L'expositiondelaglace collodionnée àla
chambre
noire est,
comme
nousl'avonsdéjàdità l'articledu
papier sec, assez difficile à décrire; car, avec lesmêmes
substances etcertains appareils, l'onobtient des duréesd'exposition toutàfaitdifférenteslesunes des autres : tantôt elles sont instantanées, tantôt ellesvarient detrenteàquarantesecondes.Nous
ne pouvonsdonc
donnerici que l'enseignement néces-sairepourpouvoir connaître le trop ou lemanque
d'intensité de l'image, et noue necesserons de le répéter, que c'est de là que
dépend
laréussite de l'épreuve.Il arrive souventque des épreuves obtenues en pleinsoleil donnentdeseffets de demi-teintes, tan-dis que d'autres présentent l'aspect de la neige: cela provient de ce que l'on n'a pas su ou pu cal-culer le temps de pose vrai; car tout ce que l'on pourrait faire à
un
clichépour renforcer les noirs,—
35—
n'augmentant pas l'intensité des demi-teintes, l'on n'obtiendraitqu'un tout autreeffet. Lorsque la lu-mière n'apas impressionné assezde temps l'iodure d'argent, toutlenitrateque vous ajouteriezà l'acide pyrogalliquepourrendre lesnoirs devotreépreuve plusopaques, ne se déposeraitque sur les parties les plusimpressionnées; leslumières, et principa-lement les ombres, nesubiraient aucunedifférence en rapport desnoirs : c'est de là que viennent les effets delumière si durs.
Le
trop de pose se reconnaît par l'aspect d'un grisgénéral; néanmoins, toutes lesparties del'é-preuve en sontdétaillées, mais n'offrent aucun con-trastedans lesdifférents tons.
Nous
allons passer maintenant à la manière de développer l'image.De
l'ittaagaiacËa-jWli^Mde
l'âusageou de
sobiParmi
les produits employés pour faire appa-raître l'image, il en est deux donnant de bons ré-sultais : ce sont Yacidepyrogallique et le sulfate defer.L'acide pyrogallique fait dessiner l'image par gradation, et l'amène lentement à son degré de
force.
—
36—
Le
sulfate deferdéveloppeinstantanément, mais avecplus ou moinsd'intensité. Aussifaut-il renou-veler plusieurs fois l'immersion de l'épreuve pourla faire arriverà savaleur.
Gomme
de cesdeux procédésilrésulte quelquesdifficultés, l'un parsa lenteur, l'autre parson
man-que de vigueur, nous avons jugé nécessaire d'en donnerlacomposition, que chacun pourra employer dans les différentes conditionsdu
travail qu'il aura àexécuter.Premierbain.
—
37—
vous faitescourirsur toute lasurfacepour veniren aide audéveloppement de l'image, effet qui a lieu .aussitôt, et vous lavezà grande eau, de manière à
enleverle sulfatede fer.
Si lesnoirs de l'image
commencent
à obtenirun peu
de vigueuret que les blancs soient détaillés,quoique bien transparents, ilsuffirade larenforcer avec l'acide pyrogallique,
comme
nousallons l'in-diquer, pour qu'elle arriveà son degré d'intensité.Mais si l'image s'est développée d'une manière
faible, causée par le
manque
de pose, ou qu'elle soit apparueimmédiatement
dans toutes ses par-ties et que les blancs soient devenus gris, ce.qui indiquerait une exposition trop longue, il serait inutile de donner suite à l'opération, car l'on n'en retireraitrien de satisfaisant.Dans
le cas contraire, après avoir lavéparfaite-ment
votre plaque, vousversez dessusune quantité d'acide pyrogallique, auquel vous mélangez, aumoment
de vous en servir, en quantité égale de votre acide, de la solution suivante :Eau distillée, 100 grammes.
Nitrated'argent, 4
—
Vous promenez
le liquide sur toute la surface dela plaque, et le reversez dans unverre, puis rever-sant de nouveau, en continuant ce
manège
jusqu'à—
38—
ce quevous ayezobtenu la vigueur que vous dési-riez. Alorsvouslavez pourarrêterl'action
du
déve-loppement. Si la solution d'acide pyrogallique se coloraittropdans l'opération, il faudrait la renou-velerpour éviter que le dépôt de gallate d'argent ne se dépose sur la couche de collodion.Si, en versant l'acide pyrogallique, ilvenaitàse formersur votre glace
un
précipitéblanc, ce seraitun signe évident quevotreglace aétémal lavée et qu'il y reste encore
du
sulfate de fer.Il est indispensable de filtrer son bain chaque
foisque l'on opère, pour éviterque l'argent réduit, se trouvant en suspension dans le liquide, n'occa-sionne autant de petits points qui s'attachentà
l'é-preuve. Il est
bon
aussi d'ajouter au bain deferde temps à autre,comme
nousfaisonstoujours servir lemême,
quelquesgrammes
d'acide acétique, attendu qu'à la longue le bain de fer formerait des veines, produites par l'appauvrissement de cet acide.Fîxatiott
du
cliclsc.Pour
arrêter les progrès de la lumière sur le cliché, il faut enlever la couche d'iodured'argent, qui continueraitdes'y colorer; on emploiepourcela Thyposulfite de soude ou le cyanure de potassium.~. 39
—
L'hyposulfite a l'inconvénient de s'imprégner après les'doigts, s'en allant difficilement et pou-vant,à cause de sa trop grande ténacité, occasion-ner des tachesnoiressur touteslesparties decliché oùles doigts
imbus
de ce produit auraient posé, etmême
perdrelebain,d'argent, carcelui-ci, mis en contactavec un sulfure, se décompose-.Le
cyanure,estpréférable, n'ayant aucun de ces inconvénients.En
conséquence, vous faites dissoiv-dre :Cyanure, o grammes.
