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Section 1 : Définition et fondements théoriques de valeur et de la création de la valeur

1. La valeur intrinsèque

Les indicateurs de valeur intrinsèques sont liés à la gestion interne de l'entreprise, également appelés indicateurs de gestion, car ils mesurent la performance économique de l'entreprise en comparant la richesse générée par l'entreprise au moment du travail au capitaux investis.

1.1. Les indicateurs traditionnels

Les indicateurs traditionnelle c’est des indicateurs qui sont calculés à base des données comptables, afin de calculer la rentabilité que sa soit la rentabilité économique ou financière.

1.1.1. Définition de la rentabilité

Selon C.Hoarau59la rentabilité est définie comme « l’aptitude de l’entreprise à accroître la valeur des capitaux investis, autrement dit, à dégager un certain niveau de résultat ou de revenu pour un montant donné des ressources engagées dans l’entreprise. Un taux de rentabilité exprime le rapport entre un flux de revenu perçu au cours d’une période et la masse de capitaux investis pour l’obtenir ». On distingue deux types de rentabilité ; la rentabilité économique et la rentabilité financière.

1.1.1.1. La rentabilité financière

La rentabilité financière, ou Return On Equity (ROE) exprime la performance de l’entreprise après prise en compte de sa performance financière et fiscale et mesure la

59

C.HOARAU, « Analyse et évaluation financière des entreprises et des groupes », éd Vuibert, Paris, 2008, P172

rentabilité ou le rendement comptable des capitaux propre60.Elle est calculée en rapportant le résultat net réalisé au total des capitaux propres de l'entreprise.

C’est une rentabilité qui dépend essentiellement de la rentabilité des capitaux employés, toute en assurant un bon arbitrage entre les fonds propres, la dette financière et du coût de la dette (les frais financières).

1.1.1.2. La rentabilité économique

La rentabilité économique mesure la performance des activités de l’entreprise, elle représente la performance économique de l’entreprise indépendamment de sa structure financière et de la répartition de ses gains entre actionnaires et créanciers.

Exprimé sous forme de taux, le ratio à pour dénominateur le total des actifs. On assimile donc la rentabilité économique à la rentabilité des actifs économiques. Au numérateur, on peut faire figurer le résultat d’exploitation, ou l’EBE ou encore la valeur ajoutée.

La rentabilité économique est appréciée à partir du ratio qui comparent une marge ou un résultat d’exploitation ou opérationnel au montant de la masse des capitaux employés dans les activités de l’entreprise. Il existe deux indicateurs de la rentabilité économique: Le ROA (Return On Assets) et le ROCE (Return On Capital Employed).

1.1.1.2.1. Le ROA (Return On Assets)

Le Return On Assets, ou taux de rendement de l'actif investi, qui s’intéresse à la rentabilité des actifs nets. Il mesure le rendement de la totalité ou d’une partie des actifs figurants dans le bilan.

Ce ROA est déterminé en comparant le résultat net avec l'actif mobilisé dans l'activité, à partir de ce ratio :

1.1.1.2.2. LE ROCE (Return On Capital Employed)

Le ROCE détermine la capacité de l’entreprise à créer de la valeur. Il correspond à la marge brute de l’entreprise divisée par les capitaux employés. Les capitaux employés, aussi

60 Idem. ROE = é ROA=

CFROI=

désignés actifs économiques ou de capitaux investis, correspondent à la somme des capitaux propres et de l’endettement financier net.

1.2. Les indicateurs financiers

Les indicateurs financiers reflètent taux de rentabilité des capitaux investis, plus précisément sur l’indicateur CFROI.

1.2.1. Cash Flow Return On Investment (CFROI)

CFROI c’est un indicateur qui a été proposé par cabinet Holt Value Associates, qui appartient désormais au Crédit Suisse-First Boston (CSFB), le CFROI est utilisé par les gestionnaires de portefeuille ainsi par les dirigeants.

Il correspond au taux de rendement des capitaux employés estimé sur la base des flux de trésorerie futurs. le CFROI exprime le rapport entre l’ensemble des cash-flows d’exploitation actualisés au coût du capital et la valeur brut des actifs économiques ayant permis de générer les dits cash-flows.

Avec :

CFROI: Le Cash Flow Return On Investment; CFE : le cash-flow d’exploitation ;

CMPC : le coût moyen pondéré du capital ; AEB : l’actif économique

CFROI est comparé au coût du capital de la société pour déterminer s'il crée de la valeur ou non. Cela peut être apprécié au niveau de chaque département, ce qui en fait un outil de pilotage pour les gestionnaires, même si l'entreprise n'est pas cotée.

