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O UVRAGES BILINGUES

2. AWAY, OFF ET OUT : PRESENTATION GENERALE

2.1.4. Une autre valeur ? Etude de cas

On se souviendra que dans l’article "The Discontinuous Verb in English" (1965), A. Live pose que « the role of the particle […] approaches the aspectual » (ibid. : 443), et elle illustre son propos en présentant ce que sont, pour elle, les valeurs aspectuelles de up, out, off, back et

away. Concernant cette dernière, elle écrit (ibid. : 436-437) :

Away [does] not combine with as wide a variety of verbs [as up, out, et off]; moreover it is difficult to differentiate [its] locative use from [its] combinatory effects. Away approximates the iterative or the durative in hammer away (at), eat away (at), chug away, bang away, tear away (at) but the inchoative in imperatives (Fire away! Talk away! Sing away!).

En l’absence de plus de précisions, on peut supposer que ce qu’elle appelle locative use

correspond aux emplois de away mettant en jeu ce que l’on a désigné sous le nom de valeur

d’éloignement. On retrouve aussi dans ce commentaire l’idée qu’il existe une valeur de away

de type continuative/ itérative. Toutefois, il va de soi que l’élément le plus intéressant de cette citation est l’affirmation selon laquelle cette particule aurait une valeur inchoative. Or, aucun

144

En fait, comme le souligne la CaGEL, « away is understood as “away from source x”, with this unspecified source recoverable from the context » (ibid. : 1554). La grammaire illustre ce point comme suit :

In [Don’t wander away] it is implicitly deictic, with the speaker as deictic centre: “away from here, i.e. where I am now”. In [The bird perched on the balcony rail and then flew away again] the interpretation is derived anaphorically: “flew away from the balcony rail”.

C’est pourquoi cet ouvrage considère que away fait partie des éléments « [which] can serve either as deictic markers or as anaphoric markers » (ibid. : 1455).

des ouvrages que nous avons consultés ne fait état d’une telle possibilité de façon aussi catégorique qu’A. Live. En réalité, nombre d’entre eux la passent complètement sous silence ; quant aux autres, ils restent très allusifs, se contentant d’évoquer cette éventualité incidemment, à l’instar de D. Bolinger qui se borne à constater que « one can indulge in aspect chopping and distinguish iteratives and inceptives within the more general meaning of “without restraint” » (ibid. : 104). Du reste, il ne fournit qu’un seul exemple de ce type, « Fire away ! », qui se trouve isolé au milieu d’une série qui relève plutôt du continuatif/ itératif. Le CCDT, lui, propose un très énigmatique « sens 5 », intitulé « as one wishes » et illustré d’un laconique « ask away », une combinaison qui ne figure comme phrasal verb dans aucun dictionnaire. Pour ce qui est de R. Jackendoff, il relègue ce point dans une note qu’il rédige à propos de l’exemple « Judah jumped away » (2002 : 78) et dans laquelle il explique que (ibid. : 93) :

This has, in addition to the desired iterative reading, an inceptive reading along the lines of ‘gather up one’s nerves and V’, as in Jump away!

On remarquera que le linguiste a recours à l’impératif pour rendre cette interprétation plus évidente. Signalons enfin la réflexion suivante chez D. Spasov (op. cit. : 50) :

In ‘to fire away’, ‘speak away’, ‘sing away’ the semantic content of the action is the same as with the corresponding simple verbs, though the introduction of the adverbial component has brought about a certain change in the character of the verb by reducing the duration of the action to its initial moment only.

C’est finalement dans le HVA, l’OED et le Webster que l’on rencontre les passages les plus explicites, puisque le premier donne comme « sens 8 » de away « début d’une action », accompagné de l’exemple « could I ask some questions ? – sure, fire away », et que le second offre, dans l’article qu’il consacre à la particule, la définition suivante :

Straightway, forthwith, directly, without hesitation or delay; chiefly colloquial in imperative sentences, as Fire away! = proceed at once to fire, begin immediately […].

