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Un testbed : avantages, limites et écueils

Ce testbed constitue une première étape dans l'évaluation expérimentale des performances d'un protocole de routage et d'auto-organisation pour réseaux hybrides. Cependant, certaines fonctionnalités restent à développer :

• Plus de n÷uds doivent être déployés dans le réseau • L'impact de n÷uds mobiles doit être évalué

• Des n÷uds embarqués à plus faible capacité doivent pouvoir être installés an de mesurer les contraintes de CPU, mémoire, d'énergie. . .

Nous avons d'ores et déjà rencontrés de nombreux problèmes dans l'utilisation d'un médium radio réel :

• Certains liens radio sont faibles et instables. Une porte fermée sut à changer la topolo-gie radio. De même, la portée radio n'est pas binaire : certains liens longs ne permettent d'acheminer que x % des paquets. Si un hello passe, le n÷ud considère que le lien radio est utilisable, alors que ses pertes sont en réalité importantes. Nous avons donc modié SO-MoM : un lien radio est considéré valide si plus de 2 paquets hello consécutifs sont reçus. Cependant, une métrique d'ecacité de lien radio telle que [7] devrait être implémentée. • Bien que le testbed soit constitué de n÷uds homogènes, des liens unidirectionnels peuvent

apparaître, à cause d'antennes non omnidirectionnelles, ou de puissances d'émission dif-férentes. Le protocole doit donc clairement distinguer les liens bidirectionnels de ceux unidirectionnels, comme somom le fait.

• L'environnement radio est très hétérogène. En d'autres termes, les graphes de disque unité représentent une mauvaise représentation des réseaux ad-hoc. Deux mini-PC peuvent être

proches sans qu'ils possèdent un lien radio les interconnectant. Le dimensionnement des réseaux maillés doit donc être minutieusement étudié.

Par ailleurs, nous avons listé quelques problèmes posés actuellement par les testbed :

• La communauté n'a pas encore développé des scénarios types pour l'étude des perfor-mances. Ainsi, il est dicile de comparer diérents protocoles.

• Le protocole ieee 802.11 présente des performances médiocres en environnement multi-sauts, posant des problèmes de gaspillage de bande passante et d'équité [8]. Un autre protocole MAC adapté aux réseaux ad-hoc devrait être proposé.

• ieee 802.11 ne gère pas la priorité des paquets. Un trac important véhiculé par le testbed va en conséquence entraîner la perte de nombreux paquets de contrôle. Des routes vont donc se casser. Les ux subissent ainsi des uctuations de débits importantes.

• ieee 802.11 ne présente pas le même débit en unicast et en broadcast. Ainsi, les paquets de contrôle envoyés en broadcast portent plus loin. Un n÷ud peut donc posséder un voisin en mode broadcast sans qu'aucun paquet de données ne puisse être acheminé en unicast. • L'adaptation de la topologie radio est coûteuse en temps, requérant souvent une approche essai, erreur. Une méthode générique de création de topologie serait utile pour les tests. • Le lancement de tests est coûteux sur un tel environnement distribué. Des outils

d'auto-matisation doivent être obligatoirement être déployés, tout en synchronisant l'horloge de tous les n÷uds, sans pour autant générer de trac de contrôle qui fausserait les expéri-mentations.

Il reste donc encore de nombreux points à développer avant d'obtenir un testbed exible et performant.

8.7 Conclusion

Nous avons dans ce chapitre présenté le testbed que nous avons déployé au sein du laboratoire an de tester les performances de nos protocoles pour réseaux hybrides. Nous avons notamment déployé le protocole de construction et de maintenance de la structure virtuelle, ainsi que somom. Les deux protocoles prouvent leur ecacité, démontrant s'il en était besoin l'utilité des réseaux sans-l multisauts. somom ache des performances proches d'un routage statique lorsque les ux sont courts. Si au contraire les ux de données occupent trop le médium, les paquets de contrôle subissent des collisions, nuisant aux performances de somom. Ainsi, si trop de paquets hellos subissent des collisions, un n÷ud peut considérer un lien radio comme rompu, cassant par la même occasion certaines routes.

Une évaluation de performances via des simulations ne constitue qu'une première étape, des expérimentations réelles étant nécessaires an de valider un protocole dans un environnement radio réel. Ainsi, nous développerons prochainement le protocole maintenant la structure vir-tuelle en greant les fonctions de routage de VSR. Des comparaisons de performances entre VSR et somom pourront notamment être réalisées.

Il reste néanmoins à développer certaines fonctionnalités sur notre testbed. Nous devons no-tamment prendre en charge dans le futur la mobilité, déployer un service de supervision et tester les protocoles sur une autre couche MAC (ieee 802.11 modié, ou Bluetooth). A terme, cette plate-forme servira d'accès radio multisauts à Internet pour tous les terminaux du laboratoire. Elle permettra notamment d'étudier des cas d'utilisation réelle d'un réseau hybride ou d'obtenir des traces de mobilité des terminaux.

