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Un#autre#Brésil#

Dans le document La promotion de l'origine au Brésil (Page 82-90)

Le Sud du Brésil se distingue des autres régions administratives, par les conditions de relief et la latitude : le climat ne correspond plus aux critères tropicaux. Par ailleurs, le processus de colonisation n’a pas répondu aux mêmes problématiques que dans le Sud-Est, le Centre et le Nord. L’occupation de l’espace et l’origine de la société font ainsi du Sud du Brésil, un Brésil différent, un autre Brésil112.

1. Un climat et un relief inattendus

Le climat et le relief de certaines régions du Sud rappellent le climat tempéré et provoquent « des froids que l’on ne s’attend guère à trouver au Brésil »113. Le pays est dominé par deux types principaux de relief : au nord, le bassin amazonien et au Centre-Est, le plateau brésilien (hauts plateaux érodés). D’une altitude moyenne de 300 à 800 mètres, ces hauts plateaux sont entrecoupés de chaînes de montagnes et de vallées. Généralement parallèle à la côte, le rebord de ces hauts plateaux émerge de façon abrupte de l’océan Atlantique érigeant de vertigineux canyons telle la Serra do Rio do Rastro (Santa Catarina). Parmi les grandes chaînes du plateau brésilien figurent notamment la Serra Geral, à cheval sur les États de Rio Grande do Sul et Santa Catarina (cf. Carte 7). C’est la partie la plus occidentale du plateau, la plus élevée (altitude moyenne inférieure à 1 200 m d’altitude, sommet du Monte Negro à 1 398 m) et la plus froide.

111 Voir par exemple Pierre MONBEIG, Pionniers et planteurs…, ouv. cité, 1952, 376 p. ; Hervé THÉRY, Le Brésil, ouv. cité, 2000, 288 p.

112 Jean DEMANGEOT, Le continent brésilien, ouv. cité, 1972, 172 p. 113Ibidem, p. 30.

En vertu de sa latitude et de son climat, le Sud du Brésil est caractérisé par une alternance saisonnière très nette : un été tropical et un hiver tempéré et rigoureux sur les hauts plateaux avec plus de vingt jours de gel par an en moyenne. Si la neige tombe de manière occasionnelle au Brésil, ce type d’intempérie est observable chaque année sur les hauts plateaux. De ce fait, les villes de São Joaquim, Urubici, Urupuema, Bom Jardim da Serra (Santa Catarina) et São José dos Ausentes, Bom Jesus, Cambará do Sul (Rio Grande do Sul) sont devenues célèbres au travers des reportages des journaux télévisés qui médiatisent le caractère montagnard et hivernal de cette région au niveau national. Cette réalité climatique distincte renforce l’originalité du Sud du pays.

2. Les enjeux de l’occupation de l’espace

L’originalité climatique du Sud est renforcée par des modalités d’occupation de l’espace particulières. En effet, le peuplement du Brésil s’est déroulé en plusieurs temps à des moments et dans des contextes très différents entre le Nord et le Sud du pays.

a) De l’occupation militaire à la distribution officielle de terres dans le Rio

Grande do Sul (16

e

-18

e

siècle)

Au cours des 16e et 17e siècles, la couronne portugaise ne manifeste pas de véritable politique de conquête de l’extrême sud du Brésil (Rio Grande do Sul). Jusqu’en 1828, date de l’indépendance de l’actuel Uruguay, le sud brésilien n’est qu’une « frontière en mouvement » dont la mobilité dépend de la confrontation entre l’Espagne et le Portugal114. L’occupation du territoire est d’ordre militaire visant à assurer au Portugal une présence et à prévenir toute invasion étrangère. L’intérieur des terres n’est pas au centre des préoccupations politiques et géostratégiques comme le souligne Eve-Anne Bülher dans sa thèse de doctorat en Etudes Rurales. Elle rejoint Raymond Pébayle qui a consacré sa thèse de géographie sur les agriculteurs et éleveurs du Rio Grande do Sul en affirmant que les « grandes étendues de plaines humides alentour [sont] pour leur part peu convoitées. Ces terres, présentant peu d’intérêt économique ou stratégique, [sont] alors surnommées "terras de ninguém", ou "terres de personne" »115. Jusqu’au milieu du 17e siècle, les terres situées dans le Sud ne sont l’objet que d’expéditions d’hommes armés, les bandeiras, qui, aux 16e, 17e et 18e siècles, partent en général de la capitainerie de São Vicente (sur le littoral de São Paulo) et explorent l’intérieur brésilien, à la recherche d’esclaves indiens, de bétail et de minerais.