Quant à la définition du Webster, elle est très voisine de celle de l’OED, mais elle est illustrée d’un exemple quelque peu surprenant, « the troops were ordered to fire away », dans lequel le verbe fire est employé littéralement, et où away semble avoir un statut purement adverbial.

Par ailleurs, on notera que, parmi les verbes à particule qu’A. Live cite comme représentatifs de cette valeur inchoative de away, seul fire away parait faire l’unanimité : dans

leurs définitions de cette combinaison, le CCDPV, l’ODPV, l’OPVDLE, le CPVD, le LDELC

somebody to begin asking questions or to begin to speak » (OPVDLE)). Cependant, il convient de souligner que ces différentes définitions sont quasiment toujours précédées d’une mention du type usually imperative ou always an order, ce qui n’est pas anodin. On ne manquera pas non plus d’observer que, chez A. Castagna (ibid. : 31), la rubrique « intensité et/ou persistance de l’action » contient un exemple en fire away (« “Fire away!” he said »), que l’auteur glose en ces termes : « posez vos questions, je vous écoute ». Ceci est assorti d’un renvoi à ask away (ibid. : 30), en face duquel on a comme exemple « Can I ask you something? – Ask away! » qui est traduit par « allez-y, posez votre question ! ». Une idée qui est également présente dans la définition de fire away de l’OED qui paraphrase ce verbe d’un « to ‘go ahead’ »145. En revanche, pour ce dictionnaire, ask away signifie plutôt : « to do away with by asking ».

Les définitions de talk away fournies par le CCDPV et l’OPVDLE, à savoir « if you talk

away, you talk continuously for a period of time » et « to talk without stopping for a period of time » respectivement, semblent indiquer que ce phrasal verb relève plutôt de la valeur continuative de away. C’est d’ailleurs ce que suggère le fait qu’il soit classé sous « 5. Action continue » dans l’ouvrage de M. Riccioli et B. Bazin (ibid. : 46) et sous « 7 Continuous activity » dans le CCDPV. Au demeurant, on pourra être surpris de ne pas le retrouver dans la rubrique équivalente des listes dressées par A. Castagna mais parmi les phrasal verbs pour lesquels ce dernier considère que c’est la « valeur spatiale » de away qui s’exprime. Il propose ainsi l’exemple « Anna Freud did talk away the disturbances of speech », qu’il rend en français par « c’est un fait qu’en parlant à ses analysants, A. Freud a guéri des troubles du langage » (ibid. : 29). Comme on peut le constater, il y a là une parenté certaine avec les schémas résultatifs, mais rien qui puisse être qualifié d’inchoatif.

Enfin, le seul dictionnaire dans lequel sing away apparaisse est l’OED, qui distingue deux sens pour ce verbe : d’une part « to take, drive, force, etc. by or with singing », dont le premier exemple attesté, qui date de 1650, est « to be chirpingly drunk, and sing away sorrow » - auquel cas away se trouve en concurrence avec forth, off et out of ; et d’autre part, « to spend or pass away (life) in singing », qui est accompagné de l’exemple « the winged habitants, that in the woods their sweet lives sing away ». Sing away figure en outre dans un exemple de la rubrique « 3. Continuer quelque chose pendant un certain temps » du HVA : « she was in the bath, singing away to herself ». Les descriptions de D. Bolinger (ibid. : 104)

145 Il est intéressant d’observer que notre requête dans le BNC n’a retourné aucune occurrence se rapprochant

et d’A. Castagna (ibid. : 31) incluent, elles aussi, un énoncé de ce type. Toutefois, le point qui a le plus retenu notre attention est que ce phrasal verb y est également utilisé pour illustrer la valeur d’éloignement de away. Chez D. Bolinger, on rencontre ainsi « they sang away their blues » (ibid. : 103), et chez A. Castagna « why don’t you sing your worries away? » (ibid. : 28). Ces deux exemples sont identiques : sing away peut y être paraphrasé par to get

rid of something by singing et il va sans dire que cela rappelle à nouveau les schémas

résultatifs. Mais, on remarquera surtout que away paraît ici fonctionner comme un moyen d’ajuster deux notions a priori incompatibles. En effet, il est clair que blues et worries ne font

pas partie des termes normalement susceptibles d’occuper la place de complément d’objet de

sing car ils ne renvoient pas à du "singable". Par ailleurs, l’idée de faire disparaître quelque

chose n’entre pas dans les propriétés habituellement associées à sing.

