Énoncés II.1. Suites monotones
II.4. Valeurs d’adhérence, limite supérieure et limite inférieure
II.4.1.
(a) On montre d’abord que les sous-suites données ont une limite commune.
On pose lim
k→+∞a2k = a, lim
k→+∞a2k+1 = b et lim
k→+∞a3k = c. On a alors
k→+∞lim a6k =a=c et lim
k→+∞a6k+3 =b= c. Donc a=b =c. On prouve alors que la suite{an}converge aussi versa. Étant donnéε >0, il existe des entiers positifs k1 etk2 tels que
k > k1 implique |a2k−a|< ε, k > k2 implique |a2k+1−a|< ε.
Donc,
n > n0= max{2k1,2k2+ 1} implique |an−a|< ε.
(b) Non. On considère la suite {an} définie par an = (−1)n. On a alors
k→+∞lim a2k= 1, lim
k→+∞a2k+1=−1 et lim
n→+∞an n’existe pas.
On considère maintenant la suite {an} définie par an =
$0 sin= 2k,k∈N, 1 sinon.
On a alors lim
k→+∞a3k = 1, lim
k→+∞a2k+1 = 1 mais lim
k→+∞a2k n’existe pas et bien sûr la suite {an} diverge.
On considère enfin une troisième suite : an=
$0 si nest un nombre premier, 1 si nest un nombre composé.
Pour cette suite, on a lim
k→+∞a3k = 1et lim
k→+∞a2k = 1 mais lim
k→+∞a2k+1 n’existe pas car la suite {a2k+1} contient une sous-suite d’indices des
119
Chapitre II.Suites de nombres réels
nombres premiers et une sous-suite d’indices des nombres composés. (No-tez qu’il existe une infinité de nombres premiers. En effet, sip1, p2, . . . , pn
sont premiers, p1 < p2 < · · · < pn et s’il n’y a pas de nombre premier plus grand que pn, alors p1p2· · ·pn+ 1 > pn est aussi premier car il n’admet pas de diviseurs, exceptés lui-même et1. Contradiction.) II.4.2. Non. On définit la suite {an}en posant
an=
$0 sinest un nombre premier, 1 sinest un nombre composé.
Toute sous-suite {asn}, s >1,n2, est une suite constante et donc conver-gente. Pour autant, la suite {an} est divergente (voir la solution du pro-blème II.4.1 (b)).
II.4.3. Évidemment, on a Sp ∪Sq∪ · · · ∪Ss ⊂S. Pour obtenir l’inclusion réciproque, on suppose que x /∈ Sp ∪Sq∪ · · · ∪Ss. Il existe alors des réels strictement positifs εp,εq, . . .,εs et des entiers positifs np,nq, . . .,ns tels que
n > np implique |x−apn|> εp, n > nq implique |x−aqn|> εq,
. . . .
n > ns implique |x−asn|> εs. En prenant ε= min{εp, εq, . . . , εs} etm= max
pnp, qnq, . . . , sns
, on obtient
|x−an|> εpourn > m. Ceci implique quexn’est pas une valeur d’adhérence de la suite {an}. Donc,
S⊂Sp∪Sq∪ · · · ∪Ss.
L’égalité S =Sp∪Sq∪ · · · ∪Ss implique que si toutes les sous-suites {anp}, {anq}, . . ., {ans} convergent vers a, la suite{an}converge alors aussi vers a.
II.4.4. Non. On définit la suite {an}en posant an=
$0 sin= 2k,k∈N, 1 sinon.
Chaque sous-suite
{a2k−1},{a2(2k−1)},{a22(2k−1)}, . . . ,{a2m(2k−1)}, . . . converge vers 1, mais la suite {an}diverge.
120
Solutions
II.4.5. On suppose que la suite {an} ne converge pas vers a. Il existe alors ε > 0tel que, pour tout entier k strictement positif, il existe nk> k vérifiant
|ank −a|ε. Si l’on suppose quenk est le minimum de ces nombres, la suite {nk} est alors croissante. De plus, lim
k→+∞nk = +∞. Une telle suite {ank} ne contient aucune sous-suite convergente versa, ce qui contredit l’hypothèse. La suite {an}converge donc vers a.
II.4.6.
