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Impact du Poids dans le processus d'élection

De nombreux algorithmes d'organisation (cf. section2.5page15) sont basés sur un processus d'élection. Ainsi, il est nécessaire d'avoir une métrique de décision. La plupart des algorithmes se basent sur l'identiant ou sur le degré. Cependant, une telle métrique de décision ne nous semble pas reéter dèlement l'aptitude d'un n÷ud à agir en tant que coordinateur dans le réseau. Le choix de l'identiant, par exemple, introduit une sélection aléatoire des dominants sans tirer parti des caractéristiques intrinsèques des n÷uds, en particulier de leur hétérogénéité : le réseau n'exploite pas de façon ecace ses n÷uds les plus forts. A l'opposé une sélection basée sur le degré le plus important va privilégier les n÷uds ayant le plus de voisins radios, autrement dit, cela risque de congestionner le dominant. [11] propose lui de se baser sur la mobilité tirée d'un GPS, équipement que nous écartons à cause de son coût nancier. [3] combine plusieurs critères an de former une métrique (degré, mobilité tirée d'un GPS). Cependant, le degré représentant dans les simulations 70% de la métrique nale, il est dicile d'estimer son impact. Nous proposons donc un poids que nous pensons reéter la stabilité d'un n÷ud. An de l'évaluer, nous décrivons conjointement une solution très simple d'économie d'énergie, ne nécessitant aucune information additionnelle.

4.7.1 Proposition de poids

La construction et la maintenance explicitées auparavant sont basées sur un processus d'élec-tion. Ce processus permet, à partir de la connaissance d'un poids ré-évalué en permanence, de sélectionner les n÷uds devenant dominants. Il est évident que le choix de mauvais dominants conduira à des baisses signicatives des performances de la structure virtuelle et de sa stabilité en particulier. Ainsi le choix d'un dominant trop fortement mobile introduira une rupture dans la topologie virtuelle tout comme la sélection d'un n÷ud avec un niveau d'énergie trop faible. Il est donc important d'utiliser une métrique de poids témoignant de l'importance d'un n÷ud à jouer un rôle prédominant dans la topologie virtuelle créée.

Il nous apparaît donc important d'introduire une nouvelle métrique, appelée métrique de stabilité dont l'objectif est de permettre la sélection de n÷uds ayant les propriétés de stabilité et de persistance les plus fortes dans le temps et l'espace. Nous proposons donc le poids ainsi déni :

Pstabilite= δ(α.D + β.M ) où :

• D représente la densité d'un n÷ud,

• M représente l'évaluation de la mobilité locale calculée sur le changement de voisinage au cours d'une période de temps,

Impact du Poids dans le processus d'élection 75 • δ est une pénalité calculée sur la base du niveau d'énergie disponible. Cette pénalité varie sous forme de palliers selon l'énergie restante. Un n÷ud avec peu d'énergie ne pourra donc être dominant,

• αet β sont des facteurs de pondération suivant que nous souhaitons privilégier les n÷uds avec un fort voisinage ou une faible mobilité. Dans nos évaluations de performances (sec-tion4.7.3), nous avons choisi β  α

4.7.2 Une solution très simple d'économie d'énergie

Les n÷uds du réseau fonctionnant sur batterie, il est important d'apporter des solutions permettant d'augmenter leur durée de vie.

D'après [6], la seule méthode permettant d'économiser de l'énergie est l'endormissement des n÷uds. Ne plus émettre des paquets ne sut pas à économiser les batteries des n÷uds mobiles car l'attente de paquets entraîne également une consommation d'énergie. La solution d'auto-organisation que nous proposons permet, ainsi, d'introduire très simplement une meilleure gestion de l'énergie pour l'ensemble des n÷uds. En eet, notre proposition sépare les n÷uds en deux catégories : les n÷uds dominants participant à la vie du réseau et les dominés qui ne sont actifs que lors d'une transmission d'informations. Nous rappelons que parmi les critères de choix d'un dominant se trouve le niveau d'énergie restant. Ainsi, il est possible d'endormir les dominés pendant une période de temps avec un faible impact sur la vie du réseau et sur la topologie virtuelle crée.

Plus précisément, nous proposons qu'un dominant ne possédant pas susamment de voisins actifs ne soit pas autorisé à s'endormir ; nous limitons à 6 le nombre minimal de voisins actifs pour qu'un dominant puisse s'endormir. An de ne pas pénaliser la maintenance, nous interdisons à un n÷ud de dormir lorsqu'il est voisin d'une reconnexion de dorsale (un cds-reconnect est reçu, ou il existe au moins un voisin isolé dans la table de voisinage). Enn, nous introduisons une pénalité (Pe) représentant le nombre de 1-voisin de plus faible poids (le n÷ud considéré inclus). La probabilité d'endormissement Psleep d'un n÷ud est alors :

Psleep= 1 Pe

Les n÷uds s'endormant sont donc les dominants les moins importants dans le réseau. Bien entendu, cette métrique peut être modiée suivant le modèle de consommation des n÷uds, l'objectif en terme de durée de vie du réseau, etc.

Une telle solution d'économie d'énergie présente un intérêt de simplicité. De plus, elle découle naturellement de la dorsale construite auparavant : la dorsale diérencie déjà les n÷uds forts des n÷uds faibles en énergie, et aucune information nécessaire additionnelle n'est requise.

4.7.3 Simulations

An de valider la métrique de stabilité que nous avons proposée, nous avons conduit une campagne de simulations, sous OPNET Modeler [10]. Les paramètres par défaut sont les mêmes que ceux décrit dans la section4.6 page69.