La conclusion qui s’impose, au vu de l’ensemble de ces éléments, est qu’il n’y a pas, à proprement parler, de valeur inchoative de away. Il s’agirait plutôt d’un effet de sens à mettre sur le compte de l’association de cette particule avec le verbe fire (dont le sémantisme se prête à une telle interprétation), mais aussi, et avant tout, de l’utilisation de l’injonction sous la forme d’un impératif. C’est du reste ce que semble corroborer une recherche dans le BNC. On y trouve 19 occurrences de fire away, toutes à l’impératif et revêtant toutes un caractère inchoatif. L’exemple (3) en est représentatif :

(3) "Look, Laura, I really need to be clear about one or two things before I can see my way forward." "Fire away then," said Laura happily. "First, can I trust Inspector Spruce?" "Yes," said Laura decisively. (HA2 2362)

Lorsqu’on s’intéresse aux autres formes verbales, les occurrences se font plus rares puisqu’elles sont seulement au nombre de 8 (5 au participe présent et 3 au prétérit). Qui plus est, fire away y prend un sens complètement différent, ainsi que le met en lumière l’exemple (4) :

(4) Fraser, trying to emulate the success of the jeep raid, managed to drive into a trench, which alerted the enemy defences. They fired away with wild abandon, but luckily with little accuracy, and he was able to extricate himself. (AR8 1223)

On a alors manifestement affaire à la valeur itérative de away et, comme l’indique S. Lindstromberg à propos d’un exemple similaire, « the meaning of away is that […] the shooters were firing not only steadily but in a fashion that was at least relatively unrestrained » (ibid. : 48). C’est ce que souligne la présence du syntagme prépositionnel with

que M. Riccioli et B. Bazin (ibid. : 45) donnent de blaze away, à savoir « maintenir un feu nourri contre ».

En ce qui concerne talk away, une requête dans le BNC livre des résultats assez conformes à ce que l’examen des différents dictionnaires et autres ouvrages avait révélé. Aucune des 19 occurrences en question n’est à l’impératif et ne peut être considérée comme ayant une valeur inchoative. A l’image de l’exemple (5), 14 d’entre elles (4 au prétérit progressif, 3 au présent simple, 3 au participe présent, 2 au prétérit simple, 1 au present perfect et 1 base verbale) mettent en œuvre la valeur continuative de away :

(5) Sometimes she tries to overcome her shyness and pays me a visit in my room; but though I talk away desperately in my appalling Hindi just so she will stay, quite soon she jumps up and runs away. (G3M 1041)

Pour ce qui est des 5 autres occurrences (3 en to + base verbale, 1 au gérondif et 1 au present perfect), 2 sont en tous points semblables à l’exemple d’A. Castagna que nous avons mentionné un peu plus tôt. Les 3 autres, quant à elles, semblent mêler propriétés des schémas résultatifs et valeur continuative de away, comme on peut s’en rendre compte à la lecture de l’exemple (6)146

:

(6) We were at Oxford together, Robert and I, and have often talked the night away in former times, mingling literature and politics and cheap red wine with the cigarette smoke and the laughter and the brittle pile of old Al Bowlly records […]. (ADA 456)

On notera d’ailleurs que cette double composante sémantique est assez nettement mise en relief par la définition de talk away de l’OED, « to spend or pass away (time, and the like) in or by talking », qui s’accompagne, de plus, d’un exemple remarquablement parlant : « we have already talked away two miles of our journey ». Il va de soi qu’un tel exemple appelle le même type de commentaires que ceux que nous ont inspirés les exemples en sing away de D. Bolinger et A. Castagna. En effet, comment ne pas s’interroger sur ce qui permet à talk de

prendre comme complément d’objet two miles of our journey, expression qui n’appartient en

aucun cas au "-able" de ce verbe ? Ici aussi, away paraît rendre compatibles deux notions qui ne le sont pas d’ordinaire147

.

