Cette nouvelle application de la photographie assure aux personnes ne s'occupant spécialement que d'épreuves, uneinfinité d'avantages. D'abord, par ce système, point de fragilité dans la
produc-tion,
commodité
dans le transport, pouvant au be-soin se mettre dans une lettre, promptitude dans l'opération, et, qui plusest, susceptibledelivraison immédiate.Pour
ce genre, il fautun
collodion épais; pourcela, il suffit d'ajouter
un demi-gramme
de coton par100 grammes
de collodion.La
positive sur verre étant terminée, ilfaut en détacher l'image et latransporter sur latoile. Voici la manière de pro-céder :Vous commencez
à détacher les bordsdu
collo-dion tout autour de laglace, puis vous laplongezclansune cuvette oùil
y
alemélange
suivant :Eau, 100 grammes.
Acide hydrochlorique, 40
—
Alorsvouscherchez àinfiltrerentrela glaceet le collodion le liquide; l'acide tendant àse détacher
_ M —
finitparse décollerentièrement, etvous lavezpour enlever l'acidequi resteà la surface.
Vous
appliquez dessus unmorceau
de toile, en donnant une pression et glissantavec lesdoigtsdu
milieu aux bords, afin de chasser les bulles d'air, et tenant votreverre en dessus, pourpouvoir con-duirevotre opération plus facilement et plussûre-ment
(avant d'appliquervotretoile, ilestnécessaire de la frottersur unmorceau
de drap, pourenlever les parties grasses) ; et lorsque vous jugez que l'adhérence alieu etque vousavez eu soindechasser non-seulement les bulles d'air, mais aussi l'excès d'eau qui empêcherait cette adhérence, vous cher-chez àpousser la toile, afin de faire sortir parun
endroitlecollodiondedessousla glace, et àtirer la toile par cetangle, quiamènera
avec elle le collo-dion. S'il aété biendécollédans toutes ses parties, vous la lavez et la faites sécher en la tendant sur uncartonaumoyen
d'épingles.Nous
feronsobserver quesil'on n'avait pas le soin de chasserentière-ment
lesbulles d'air, elles formeraient autant de trousquand
le collodion sécherait.Ces épreuves,
vu
la souplesse de la matière sur laquelleelles sont produites, peuvent s'appliquer àl'industrie.Les presse-papier qui jusqu'alors n'ont été opérés par la photographie que directement,
—
45—
déforment souvent les images, effet causé par la concavité de leurs boules.
La
toile a l'agrément de donner de plus beaux blancs, de faire l'image plusfacilement, etd'éviter de garnir les boules pour les préserverdu
frotte-ment, puisquela toileelle-même formelesujetet la garniture.
Elle s'applique surleverreau
moyen
d'un muci-lagedegomme
et desucre candi.Du papier
positifetde
la sensibilisation.La
préparationdu
papierpositif estune de cellesoù
beaucoup
de personnes attachent peu d'impor-tance. C'estun
tort, car c'est de là quedépend
la beauté et la solidité dela photographie.Combien
en a-t-on vu ne s'occuper que de l'obtention d'uneimage
sans se rendrecompte
de la durée qu'elle pouvait avoir, et être étonnés que leursépreuves jaunissaient etmême
disparais-saient1Nous
allons ajouter ici, aux procédés de fixage usités, l'emploi d'un nouveau fixateur déjà indiquéilyaquelquesannées,et malheureusement peu pra-tiqué.
Passons à la préparation
du
papierpositif.Vous
choisissezdu
papierd'unepâtetrès-serrée,—
46—
pouvant subir sans déchirement les lavages, vous
le coupez de la grandeur que vous désirez, vousen
marquez
l'envers avec uncrayon, et vous l'immer-gez dans :Eau distillée, 100 grammes.
Chlorure desodium, 3
—
Vous
y laissez votre feuille pendant quatremi-nutes, vousla retirez et laissezsécheren la suspen-dant par un angle : ce papier ainsi préparé se conserve très-bien.
Si vous voulez avoir un brillant sur l'épreuve, vousl'obtiendrez en
Wdbuminant
; ce procédé estemployé
généralement pourlesvues.Pour
albuminer le papier, vous prenez d'abordtroisblancsd'œufauxquels vousretirez lesgermes, ce qui vous
donne
:Blanc d'œuf(albumine), 90 grammes.
