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O UVRAGES BILINGUES

1.1.4. Tests et critères : bilan

Il est temps à présent de tirer quelques conclusions de l'exercice auquel nous nous sommes livrée en 1.1.3. En évaluant, comme nous l'avons fait, le contenu d'ouvrages traitant, de plus ou moins près, des verbes à particule, nous avons été en mesure d'apprécier le degré de pertinence de ces ressources et leur utilité réelle. Il est ainsi apparu que les dictionnaires spécialisés, unilingues ou bilingues, et les livres d'exercices, sont avant tout des outils pratiques destinés à répondre aux besoins concrets et immédiats des apprenants en matière de sens et d'emplois, avec pour but affiché de les amener à maîtriser le plus grand nombre possible de combinaisons, quelle que soit précisément leur nature. La démarche des grammaires anglaises s'est avéré, elle, nettement moins utilitaire, conséquence de ce qu'elles reposent souvent sur un parti pris théorique ouvertement revendiqué (cf. le recours systématique au corpus de la LGSWE, ou les positions innovantes de la CaGEL qui, en dépit de certains travers, renouvelle considérablement le genre). De fait, ces manuels offrent des descriptions relativement fouillées de la syntaxe des verbes à particule (transitivité, place du complément/ de la particule, etc.) et les replacent au sein du système des verbes composés de l'anglais, en insistant plus particulièrement sur les points permettant de les discriminer des constructions avec lesquelles ils sont susceptibles d'être confondus, tout au moins en apparence. La profusion et la relative complexité des détails fournis par ces grammaires en font des instruments réservés à un public plus averti, désireux d'approfondir une connaissance déjà avancée de la structure.

L'un des aspects essentiels de la présentation critique à laquelle nous venons de procéder est que s'en dégage un certain nombre de propriétés considérées comme caractéristiques des phrasal verbs, en même temps que se font jour les moyens servant à établir que c'est bien à cette forme que l'on a affaire. Comme on a pu l'observer, ces questions font l'objet d'un consensus plutôt large, les quelques discordances relevées tenant principalement à des divergences d'opinion quant au spectre exact de cette catégorie. Nous allons maintenant passer en revue ces critères44 à la lumière des commentaires de D. Bolinger, qui y consacre tout un chapitre de son ouvrage The Phrasal Verb in English (1971), afin de juger de leur bien-fondé. Nous complèterons cette analyse par l'examen des propositions d’A. Live (1965), mais surtout de D. Bolinger, en la matière.

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Il va de soi que, faute de place, nous ne mentionnerons ici que ceux qui nous ont semblé les plus importants. Nous invitons donc notre lecteur à consulter l'ouvrage de L. Brinton (ibid. : 163-164), dont l'inventaire, plus complet, vaut surtout pour la liste de références très étoffée qui l'accompagne.

L'équivalence avec un verbe simple est sans nul doute le trait distinctif le plus souvent invoqué. H. Sweet, en remarquant que « we may regard pass-by and run-across [...] as group-

verbs45, logically equivalent to such simple transitive verbs as pass and cross » (op.

cit. : 138 ; cf. supra p. 15), est vraisemblablement le premier à en faire explicitement état. A

sa suite, A. Kennedy, qui déclare que « the English verb-adverb combination is frequently synonymous with, or nearly synonymous with, a Romanic verb » (op. cit. : 31), y a abondamment recours, puisque c'est ainsi qu'il définit toutes les combinaisons qu'il décrit. Bien d'autres s'inscrivent dans cette lignée, dont A. Live (ibid. : 428) qui mentionne la « substitutability by a single – usually a more learned – synonym » d'entrée de jeu, ou, plus près de nous, certains dictionnaires (CCDPV, ODPV) et grammaires (CoGEL). Quant à L. Brinton (ibid. : 176), elle se fait l'écho d'une réflexion, assez intéressante, d’E. Traugott46 à ce propos :

phrasal verbs with [on, along, and away] cannot easily be replaced by single (Romance) verbs, whereas other phrasal verbs normally allow such substitutions […].