(a) Il est évident que 1 est la seule valeur d’adhérence. S est donc réduit à un singleton, S={1}.
(b) On aa3k= 0,a3k+1 = 1eta3k+2= 0. Donc, d’après leproblème II.4.3, l’ensemble S des valeurs d’adhérence de cette suite est l’ensemble{0,1}.
(c) On a
a2k = 1
22k+ 3 et a2k+1= 22k+2+ 1 22k+1+ 3. Donc, S={0,2}.
(d) On a
a2k = 2 ln(6k) + ln(2k)
ln(4k) et a2k+1= ln(2k+ 1) ln(2(2k+ 1)). Donc, S={1,3}.
(e) On a
a6k = 1, a6k+1= (0,5)6k+1, a6k+2= (−0,5)6k+2, a6k+3 =−1, a6k+4= (−0,5)6k+4, a6k+5= (0,5)6k+5. Donc, S={−1,0,1}.
(f) On a
a7k= 0, a7k+1= 2
7, a7k+2= 1
7, a7k+3= 4 7, a7k+4= 4
7, a7k+5= 1
7, a7k+6= 2 7. Donc, S={0,17,27,47}.
121
Chapitre II.Suites de nombres réels
On suppose que n1 est suffisamment grand pour que 0< αqn1−pn1 < 1
qn1
< ε.
Il existe alors n0∈N∗ tel que
n0(αqn1−pn1)∈]x−ε , x+ε[, (1) (voir la solution duproblème I.1.21).
La relation (1) implique [n0αqn1 −n0pn1] = 0, ce qui est équivalent à n0pn1 = [n0αqn1]. Le terme n0αqn1 −[n0αqn1] qui appartient à notre suite appartient donc à l’intervalle]x−ε , x+ε[, ce qui signifie quexest une valeur d’adhérence de la suite considérée. On peut prouver de façon semblable que 0 et1sont aussi des valeurs d’adhérence.
(c) On suppose d’abord queα est un nombre rationnel de l’intervalle ]0,1[.
Soit α = pq, p et q étant premiers entre eux, p < q. On a alors
Solutions
Si α ∈ Z, la suite est alors constante. En prenant α ∈ Q\Z, on peut écrire
α= [α] + (α−[α]) et α−[α]∈]0,1[.
Donc, sinnπα= (−1)[α]sin(α−[α])nπ et ce cas peut se ramener au cas particulier traité précédemment.
(d) Soit t ∈ [−1,1]. Il existe alors x ∈ R+ tel que sinx = −t. On peut réduire nos considérations au cas α > 0 car la fonction sinus est une fonction impaire. Puisque αest irrationnel, il existe deux suites d’entiers strictement positifs {pn} et{qn} telles que
x
2π = lim
n→+∞
"
pn−qnα 2
# , (voir la solution du problème I.1.21). Donc, x= lim
n→+∞(2πpn−απqn).
On obtient par continuité et périodicité de la fonction sinus
−t= sinx= lim
n→+∞sin(2πpn−απqn) =− lim
n→+∞sinαπqn.
Il découle de ce qui précède que tout nombre dans l’intervalle [−1,1]est une valeur d’adhérence de la suite.
II.4.8. On montre que dans tout intervalle]a , b[se trouve au moins un terme de notre suite. Puisque lim
n→+∞
"
√3
n+ 1−√3 n
#= 0, il existen0∈N∗ tel que
√3
n+ 1−√3
n < b−a pourn > n0. Soitm0 un entier tel que√3m0 >√3n0−aetA=
n∈N∗ :√3
n−√3m0 a . L’ensemble A est non vide (par exemple, n0∈A) et majoré. En posant n1= maxAetn2 =n1+ 1, on obtient √3
n2−√3
m0> aet√3
n2> a+√3
m0 >√3 n0. Donc,n2> n0 et√3n2 <√3n1+b−a√3m0+a+b−aou, de façon équivalente, a < √3n2−√3m0 < b.