114 Raymond PÉBAYLE, Les Gaúchos du Brésil. Eleveurs et agriculteurs du Rio Grande do Sul, Talence, CEGET/CNRS, 1977, p. 131.

115 Eve-Anne BÜLHER, Les mobilités des exploitations rizicoles du Rio Grande do Sul (Brésil) vers l’Uruguay : territorialités et stratégies transfrontalières d’accès aux ressources, Thèse de doctorat en Etudes Rurales, ENSA-Toulouse, sous la direction de Dominique Coquart, 2006, 463 p.

Carte 8. Processus d’occupation de l’actuel État de Rio Grande do Sul

Le processus de colonisation du Rio Grande do Sul s’est opéré en plusieurs temps. Après l’installation des missions jésuites dans l’ouest du territoire au milieu du 17e siècle, l’occupation du sol se limite à une présence militaire. La distribution officielle de grandes propriétés, les sesmarias, à partir de 1726 amorce un processus effectif de peuplement. Mesurant trois lieues sur une, soit 13 068 hectares, les sesmarias sont de très grandes propriétés distribuées par la couronne portugaise à des colons « à peu près exclusivement blancs »116, « des

colons choisis par ses soins, souvent des militaires, en échange de services rendus »117. Les terres trouvent alors

une vocation agricole dans l’élevage pour lequel toutes les conditions sont réunies : de vastes plaines recouvertes de prairies et du bétail en abondance. Dès 1952, la couronne portugaise concède des lots de terre plus petits (inférieurs à un quart de lieue, soit 272 hectares), aux immigrants açoriens qui forment des colonies au niveau du littoral sud et de la laguna dos Patos, les datas. La constitution d’une société paysanne organisée autour de noyaux urbains est renforcée par l’installation de colons d’origine allemande à partir de 1824, puis de colons italiens (1875) tant dans l’État de Rio Grande do Sul que dans le Santa Catarina.

Atlas socioeconômico Rio Grande do Sul, 2011

116 Raymond PÉBAYLE, Les Gaúchos du Brésil…, ouv. cité, 1977, p. 134. 117 Eve-Anne BÜLHER, Les mobilités des exploitations…, ouv. cité, 2006, p. 243.

Le cheptel bovin riograndense118 a été introduit par des missions Jésuites en provenance du Paraguay et installées dans l’ouest du Rio Grande do Sul dès 1626. L’expansion des missions a été découragée par les « razzias » bien que sporadiques des bandeirantes119. Expulsées du Sud du Brésil, ces dernières ont abandonné derrières elles les bovins qui se sont alors multipliés. Les premiers établissements d’élevage créés de manière autoritaire par la couronne portugaise visent à rassembler le bétail chassé pour approvisionner les militaires en cuir et en viande. La colonisation du Sud du Brésil se traduit par une occupation effective à partir de 1726 avec la concession de terres appelées sesmarias, suivie dès 1752, de la donation de

datas (cf. Carte 8 ci-dessus).

