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Durant le premier conflit, la CGT, malgré ses efforts pour garder la mainmise sur le conflit, est un peu « à la remorque » du comité de soutien, dépassée par son dynamisme, et ne peut empêcher les grévistes de s’appuyer essentiellement sur lui pour populariser la grève. Elle assure le soutien juridique en chargeant deux de ses meilleurs juristes de la défense juridique des licenciés confrontés à diverses intimidations (convocation au commissariat pour vol, etc…), et en décembre 2001 demande par référé aux prud’hommes l’annulation des licenciements. En janvier, l’inspection du travail prononce la réintégration de l’un des syndicalistes licenciés.

Lors du deuxième conflit, instruite par les leçons du premier où elle avait été notoirement dépassée par l’activisme du comité de soutien, la CGT verrouille la gestion du conflit en renforçant son emprise sur les grévistes et en cherchant à les couper du comité de soutien ; elle ne participe pas aux réunions de ce dernier, qui se tiennent hebdomadairement dans le restaurant occupé, et ne lui délivre que peu d’informations sur l’avancement des procédures juridiques. Le nombre de grévistes qui participent au comité de soutien est beaucoup plus restreint. Plusieurs fois, les actions prévues par ce dernier doivent être décommandée suite à la mauvaise volonté de la CGT. A la fin du deuxième conflit, en mars 2004, la direction de la CGT va intervenir auprès du ministère du travail pour négocier la réintégration du Directeur Adjoint.

La deuxième grève se termine en mars 2004 par la signature d’un protocole d’accord. Ce dernier entérine la réintégration du délégué licencié, mais dans un autre restaurant (au moins dans un premier temps, car il reviendra au Mc Do de Strasbourg Saint-Denis peu après), 4,5% d’augmentation de salaire pour les équipiers (mais rien pour les managers) et la garantie d’un suivi de la direction départementale du travail sur le respect des procédures syndicales. Cependant les ex-licenciés réintégrés à l’issue de la première grève acceptent des indemnités de départ, ce qui est une demi-victoire pour Mc Do : l’enseigne a réussi à casser le noyau de résistance. Quelques mois après le dernier conflit, force est de constater que le Mac Donald’ s’s de Strasbourg Saint-Denis n’est plus vraiment un bastion syndical : sur les 52 salariés composant l’équipe du restaurant lors du premier conflit, il n’en reste plus que 15. Et parmi ces derniers, seulement huit sont syndiqués à la CGT. La cohésion entre les salariés s’est également affaiblie. Lors de nos derniers entretiens avec les militants ou ex-militants on a pu mesurer les divergences syndicales. D’un côté, une ligne cégétiste a pris forme, à travers la figure du sous-directeur ; de l’autre, des salariés très actifs lors des deux conflits ont pratiquement rompu tous les liens avec le syndicat en raison de leurs déceptions causées par ce dernier.

« Pendant les deux grèves, la CGT nous a bien soutenus, mais c’étaient plutôt des gens de la CGT à la base. Quand je me déplaçais au siège à Montreuil pour demander de l’aide, on n’en a pas eu, et on a manqué d’argent112. Par contre, le syndicat s’est investi sur le plan juridique (…) On est allé au Congrès de la CGT à Montreuil pour qu’ils lancent un appel à soutien financier, mais on n’a pas vu arriver grand chose (…) Quant aux actions, il y avait toujours plus de militants que de permanents syndicalistes, et qui étaient là à titre individuel et non pour montrer le logo de la CGT. J’avais l’impression, avec plusieurs salariés, qu’ils pensaient à leur intérêt avant le nôtre, qu’ils se faisaient de la publicité, qu’ils voulaient mener la grève à notre place. La première grève a été vraiment menée par nous. La deuxième grève a été un peu dirigée vers la fin par le syndicat. La CGT demandait souvent qu’on ne fasse pas d’action. Il y a même eu des choses en souterrain, Mc Do a quand même téléphoné à la CGT, qu’est-ce qu’ils se sont dit ? » (Nadia, Une ancienne militante de la CGT, manager chez mac do)

