude a donc le mérite de confirmer d’une part les effets de la périphérisation des flux et de la dissociation des origines-destinations et d’autre part d’offrir une validation supplémentaire de notre méthodologie de séparation des effets de localisation des autres effets. Même s’il ne s’agit pas d’une démonstration formelle, une nouvelle fois les résultats n’infirment pas notre hypothèse, à savoir que la totalité de l’effet des changements de localisation des origines-destinations est repris par le terme E(lij) et que l’effet des autres facteurs (E(Pij)) est indépendant de l’effet localisation (nous tenons à

rappeler que cela ne signifie pas que les autres facteurs sont indépendants de la localisation des origines-destinations, car on pourrait aisément démontrer le contraire, mais bien que notre formulation permet de rendre indépendant l’effet de l’évolution des localisations, de l’effet de l’évolution des autres facteurs au niveau de chacune des origines-destinations).