La colonisation officielle de l’actuel Rio Grande do Sul s’est construite autour de la défense des frontières, puis de la concession officielle de grandes propriétés (sesmarias) aux militaires ou aux colons de la moitié nord du Brésil. La donation de parcelles de plus petite superficie est annonciateur d’une volonté politique d’un système foncier dual divisant le parcellaire du Sud en de très grandes et des moyennes exploitations120.

b) La succession de vagues de colonisation européenne et l’essor de la petite

propriété (19

e

-20

e

siècle)

L’exhortation à l’émigration vers le sud du Brésil des populations açoriennes est reproduite en direction des populations européennes rurales oppressées dans leur pays d’origine. L’incitation à l’immigration européenne poursuit le double objectif fixé par la couronne portugaise ; elle vise à renforcer la présence nationale dans des régions frontalières encore vides, d’où un intérêt géopolitique fort, et à blanchir la population121. Son caractère innovant a pour objectif d’instituer des foyers de production paysans fondés sur la petite propriété en renouvelant les structures productrices existantes grâce à la main d’œuvre européenne pour donner plus d’indépendance au pays122. « La proposition de colonisation prétendait créer de nouvelles conditions économiques, politiques et sociales, en modelant un nouvel état d’esprit qui permettrait au pays de surmonter les obstacles découlant de la formation même du Brésil à savoir la grande propriété (latifundio), la monoculture et l’esclavage »123. Entre le début du 19e et la moitié du 20e siècle, 4,7 millions d’Européens ont immigré vers le Brésil, à la recherche de l’“Eldorado”, fuyant la famine et l’instabilité politique de leur patrie d’origine

118 Riograndense : de Rio Grande do Sul

119 Raymond PÉBAYLE, Les Gaúchos du Brésil…, ouv. cité, 1977, 531 p. 120Ibidem.

121 Voir par exemple : Martine DROULERS, Brésil : une géohistoire. Paris, PUF, 2001, 307 p. ; Paul CLAVAL,

La fabrication du Brésil, une grande puissance en devenir, Paris, Belin, 2004, 383 p.

122 Giralda SEYFERTH, « Identidade nacional, diferenças regionais, integração étnica e a questão imigratória no Brasil », dans George Zarur (ed.), Região e Nação na América Latina, Brasília, Editora da UNB, São Paulo, Imprensa Oficial do Estado, 2000, pp. 81-109 dans Paula Mai REBOLLAR, « Urussanga e o novo processo de construção da identidade ítalo-brasileira », Fronteiras, n° 16, 2008, p. 168.

123 Vânia HERÉDIA, A imigração europeia no século passado: o programa de colonização no Rio Grande do Sul, Scripta Nova : revista electrónica de geografía e ciencias sociales, vol. 10, n° 94, 2001.

(cf. Tableau 10)124. L’abolition de l’esclavage marque un véritable tournant de ces flux migratoires tant et si bien que, entre 1888 et 1998, 1,3 millions de personnes quittent l’Europe pour le Brésil. En l’espace de 110 ans, 1,5 millions d’Italiens ont investi le Brésil, les Portugais sont 1,4 millions. On compte encore des centaines de milliers d’Espagnols, d’Allemands mais aussi de Russes, sans compter les Syrio-Libanais. Les Allemands forment le deuxième contingent le plus important dans la région Sud du Brésil après les Italiens125.

Tableau 10. Immigrants entrés au Brésil entre 1819 et 1940

Nationalités 1819-1983 1984-1940 Total Italiens 96 018 1 412 263 1 508 281 Portugais 223 626 1 204 394 1 428 020 Espagnols 15 337 581 718 597 055 Allemands 70 781 256 435 327 166 Japonais - 183 799 183 799 Russes 8 835 108 121 116 956 Polonais - 47 765 47 765 Français 8 008 32 373 40 381 Total 546 650 4 158 717 4 705 367

Sevcenko, 1998 dans Droulers, 2001 : 183

Dans un premier temps, le gouvernement brésilien offre la traversée et les terres. Les colons reçoivent à leur arrivée de petits lots de terre d’une vingtaine d’hectares environ : des bandes de terres vierges de deux cents mètres sur un kilomètre. Les Allemands constituent la première vague de colonisation des États de Rio Grande do Sul et Santa Catarina (cf. Carte 8 ci-dessus). D’abord, ils s’installent dans la région qui aujourd’hui est occupée par Porto Alegre puis un peu plus au Nord sur les plateaux de la Serra et, enfin, dans le nord de Santa Catarina (Blumeneau, Joinville)126.