En février 2007, la liste CGT perd les élections: le quorum n’est pas atteint au premier tour, et elle n’obtient qu’un délégué au second tour, distancée par une liste dite « indépendante », proche en fait de la direction. Cette dernière obtient alors deux sièges. Ce résultat confirme les difficultés qu’ont les syndicalistes, en voie de « professionnalisation », à mettre en place des stratégies collectives et à conserver les acquis des deux longues grèves précédentes.

« Actuellement les gens qui ont vécu le conflit finissent par s’effilocher, car la direction est très antisyndicale. Il y a quand même quelques irréductibles qui sont là, une dizaine. Mais les nouveaux ne font pas facilement le pas. L’avantage de Strasbourg Saint-Denis, c’est que je suis là, ils voient sur Internet qu’on a été fort. Pendant la campagne des élections, on a récupéré quelques adhésions. Ils vont cotiser un an, puis après pfuit (…) Notre adversaire, c’est le turn-over, il n’y a pas de mémoire. Et un patron de choc. Toute l’organisation est faite pour ne pas avoir à discuter avec un syndicat. Ils préfèrent aller corrompre. L’US Commerce compte sur moi pour créer un Collectif de la restauration rapide, car je suis à la Commission exécutive de l’US. Mais les adhésions se développent peu, les gens de chez nous sont sympathisants, mais pour adhérer il faut des sous. On est une quinzaine sur les deux restos, il faut que ce soit pérennisé. Mais le réseau que j’essaie de faire aujourd’hui, je le tisse petit à petit (…) Je voulais arriver à créer un

encore à Mac Do, pour qu’ils voient que leurs parents avaient essayé de changer les choses. » (Arthur, délégué CGT au CE de deux restaurants franchisés, dont SSD)

Si la première et la deuxième grève du Mc Do de Strasbourg St-Denis ont suscité beaucoup d’engagements syndicaux, et même s’il reste dans ce restaurant encore huit syndiqués, la CGT n’a pas su les retenir tous, si enthousiastes fussent-ils au départ, et en a déçu certains, précisément parmi les plus engagés dans les deux grèves. Il semble que cette confédération n’ait pas suffisamment mesuré l’importance symbolique qu’il y avait à soutenir cette grève exceptionnellement longue et déterminée contre une multinationale emblématique de la précarité, en lui donnant des moyens plus importants. Alors que se multipliaient des tentatives de jonction ou d’élargissement de la lutte entre plusieurs restaurants Mac Do d’une part, entre différentes enseignes des Champs Elysées d’autre part, la CGT n’a pas réussi à proposer un cadre collectif de coordination, soit du secteur de la restauration rapide, soit sur une base géographique, qui réponde à cette volonté de décloisonnement. Sans une telle coordination, les militants se sont de nouveau retrouvés rapidement isolés. Comme nous l’avons vu, la tentative de militants extérieurs d’organiser dans ces années là une « Convergence des luttes » a facilité certaines jonctions entre des grévistes de divers secteurs (Mac Do, Arcade…), mais n’est pas parvenue à surmonter durablement le cloisonnement des différentes luttes [Encadré 20 sur une autre lutte, chez Pizza Hut].

