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Usage du graveleux latéritique

SECTION 1 : G ENERALITES

1.1. L E GRAVELEUX LATERITIQUE

1.1.7. Usage du graveleux latéritique

Photo 1-2: carrière de latérite rouge (a) ; mont en latérite rose (b) (Wikipédia, 2017)

1.1.6. La densité

La densité réelle des particules des sols latéritiques dépend de leur composition chimique. Elle varie entre les proportions (2,5 à 3,6). Elle augmente avec les teneurs en fer et diminue avec les teneurs en alumine. Les formes oxydées sont plus denses que les formes hydratées. La valeur de densité peut renseigner sur les dynamiques d’altération subies par les formations latéritiques [18].

Ainsi, la densité apparente est toujours plus élevée en surface qu’en profondeur, les cuirasses anciennes sont plus denses que les récentes. Les formations cimentées sont plus denses que celles à structures scoriacées et celles-ci, que celles à structures alvéolaires [16].

1.1.7. Usage du graveleux latéritique 1.1.1.1. Dans le secteur routier

Le graveleux latéritique est essentiellement utilisé dans le corps des chaussées des routes en terre et des routes revêtues. Lorsque les sols latéritiques sont abondants, ils sont mis en remblai. Ils sont réservés pour la partie supérieure des terrassements, pour la couche de forme.

Les sols latéritiques aux meilleures qualités portantes sont utilisés pour la réalisation des assises de chaussée (couche de fondation et couche de base) [19]. Les latérites permettent de fabriquer des briques utilisées dans les pays tropicaux comme pavage, et pour les constructions. Les graveleux latéritiques, pris à l’état naturel, n’ont pas souvent des caractéristiques physiques et mécaniques recommandés dans les CCTP. Ne pouvant donc pas les utiliser directement, il est procédé à une amélioration de la portance de ces matériaux.

Pour améliorer les caractéristiques du graveleux latéritique naturel, on peut procéder par une des manières suivantes :

a b

Amélioration à la chaux

La chaux vive ou la chaux éteinte peuvent être utilisées ; la chaux vive étant évidemment plus efficace que la chaux éteinte, mais pose des problèmes de sécurité et d’hydratation en pays humide. Selon les recommandations de (Lyon Associates, 1971 ; CEBTP, 1984), le matériau doit avoir une plasticité supérieure à 10, et un pourcentage de mortier (passant à 0,425 mm) supérieur à 15. On doit obtenir un CBR minimal de 60 pour 95% du poids volumique maximal à l’OPM après 3 jours de cure à l’air et 4 jours d’immersion. Les exemples de traitement à la chaux de graveleux latéritiques sont surtout Kenyans, Ougandais mais des opérations du même type ont été envisagées dans plusieurs autres pays qui ont la possibilité de produire de la chaux (Congo, Cameroun, Sénégal, …). Les pourcentages de chaux utilisés pour l’amélioration des performances mécaniques sont le plus souvent compris entre 4 et 7%[19].

Amélioration au ciment

La technique d’amélioration des couches de chaussée en graveleux latéritiques améliorés par l’ajout de ciment a fait l’objet de nombreuses études dans plusieurs pays se situant en zones tropicales et intertropicales (Wooltorton, 1947 ; Autret, 1980, etc). Le pourcentage de ciment ajouté varie dans de larges proportions en fonction des caractéristiques géotechniques du sol latéritique à améliorer et des performances mécaniques escomptées.

Amélioration aux nodules latéritiques (litho-stabilisation)

L’évaluation de la dureté des nodules sur les sols résiduels utilisés en construction routière est une notion qui pendant longtemps a fait l’objet de recherche. Mais jusqu’à l’époque contemporaine, la question sur l’impact réel de ces nodules sur le sol latéritique compacté n’est pas résolu. Aucun procédé universel n’est utilisé pour l’évaluer [20].

En Côte d’Ivoire, il a été adopté l’utilisation de l’essai Los Angeles standard pour évaluer la dureté des nodules. Un coefficient Los Angeles inférieur à 50 a été retenu comme critère de validité de l’aptitude des matériaux en utilisation routière.

Afin de mieux se rapprocher de la réalité, on a tendance de plus en plus à utiliser l’essai de compactage pour évaluer la dureté des nodules (Lompo, 1980 ; Tockol, 1993). Le même principe que l’essai de Novais-Ferreira & Correia est appliqué pour déterminer l’indice de dureté, mais cette fois-ci en considérant les granulométries avant et après compactage.

La plupart des rares études portées sur les sols latéritiques « lithostabilisés » ont été entreprises dans le but d’évaluer leur impact sur les performances mécaniques et géotechniques.

Cependant, peu d’études ont été consacrées à une recherche fine et poussée sur les

modifications microstructurales du graveleux latéritique contenant un fort taux de nodules après compactage. La teneur en nodules pouvant éventuellement avoir des effets sur les performances mécaniques, une analyse de la microstructure permettrait de mieux interpréter les résultats géotechniques [19].

1.1.1.2. Dans le bâtiment

Dans le secteur du bâtiment, ce sont les sols ferralitiques (latérite) qui sont les plus utilisés pour confectionner des briques en terre stabilisée. La technique du géobéton est très répandue en Afrique car elle utilise la terre (latérite) comme principal ingrédient. Additionnée à une part de ciment (+/- 5 à 10%) la brique de géobéton est généralement produite avec des petites presses manuelles. C’est un matériau de construction local et écologique. La construction traditionnelle en géobéton nécessite cependant des équipes de maçons soigneux car les briques une fois montées restent apparentes. La maçonnerie en brique de géobéton est un mode de construction idéal et parfaitement adapté au climat africain. La fabrication de ces briques ne nécessite que très peu de ciment. C’est un matériau qui a déjà fait ses preuves en ce qui concerne le domaine de l’imperméabilité, de la durabilité, de la fiabilité, de l’esthétique et de la rentabilité [21].

Photo 1-3 : brique en géobéton (Masse, 2017)

Cependant, depuis quelques années, des recherches sont en cours pour étudier la possibilité de remplacer le gravier et le sable conventionnels par respectivement les nodules latéritiques et la latérite pour confectionner du béton.