4.7.3.1 Impact de la métrique

Nous avons comparé les performances de la dorsale selon 4 métriques basées sur : l'identiant, le degré, la mobilité absolue tirée d'un GPS et notre métrique de stabilité. An de simuler l'hétérogénéité d'un réseau hybride, un tiers des n÷uds possède une mobilité élevée, entre 20 et 30 m.s−1, et deux tiers une mobilité entre 0 et 5 m.s−1 (tab.4.2 page suivante). La connexité est maximale avec la métrique de stabilité, qui choisit plus de dominants pour connecter la dorsale. Le nombre de reconnexions semble moins important avec une métrique basée sur

le degré, un dominant ayant plus de voisins, la maintenance proactive de la dorsale permet peut être de trouver plus rapidement un chemin de reconnexion. Cependant, de tels dominants peuvent former un goulot d'étranglement en cas de forte charge réseau. Enn, la connexité des clusters, très élevée, est semblable pour toutes les métriques.

Métrique CDS Clusters

Connexité Cardinalité Nb de reconnexions Nb de cassures Connexité Cardinalité

Id 94,2 9,8 85,6 1,5 99,7 4,8

Degré 93,8 9,7 79,4 1,6 99,7 4,8

Mobilité 93,9 10,1 86,5 3 99,6 5

Stabilité 94,8 10,4 88 1,7 99,7 5,4

Tab. 4.2  Impact de la métrique sur les performances 4.7.3.2 Performances de la solution d'économie d'énergie

Métrique Connexité dorsale Connexité clusters Temps d'endormissement (en s) moyen du n÷ud le plus faible

Degré 93,6 99,1 70,7 65,2

Id 93,6 99 69,5 40

Mobilité 94,3 99,2 71,2 59,5

Stabilité 93 99,2 80,4 128

Tab. 4.3  Performances de la solution d'économie d'énergie

Nous avons enn simulé les performances de la solution d'économie d'énergie proposée. Un n÷ud à énergie très faible a été créé dans le réseau an de mesurer la prise en compte de l'hétérogénéité des n÷uds. La dorsale subit une légère perte de connexité due à l'économie d'énergie de certains dominés (tab.4.3). Cependant, les clusters gardent la même connexité. La métrique de stabilité présente une connexité de dorsale légèrement moins importante que les autres. Par contre, le temps d'endormissement moyen d'un n÷ud est beaucoup plus important avec la métrique de stabilité (+12%). De même, le réseau favorise les n÷uds faibles. Le n÷ud le plus faible dort en moyenne 100% plus qu'avec les autres métriques. La métrique de stabilité multi-critères est donc particulièrement ecace dans une telle solution.

4.8 Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons présenté une évaluation analytique de la structure virtuelle d'auto-organisation proposée dans le chapitre précédent. Tout d'abord, la construction et la maintenance de la structure est asymptotiquement peu coûteuse en temps et en messages. Nous avons également démontré une propriété forte : les algorithmes, tant de construction que de maintenance, sont auto-stabilisants. Ainsi, les algorithmes convergent même si le réseau est dans un état initial erroné, si un changement de topologie survient, ou si un n÷ud tombe en panne ou prend une mauvaise décision. De ce fait, une auto-organisation ecace et valide est maintenue de façon continue. Nous pensons que l'auto-stabilisation représente une caractéristique forte de notre proposition.

Des simulations ont permis de valider ce comportement recherché : la topologie virtuelle est stable et s'auto-répare naturellement, avec un impact localisé. Un poids de stabilité très simple a été également introduit, montrant l'ecacité de la structure à prendre en charge et tirer parti de l'hétérogénéité du réseau : un n÷ud fort sera naturellement élu, remplissant plus de fonctions au niveau réseau, et stabilisant ainsi la structure. Enn, nous avons étudié les performances de la

Conclusion 77 structure d'auto-organisation lorsqu'une solution très simple d'économie d'énergie est proposée. Nous avons donc montré via ces exemple que la structure d'auto-organisation remplit bien son rôle : elle est exible et peut s'adapter facilement à diérentes applications.

Nous avons donc proposé une structure virtuelle d'auto-organisation présentant toutes les propriétés que nous recherchions : passage à l'échelle, persistance, localisation, auto-stabilisation, exibilité, etc. (cf. section 2.3 page 11). Il est donc maintenant logique d'exploiter cette struc-ture virtuelle. Nous rappelons que l'auto-organisation ne constitue pas une n en soi mais repré-sente au contraire une couche commune d'organisation du réseau, utile aux couches supérieures. Puisque le routage constitue une problématique clé en réseau, nous proposons dans le chapitre suivant d'étudier comment modier les protocoles de routage existants an qu'ils tirent pleine-ment parti de la structure d'auto-organisation.

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Bibliographie 79

Publications

Conférence internationale

[1] F. Theoleyre and F. Valois. About the stabilization of a virtual topology for self-organization in ad hoc networks. In LNCS, editor, Self-Stabilization Symposium (SSS), volume 3764, pages 214228, Barcelona, Spain, October 2005. IEEE.

Rapport de recherche

[2] F. Theoleyre and F. Valois. About the stabilization of a virtual topology for self-organization in ad hoc networks. Research Report 5650, INRIA, August 2005. This research report is a long version of the article published in SSS 2005.

Bénéce possible de l'auto-organisation dans le routage 81

Chapitre 5

Bénéce possible de l'auto-organisation

dans le routage