Ces décalages dans l’appréciation de la gestion des luttes entre des militants de terrain et les militants plus institutionnels se sont également traduites dans des divergences d’appréciation des comités de soutien. Dès la fin du 1er conflit de SSD, le journal Le Peuple – mensuel de la CGT - rendra assez bien compte des différents points de vue des syndicalistes qui ont participé au conflit. Un des principaux animateurs du « collectif de la CGT de la restauration rapide», en désaccord avec certaines méthodes syndicales traditionnelles , tiendra les propos suivants : « Dans une boite où le turn-over est de 300%, avec des salariés jeunes et précaires à temps partiel, dont beaucoup sont étudiants, seuls, nous n’aurions jamais tenu trois mois. La seule façon efficace d’agir, c’est de s’ouvrir aux autres. Nous seuls, avec la CGT, nous n’aurions pas eu les forces d’aboutir, médiatiquement, financièrement. Nous on est pressé (…) Nous avons créé le collectif de la restauration rapide, il y a un an, suite au conflit du Pizza Hut, du Mac Do de Saint-Germain. On trouvait qu’il y avait un déficit de la fédération, pas assez implantée dans la restauration rapide, ne sachant pas trop comment toucher des jeunes précaires, mobiles. » Face à cette critique des militants de la CGT tiendront à (ré) affirmer la primauté de leur syndicat en portant un regard beaucoup plus nuancé sur la nécessité d’élargir les conflits dans le monde du travail précaire à d’autres acteurs militants. Une des responsables de L’Union Locale de Paris répondra, dans le même journal, que « le blocage des restaurants les samedis est l’affaire du comité de soutien. Ce n’est pas une méthode d’action que privilégie la CGT. Nous préférons que le mouvement soit de la responsabilité des salariés. ».

ENCADRE 20 : AUTRES LUTTES DANS LA RESTAURATION RAPIDE :

PIZZA HUT

Dans les années 2000, d’autres conflits sont apparus dans la restauration rapide parisienne. En dehors de courts conflits sporadiques, la chaîne Pizza Hut a connu trois conflits longs en région parisienne, en janvier 2001, en février 2004 et en janvier 2006. Les raisons en ont été différentes : demande de hausse des salaires dans un cas, lutte contre des menaces de licenciements dans le second, passage en franchise plus récemment. La politique actuelle du groupe, suivant en cela l’exemple de Mc Do, est de passer les restaurants en franchise, ce qui entraîne une dégradation évidente des conditions de travail et de salaire.

La grève du restaurant de l’ Opéra en janvier 2001

Les employés se mettent en grève pour obtenir une prime de fin d’année, le paiement majoré des heures de nuit, une augmentation de salaires, des primes de salissure et de meilleures conditions d’hygiène et de sécurité. Ils sont unis et très déterminés. On retrouve là l’importance des liens tissés dans le travail pour expliquer la solidarité des salariés qui s’engagent en bloc dans la grève. Menée principalement par la CGT, celle-ci dure trente-deux jours, avec piquets de grève quotidiens devant le restaurant, boulevard des Italiens, distribution de tracts aux passants et appel à la solidarité financière. La grève prend fin en février avec l’obtention d’avancées significatives.

Ce mouvement révèle deux traits caractéristiques que l’on retrouvera dans d’autres conflits de la restauration rapide : la distance des jeunes délégués vis-à-vis de la CGT, à laquelle ils appartiennent pourtant ; le fonctionnement en réseau, basé sur les rapports interpersonnels de confiance.

« Les syndicats, c’est comme les partis politiques. Ce sont des syndicats d’accompagnement. A la base, à la CGT, j’ai une totale liberté, mais ils ne me soutiennent pas, car je ne suis pas dans la ligne. Il faut être au PC et ramener des adhérents. Or, on ne peut pas faire d’adhésion chez nous vu le turn-over. Les jeunes, la première fois qu’ils ont un rapport avec le monde du travail, c’est dans les restos, c’est avec nous. Cela ne ramène pas d’argent tout de suite. On s’aide entre délégués. J’ai mon pote délégué CGT à Disney. On était dans la lutte par individualités à Mc Do et Pizza

Hut, ce ne sont pas les fédérations qui chapeautaient. On a tout fait tout seuls. Ce sont les jeunes qui mettent le paquet pour les luttes de précaires. » (délégué CGT, leader de la grève)