Cependant, comme le montrent très clairement D. Bolinger (ibid. : 6) et N. Quayle (op.

cit. : 55), ce critère manque singulièrement de fiabilité, conduisant à inclure dans la catégorie

des phrasal verbs des termes qui, à l'évidence, n'en sont pas et à rejeter des combinaisons qui y appartiennent de plein droit. Aux exemples qu'ils produisent, on pourrait ajouter to make fun

of et to poke fun at qui, bien qu'ils puissent être remplacés par ridicule ou deride, n'en sont pas

des verbes à particule pour autant, alors que burn out qui, dans la plupart de ses emplois ne peut faire l'objet d'une telle substitution, lui, en est bien un. Notons au passage que N. Quayle signale que « l'équivalence dans une autre langue » est un argument parfois employé de manière similaire à l'équivalence avec un verbe simple, mais il a raison de souligner les dangers d'un tel maniement de ce type de comparaison47, qui en font un critère d'analyse peu recevable (cf. ibid. : 55-57).

Si l'équivalence avec un verbe simple est si régulièrement évoquée, c'est très probablement parce qu'elle est considérée comme une « preuve de l'unité sémantique de la structure » (Quayle, ibid. : 53), qui aurait pour corollaire l'"idiomaticité" de celle-ci. A. Live illustre fort

45

Souligné dans le texte.

46

L. Brinton (ibid.) indique qu'il s'agit d'une communication personnelle.

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Ce type de comparaison peut néanmoins s'avérer très fructueux dans d'autres domaines de la linguistique, tels la traductologie ou la grammaire. Ainsi est-ce uniquement dans une perspective contrastive que M. Paillard (2000 : 54) rapproche boil over de déborder et work out de élaborer.

bien cette position, qui met ce qu'elle appelle « the metaphor-idiom criterion »48 (ibid. : 441) au cœur de son arsenal de tests, s'appuyant dessus pour admettre au sein de la catégorie des

discontinuous verbs49 des combinaisons qui ne satisfont pas à certains autres de ses critères. Comme on a pu le constater, le degré d'"idiomaticité" tient également une place importante dans les dictionnaires et grammaires actuelles, en particulier l'ODPV et la CoGEL. Or, en plus de poser les problèmes que l'on sait (sensibilité à la subjectivité, notamment), cette propriété, telle qu'elle est utilisée dans ces ouvrages, ne permet pas de discriminer les phrasal verbs des verbes prépositionnels. Le fait que l'ODPV nomme phrasal verb l'ensemble des combinaisons verbe + particule, verbe + préposition, verbe + particule + préposition (qu'elles soient transitives ou intransitives ; cf. liste citée supra p. 25) « provided they are idioms or semi-

idioms »50 (ibid. : 427) en est l'exemple le plus flagrant. Et l'on retrouve cette même confusion, quoiqu'à plus petite échelle, dans l'article d’A. Live chez qui le verbe prépositionnel jump to (a conclusion) est mis sur le même plan que carry out et slip up en vertu de leur caractère idiomatique à tous (cf. ibid. : 441). Il nous semble donc que la lexicalisation ne saurait constituer un critère pertinent d'appartenance à la catégorie des phrasal verbs. Nous rejoignons en cela D. Bolinger qui préfère s'en affranchir. Pour lui, « the distinction between literal and figurative [is] secondary » (ibid. : 16) car il estime que « being or not being a phrasal verb is a matter of degree » (ibid. : 6).

Quoi qu'il en soit, aux distinctions reposant sur les qualités sémantiques des combinaisons concernées s'ajoute toute une batterie de manipulations syntaxiques visant, entre autres, à évaluer la réalité de leur cohésion. On en trouve déjà les prémices dans la Modern English

Grammar on Historical Principles (1927) d’O. Jespersen, puisque celui-ci y indique que

(ibid. : 273) :

When the particle comes after the object, this must be governed by the verb, and the particle accordingly is an adverb; but when the particle precedes the object, both alternatives are possible.

48

A. Live se sert de cette expression pour renvoyer au « metaphoric or idiomatic sense of the combination – the whole not constituting the semantic sum of its parts » (ibid. : 441).