II.4.9. Le fait que l’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite bornée soit borné est évident. On note S l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite {an}. Si S est fini, alors il est fermé. On suppose donc que S est infini et on appellesune de ses valeurs d’adhérence. On définit la suite{sk}d’éléments de Sde la façon suivante : on prend pours1 n’importe quel élément deSdifférent de s. On choisit pour s2 n’importe quel élément de S différent de s tel que
|s2−s| 12|s1−s| et, par récurrence, |sk+1−s| 12|sk−s|,sk+1 =s. Une telle suite {sk} vérifie la condition suivante :
|sk−s| 1
2k−1|s1−s|, k∈N∗.
123
Chapitre II.Suites de nombres réels
Puisque sk est une valeur d’adhérence de la suite {an}, il existe ank tel que
|ank−sk|< 2k1−1 |s1−s|. Donc,
|ank−s||ank −sk|+|sk−s|< 1
2k−2|s1−s|,
ce qui implique que sest une valeur d’adhérence de la sous-suite {ank}et que s∈S.
II.4.10. SoitS l’ensemble des valeurs d’adhérence de{an}.
(a) La suite {an} est bornée. D’après II.4.6, S = {0,17,27,47}. Donc, lim
n→+∞an = 0et lim
n→+∞an= 47.
(b) On a S ={−1,−12,12,1} ce qui donne lim
n→+∞an =−1 et lim
n→+∞an = 1, la suite étant bornée.
(c) La suite n’est pas bornée et l’ensemble de ses valeurs d’adhérence est vide, donc
lim
n→+∞an=−∞ et lim
n→+∞an= +∞.
(d) La suite n’est pas majorée car la sous-suite a2k= (2k)2k tend vers+∞.
La sous-suite d’indices impairs tend vers 0. Ceci montre que lim
n→+∞an= 0 et lim
n→+∞an= +∞. (e) La suite n’est pas bornée car
a4k+1 = 4k+ 2−−−−→
k→+∞ +∞ et
a4k+3=−4k−2−−−−→
k→+∞ −∞. En conséquence, lim
n→+∞an=−∞et lim
n→+∞an= +∞.
(f) Il est clair que la suite est bornée. De plus, S=
$
−e−
√2 2 ,−e+
√2
2 , e−1, e, e+ 1 2
. Il s’ensuit que
lim
n→+∞an=−e−
√2
2 et lim
n→+∞an=e+ 1.
124
Solutions
(i) On montre que lim
n→+∞
lnnn = +∞. En effet, en appliquant le théorème de Stolz (voir II.3.11), on obtient
n→+∞lim
II.4.11. Il suffit d’appliquer leproblème II.4.7.
(a) lim les valeurs d’adhérence de la suite décrite en II.4.7 (c).
(d) lim
n→+∞an=−1et lim
n→+∞an= 1.
125
Chapitre II.Suites de nombres réels
II.4.12.
(a) Si l’ensembleSdes valeurs d’adhérence de{an}est vide, alors lim
n→+∞an=
−∞ A. On suppose donc que S n’est pas vide. Puisque S est fermé (voir le problème II.4.9), supS = lim
n→+∞an = L ∈ S. La défini-tion d’une valeur d’adhérence implique qu’il existe une sous-suite {ank} convergente versL. Donc, pour tout ε >0, il existe k0 ∈N∗ tel que
L−ε < ank A pour k > k0. Puisqueε peut être choisi arbitrairement, on obtientLA.
(b) Si la suite {an} n’est pas minorée, alors lim
n→+∞an = −∞ A. On suppose donc que la suite {an} est minorée, autrement dit, il existe B ∈ R tel que an B pour tout n ∈ N∗. De plus, par hypothèse, il existe une suite nk, nk > k, telle que ank A. Donc, d’après le théo-rème de Bolzano-Weierstrass (voir II.4.30), la suite {ank} contient une sous-suite convergente. On note g sa limite et on a alors B g A.
L’ensemble S des valeurs d’adhérence de {an} n’est donc pas vide et lim
n→+∞an = infSgA.
(c) Il suffit d’appliquer l’argument présenté dans la démonstration de (a).
(d) Il suffit d’utiliser la même idée que dans la démonstration de (b).
II.4.13.
(a) Soit L = lim
n→+∞an. On suppose que (i) n’est pas vérifiée, contraire-ment à ce qui doit être prouvé. Il existe alors ε > 0 tel que, pour tout k ∈ N∗, il existe n > k pour lequel an L+ε. Donc, d’après le pro-blème II.4.12 (d), lim
n→+∞anL+ε, ce qui contredit notre hypothèse.