La grève de février 2004 à Bonne Nouvelle

En février 2004, alors que dure encore la grève du Mc Do de Strasbourg Saint-Denis, le restaurant Pizza Hut de Bonne Nouvelle se met en grève pour empêcher des licenciements. Les revendications intègrent aussi, comme à l’accoutumée, des primes et augmentations de salaires. Là encore, la CGT soutient le combat que mènent sur le terrain les jeunes salariés, conseillés par Abdel, et l’UL du 2ème apporte son appui. Elle dure un mois. Des jonctions sont opérées avec les grévistes du Mc Do tout proche, un petit comité de soutien est constitué, qui se réunit dans les locaux de l’UL CGT, et des blocages de restaurants Pizza Hut parisiens sont organisés. La grève est victorieuse, les licenciements sont annulés.

La grève de janvier 2006 à la Porte de Pantin

En janvier 2006, trois restaurants Pizza Hut se mettent en grève contre le passage en franchise. L’un d’eux, celui de la Porte de Pantin, tient plus de trois semaines en grève, soutenu par la CGT Pizza Hut. Les grévistes (la quasi totalité du personnel) protestent contre la menace que le passage en franchise faisait peser sur leurs emplois et leurs conditions de travail. Ils dénoncent « les conditions concrètes d’une telle manœuvre : une flexibilité accrue, la casse du droit du travail, la fin des avantages salariaux, une pression psychologique accrue » (tract du 16 janvier 2006).

Le tract explique la stratégie de franchisation poursuivie par Pizza Hut : « En franchisant ses magasins, Pizza Hut (multinationale Yum ! Brands : Pizza Hut, KFC, Taco Bell…) garde l’enseigne et se débarrasse des murs, des salariés et des mobylettes. L’intérêt ? S’affranchir de la - très contraignante – gestion du personnel, ne plus avoir à faire avec la justice, tout en touchant tranquillement 10 % des royalties. Et libre au petit franchisé de se débrouiller avec le code du travail et les normes en vigueur…La politique de franchise passe donc forcément par une dégradation des conditions de travail des employés. Aujourd’hui, malgré les 9,6 milliards de bénéfice annuel du groupe Yum ! Brands, les magasins français de Pizza Hut ne font plus recette. A Toulouse et à Bordeaux, les premiers franchisés ont déjà fait faillite (les salariés sont allés pointer au chômage, merci Pizza Hut !). Dans les mains d’un nouvel investisseur forcément moins riche que le groupe, c’est le quotidien du salarié qui trinque. »

Les salariés en grève demandent : « Que tous les droits individuels acquis (prime chaussures, prime d’ancienneté, TR, etc.) soient actés dans le contrat de travail. – Possibilité pour les salariés qui le souhaitent de rester sur un magasin de la compagnie. – Création d’une charte sociale entre la compagnie et les franchisés. – Maintien d’un vigile dans le magasin. Une prime d’intéressement. – Prime de risque et 13ème mois. – Amélioration des conditions de travail. – Paiement des jours de grève à 100 %. »

Malgré la longueur de la grève les salariés ont du reprendre le travail sans rien obtenir. Mais cette lutte est exemplaire de la résistance à la stratégie de passage en franchise suivie par les groupes de la restauration rapide, en premier lieu Mc Do (Mc Do France ne détient plus que 70 restaurants en propre sur plus de mille en France). C’est ce dont témoigne le délégué CGT au comité d’entreprise de Pizza Hut, qui a activement soutenu la grève :