Bibliographie 163

Bibliographie

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Bibliographie 165

Publications

Logiciel

[1] Self-Organized Mobility Management Daemon (somomd), http://sourceforge.net/ projects/somom

Conclusion 167

Chapitre 9

Conclusion

9.1 Apports de la thèse

Nous avons dans cette thèse étudié la problématique de l'auto-organisation des réseaux ad hoc et hybrides et proposé des applications pour de telles structures, par exemple pour le routage et la localisation. Pour nous, une auto-organisation structure le réseau, i.e. elle crée une vue logique, diérente de la topologie radio, exible, pouvant être utilisée par tous les protocoles de niveau 3.

Nous avons commencé par proposer une structure d'auto-organisation, hiérarchisant le ré-seau, et rendant son exploitation plus aisée, et plus performante. Cette structure d'auto-orga-nisation est constituée à la fois d'une dorsale servant de structure de collecte pour le trac de contrôle, et d'un découpage du réseau en zones, introduisant un deuxième niveau de hiérarchie. L'originalité de cette proposition est d'abord d'intégrer nement les deux types de structures virtuelles an qu'elles créent une hiérarchie uniée. Ensuite, nous avons également proposé des algorithmes tant de construction que de maintenance, aucun algorithme maintenant une dor-sale en arbre n'existant dans la littérature. De plus, cette structure virtuelle est maintenue de telle sorte que la persistance en soit optimisée : la hiérarchie est stable, utilisable de façon plus ecace par les protocoles des couches supérieures. Par ailleurs, nous avons nement évalué les performances de ce protocole d'auto-organisation tant grâce à des simulations qu'à une étude analytique. Nous avons notamment démontré les propriétés auto-stabilisantes des algorithmes : ils convergent vers un état stable en étant initialisés dans un état quelconque. La structure vir-tuelle est donc robuste aux changements de topologies et aux défaillances évenvir-tuelles ce certains n÷uds.

Cette auto-organisation ne constituant pas un but en soi, nous avons exploré des applica-tions de cette structure d'auto-organisation, notamment pour les foncapplica-tions de routage et de lo-calisation. La problématique consistait à concevoir un protocole s'intégrant à l'auto-organisation créée, pour l'exploiter ecacement. En d'autres termes, nous souhaitions démontrer qu'une auto-organisation permet bien d'améliorer les performances du protocole qui l'exploite. Dans notre démarche, nous avons souhaité largement nous inspirer des propositions existantes, tout en les adaptant pour qu'ils puissent agir en symbiose avec la couche d'auto-organisation et pleinement en tirer parti. En eet, pour que la structure virtuelle démontre son intérêt, il est par exemple nécessaire d'adapter le routage pour qu'il tire parti de la stabilité de la structure virtuelle. Nous avons donc présenté un protocole de routage pour les réseaux ad hoc et un protocole de localisa-tion pour les réseaux hybrides. La dorsale permet d'optimiser la diusion du trac de contrôle, en limitant sa charge sur le médium radio. De plus, la hiérarchie des clusters nous permet d'op-timiser la stabilité des routes. Ces deux protocoles exhibent des performances surpassant celles des protocoles dits à plat, prouvant ainsi l'intérêt d'une structure d'auto-organisation. Cette hié-rarchie, cette structure permet bien de servir de support générique à des protocoles l'exploitant, leur permettant d'optimiser leurs performances tout en simpliant leur conception.

Parallèlement, nous avons montré qu'un tel schéma d'auto-organisation ne possède qu'un impact faible sur la capacité en termes de ots d'un réseau radio multisauts : la hiérarchie introduite ne nuit pas au débit global oert par le réseau. Cependant, pour aboutir à une telle conclusion, nous avons créé un modèle très générique permettant d'évaluer la capacité d'un protocole de routage quelconque associé à une topologie donnée. De par sa généricité, ce travail dépasse donc largement l'objectif initial. Nous avons introduit un modèle des interférences radio et de la répartition de la bande passante entre n÷uds en compétition pour accéder au médium radio. Pour cela, deux schémas d'équité ont été introduits : une équité entre n÷uds souhaitant communiquer, et une entre liens radio actifs. Cette évaluation de la capacité vient compléter l'étude par simulations des protocoles de routage et de localisation basés sur une auto-organisation proposés précédemment.

Enn, les performances d'un réseau ad-hoc sont très contraintes par l'utilisation de com-munications radio. Or les simulations ne permettent que de donner un aperçu des propriétés inhérentes à un tel environnement. Seules des expérimentations dans un environnement réel permettent réellement d'apprécier les performances d'un protocole donné. Nous avons donc sou-haité compléter l'évaluation de performances analytique et par simulations menée précédemment. Nous avons déployé un testbed sur lequel le protocole d'auto-organisation s'exécute au sein de chaque n÷ud. Le protocole de localisation tirant parti de cette auto-organisation a également été implémenté. Nous avons pu ainsi conrmer que ces protocoles présentent des performances inté-ressantes, même dans un environnement radio réel, corroborant le fait qu'une auto-organisation permet de simplier les protocoles tout en améliorant leurs performances.