On suppose maintenant que (ii) n’est pas vérifiée. Il existe alors ε > 0 et k ∈ N∗ tels que an L−ε pour tout n > k. Avec II.4.12 (a), on obtient lim
n→+∞an L−ε, ce qui contredit à nouveau notre hypothèse.
On a donc prouvé queL= lim
n→+∞an implique les conditions (i) et (ii).
On prouve maintenant que les conditions (i) et (ii) impliquent
n→+∞lim an =L. La condition (i) implique que la suite {an} est majorée.
D’autre part, la condition (ii) implique que la suite contient une sous-suite minorée. D’après le théorème de Bolzano-Weierstrass (voirII.4.30), 126
Solutions
la suite contient au moins une sous-suite convergente. L’ensemble S des valeurs d’adhérence de {an} n’est donc pas vide. On va montrer que L= supS. En effet, si sest un élément deS, alors d’après (i),sL+ε et, εpouvant être choisi arbitrairement, on obtient s L. De plus, on voit avec la condition (ii) que, pour toutε >0, il existe une sous-suite de la suite{an}convergente vers˜set vérifiant l’inégalitéL−εs. Bien sûr,˜
˜
s∈S. La seconde implication est donc ainsi prouvée et la démonstration est complète.
(b) On suit la même méthode qu’en (a).
On énonce maintenant des conditions nécessaires et suffisantes pour les limites inférieure et supérieure infinies. La limite supérieure de {an} est égale à +∞ si et seulement si la suite n’est pas majorée. Donc,
n→+∞lim an= +∞ si et seulement si pour tout M ∈R et pour tout k∈N∗, il existe nk> k tel queank > M.
(1) La limite supérieure de {an} est égale à −∞ si et seulement si la suite est majorée, par exemple par L, et l’ensemble de ses valeurs d’adhérence est vide.
Il existe donc un nombre fini de termes de {an}dans chaque segment [M, L].
D’où, an< M pour toutn suffisamment grand. Ceci implique
n→+∞lim an=−∞ si et seulement si pour tout M ∈R,
il existek∈N∗ tel que an< M pour toutn > k. (2) Des arguments semblables donnent
lim
n→+∞an=−∞ si et seulement si pour tout M ∈R et pour tout k∈N∗, il existe nk> k tel queank < M,
(3) lim
n→+∞an= +∞ si et seulement si pour tout M ∈R, il existek∈N∗ tel que an> M pour toutn > k.
(4)
II.4.14. On ne prouve que l’inégalité (a), la démonstration de l’inégalité (b) étant semblable. L’inégalité (a)est évidente dans le cas où lim
n→+∞bn= +∞ou lim
n→+∞an = −∞. Si lim
n→+∞an = +∞, en combinant alors la condition (4) donnée dans la solution de II.4.13 avec l’inégalité an bn, on obtient
127
Chapitre II.Suites de nombres réels lim
n→+∞bn = +∞. De même, si lim
n→+∞bn = −∞, en combinant alors la condi-tion (3) donnée dans la solucondi-tion de II.4.13avec l’inégalité anbn, on obtient
lim
n→+∞an=−∞.
On suppose maintenant que chacune des limites est finie et on pose lim
n→+∞an=l1 et lim
n→+∞bn=l2.
On veut prouver que l1 l2. Supposons au contraire que l2 < l1. Soit ε > 0 suffisamment petit pour que l2 +ε < c < l1 −ε. D’après (ii) du pro-blème II.4.13 (b), on a bnk < l2 +ε < c. D’autre part, d’après (i), on a c < l1−ε < an, d’où, en particulier, c < ank et l’inégalitébnk < ank est donc vérifiée pour une infinité d’indices nk, ce qui contredit nos hypothèses.