Eau, 30
—
Chlorure desodium, 4
—
La
quantité d'eau ajoutée peut varier suivant le brillant que vousdésirez obtenir, puisvousbattezle tout ensemble jusqu'à ce qu'il devienne en neige;vous laissez reposer, et, au bout de deux heures, vous pouvez décanter l'albumine
tombée
au fonddu
vase dans votre cuvette, en évitant de lui fairefaire des bulles,que vousenlèveriezavec une
bande
—
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de papier passée transversalement sur la surface.
Cecifait, vous y appliquez votre feuille
du
côté de l'endroit enluifaisantfairepression sur lebainpour chasser lesbullesd'air, vous soulevezjusqu'àcom-plète extinction de ces bulles, et vous les mettez sécheren les accrochantpar
un
angleet mettant àcelui opposé
un
peu depapier desoie.Quand
vosfeuilles sontsèches,vouspassez dessus un fer légèrement chaud, en ayant soin de pré-serversasurfaceparunesimplefeuillepourcoaguler l'albumine.Pour
sensibiliser votre papier, préparé soit au chlorure de sodium, soit à l'albumine chlorurée, ilfautlui faire subir l'immersion dans un bain
com-posé de :Eaudistillée, 100 grammes.
Nitrate d'argent, 20
—
Vous
posez votre feuilledu
côté préparé sur ce bain, en évitanttoujours les bulles d'air de s'y in-terposer; vous l'y laissez pendant cinq minutes:tout le chlorure de
sodium
contenu dans le papier se transforme enchlorure d'argent,sel sensible à la lumière,et en nitrate de soude, qui reste dans le bain.Par
ces causes,ilarriveque, àforce de prépa-rerdu
papier,lebain finitpars'appauvrir d'argent,et,pour pouvoirleconserver à sa
même
dose,ilfaut_
48—
lepeser après chaqueopération au
moyen dû
pèse-sels, qui indiquera laquantité de nitrate contenue dans100partiesd'eau,etil faudra ajouterautantde
grammes
denitratequ'ily
aura departiesenmoins des20
degrés que le bain devra marquer. Cepen-dantl'on devra, pour plus desûreté, forcer le bain de quelques degrés deplus, car le nitrate de soude qui se trouveen combinaison alamême
actionsur le pèse-sels quelenitrate d'argent.Par
cemoyen,
on est toujours sûr d'obtenir lesmêmes
tonsdans lesimages, et, deplus, on évitera d'avoir des épreuves sans vigueur, suite del'affai-blissement
du
bain. Il arrive souvent que lesépreuves qui sont obtenues de la sorte paraissent vigoureuses lorsqu'elles sont dansl'eau, mais, une
fois sèches, ellestombent deton et paraissent cou-vertesd'un voile.
En
été, on peut préparer le bain d'argent à\5 pour \00, carla lumière, ayantplusd'intensité, impressionnevitelepapier;ilestpréférable, l'hiver,
de le préparer plus fort, attendu que le papier se sensibilisera plus promptement.
En
nitratant le papier albuminé, le bainprend une certaine coloration, produite par le contactde cette matière animale; etcomme,
par cette colora-tion, votrepapier se teinterait, il fautle décolorer.—
49—
Pour
cela, il suffit de l'agiter enyjetantune petite quantitéde noir animal : lavezetfiltrez.Le
papier ainsi préparédoit être placé àl'abride la lumière.En
été,ilneseconserveguèreplus de deux jours,et encore se colore-t-ildansl'obscurité.Tirage
et fixage «lu papiei* positif.Pour
obtenir l'image sur votre papier,vous pre-nez lechâssis pour épreuves positives, vousy
pla-cezle cliché, le côté opposé au collodion, sur la glace, ensuite vous appliquez votre feuille de pa-piersurle cliché, lecôté sensibilisédirectement sur l'image; vous fermezvotrechâssis et l'exposezàla lumièredans une position verticaleau contactdela lumière.