Dans, eau distillée, 100
—
Versez le cyanure sur votre plaque ; aussitôt la
couche laiteused'iodure d'argentse dissout, et lors-qu'elle est disparue,
immédiatement
vous lavez à grande eau : car, si vous prolongiez cette opéra-tion, le cyanure attaquerait les parties faibles de l'image.Vous
mettrez votre cliché sécher, en ayant soinde lemettredans unendroità l'abridé la pous-sière.Dans
toutes ces manipulations, il faut agir aved adresse et précaution, car lemanque
d'attention pourrait vous occasionner une foule de désagré-ments, soitque la couche de collodion vienne a se déchirer ou se détacher de la glace, et vous obli-ger à refaireun
travail qui quelquefois a été long—
40—
et pénible,et, souvent
même,
y a-t-il impossibilité de pouvoir le recommencer.Vernis.
Pour
pouvoir tirer des épreuves positivesde ces clichés, il fautpréserver la couche decollodion parun
vernis diaphane, sanscelalemoindre
frottementle rayerait.
Pour
faire ce vernis, faites dissoudre dansun matras (ballon en verre) etau bain-marie:Alcool, 250 grammes.
Sandaraque, 123
—
Quand
la dissolution est à peu près complète, vous filtrez àchaud
et conservez dansun
flacon bien bouché.Pour
vernir, voicicomment
il faut procéder :Vous
chauffez votre cliché au-dessusd'un four-neau, afin dele faire tiédir, et vous versezle vernis de lamême
manière que le collodion, puis vousfaitessécher votre glace sur votrefourneau jusqu'à parfaite siccité. Cependant, si l'on n'avait besoin de tirer que quelques épreuves, il suffirait de dis-soudre de la dextrinedans de l'eau et
peu
épaisse, filtrée àchaud.Pour
l'appliquer surlecliché, ilfautque celui-ci soitencore mouillé; en prenant un peu de soin, ce vernis peutsuffire.—
41—
Epreuves
positivessur
verre*.L'épreuvepositivesur verres'obtientde la
même
façon quelanégative,seulement ladifférence existe dans lamanière de développerl'image.
Quand
votre glace collodionnée est sensibilisée etque vousn'avez plus qu'à l'exposer à lachambre
noire, il vous suffit de diminuer le
temps
de pose de près demoitié.Pour
développer, vous vous ser-vezdu même
bain qui est indiqué au chapitreAugmentation
de l'image, etc.De
làdépend
engrande partie la beauté de l'épreuve. Lorsque l'image est apparue, il fautlaverpour arrêter l'ac-tion
du
sulfatede fer; si l'on laissait l'action se continuercomme
pour le négatif, il se produirait, quoique ayant posé le tempsjuste, un voile mas-quantl'épreuve; aussi l'imageaurait-elleun aspect sombre, aulieude prendre un viféclatparl'effetvi-goureux des noirs, contrastant à leur juste valeur avec le brillant des blancs.
Ce
voile, qui est pro-duit par une trop forte réduction d'argent, peut s'enlever, lorsque lecollodion est épais, aumoyen
d'un coton
quand
la glace est encore mouillée;mais, très-souvent, les voiles viennent de ce quele laboratoire est trop éclairci : il est
même
descas,qui se répètent assez souvent, où, en cinq minutes,
—
42—
l'on a obtenu des reproductionsde gravures, P ap-partement dans lequel on opérait étant seulement éclairéparunelampe.
L'onfixe également au cyanure. Si la glace n'a-vait pasété biendébarrassée
du
sulfatede fer, il se formerait surla glace un précipitéde cyanure et de protoxyde defer quitacheraitvotre épreuve.Ilestaisé de reconnaîtresivotre épreuvea posé le
temps
nécessaire, en plaçant l'image au-dessus d'un fond noir.Pour
préserver l'image detoute altération, vousy
mettezdu
vernis indiqué pour les chichés; de plus, afin de faire ressortirdansses pluspetitsdé-tails et donner à votre
image
leton indispensable, vous composez un vernis noir d'après la formule suivante:Benzine,
-~ 43
.-l'épreuveet d'atténuer considérablement les demi-teintesetde perdre lesblancs.