II.4.15. On pose lim
n→+∞an=l1, lim
n→+∞bn=l2, lim
n→+∞an=L1, lim
n→+∞bn=L2. On montre d’abord que
lim
n→+∞(an+bn) lim
n→+∞an+ lim
n→+∞bn. (1)
Supposons que l1 et l2 soient finies. D’après le problème II.4.13, pour tout ε > 0, il existe k1 tel que an > l1 −ε pour n > k1 et il existe k2 tel que bn> l2−εpour n > k2. Il en résulte que
an+bn> l1+l2−2ε pour n >max{k1, k2}. On obtient lim
n→+∞(an+bn)l1+l2−2ε, en combinant ce qui précède avec le problème II.4.12 (c), et on obtient (1) en faisant tendreεvers 0+.
Sil1 oul2sont égales à−∞, l’inégalité (1) est alors évidente. Montrons que lim
n→+∞(an+bn) = +∞ si une des limites l1 oul2 est égale à +∞. Supposons, par exemple, que l1= +∞. Ceci est équivalent à la condition (4) donnée dans la solution du problème II.4.13 :
pour tout M ∈R, il existek∈N∗ tel que an> M si n > k. (∗) Puisque l2 = −∞, la suite {bn} est minorée. La condition (∗) est donc vé-rifiée par {an+bn}. Dit autrement, lim
n→+∞(an+bn) = +∞ et on a prouvé l’inégalité (1).
La démonstration des inégalités restantes se conduit de la même façon et nous ne la donnons que dans le cas de limites finies. Selon leproblème II.4.13, pour tout ε >0, il existe une sous-suite{ank}telle que ank < l1+εet il existe 128
Solutions
n0 tel que bn < L2+ε pour n > n0. Ceci implique ank +bnk < l1+L2 + 2ε pourksuffisamment grand. D’après leproblème II.4.12 (b), on obtient donc
lim
n→+∞(an+bn)l1+L2+ 2εet, εpouvant être choisi arbitrairement, lim
n→+∞(an+bn) lim
n→+∞an+ lim
n→+∞bn. (2)
De même, pour toutε >0, il existe une sous-suite{bnk}telle quebnk > L2−ε et il existen0tel quean> l1−εpourn > n0. D’où,ank+bnk > l1+L2−2εpour ksuffisamment grand. D’après leproblème II.4.12 (c), on a lim
n→+∞(an+bn) l1+L2−2εet,εpouvant être choisi arbitrairement, on conclut que
n→+∞lim (an+bn) lim
n→+∞an+ lim
n→+∞bn. (3)
De plus, pour tout ε > 0, il existe k1 tel que an < L1 +ε pour n > k1 et il existe k2 tel que bn< L2+εpourn > k2. Donc,
an+bn< L1+L2+ 2ε pour n >max{k1, k2}. On obtient lim
n→+∞(an+bn) L1+L2+ 2ε, en combinant ce qui précède au problème II.4.12 (a)et, εpouvant être choisi arbitrairement,
n→+∞lim (an+bn) lim
n→+∞an+ lim
n→+∞bn. (4)
On donne maintenant des exemples de suites {an} et{bn} pour lesquelles les inégalités (1)-(4) sont strictes. On pose
an=
⎧⎪
⎪⎪
⎪⎨
⎪⎪
⎪⎪
⎩
0 si n= 4k, 1 si n= 4k+ 1, 2 si n= 4k+ 2, 1 si n= 4k+ 3,
bn=
⎧⎪
⎪⎪
⎪⎨
⎪⎪
⎪⎪
⎩
2 si n= 4k, 1 si n= 4k+ 1, 1 si n= 4k+ 2, 0 si n= 4k+ 3.
Les inégalités données dans le problème sont alors dans ce cas de la forme 0<1<2<3<4.
II.4.16. Non. Il suffit de considérer les suites{amn},m∈N∗, définies par amn =
$1 pourn=m, 0 pourn=m.
129
Chapitre II.Suites de nombres réels
On a alors
n→+∞lim
a1n+a2n+. . .
= 1>0 = lim
n→+∞a1n+ lim
n→+∞a2n+. . . On pose maintenant
amn =
$−1 pourn=m, 0 pourn=m.
On a dans ce cas lim
n→+∞
a1n+a2n+. . .
=−1<0 = lim
n→+∞a1n+ lim
n→+∞a2n+. . . . II.4.17. On note
lim
n→+∞an=l1, lim
n→+∞bn=l2, lim
n→+∞an=L1, lim
n→+∞bn=L2. On ne va prouver que l’inégalité
l1l2 lim
n→+∞(anbn)l1L2. (1) Le même raisonnement s’applique aux autres cas.