124 Au 19e siècle, par exemple, l’Italie est composée d’États indépendants fondés sur un système de production féodal. La majorité des agriculteurs ne possède pas de terres. Or, l’industrialisation progressive de la production et les initiatives d’unification rendent encore plus difficile leur situation économique et sociale. Cette impasse aboutit à la fin du siècle à un exode rural massif principalement dans les provinces de la Vénétie, du Piémont et de la Lombardie, d’où sont originaires la majorité des immigrants installés dans le sud de Santa Catarina. Voir Paula May REBOLLAR, Urussanga e o novo, ouv. cité, 2008, pp. 163-177. Voir également Ivone Bigolin SIVIERO, Reatando o elo com a Italia, Chapecó, Argos, 2004, p. 147.

125 Giralda SEYFERTH, Identidade nacional..., ouv. cité, 2000, pp. 81-109.

126 Serra : littéralement montagne. Dans le Rio Grande do Sul et dans le Santa Catarina, le terme est synonyme de tout relief aux pentes accentuées. Il est aussi bien employé pour désigner les faibles hauteurs du bouclier (Serras do Sudeste) que les fortes pentes de l’escarpe du rebord du plateau basaltique. (D’après la définition de Raymond PEBAYLE, Les Gaúchos du Brésil…, ouv. cité, 1977, p. 488).

Photo 1. Exemple d’architecture germanique à Blumenau (Santa Catarina)

Source : Mairie de Blumenau, 2010. Photo de Marcelo Martins

Photo 2. Représentation d’un groupe folklorique à l’Oktoberfest de 2009

Les deux figures démontrent comment l’architecture et les coutumes des différents pays d’origine ont été non seulement préservées, mais revendiquées au cours des siècles.

Généralement arrivés par familles, voire par villages entiers, ils s’installent en colonies et créent « des zones de peuplement homogène, longtemps organisées en véritables enclaves, immédiatement identifiables par le style des bâtiments, les cultures pratiquées (la vigne par exemple), l’allure générale du paysage, constitué de petites parcelles et de petites villes typées » (cf. Photo 1 et Photo 2)127. La deuxième vague d’immigration est majoritairement composée d’Italiens. Ceux-ci se répartissent dans les régions qui ont été délaissées par les Allemands, dans la région de Caxias do Sul dans le Rio Grande do Sul et dans l’ensemble de l’État de Santa Catarina (cf. Carte 8 ci-dessus).

La dernière étape d’occupation de l’espace concerne l’ouest de l’État de Santa Catarina au 20e siècle. Il s’agit d’un des derniers territoires brésiliens à être peuplé. Depuis le début de la colonisation, la région a été l’objet de grandes disputes géopolitiques internationales puis nationales : d’abord entre les couronnes portugaise et espagnole, puis entre le Brésil et l’Argentine et enfin, entre les États du Paraná et de Santa Catarina. En 1904, puis en 1910, l’État de Santa Catarina obtient gain de cause auprès du Tribunal Suprême Fédéral contre le Paraná. Ces conflits illustrent l’importance des ressources que cette région recèle : forêt d’araucaria, herbe à maté et prairies naturelles128. Toutefois, malgré la reconnaissance officielle de l’appartenance du territoire, l’État de Santa Catarina mesure la nécessité de peupler cet espace vide et met en place une campagne de colonisation vers l’Ouest. Des entreprises colonisatrices reçoivent des terres et sont chargées, en retour, de les commercialiser et d’assurer le processus de peuplement de la région. Selon l’historienne Valdirene Chitolina, le processus de colonisation traduit une volonté d’appropriation des terres considérées comme vacantes et de blanchiment de la population. Les occupants d’alors, les caboclos129, sont chassés et les entreprises colonisatrices établissent des lots destinés à être vendus aux colons européens : un mouvement migratoire d’agriculteurs familiaux s’établit entre le nord-est de l’État de Rio Grande do Sul et l’ouest de Santa Catarina au début du 20e siècle130. Au-delà de la volonté politique, le mouvement migratoire s’explique principalement par la fragmentation des propriétés familiales dans les premières colonies du Sud du Brésil131. Les descendants des premiers migrants cherchent à s’installer avec leur famille et la présentation de l’Ouest de Santa Catarina comme un nouvel "Eldorado" les incite à migrer132.