49

A. Live explique que (ibid. : 428) :

There exists in English a considerable group of basic verbs, each of which is, in certain of its occurrences, closely linked with a particle – adverbial or prepositional – in such a manner as to justify considering the two elements as constituting one discontinuous verb (e.g. look up, -into, -for; make up, -out; carry on, -out, -through; pass off, -in, -over,

-up).

50

L'observation manque certes quelque peu de précision, mais elle n'en fait pas moins d’O. Jespersen le premier à avoir exploité les variations de l'ordre des mots à cette fin. Le critère a ensuite été repris et affiné par la cohorte de ses successeurs jusqu'à prendre la forme que l'on connaît dans les listes de traits distinctifs dressées, par exemple, par la CoGEL et la CaGEL (cf. supra p. 35 et p. 45). Parmi ceux qui se sont penchés sur la question, D. Bolinger occupe une place un peu à part, car la présentation qu'il en offre s'accompagne de remarques critiques assez justes, tenant compte d'aspects parfois négligés par d'autres auteurs, comme la prosodie. Selon lui, les deux tests les plus fiables sont les suivants (ibid. : 10-11) :

4. If the combination is transitive, the particle can either precede or follow the noun object. 5. If the combination is transitive, pronouns usually precede the particle.

Aux yeux de D. Bolinger, ce dernier « is useful because it is the easiest of all to make » (ibid. : 11), ce que nous ne contredirons pas tant il est vrai qu'il est ainsi facile de différencier les phrasal verbs des verbes prépositionnels. Le linguiste a cependant raison de souligner qu'il n'est pas absolu (cf. ibid. : 39). L'examen de quelques énoncés dans lesquels le pronom apparaît en position finale l'amène du reste à une conclusion des plus pertinentes (ibid. : 41) :

The argument that pronouns cannot come at the end puts the cart before the horse. What needs to be asked is what it is that end position confers, and what it is about personal pronouns that makes them substantially less likely than nouns to have that something conferred on them.

Concernant le test 4, dont le test 5 n'est d'ailleurs qu'un cas particulier, aux commentaires habituels (cf. « this test serves to eliminate, as particles, pure adverbs on the one hand […] and prepositions on the other » (Bolinger, ibid. : 11)), vient se greffer le constat que (ibid.) :

[…] the nature of the object noun phrase makes a difference:

I would sell regretfully any business in which I had been engaged for half a lifetime.

qui n'est pas sans rappeler l'argument de la CaGEL (op. cit. : 280) selon lequel « it is necessary to refer to the internal structure of the object NP because there are no relevant restrictions on what can come between the verb and an NP that is heavy » (cf. supra p. 42). Cette observation ne figure, à notre connaissance, que dans ces deux ouvrages, et elle conduit D. Bolinger à proposer un autre critère qu'il nomme « the Definite-Noun-Phrase Test » (ibid. : 61), et qu'il expose en ces termes (ibid. : 15) :

8. If the combination is transitive, the particle can precede a simple definite noun phrase (a proper noun or the plus a common noun) without taking it as its object.

Précisons d'emblée que par its object il convient d'entendre object of the particle, ce qui ne va pas forcément de soi telle que cette définition est tournée. Toujours est-il que pour D. Bolinger (ibid.), il s'agit de parfaire le test 4

the second half of which (“the particle can follow the noun object”) is of little or no use anyway, since almost any adverb can follow:

*I saw yesterday John. I saw John yesterday.

La démonstration peut paraître imparable mais ledit critère permet tout de même de faire la différence entre phrasal verbs et verbes prépositionnels : il est donc loin d'être aussi inutile que l'affirme D. Bolinger. Il faut dire que ce dernier préfère pour cela avoir recours à d'autres tests, le 5 notamment. C'est du reste de cette manière qu'il préconise de lever l'ambiguïté qui résulte du fait que l'ordre des mots est strictement identique si le syntagme nominal est l'objet de la particule, c'est-à-dire si l'on a en réalité affaire à une banale préposition ; il balaye ainsi l'une des principales objections à son raisonnement. Comme le montre la série d'exemples dont il est assorti, le "Definite-Noun-Phrase Test" a avant tout pour but de séparer les particules des simples adverbes du type completely or nearby, pour ne prendre que les plus évidents. Si nous avions émis quelques réserves à propos de la déclaration de la CaGEL, nous devons admettre que D. Bolinger s'avère nettement plus convaincant car il développe ici une véritable argumentation. En outre, la perspective dans laquelle il se situe diffère radicalement de celle de R. Huddleston et G. Pullum. Il considère en effet que (ibid. : 16) :