On suppose d’abord quel1 etl2 sont strictement positifs. D’après le pro-blème II.4.13 (b), pour toutε >0, il existen0 tel que
an> l1−ε, bn> l2−ε pourn > n0.
En conséquence, anbn> l1l2−ε(l1 +l2) +ε2 pour ε suffisamment petit pour que l1 − ε > 0 et l2 −ε > 0. Donc, d’après le problème II.4.12 (c),
lim
n→+∞(anbn)l1l2−ε(l1+l2) +ε2. On obtient, en faisant tendre εvers 0+, l1l2 lim
n→+∞(anbn). (i)
Sil1 = 0oul2 = 0, l’inégalité (i) est alors évidente. Sil1 = +∞etl2 = +∞, alors (d’après la condition (4) dans la solution du problème II.4.13), pour tout réel strictement positif M donné, on peut trouvern0 tel que
an>√
M , bn>√
M pourn > n0. Donc, anbn> M ce qui implique lim
n→+∞(anbn) = +∞.
On suppose maintenant qu’une des limites, mettonsl1, est infinie et l’autre est finie et strictement positive. Pour tout 0< ε < l2 et tout M >0, il existe alors un entier positif n0 tel que, pourn > n0, on ait
bn> l2−ε, an> M l2−ε. 130
Solutions
Donc, anbn> M pourn > n0. On a alors lim
n→+∞(anbn) = +∞ et l’inégalité (i) est prouvée.
Notre but est maintenant de prouver que lim
n→+∞(anbn)l1L2. (ii) Si l1 et L2 sont finies, on trouve alors, en suivant le problème II.4.13, une sous-suite {nk} telle que ank < l1+ε etbnk < L2+ε. Ceci donne
ankbnk < l1L2+ε(l1+L2) +ε2. Donc, lim
n→+∞(anbn)l1L2+ε(l1+L2) +ε2. On obtient (ii) en faisant tendre ε vers0+. Si l1= +∞ ou L2= +∞, l’inégalité (ii) est alors évidente.
On donne maintenant des exemples de suites {an} et{bn} pour lesquelles les inégalités sont strictes. Soit
an=
⎧⎪
⎪⎪
⎪⎨
⎪⎪
⎪⎪
⎩
1 pour n= 4k, 2 pour n= 4k+ 1, 3 pour n= 4k+ 2, 2 pour n= 4k+ 3,
bn=
⎧⎪
⎪⎪
⎪⎨
⎪⎪
⎪⎪
⎩
3 pour n= 4k, 2 pour n= 4k+ 1, 2 pour n= 4k+ 2, 1 pour n= 4k+ 3.
Dans ce cas, nos inégalités sont de la forme 1<2<3<6<9.
II.4.18. Supposons que lim
n→+∞an= lim
n→+∞an=g. Alors, d’après II.4.13, pour tout ε >0, il existe k∈N∗ tel que an< g+εsi n > k (i) et
pour tout ε >0, il existek∈N∗ tel que g−ε < an sin > k. (i’) g est donc la limite de la suite{an}.
D’autre part, si lim
n→+∞an = g, les conditions (i) et (ii) du pro-blème II.4.13 (a) et (b) sont alors vérifiées avec L = g et l = g. Donc,
lim
n→+∞an= lim
n→+∞an=g.
131
Chapitre II.Suites de nombres réels Supposons maintenant que lim
n→+∞an = +∞. Les propositions (1) et (4) de la solution du problème II.4.13 sont évidentes. Si
lim
n→+∞an= lim
n→+∞an= +∞, la condition (4) signifie que lim
n→+∞an = +∞.
Des arguments semblables s’appliquent au cas lim
n→+∞an=−∞.
II.4.19. D’après leproblème II.4.15, lim
n→+∞an+ lim
n→+∞bn lim
n→+∞(an+bn) lim
n→+∞an+ lim
n→+∞bn. D’autre part, d’après le problème précédent, a= lim
n→+∞an= lim
n→+∞an. Donc, lim
n→+∞(an+bn) = a+ lim
n→+∞bn. La démonstration de la seconde inégalité se déroule de la même façon.
