• Aucun résultat trouvé

Facteurs pronostiques des infections à bactéries multirésistantes:

UTILISATION D’UN PROTOCOLE ÉCRIT :

L’équipe de Kollef a très récemment rapporté les résultats d’une étude visant à respecter sérieusement un protocole de prescription d’antibiotiques et son impact positif sur la réduction de prescription inadaptée lors d’infections nosocomiales et sur la durée totale du traitement antibiotique [273-267].

Raymond et al. Ont étudié l’impact d’un schéma de prescription d’antibiothérapie empirique prédéterminé [274-267]. Les auteurs ont réalisé une étude unicentrique descriptive avant- après, d’une période de deux fois un an. Durant la première période, aucun protocole n’était mis en place. Il s’agissait de la période de base. L’étude a révélé une réduction de l’incidence des infections dues aux cocci à Gram positif

p<0,0001). Les infections dues aux bacilles à Gram négatif résistants ont été aussi significativement réduites (2,5 infections/ 100 admissions vs 7,7 infections/ 100 admissions, p<0,0001). Cette stratégie s’est également accompagné d’un bénéfice en terme de mortalité en réanimation dûe à une infection: 2,9 décès/ 100 admissions vs 9,6 décès/100 admissions, p< 0,0001.

Evaluation et surveillance des stratégies de prévention :

Evaluation de la situation épidémiologique et des moyens disponibles :

Evaluation de la situation épidémiologique : Repose sur les indicateurs suivants [9-40] :

- Le pourcentage de BMR au sein de l'espèce bactérienne, parmi les souches isolées de prélèvements à visée diagnostique. C'est un indicateur accessible au laboratoire, simple et indispensable, mais il ne donne pas d'informations sur la fréquence des événements et doit donc être complété par un ou plusieurs autres indicateurs.

- Le nombre de patients porteurs de BMR à partir des prélèvements à visée diagnostique. C'est un indicateur simple, accessible au laboratoire. Ce nombre est bien sûr beaucoup plus informatif lorsqu'il est rapporté au nombre de patients admis ou au nombre de journées d'hospitalisation durant la période, ce qui permet de calculer l'incidence.

- Le nombre et l'incidence des patients admis porteurs de BMR et de patients ayant acquis une BMR dans l'hôpital ou dans un service particulier. Il s’agit d’un reflet de l'ampleur de la transmission des BMR et constitue donc un bon indicateur de l'efficacité des actions entreprises.

- Il est enfin recommandé de surveiller l'évolution de la résistance aux antibiotiques encore actifs sur les BMR car ils constituent les ultimes ressources thérapeutiques (ex : glycopeptides pour staphylocoque aureus résistant à la méthicilline, imipénème pour Enterobacter sp et Acinetobacter sp).

Evaluation des moyens disponibles :

Se fait avant la mise en place du programme, en collaboration avec la direction de l'hôpital. Elle porte sur :[9]

- l'équipement des chambres en points d'eau et en matériel destiné au lavage des mains,

- la possibilité d'isolement en chambre individuelle ou de regroupement de patients porteurs,

- la disponibilité en matériel nécessaire à l'isolement technique,

- les moyens d'effectuer le dépistage des patients porteurs et leur signalisation, - l'adéquation du personnel soignant à la charge en soins des unités,

- l'identification, dans chaque service, de personnels en charge de coordonner la mise en place des stratégies (référents médicaux et paramédicaux en hygiène).

Surveillance des BMR

Une évaluation régulière des résultats obtenus et de l'observance des mesures préventives est nécessaire pour ajuster les actions entreprises et informer le personnel. Le programme d'évaluation permet [9]:

- de mesurer l'évolution de l'incidence des BMR, - de mesurer l'application des mesures préventives,

- d'informer le personnel soignant afin de soutenir sa motivation.

La surveillance des BMR doit être prospective, réalisée pour l'ensemble de l'hôpital et pour chaque service ayant mis en œuvre un programme de lutte.

La surveillance de l'application des mesures préventives portent en priorité sur l'approvisionnement en consommable, la signalisation et l'isolement, le lavage des mains et l'organisation des soins.

C

Conclusion

Les infections à bactéries multirésistantes sont particulièrement fréquentes en réanimation, en raison de la pression de sélection des antibiotiques exercées sur les germes, la proximité des patients porteurs des germes multirésistants, ainsi que l’utilisation des procédures de soins invasives.

Il ressort de notre étude que les facteurs de risque et les facteurs pronostiques des infections à bactéries multirésistantes en réanimation sont nombreux.

L’analyse univariée, a montré que les facteurs de risque statistiquement significatifs des infections à bactéries multirésistantes étaient représentés par le sexe masculin, mac cabe 1 ou 2 pour les malades, l’utilisation des procédures de soins invasives et l’antibiothérapie préalable.

L’analyse multivariée a retrouvé que le sexe masculin, la sédation et l’antibiothérapie préalable sont des facteurs indépendants de risque d’acquisition des infections à bactéries multirésistantes.

Les facteurs de mauvais pronostic statistiquement significatifs des infections à bactéries multirésistantes étaient représentés par un âge avancé, des scores de gravité (IGS II et APACHE II) élevés, la présence de choc septique, un délai admission – infection à BMR court ainsi qu’un délai ventilation artificielle – infection à BMR

Les infections à bactéries multirésistantes augmentent la durée de séjour, ainsi que le risque de décès. Ceci a été confirmé par l’analyse univariée, et aussi par l’analyse mutivariée.

