Quand
vousretirezvotrefeuille depapier impres-sionné,aucune traced'image nes'yfaitremarquer, l'iodure d'argent se trouvant faiblement impres-sionné.Mais, misen contact avec la solution suivante,
Eaudistillée, 1,000 grammes.
Acidegallique, 4
—
touteslespartiesfrappéespar la lumière deviennent noires par la formation
du
gallate d'argent.Vous
plongez votre feuille dans une cuvette contenant la solution ci-dessus, en l'immergeantdesdeux côtés;l'imagene
commence
àapparaître qu'au bout d'un quart d'heure, sil'épreuve a posé le temps néces-saire; les parties où la lumière a fait subir son actioncommenceront
àse dessineren bistre, etdix minutesaprès,afind'accélérerlavenue del'épreuve, vous prendrez 10grammes
de l'eau qui vous a servi àlavervos feuillesausortirdu
baindenitrate, etvouslamélangerez avec l'acide gallique contenu dans la cuvette; aussitôt les parties bistrespren-—
17—
drontune teinte noire, et l'image s'accentuera de plusen plus.
Quand
toutes les parties de l'épreuve vousseront apparues, etque celles frappées par la lumière vous auront semblé offrir assez d'opacité pourarrêter son action, vous en arrêterez les pro-grès en la plongeant dans une cuvette d'eau dis-tillée.L'épreuveétant arrivéeàlavigueurvoulue, avec ce traitement elle pourra être considérée
comme bonne
pour unenégativerendanttoutl'effetdu
sujet quel'on avoulureproduire: carilarriveque, lorsque l'on amanqué
de poserletempsnécessaire, on peut aider l'épreuve avenir vigoureuse en larenforçant deux, trois, etmême
quatrefoisdenitrated'argent;c'est-à-direque si,aprèslapremièreopération, elle n'a pasacquis savaleur,vousremplacezcette solu-tion, quiestdevenuetrouble et quideplus a formé
un
dépôt, par unenouvelle,11 est aussi très-important de ne pas laisser l'épreuve dans une solution formant
un
précipité:les blancs deviendraient gris et finiraient par se tacher.
Pour
obvier aumanque
de pose,lesparties frappéesparlalumièresechargenttoujoursdeplus enplusdegallated'argent, et finissent par neplus laisser detransparence; tandis queles ombres,au
contraire,n'ayantpaseuletemps des'impressionner, FHOTOGRAPHIE POUR TOUS.
—
18—
restent transparentes sur lecliché, ce quinedonne, pour l'épreuve positive sur papier, quedes blancs et des noirs, formant très-souvent des effets de nerge, à côtéde partiescomplètement empâtées.
Si vous avez dépassé le
temps
de pose, l'effet tout contraire se produira, et il peut arriver que l'image, au sortirdu
châssis,paraisse, etque, plon-gée dans l'acide gallique, tout vienne, au bout de quelques minutes, sans vigueur et ayant l'aspect d'un grisgénéral; ilestalorsimpossible d'y remé-dier, et, deplus,l'imageaperdusafinesse.fixage.
Lorsque vous avez lavé vos épreuves négatives àplusieurs eaux et laissé séjourner environ vingt minutes dans la dernière eau pour les faire dé-gorger entièrement, vous les mettez dans
un
baincomposé
de :Eaufiltrée, 1,000 grammes.
Hyposulfitedesoude, 150
—
et vous les laissez
un
quart d'heureen agitant la cuvettepour aider àla dissolution-de l'iodure d'ar-gent; puis, vous leslavez en les laissant se dégor-ger d'hyposulfite, pendant une heure, en chan-geant l'eau plusieurs fois, et enfin vous les passez au papierbuvard
pour lessécher.—
19—
L'épreuve une foissèche paraitgrenue,et, pour
lui rendre sa transparence et sa finesse, ilsuffitde passer
un
fer chaud,comme
vous l'avez fait pourle ciragede votre papier.
Faptei» liuuiirïc.
La
préparationdu
papierhumide
diffère peu decelle
du
papier sec; aussi, ne nous étendrons-nous pas longuement sur ce chapitre, le papier étant destiné spécialement aux portraits;du
reste, il estpeu employé
aujourd'hui, le verredonnantdes ré-sultats biensupérieurs.Elle consisted'abord àtremper ses feuilles, sans être cirées, dans le bain d'iodure qui vous a déjà servipourle papier sec; vousles plongezdes deux côtés et les laissez dix minutes, puis vous les faites sécher,
comme
il aété indiquédans le chapitre pré-cédent; ce papier,ainsipréparé, se conserve indé-finiment.Pour
lesensibiliser, faites lasolution suivante :Eaudistillée,
—
20—
la feuille seulement; vous la laissez trente se-condes, ayantsoin de relever votrefeuille plusieurs fois par l'angle, afin d'aider à la formation de l'iodure d'argent; en la retirant, il faut éviter de
laisser passer le nitrate derrière, et vous la posez sur une glace qui aétérecouverte d'un papier
bu-vard imbibé d'eau distillée, ce qui le rend adhé-rent à laglace ; vousposez votre feuille de papier sur cebuvard
(la face préparée en dessus), en la soulevant par un de ses angles pour chasser les bulles d'air qui pourraient s'y former, puis vous placezlaglace danslechâssis etopérezimmédiate-ment
: parce procédé, avec un appareilàvueeten dix secondes,vous obtiendrezun portraità l'ombre.Apparition
«le l'image, fixage et cirage.Vous
faites apparaître l'image avec lamême
solution indiquée pour le papier sec, en versant dans votre cuvette de quoi recouvrir le fond seule-ment, puis vousretirez la feuille
du
châssiset vous posezlasurface impressionnable survotre solution.L'image apparaîtimmédiatement, si elle estvenue danstoutes ses parties,maisparaissantfaible.