II.4.20. On peut appliquer la même méthode que celle utilisée dans la solution du problème précédent en utilisant l’inégalité donnée au pro-blème II.4.17.
II.4.21. On va appliquer le problème II.4.13. On note lim
n→+∞an=L. Les conditions (i) et (ii) du problème II.4.13 (a) sont vérifiées. En multipliant chaque membre des inégalités de (i) et (ii) par −1, on obtient :
pour tout ε >0, il existek∈N∗ tel que pour tout n > k,−L−ε <−an (i) et
pour tout ε >0 etk∈N∗, il existenk> k tel que −ank <−L+ε. (ii) On obtient avec II.4.13 (b)
lim
n→+∞(−an) =−L=− lim
n→+∞an.
La démonstration de la seconde égalité se fait comme ci-dessus. Dans le cas de limites infinies, il suffit d’appliquer les propositions (1)-(4) données dans la solution du problème II.4.13.
132
Solutions
II.4.22. On applique le problème II.4.13. On pose lim
n→+∞an = L. On a alors, avec les conditions (i) et (ii) donnée en II.4.13 (a):
pour toutε >0, il existek∈N∗ tel que an< L+εL2 pour tout n > k (i) et
pour tout ε >0 etk∈N∗, il existenk> k tel que L−εL2
2 < ank. (ii) On suppose d’abord que L= 0. On a alors, d’après (i),
1 an
> 1
L+εL2 = 1
L− εL2
L(L+εL2) > 1 L−ε.
On suppose maintenant que 0< ε < L1. D’après (ii), 1
ank < 1
L−εL22 = 1
L + εL22 L
"
L−εL22# < 1 L +ε.
Les conditions précédentes impliquent (d’après II.4.13 (b)) lim
n→+∞
1 an = 1
L = 1
n→+∞lim an. On suppose maintenant que lim
n→+∞an = 0. Étant donné M > 0, d’après (i) dans le problème II.4.13 (a), il existe un entier k tel que an < M1 pour n > k. Donc, a1n > M pour n > k, ce qui, d’après la proposition (4) donnée dans la solution du problème II.4.13, signifie que lim
n→+∞
a1n = +∞. Finale-ment, on suppose que lim
n→+∞ 1
an = +∞. Pour tout ε > 0 et k ∈ N∗, il existe alors nk > ktel que ank > 1ε (voir la proposition (1) dans la solution du pro-blème II.4.13 (a)). L’inégalité précédente est équivalente à a1
nk < ε. Bien sûr, −ε < a1
nk. Les deux conditions données enII.4.13 (b)sont donc vérifiées par la suite
1 an
pourl= 0, ce qui signifie que lim
n→+∞
a1n = 0. La démonstra-tion de la première égalité est donc complète. La démonstradémonstra-tion de la seconde se fait de la même façon.
133
Chapitre II.Suites de nombres réels
II.4.23. Il découle des hypothèses que 0 < lim
n→+∞an < +∞. L’égalité
n→+∞lim an· lim
n→+∞
a1n = 1 combinée au problème précédent donne
n→+∞lim an= 1
n→+∞lim an
= lim
n→+∞an.
Donc, d’après leproblème II.4.18, la suite {an} est convergente.
II.4.24. Supposons que{an} soit une suite telle que la première égalité soit vérifiée pour toute suite {bn}. On prendbn=−an. Il s’ensuit, d’après le On en conclut, avec leproblème II.4.18, que la suite {an}est convergente.
II.4.25. Supposons que {an} soit une suite strictement positive telle que la première égalité soit vérifiée pour toute suite {bn} strictement positive. On prend bn= a1
n. D’après leproblème II.4.22, on a alors 1 = lim Il s’ensuit que la limite supérieure et la limite inférieure de {an} sont stric-tement positives et lim
n→+∞an = lim
n→+∞an. La suite{an} est donc convergente (voir leproblème II.4.18).