1.3. Les indicateurs hybrides

Vu les insuffisances et autres imperfections des mesures comptables traditionnelles, d’autres approches de mesure de la création de valeur sont apparues. Il s’agit essentiellement du critère hybride qui s’exprime par l’indicateur EVA.

1.3.1. L’indicateur « EVA »

L’EVA ou valeur ajoutée économique est une mesure de la performance interne de l’entreprise, qui a été proposé par J.M.Stern et G.B.Stewart imposée comme une norme à

ROCE=

partir de la fin des années 1990. Elle est définie comme étant « une mesure du surplus de valeur produit par une entreprise sur une période de temps qui peut recouvrir un ou plusieurs exercices »61.

L’EVA correspond à un superprofit, c’est-à-dire à l’enrichissement des actionnaires au-delà de la rémunération qu’ils ont exigée62

.

Elle est calculée à partir de la formule suivante :

Avec :

ROCE : rentabilité des capitaux investis. CMPC : coût moyen pondéré du capital. CI : capitaux investis dans l’entreprise.

Lorsqu’elle est positive, la rentabilité de l’exploitation excède le coût des fonds disponibles : l’entreprise est créatrice de richesse pour ses bailleurs de fonds. Cela signifie également, du point de vue de l’actionnaire unique, que ses performances sont supérieures aux attentes du marché.

Lorsque l’EVA est négative, l’entreprise détruit de la valeur au détriment de choix stratégiques ou opérationnels plus rentables, les performances réalisées sont inférieures aux attentes du marché, compte tenu de la catégorie de risque à laquelle l’entreprise appartient.

Dans le cas très exceptionnel d’une EVA nulle, il n'y a pas de destruction ou de création de valeur: la rentabilité ne répond qu'aux exigences des prêteurs de fonds.

Enfin, EVA est un instrument de mesure de la valeur pour les actionnaires.

1.3.1.1. Le coût du capital

Le coût moyen pondéré du capital c’est, « le taux étalon correspondant par rapport auquel la performance doit être mesurée » (Black et al. 1997).

Comme son nom l’indique il s’agit d’une moyenne pondère du coût des fonds propres et du coût de la dette, sa détermination se calcule selon la formule suivante :

CMPC=KCP×

+KD (1-IBS) ×

61

F. Pierre, E. Besançon, « Valorisation d’Entreprise », Ed. D’Organisation, Paris, 2004, p.279. 62

C.Hoarau, «Analyse et évaluation financière des entreprises et des groupes », éd Vuibert, Paris, 2008. P 217. EVA = (ROCE – CMPC) × CI

Coût de la dette=Id× (1-Is) Avec :

CP : capitaux propres. D : dettes.

IBS : impôt du bénéfice des sociétés. KCP : coût des capitaux propres. KD : coût de la dette

1.3.1.1.1. Le coût de la dette

Si l’on écarte le risque de faillite, la rémunération des préteurs peut être mesure à partir du montant des frais financiers qui leur sont versé63. Étant donné que les intérêts sur les dettes sont déductibles fiscalement des impôts, il est nécessaire de prendre en compte les économies d'impôt sur les sociétés générées par les entreprises qui verses ses intérêts. Le coût de la dette peut être calculé comme suite :

Avec :

Id : les charges d’intérêt versé. Is : le taux sur les sociétés.

1.3.1.1.2. Le coût des fonds propres

Les actionnaires sont dans la même position que les créanciers classique : ils attendent, eux aussi, une rémunération de leur investissement64. Mais cela dépend de plusieurs facteurs, notamment du niveau de risque de l'entreprise. Le coût de l'équité peut être estimé de différentes manières. Les analystes financiers prennent généralement l’inverse du PER (Price Earning Ration=Cours/Bénéfice par action) ou les dividendes capitalisé divisé par le cours d’achat. Mais la méthode la plus utilisé pour évaluer le coût des capitaux propres reste celle du MEDAF (Model d’Evaluation Des Actifs Financiers).

E(RI)=Ro+ (Rm-Ro)*β Avec :

Rm : Espérance de rentabilité du marché. Ro : Rentabilité de l’actif sans risque.

β: Le coefficient beta de sensibilité de l’action par apport au marché.

Selon cette méthode, l’espérance de rémunération des capitaux propres E(RI) est égal au taux versé par un actif sans risque (Ro) auquel s’ajoute une prime de risque égal à :

Prime de risque= (Rm-Ro)

63

PARRAT Frédéric. Op.cit. P120. 64