127 Hervé THÉRY, Le Brésil, ouv. cité, 2000, p. 40.

128 Paulo Ricardo BAVARESCO, Colonização do Extremo..., ouv. cité, 2006, p. 2. 129 Caboclos : métis descendants de l’union d’Indiens et de descendants d’Européens.

130 Valdirene CHITOLINA, « Rotas da colonização: considerações sobre o espaço viário na antiga fazenda Rodeio Bonito, oeste de Santa Catarina, no início do século XX », Cadernos do CEOM, n° 29, 2008, pp. 87-88. 131 Alceu Antônio WERLANG, Disputas e ocupação do espaço no oeste catarinense. A atuação da Companhia Territorial Sul Brasil, Chapecó, Argos, 2006, 149 p.

132 Dans les anciennes colonies du Rio Grande do Sul, le taux de natalité des familles italiennes était élevé. Pour la première génération de migrants, les familles de 12 enfants étaient chose commune, et les familles des 18, 19, 20 enfants n’étaient pas inhabituelles. Ainsi, la petite propriété, déboisée et dégradée par le travail des sols, ne permettait pas de subvenir aux besoins de la famille. Quand un enfant se mariait, il quittait donc le domicile familial pour aller s’installer ailleurs. Les terres disponibles dans les colonies ont vite été insuffisantes, poussant les jeunes couples à chercher des terres dans d’autres colonies ou à créer de nouveaux centres de colonisation : les territoires inoccupés du Rio Grande do Sul, de Santa Catarina et de l’ouest du Paraná (voir Arlene RENK, Migrações: de ontem e de hoje, Chapecó, Argos, 1999, 88 p.; Arlene RENK, Narrativas da diferença, Chapecó, Argos, 2004, 160 p.; Arlene RENK, A luta da erva. Um oficio étnico da nação brasileira no oeste catarinense, Chapecó, Argos, 2006, 250 p.; Alceu Antônio WERLANG, Disputas e ocupação…, ouv. cité, 2006, 149 p.)

Selon Jean Roche, historien, spécialiste de l’immigration allemande dans le Rio Grande do Sul, des 131 132 migrants nés dans l’État de Rio Grande do Sul et résidant dans un autre état, 76 394, soit 58 % du total, se sont installés dans le Santa Catarina ; et en 1940, environ huit millions de riograndense se fixent dans le Santa Catarina, représentant plus de la moitié des migrants133. Il s’agit principalement de descendants allemands et italiens et, dans une moindre mesure, slaves134.

Indéniablement le Sud du Brésil est physiquement et socialement différent du reste du pays. Les colonies d’immigrants ont su préserver leur originalité au cours des siècles, même si elles ont dû s’adapter à des environnements fort différents de ceux auxquels elles étaient habituées (plaine pour les Açoriens, territoires exigus et accidentés pour les Allemands). La transmission des savoir-faire, la préservation des dialectes et la revendication d’une origine ont renforcé, au cours des générations, le sentiment d’identité de ces populations, néanmoins teinté d’un sentiment d’appartenance nationale très prononcé. L’agriculture du Sud du Brésil est un autre élément de différenciation. Elle présente de très fortes disparités en termes de taille des exploitations et de spécialisation productive. La diversité des systèmes d’exploitations découle en partie du climat et du relief des États de Santa Catarina et de Rio Grande do Sul, mais aussi du processus de concession des terres, des savoir-faire et des pratiques des colons à leur arrivée au Brésil.

Dans le document La promotion de l'origine au Brésil (Page 82-90)