La réduction de la morbidité et de la mortalité des infections à bactéries multirésistantes passe par une politique globale de prévention.

R

Les infections à bactéries multirésistantes sont de plus en plus fréquentes et aggravent le pronostic des malades admis en réanimation

 OBJECTIFS DE L’ETUDE :

Evaluer l’incidence, identifier les facteurs de risque, et déterminer les éléments pronostiques des infections à bactéries multirésistantes.

 MATERIEL ET METHODES :

Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective réalisée au service de réanimation médicale de l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V de Rabat, sur une période de 24 mois allant de janvier 2006 à décembre 2007. Ont été inclus dans l’étude les patients ayant présenté une infection à bactéries multirésistantes. Un groupe témoin a été constitué par les patients admis au service de réanimation, et n’ayant pas développé d’infection à germes multirésistants. Plusieurs variables ont été recueillies et analysées puis comparées entre les deux groupes. L’analyse statistique univariée, a été faite par le test t de Student pour les variables

quantitatives, et le test de Chi2 pour les variables qualitatives. Une erreur de première espèce α <5%, est considérée comme statistiquement significative.

En multivariée, l’analyse statistique a été faite par modèle de régression logistique multiple.

 RESULTATS :

Pendant la période d’étude, 273 patients ont été admis au service parmi lesquels 80 ont présenté une infection à bactéries multirésistantes correspondant à une incidence de 29,30%. Les facteurs de risque significatifs des infections à bactéries multirésistantes en analyse univariée ont été le sondage vésical (p : 0,008), la ventilation artificielle (p :<0,0001), les

(p :<0,0001), le sexe masculin (p :<0,006), un score mac cabe élevé (p :<0,01) et une antibiothérapie préalable (p :<0,0001).

Les facteurs pronostiques significatifs ont été l’âge avancé (p<0,0001), les scores des gravité élevés, la présence d’un choc septique (p=0,03), le délai entre l’admission et

l’infection à bactéries multirésistantes (p :<0,05), et le délai entre la ventilation artificielle et l’infection (p :<0,04).

En analyse multivariée, seul le sexe masculin, la sédation et l’antibiothérapie préalable ont été retenu.

Par ailleurs, l’acquisition d’une infection à bactéries multirésistantes augmente la durée de séjour, et accroît le risque de mortalité. Ceci a été vérifié de façon statistique, et semble être lié au terrain, à la gravité de la pathologie et au germe responsable.

 Conclusion :

Dans ce travail l’incidence des infections à bactéries multirésistantes a été de 29,30%, le taux de mortalité de 46,2%. Les facteurs de risque et les éléments pronostiques semblent être nombreux et variés.

Abstract

The infections due to multidrug-resistant bacteria are increasingly frequent and worsen the prognosis of the patients admitted in intensive care unit.

THE OBJECTIVE OF THIS STUDY:

Wasto evaluate the incidence, to identify the risk factors, and to determine the prognostic elements of the infections due to multidrug-resistant bacteria.

MATERIAL AND METHODS:

It is about a study of retrospective troop carried out in the medical intensive care unit of the military hospital of instruction Mohamed V - Rabat, during a 24 months period going from January 2006 to December 2007. Were included in the study the patients having presented multidrug-resistant bacteria infections. A reference group was consisted with the patients admitted in the intensive care unit, and not having developed infections due to multidrug-resistant organisms

Several variables were collected and analyzed then compared between the two groups. The univariate statistical analysis was made by the test T of Student for the quantitative variables, and the test of Chi2 for the qualitative variables. An error of first species α <5%, is regarded as statistically significant.

Into multivariate, the statistical analysis was made by model of multiple logistic regressions.

For the study period, among 273 patients allowed in the service, 80 presented infections due to multidrug-resistant bacteria. The incidence was 29, 30%.

The significant risk factors of the multidrug-resistant bacteria infections in the univariate statistical analysis were the vesical catheterization (p: 0,008), the artificial ventilation (p:

<0,0001), the central venous ways (p: <0,0001), the sedation (p: <0,0001), the parenteral

alimentation (p: <0,0001), the male sex (p: <0,006), a high score mac cabe (p: <0,01) and a preliminary antibiotic treatment (p: <0,0001).

The significant prognosis factors were the age (p<0, 0001), a high APACHE II and IGS II, the septic shock (p=0, 03), the time between the admission and the infection with

multidrug-resistant bacteria (p: <0, 05), and the time between artificial ventilation and the infection (p: <0, 04).

Variables showing a significant association in the multivariate analysis were the male sex, the sedation, and a preliminary antibiotic treatment.

In addition, the acquisition of a multidrug-resistant bacteria increases the duration of stay, and increases the risk of mortality. This was checked in a statistical way, and seems to be related on the ground, the gravity of pathology and the germ.

Conclusion:

In this work the incidence of the multidrug-resistant bacteria was of 29, 30%, the death rate of 46, 2%. The prognosis and the risk factors seem to be numerous and varied.

chi2 > % 29,30 % p:0,008 p<0,0001 p<0,0001 p<0,0001 p<0,0001 p<0,006 Mac cabe p:<0,01 p:<0,0001 p<0,0001 IGS II APACHE II p:0,03 p:0,05 p:0,04 29,30 % 46,20 %

R

Rééfféérreenncceess

b

Documents relatifs