The chief advantage [of this test] is that it is not just an either-or test but can be varied by increasing or decreasing the semantic weight of the direct object, to reveal degrees of tightness of stereotyping.

C'est à nos yeux dans cette façon de l'exploiter que réside le vrai intérêt du test proposé qui, sinon, n'apporte rien de plus que 4 et 5.

Parmi les autres critères syntaxiques régulièrement employés, citons la transformation passive et la nominalisation. Le premier repose sur le principe que « if transitive, the combination should passivize » (Bolinger, ibid. : 7), selon le modèle

the clouds blotted out the stars → the stars were blotted out by the sun.

A. Live est l'un des auteurs qui y a le plus systématiquement recours puisque la catégorie des "discontinuous verbs", telle qu'elle la conçoit, s'organise autour de la dichotomie entre un « M pattern, characterized by pronominal mid-object in the active and by major stress on the

verb-component (past participle) in the passive »51 (ibid. : 443). Au vu de ces explications et des exemples fournis, il semble que les combinaisons qui satisfont au "M pattern" soient celles qui, ailleurs, sont appelées phrasal verb, tandis que celles relevant du "P pattern" ont toutes les apparences des verbes prépositionnels. Le problème majeur que pose le test de la transformation passive ressort en filigrane de la présentation d’A. Live : il ne permet de séparer les phrasal verbs des verbes prépositionnels qu'à la condition expresse de prendre en compte l'accentuation, ce qui n'est jamais chose aisée puisque de multiples facteurs peuvent venir l'affecter (cf. Bolinger, ibid. : 45-60). On ne s'étonnera alors pas que D. Bolinger, (ibid. : 7), N. Quayle (ibid. : 41-42), ou bien encore P. Busuttil (ibid. : 119, 182-196) en dénoncent le manque de fiabilité. Au reste, le premier remarque que l'impossibilité à passiver un verbe composé n'est pas significative si le verbe simple correspondant ne peut lui-même être passivé, et les deux autres mettent en évidence que plus la particule a un sens littéral et moins la forme passive est acceptable. Le critère de la nominalisation est, lui, fondé sur la possibilité de créer (ou non) un action nominal à partir de la combinaison étudiée, par exemple :

John boxed in his rival and took the lead → the boxing in of his rival

Malheureusement, au caractère peu naturel des séquences produites s'ajoute le fait que les résultats obtenus sont souvent contradictoires. D. Bolinger (ibid. : 8-9) et N. Quayle (ibid. : 45) s'accordent à penser que c'est parce que des considérations sémantiques viennent implicitement interférer avec la recevabilité de la manipulation syntaxique. Les deux linguistes consacrant chacun un passage de leur ouvrage à démontrer que ce test n'est guère plus probant que le précédent, nous en resterons là.

Il n'aura pas échappé à la vigilance de notre lecteur que les critères dont nous venons de discuter ne visent que les combinaisons transitives. Qu'advient-il donc des combinaisons intransitives ? Il faut reconnaître qu'elles sont fréquemment négligées. Ainsi A. Live (ibid.) a- t-elle beau observer que :

Association with the particle affects the transitivity of the verb, conferring transitivity on the originally intransitive verbs, so that the combination takes an object and can occur in the passive; and divesting many originally transitive verbs of their transitivity.

elle n'en délaisse pas moins complètement ces derniers dans son article. C'est d'autant plus ennuyeux que le seul test pouvant s'appliquer indifféremment aux combinaisons transitives et

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intransitives est loin d'être d'une exactitude totale. D. Bolinger le résume en ces termes (ibid. : 11-12) :

Whether the combination is transitive or intransitive, adverbs cannot intervene between the verb and the particle, unless the latter appears in its most literal sense.