Le
papier secolore plus oumoinsvite, se-lonladose denitrate qu'ila reçue, ouqu'il estsalé ou albuminé, lepremierse teintant de bleu violacé ounoirbronzé, le second, de rouge brun ou bistre foncé.Pour
bienjugerde lamarche
de votre travail,vous devez regarder le progrès de votre épreuve en ouvrant le châssis d'un seul côté àlafois, et cela dans
un
demi-jour.Par
cemoyen,
il voussera facilede reconnaîtresivous devezarrêter ou conti-nuerl'effet del'action lumineuse.FHOTOGRAPHIE POUR TOUS. 4
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50 ~~11fautlaisser l'imagesecolorerplus
vigoureuse-ment
quel'on nedoit l'obteniràsaterminaison, car, au fixage,elleperd de sa valeur.L'épreuve exposée trop longtemps à la lumière, ses noirs finissentpar se métalliser, etildeviendrait impossible delesra-mener
àleur juste valeur.L'épreuvetiréeau point convenable, vous la re-tirez
du
châssiset la serrez dansun
tiroir ou tout autre objetoumeuble
hermétiquementfermé,en at-tendant son fixage.Maintenant, nousallons arrêter l'action dela lu-mière, en dissolvant le chlorure d'argent qui n'a point été attaquéparelle; alors il ne restera plus surle papierque les parties qui ont été plus
ou
moins impressionnées, selon leur valeur respec-tive.Nous
passons donc à l'opérationdu
fixage, quidemande
ausside lapropretéetde l'attention.L'épreuve àfixerdoit êtreplongée dans
un
bain de:Hyposulfitede soude, 20 grammes.
Eau, 100
—
Vous
agitezlacuvette, afind'aideràladissolutiondu
chlorure d'argentetéviter un trop long séjour dans cebain; en regardantpartransparence le pa-pierimmergé
depuis quelques instants, onrecon-—
51—
naîtra qu'il prend
un
aspectgrenu quisechange en uneparfaite transparence.A
cemoment,
l'épreuve est fixée.On
verraparcelamême
que, suivant la concentrationdu
baind'hyposulfite, ousuivant l'é-paisseurdu
chlorure d'argent, l'épreuve devraêtre fixée dans un tempsplusou moins court.Le
bain d'hyposulfite doit êtrerenouvelé souvent, car,finis-sant par être-saturé de .chlorure d'argent, il ne
fixerait plus; vous retirez votre épreuve, qui doit avoir letonbistre, étant sur papier salé, et rouge, étant sur papier albuminé : l'albumine ayant une tendanceà tourner au ton rouge, et enfin de faire virer.
Vous
passez votre épreuve dans plusieurs eaux pour la débarrasser en partie del'hyposul-fite, etvouslamettez dans unbain
composé comme
suit:
Eau, 400 grammes.
Hyposulfitedesoucie, 16
—
L'hyposulfite entièrementdissous, vous y
ajou-tez, en versant parparties etagitantpour aiderau
mélange
:Eau, 200 grammes.
Chlorured'or, 1 gy,50centig.
Cette solution doit être incolore, et, faitedans le
sensinverse, aulieude former un hyposulfite d'or
et de soude, formerait un sulfure d'orquise pré-cipiteraiten brun; la liqueur devient laiteuse, et,
au bout de quelques heures, le soufre se précipite.
A
cemoment
seulement, vousemployez cette pré-paration; le papier salé se colore presque immé-diatement en noir, tandis que le papier albuminé exige quinze à vingt minutes pour arriver au ton violacé.La
préparationdu
bain d'hyposulfite saturé de chlorure d'argent, indiqué parbeaucoup
de photo-graphes pourcolorer les épreuves, est d'unmau-vaisemploi, car, au bout d'un certain temps, les épreuves, se colorantd'abord en jaune,finissentpar disparaître, parce qu'au lieu de former sur le pa-pier
un
oxyde d'argent, préservé par une réduc-tion d'or surtoutes ses parties, il se forme dessus un sulfure d'argent, et cette partie de soufre, au contact de l'humidité, se changeanten acide sulfu-reux, détruit l'épreuveà lalongue; et, quiplusest,vous auriezbeau laver des épreuves dans un bain de ce genre, cela ne les empêcherait pointde pas-ser;lesulfured'argent étant insoluble, on ne sau-rait les en débarrasser.
Au
sortirdu
bain, vous plongez votre épreuve dans une cuvette d'eau souvent renouvelée, ou bien encore dans une eau courante, afin de la—
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débarrasser detous ses sels.