Pour
une négative, vous renforcez avec :Eau distillée, 100 grammes.
Nitrated'argent, 3
—
—
21—
Dans
tous lescas, lorsqu'il y a tropoupas assez de pose, suivezlamême méthode
que pour le pa-piersec.Lorsque l'épreuve estarrivée àson apogée, vous
la lavez et la fixez,
comme
il est indiqué pourlepapiersec.
L'épreuve,ainsiterminée, pourraitservir au be-soin; mais, pour lui donner plus de détails et de transparence, vous la cirez
comme
à l'opérationdu
cirage, ou bien encore, grattant dessusun peu
de cire et recouvrant le tout d'un papierbuvard, vous passez à la surface un fer chaud, puis vous enlevez l'excédant de la cire avecun
papier bu-vard.COIXODIOIV.
Parmi
tous les procédésconnus et en vigueur, lesplus beaux résultats pour la photographie sont ceux donnés par le collodion : la délicatesse, ladouceur
du
modèle, les transpositions de ton, les demi-teintes, les clairs-obscurs, tout ce qui, enun
mot,satisfait l'art, y estrendu avec la plus scrupu-leuse exactitude,et,deplus,l'unedeses propriétés, qui n'est pas la moins essentielle, est la vitesse,qu'aucune des autres liqueurs sensibilisatrices n'a
pu
remplacer.Aussi n'hésitons-nous pas à engager ceux qui veulent s'occuper de cet art et arriver
prompte-ment
à obtenir des résultats parfaits, de travailler spécialement lecollodion.Le
collodion est une matière visqueuse, formée par une dissolution de coton azotique dans de Vetfiersulfurique et de Valcool.Pour
préparer lecoton azotique, vous prenez :Acidesulfurique, 600 grammes.
Nitratede potasseen poudre, 400
—
que vous mélangez dans une terrine avec une ba-guettedeverre.
Quand
cemélange
s'opère, ilformeune
bouillie épaisse; puis vous yajoutez, parpe-tites parties,
du
coton cardé, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus en tenir imbibé dans lemélange
;re-muez
le tout, afin que toutes les parties de coton se trouvent attaquées parl'acide.Vous
laissez cemélange
pendant dix minutes;alors vous retirez, au
moyen
de la baguette, votre coton, que vous plongez dans une eau cou-rante, puis vous l'étreignez de manière à en faire sortir lesgrumeaux
de sulfatede
potasse qui se sont formés pendant l'opération, et vous conti-nuez à laver, jusqu'à ce que l'eau n'ait plus au-cune saveur et que lepapier tournesol ne rougisse plus.—
23—
Quand
tout cequi vient d'être décrit a été exé-cuté, vous retirez votre coton en exprimant l'eau, etl'étendez surdu
papier buvard pour qu'il puisse sécher; enfin, vous le conservezdansun
flaconafin d'éviter tout accident, car ce coton s'enflamme et estaussidangereux que la poudre.11 est indispensable, pour travailler avec pro-preté et régularité, d'avoir toujours
du
collodionnormal
fait d'avance, pour qu'il puisse se reposer, afin de le sensibiliserquand bon
semble, par celamême,
permettant de fairedu
collodion pouvant être employé immédiatement.Nous
allons opérer sur une petite échelle; il sera toujours facile d'augmenterlesdosages proportion-nellement.Éthersulfuriqne à62°, 90 grammes.
Alcool à40°, 20
—
Cotonazotique, 1 gr. 50cent.
Mettezdans
un
flacon.Agitez et laissez reposer.
Quand
le coton a été faitcomme
il a étéindi-qué
plus haut, la totalité doit s'y dissoudre ; s'il laisse un trop grand dépôt, il est préférable de l'abandonner, car vous devez être certain d'avoirun
collodionsans adhérence à la glace etqui vous donnera des clichés sans vigueur.Un
desmoyens
24
les plus sûrspour connaître la qualité
du
coton, est d'en faire brûler une petite partie surdu
pa-pier; pour être soluble, il ne doit laisser aucun résidu.La
solution doit offrir lalimpiditédu
cristal. S'ilen était autrement, cela serait l'indice d'un
mau-vais coton.
Gomme
on peut levoir, la préparation de ce produit esttrès-minutieuse.Pour
donner au collodion son action photogé-nique, il faut faire entrer dans sa composition une solution d'iodures qui, entrantencombinaison avec l'argent, forment un iodure d'argent susceptible d'une très-grande sensibilité à l'action de la lu-mière.Liqueur sensibilisatrice,
pourla quantité decollodion indiquée ci-dessus.
Alcool,
—
25—
décantez-le dans un flacon, pour n'obtenir que
lapartie claire.
L'onpourrait, aussitôt que ce collodion est fait, s'enservir, après l'avoir
néanmoins
filtré aumoyen
d'un entonnoir en verre, aufond duquel on aurait mis
un
coton imbibé d'alcool; cependant, ces transvasementsdénaturent lecollodion,à cause de l'évaporation incessantede l'éther.L'iodure de
cadmium
est généralementemployé
de préférence, offrant plus de sensibilité et étant moins altérable.Les bromures, ajoutés au collodion, ont pour butde donner aux clichés plus de transparence dans les noirs, et d'éviter d'avoir desparties heur-tées par la lumière.