« Chez Pizza Hut, la stratégie est la suivante : pour les magasins de livraison, qui dépendent de la société SEPSA, la société Pizza France est vendue, le franchisé paie pour garder la marque qui est propriété de Yum ! Brands. On avait 60 magasins, il en reste environ 50, ils en vendent à peu près 15 par an. Pour les restaurants, c’est la vente en bloc qui est en cours, l’enseigne Pizza Hut est louée par le nouveau repreneur, qui ne reprend pas les magasins. Cette stratégie va commencer début 2007, et l’objectif est d’atteindre 80 %.Quand ils franchisent, ils ne s’occupent plus que du marketing et de l’image de la marque, et de récupérer les royalties. Ils ne font plus d’investissement sur Pizza Hut, et les franchisés font des économies et rognent sur tout. La stratégie syndicale en réponse, c’est d’avoir des délégués du personnel partout, dans chaque franchise. Donc c’est un combat qui est toujours à recommencer. C’est comme une usine éparpillée en mille morceaux, nous on essaie de regrouper tout ça. Quand les magasins ou les restaurants changent de franchisé, le délégué perd son mandat et ensuite, cela dépend, selon que tu te retrouves dans un groupe de 500 salariés ou dans un magasin de 15 salariés. Certes dans la grève de trois semaines des salariés du Pizza Hut de la Porte de Pantin, aucune des revendications sur le maintien des avantages acquis n’a été satisfaite. Mais ça a montré une résistance, et le nouveau franchisé ne fait pas n’importe quoi. On monte une nouvelle section syndicale CGT dans le restaurant. On veut avoir un délégué pour les quatre magasins du franchisé car cela représente plus de 50 salariés. » Cette interview montre la difficulté de continuer à faire du syndicalisme face aux stratégies de contournement des

« Avec le développement de la franchise se créent de nouvelles zones de non-droit. C’est ainsi que le patron de Pizza del Arte décrit sa stratégie dans le livre qu’il a écrit : il a mis tous les restaurants petit à petit en franchise, avec le discours idéologique selon lequel il faut que les salariés profitent de l’ascenseur social en devenant franchisés. En fait, ils deviennent esclaves, le franchiseur ne garde que les profits là où les franchisés n’ont que les ennuis, et ils renoncent rapidement à appliquer le droit du travail. Les franchisés ont un cahier des charges à appliquer. Ils recourent beaucoup eux-mêmes à la sous-traitance, car ils compensent les charges supplémentaires qu’ils ont en dégradant les salaires et conditions de travail de leurs salariés. En cas de franchise, le syndicalisme est confronté à des difficultés. Aucune disposition légale ne prévoit qu’il doit y avoir les mêmes droits. Le syndicalisme rame derrière. On essaie de s’adapter. Dans le commerce, on a 2 % de syndiqués tous syndicats confondus ! L’évolution positive est qu’après avoir fait l’impasse sur ces problèmes, le syndicalisme les appréhende mieux aujourd’hui. Il est vrai que notre discours a souvent été maladroit à l’égard des jeunes. C’est plutôt la lourdeur des structures, l’image un peu poussiéreuse qui bloque les jeunes, plus que le montant des cotisations qui sont fixées à 1% du salaire. On se retrouve sur les valeurs, mais pas sur le fonctionnement. » (Stéphane Fustec)

3- LES RESSORTS DE L’ENGAGEMENT SYNDICAL

Faute d’avoir pu construire le sous-espace social du travail précarisé et d’y rapporter les prises de position des agents mobilisés, à cause de la difficulté à recueillir, sur le terrain, des données systématiques, mais aussi en raison de la difficulté d’accéder à une réelle représentativité du groupe social hétérogène et insaisissable des salariés, on s’est attaché, à travers la trajectoire de syndicalistes rencontrés lors des conflits dans les secteurs de la restauration rapide, à saisir les rapports qu’ils entretiennent avec le marché de l’emploi déqualifié. L’hypothèse qui émerge est que le militantisme se construit moins contre la pénibilité des conditions de travail communes qu’en réaction à l’inadéquation entre des attentes générées par ces emplois et la réalité des postes occupés : au-delà des différences individuelles, l’homologie structurale entre ces « trajectoires déclassées » tient précisément à ce décalage. C’est dans l’affrontement avec la direction des établissements que ces salariés parviennent à objectiver les rapports de domination et à se constituer, comme nous le verrons plus en détail dans la troisième partie, un capital militant.