146

Ces exemples sont typiques de ce que R. Jackendoff (1997) nomme la « ‘time’-away construction ». Il s’agit là d’un emploi très intéressant de away qui demanderait à faire l’objet d’une analyse approfondie, ce qui ne pourra malheureusement pas être le cas ici.

147 Tout bien considéré, il n’est pas inenvisageable que ce soit également le rôle joué par away dans

l’exemple « the acid ate away the exposed parts » (Bolinger, ibid. : 103), ce type d’emploi étant impossible lorsque eat est utilisé seul. Il semble en tout cas que la combinaison eat away pose véritablement problème,

Concernant sing away justement, on ne rencontre dans le BNC que 4 occurrences de ce phrasal verb, dont aucune n’est à l’impératif (1 en to + base verbale, 1 au gérondif, 1 au participe présent et 1 au prétérit progressif). En fait, elles mettent toutes en jeu la valeur

continuative de away. Force est donc de constater qu’on ne trouve aucune occurrence pour

faire pendant aux exemples de D. Bolinger et A. Castagna qui avaient éveillé notre attention. Enfin, il convient de signaler qu’il existe bien quelques occurrences de ask away : elles sont au nombre de 14 dans le BNC et sont très semblables à celles de fire away, puisqu’elles sont invariablement à l’impératif et présentent un caractère inchoatif indéniable, à l’image de celle de l’exemple qui suit :

(7) "What's bothering you now?" he asked. "I'm trying to screw up enough courage to ask you a favour," she muttered, flushing. "Ask away." "Could I possibly borrow some money?" she asked, turning in her seat to look at him. (JYC 1834)

A nos yeux, il ne fait de nouveau aucun doute que cette valeur n’est pas imputable à away, mais à la modalité de l’assertion choisie, les gloses proposées par Castagna (que l’on a citées plus haut) étant particulièrement éloquentes de ce point de vue.

Pour conclure, si l’article d’A. Live a le mérite de mettre en avant un effet de sens

méconnu de certaines combinaisons en away – dont il conviendra de tenir compte, il n’évite

cependant pas l’écueil d’attribuer à la particule une valeur qui résulte en réalité du contexte dans lequel elle est employée. De fait, ce qui ressort de l’analyse à laquelle nous venons de nous livrer n’est pas le caractère supposé inchoatif de away, mais plutôt la valeur de type « intensité/ persistance »148de cette particule. Nous avions jusqu’à présent choisi de parler de

valeur continuative/ itérative, adoptant ainsi la terminologie utilisée tant par L. Brinton (cf. away « mark[s] continuative / iterative aspect » (ibid : 175)) que par les dictionnaires

unilingues (cf. « continuously » dans les définitions du CED, du CCDT et du LDELC). Or, cette appellation, quoique pratique, est peut-être un peu réductrice. En effet, elle pourrait avoir tendance à nous amener à négliger une dimension de cette acception de away. Il n’est sans doute pas anodin que D. Bolinger (ibid. : 103) préfère les expressions « without let or hindrance » et « without restraint », que C. Bouscaren et J.-C. Burgué (ibid. : 13) aient recours à la formule « longue durée, intensité », et que S. Lindstromberg (ibid. : 257) juge nécessaire de préciser « ‘without end’ […] or, by extension, ‘with abandon’ ». A quoi on peut ajouter le

puisque D. Bolinger cite l’exemple en question comme représentatif du sens « to (at) a distance from the scene » (ibid. : 102), c’est-à-dire de la valeur d’éloignement de away, tandis qu’A. Live, elle, le mentionne pour illustrer que « away approximates the iterative or the durative ».

fait que l’on trouve les adjectifs intensifying et persistent dans les commentaires de la CoGEL. L’expression intensité et/ ou persistance de l’action n’est certes pas exempte de défauts, mais elle présente l’avantage de regrouper tous les emplois de away qui sont de l’ordre du continuatif (cf. persistance) ou de l’itératif (cf. intensité)149

, tout en englobant un certain nombre d’autres effets de sens apparentés.