Pour l'auteur, le principal mérite de ce test est d'être un bon indicateur du degré de cohésion entre le verbe et la particule, et c'est surtout à cette fin qu'il entend l'utiliser. Mais les divers exemples qu'il analyse montrent bien qu'il ne permet que d'isoler les combinaisons les plus littérales des combinaisons les plus métaphoriques et qu'il existe toute une zone où les distinctions sont particulièrement délicates à opérer. En l'absence d'autres critères, on manque donc de repères fiables pour discriminer les phrasal verbs intransitifs des (simples) séquences verbe + adverbe.

En conclusion, il semble que chaque linguiste ou grammairien ait un ou deux « pet criteria » (pour reprendre une expression employée par D. Bolinger (ibid. : 6), qui n'échappe pas à la règle, lui non plus, avec le "Definite-Noun-Phrase Test") et qu'aucun critère universel et infaillible n'ait encore été mis au jour. Par conséquent, ils doivent tous être maniés avec précaution, en conjonction les uns avec les autres, tout en ayant conscience que, comme souvent en linguistique, les phénomènes les plus intéressants sont révélés par les cas limites, ceux qui posent véritablement problème, et non par les plus tranchés.

On notera pour terminer que la revue critique à laquelle nous avons procédé tout au long de cette première partie de notre Chapitre 1 a fait émerger un certain nombre de questions qui sont incontournables lorsque l'on travaille sur les phrasal verbs. Si nous comptons, par exemple, examiner de plus près les différentes hypothèses concernant la nature de leur second élément dans la section suivante, il est d'autres points qui ne pourront être développés dans le cadre de la présente étude, que ce soit faute de place ou parce qu'ils sont trop éloignés du propos que nous nous sommes assigné. Il nous paraît cependant indispensable de faire ici mention des plus importants et de renvoyer notre lecteur aux travaux qui en traitent de manière plus ou moins approfondie. Si l'on devait n'en citer qu'un, ce serait sans conteste le problème de la mobilité de la particule des phrasal verbs transitifs qui était déjà soulevé dans les ouvrages de H. Poutsma et O. Jespersen (op. cit. ; cf supra p. 17-19). Les références sur le sujet abondent et la liste qui suit ne prétend aucunement à l'exhaustivité52 : pour commencer, on trouvera chez P. Gettliffe (op. cit. : 115-122) une excellente synthèse des contraintes

52

On trouvera chez L. Brinton (ibid. : 165-166) une autre série de références, qui complète utilement celle que nous proposons ici.

lexicales, sémantiques et syntaxiques qui pèsent alors sur l'ordre des mots, synthèse complétée par une brève réflexion portant sur le rôle joué par « le statut de la relation entre le verbe à particule d'une part et son complément d'objet d'autre part » (ibid. : 119). Signalons que B. Fraser (1974), qui recense une dizaine de facteurs pouvant influer sur la position de la particule, reste très général, tandis que D. Bolinger (op. cit.), lui, se penche très spécifiquement sur les liens entre cette position et la prosodie des phrasal verbs. Quant à

N. Quayle, c'est une analyse psychomécanique qu'il met en œuvre pour tenter de « démontrer

que le mouvement du complément d'objet, dans une phrase comportant un verbe à particule, relève de stratégies énonciatives, c'est-à-dire de la volonté du locuteur de mettre en relief l'un ou l'autre élément de la phrase » (ibid. : 244). S. Gries (2002), de son côté, reproche à ses prédécesseurs de ne pas avoir saisi la dimension multifactorielle des faits, et suggère que, dans un contexte discursif donné, la construction privilégiée est celle dont le traitement requiert le moins d'effort de la part du locuteur. Enfin, R. Dirven (2001, 2002), en rendant compte d'autres travaux de S. Gries53, dans la lignée desquels l'article de 2002 s'inscrit, est amené à avancer que les deux places que peut occuper la particule sont le reflet de l'existence de deux constructions indépendantes. Au premier rang des autres points que l'on se doit