II.4.26. Évidemment, lim
On suppose donc que lim
n→+∞
Solutions
Puisque √n
ak(L+ε)−nk −−−−−→
n→+∞ 1, on a
√n
ak(L+ε)−nk <1 +ε
pour nsuffisamment grand. On déduit donc de ce qui précède que
√n
an<(1 +ε)(L+ε) =L+ (L+ 1)ε+ε2
pour n suffisamment grand. En combinant ceci au problème II.4.12 (a), on obtient lim
n→+∞
√nan L+ (L+ 1)ε+ε2. Puisque ε peut être choisi arbi-trairement proche de 0, on a lim
n→+∞
√n
an L = lim
n→+∞
an+1
an . Pour montrer que lim
n→+∞
an+1
an lim
n→+∞
√nan, il suffit d’appliquer le problème II.4.22 et l’inégalité juste prouvée à la suite
1 an
. II.4.27. On prouve que lim
n→+∞bn lim
n→+∞an. Pour cela, on suppose que
n→+∞lim an =L <+∞ (pour L = +∞, l’inégalité précédente est claire). Étant donné ε >0, il existe alorsk∈Ntel que an< L+εpour n > k. Donc,
bn= a1+a2+. . .+ak+ak+1+. . .+an
n
< a1+a2+. . .+ak
n −k(L+ε)
n +L+ε.
Puisque a1+a2+n...+ak − k(Ln+ε) −−−−−→
n→+∞ 0, a1+a2+n...+ak − k(Ln+ε) < ε pour n suffisamment grand. Il s’ensuit que bn < ε +L +ε pour n suffisamment grand. Selon le problème II.4.12 (a), ε pouvant être choisi arbitraire-ment petit, on a lim
n→+∞bn L = lim
n→+∞an. La démonstration de l’inégalité lim
n→+∞an lim
n→+∞bn est identique.
II.4.28.
(a), (b) Il suffit d’appliquer le problème II.4.13.
(c) L’inégalité est fausse. Pour le voir, il suffit de considérer les suites définies par
an=
$0 pour n= 2k, 1 pour n= 2k+ 1, bn=
$1 pour n= 2k, 0 pour n= 2k+ 1.
135
Chapitre II.Suites de nombres réels
On a alors 0 = lim
n→+∞min{an, bn} = min lim
n→+∞an, lim
n→+∞bn
= 1.
(d) De même, cette égalité est fausse comme on peut le voir en considérant les suites définies en (c).
II.4.29. On suppose que la suite {an} vérifie la propriété qu’il existe une infinité d’entiers ntels que
akan pour tout kn. (∗)
Soitn1 le premier de cesn,n2 le second, etc. La suite {ank}est une sous-suite décroissante de{an}. D’un autre côté, si la suite{an}ne vérifie pas la propriété précédente, autrement dit, s’il n’existe qu’un nombre fini de nvérifiant (∗), on choisit un entierm1tel que la suite{am1+n}ne vérifie pas (∗). Soitm2 le pre-mier entier plus grand que m1 tel que am2 > am1. En poursuivant le procédé, on extrait de{an}la sous-suite croissante {amn}.
II.4.30. D’après le problème précédent, une telle suite contient une sous-suite monotone et bornée donc convergente.
II.4.31. On suppose d’abord que lim
n→+∞
an+1
an = +∞. Alors, d’après II.4.14 (b),
n→+∞lim
a1+a2+. . .+an+an+1
an
= +∞. On suppose maintenant que
n→+∞lim an+1
an =α <+∞. Alors, étant donné ε >0, il existe ktel que
an+1
an < α+ε pour nk. (1)
Dit autrement,
an
an+1 > 1
α+ε pour nk. (2)
136
Solutions
On a donc, pour nsuffisamment grand, bn= a1+a2+. . .+an+an+1
Si 0 < α < 1, l’inégalité précédente et le problème II.4.14 (b) donnent
n→+∞lim bn= +∞.
D’autre part, si α 1, on conclut avec les problèmes II.4.14 (b) etII.4.19 que Dans le cas α = 1, ε > 0 peut être choisi arbitrairement et on obtient
n→+∞lim bn= +∞. Si α >1, alors (3) implique
n→+∞lim bn1 +α+ 1
α−1 = 2 + (α−1) + 1
α−1 4.
Le nombre4est le meilleur minorant car il est atteint pour la suitean= 2n,
Le nombre4est le meilleur minorant car il est atteint pour la suitean= 2n,