149 Il convient de préciser ici que ce sont les phrasal verbs qui ont un sens continuatif ou itératif, mais qu’à ce

stade, rien n’indique si cette valeur vient de la particule ou si elle est induite par la configuration dans laquelle celle-ci est employée.

2.2. Off

2.2.1. Remarques historiques

Comme l’explique l’OED, off

[is] originally the same word as of, […] ; off being at first a variant spelling, which was gradually appropriated to the emphatic form, i.e. to the adverb and the prepositional senses closely related to it, while of was retained in the transferred and weakened senses, in which the prep[osition] is usually stressless and sinks to (əv). Off appears casually from c 1400, but of and off were not completely differentiated till after 1600.

Le dictionnaire ajoute même que « of was sometimes used even in the 17th c[entury] ». A la suite de l’OED, mais également de W. Skeat (1958 : 409) ou de P. Gettliffe (op. cit. : 75), on ne saurait donc que trop insister sur le fait qu’à l’origine off n’était ni plus ni moins qu’une simple variante graphique de of. On remarquera au passage que, contrairement à celle du composé on weġ qui a pris de multiples formes au cours des siècles (cf. supra 2.1.1), l’orthographe de of est demeurée relativement stable puisque, hormis l’alternance avec off, l’OED ne fait état de l’existence que de deux variantes. Cet ouvrage indique par ailleurs que :

The primary sense was away, away from, a sense now obsolete, except in so far as it is retained under the spelling OFF.

précisant que :

From its original sense, of was naturally used in the expression of the notions of removal, separation, privation, derivation, origin or source, starting-point, spring of action, cause, agent, instrument, material, and other senses, which involve the notion of taking, coming, arising, or resulting from.

Ainsi que le souligne P. Gettliffe (ibid. : 70), en vieil-anglais of est clairement plurifonctionnel : il « apparaît […] comme préposition […], comme préfixe verbal […] et particule » (ibid. : 30). R. Hiltunen (op. cit. : 204) mentionne même l’existence d’emplois, plus rares cependant, dans lesquels il endosse « an adv[erbial] function ». En fait, alors que « in Old English, most [verbal prefixes] occur only occasionally as adverbial particles, usually with quite literal meaning », « of [...] show[s] fairly full development as verb [particle] » (Brinton, op. cit. : 217) et fait partie de celles qui « sont [déjà] d’un emploi régulier » (Gettliffe, ibid. : 72). P. Gettliffe (ibid. : 75) estime qu’à cette époque « on le rencontre surtout pour exprimer la séparation physique ou l’éloignement ». L. Brinton semble partager ce point de vue puisqu’elle écrit (ibid.) :

Of most commonly denotes ‘separation, removal, privation’ […], notions which combine directional and telic meanings, especially with verbs of physical action, such as cut, carve, hew, pull, drive, knock, wring, etc.

Toutefois, elle s’arrête sur un exemple dans lequel « the particle occurs with a verb not naming a physical movement », et pour elle « this usage seems to suggest that the change from directional to telic meaning has progressed quite far in Old English » (ibid. : 218). Elle considère donc of comme l’une des « most common telic particles in Old English » (ibid. : 226). R. Hiltunen (ibid.), quant à lui, cite une série d’exemples « where of conveys a resultative meaning ».

Selon P. Gettliffe (ibid. : 92), of fait partie des particules « existant déjà en V.A. [qui connaissent] le développement le plus spectaculaire », et en moyen-anglais il « exprime l’éloignement, la séparation […] mais aussi la cessation […] [et] a d’autres emplois avec différents sens figurés » (ibid. : 97). C’est ce que semble confirmer L. Brinton, qui commente une série d’occurrences de put off et break off en ces termes (ibid. : 227) : « the putting off of earthly things, of events, or of fears and the breaking off of activities are, of course, figurative ». D’après elle, « as in Old English, of may have both directional and telic meaning with verbs of cutting, but it occurs with these senses with a wider variety of verbs » ; elle mentionne même un exemple dans lequel « it seems purely telic in meaning » (ibid. : 226).

Le développement des sens de of/off ne cesse dès lors de se poursuivre : l’étude menée par