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Utilisation des résultats pour la construction de la grille d’entretien

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Grâce au logiciel Nvivo 12 plus, sur lequel nous avons réalisé l’analyse qualitative thématique du corpus d’interventions issus des Etats Généraux Psy sur la Radicalisation, nous avons pu dégager le thème dominant pour chacune des 13 interventions analysées. Pour rappel, le thème dominant était défini comme celui présentant le plus grand taux de couverture du texte de l’intervention à l’issue de l’analyse.

Le tableau 1 présente, pour chacune des interventions analysées, le titre, les fonctions de l’orateur ainsi que le thème dominant de l’intervention. La figure 3, quant à elle, représente l’arbre thématique issu de l’analyse thématique menée sur ce corpus.

A l’exception du thème « Demande politique adressée aux psychiatres », l’ensemble des thèmes dominants ont été inclus dans la grille d’entretien (présentée en annexe 9) lors de sa construction. Les thèmes concernant le savoir du psychiatre et le travail psychothérapeutique réalisé auprès des individus dits « radicalisés » ont été inclus grâce au choix-même du recours à des vignettes cliniques et grâce à la formulation de questions invitant le psychiatre à indiquer comment il procèderait s’il était

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amené à prendre en charge le patient présenté dans le cas clinique correspondant (questions 2, 3, 4, 6, 7, 9, 10 et 11).

Le thème concernant l’emprise psychologique a été intégré à l’ensemble des trois cas cliniques utilisés grâce à l’introduction, sous différentes formes, d’un individu représentant le recruteur du patient dit « radicalisé ». Les thèmes portant sur les relations entre les psychiatres et la justice ainsi que sur le risque de mise en péril du secret médical ont été inclus grâce à la question 10, dans laquelle le psychiatre interrogé est invité à indiquer ce qu’il répondrait à un magistrat demandant des informations concernant le suivi et l’état psychique du patient présenté. Nous avons également souhaité illustrer, à travers les trois vignettes cliniques proposées, trois situations distinctes en termes de judiciarisation :

 Dans la première vignette, il n’est question d’aucune forme de judiciarisation ;

 Dans la deuxième vignette, il n’est pas directement question de judiciarisation mais la mère de la jeune fille a contacté le numéro vert dédié à l’accueil des familles confrontées à la radicalisation d’un proche. Comme le précise la page web destinée à expliciter la fonction de ce numéro vert, « En cas de risque de radicalisation violente, le signalement est transmis aux services de renseignement et au Préfet du département de résidence de l’individu pour permettre sa prise en charge et l’accompagnement de sa famille » (90) ;

 Dans la dernière vignette, le psychiatre est sollicité pour assurer le suivi, dans le cadre d’une injonction de soins, d’un patient déjà condamné pour des actes terroristes et placé sous contrôle judiciaire.

Enfin, bien qu’elle n’apparaisse pas dans les thèmes dominants, la question du travail psychique du psychiatre confronté à des patients dits « radicalisés », qui nous a semblé particulièrement importante, a été abordée grâce aux questions 5, 8 et 12, dans lesquelles le psychiatre était interrogé sur l’existence, dans le cas clinique proposé, d’éléments l’interpellant particulièrement ou susceptibles de le mettre en difficulté.

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Figure 3 : Arbre thématique résultant de l’analyse menée sur le corpus issu des Etats Généraux Psy sur la Radicalisation

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Tableau 1 : Thème dominant pour chacune des interventions du corpus issu des Etats Généraux Psy sur la Radicalisation

Titre Fonctions de l’orateur Thèmes dominants

N°1 Allocution de Mme Agnès Buzyn Ministre des Solidarités et de la Santé Demande politique adressée aux psychiatres N°2 « Souffrance sociale et haine de l’Autre » Pédopsychiatre, Université McGill (Montréal) Rôle du psychiatre : savoir

N°3 « Accueillir la radicalité adolescente et le radicalisé :

comment et à quelles conditions ? »

Pédopsychiatre, psychanalyste, vice-président de l’AFPEP-SNPP (Association Française des Psychiatres d'Exercice Privé & Syndicat National des Psychiatres Privés)

Radicalisation = processus d’emprise psychologique

N°4 « L’adolescence sous l’emprise de Daesh, retour sur deux ans d’activité d’une consultation de

pédopsychiatrie »

Psychiatre, psychanalyste, responsable d’une unité de thérapie familiale

Radicalisation = processus d’emprise psychologique

N°5 « Penser les postures cliniques face aux radicales

réalités adolescentes »

Maîtresse de conférences en psychologie, psychologue clinicienne en protection de l’enfance

Comment mettre en place un travail psychothérapeutique ?

N°6 « La prise en charge clinique des radicalisés et des

jihadistes en milieu carcéral »

Psychiatre, pédopsychiatre, responsable de la consultation

de santé mentale de la maison d’arrêt Rôle du psychiatre : savoir

N°7

« La place des psys dans un dispositif de désengagement de la violence extrémiste dans le cadre d’une procédure judiciaire, en pré- et post-sentenciel »

Deux intervenants :  Psychologue  Psychiatre

Avec quels professionnels mettre en place un travail psychothérapeutique ?

N°8 « Notre déontologie est-elle à géométrie variable ? » Psychologue, secrétaire général du Syndicat National des

Psychologues (SNP)

Risque de dérives : mise en péril du secret médical

N°9 « Psychiatrie et radicalisation : une présence vigilante

et discrète »

Psychiatre, vice-président du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH)

Risque de dérives : détérioration des relations entre les psychiatres et la justice

N°10 « Quid du secret médical face à la radicalisation ?

Aspects éthiques, légaux et déontologiques »

Vice-président du Conseil National de l’Ordre des Médecins

Risque de dérives : mise en péril du secret médical

N°11 « Radicalisation et psychiatrie : une géométrie très

variable » Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent Rôle du psychiatre : savoir

N°12 « Celui qui criait Daech » Psychiatre Objectifs du travail psychothérapeutique

N°13 Allocution de Mme Véronique Degermann Procureure adjointe au Parquet de Paris, en charge de la division antiterrorisme, affaires pénales militaires, crimes

de guerre et crimes contre l’humanité

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