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Q UELS TYPES D ’ INTERVENTION ET COMPOSANTES DE L ’ INTERVENTION SONT LES PLUS EFFICACES POUR INTERVENIR AUPRES DES JEUNES APRES

L E NIVEAU D ’ EXPOSITION A LA CATASTROPHE

6.7 Q UELS TYPES D ’ INTERVENTION ET COMPOSANTES DE L ’ INTERVENTION SONT LES PLUS EFFICACES POUR INTERVENIR AUPRES DES JEUNES APRES

UNE CATASTROPHE

 ?

Le type de traitement reçu est un facteur pouvant influencer les retombées des interventions post-catastrophes (Silverman et al., 2008). En effet, les interventions cognitivo-comportementales sont reconnues comme plus efficaces que celles non cognitivo-comportementales, telles que la thérapie centrée sur le client (La Greca et Silverman, 2009 ; Silverman et al., 2008). De plus, la thérapie cognitivo-comportementale et l’EMDR sont les interventions qui ont montré les meilleurs résultats dans une méta-analyse (Newman et al., 2014). Par ailleurs, une récente méta- analyse a démontré qu’il n’y a pas de différence significative entre les retombées de l’EMDR, de la thérapie cognitivo-comportementale, de la thérapie KIDNET ou encore entre différents programmes d’interventions scolaires. Chaque type d’intervention peut donc être recommandé (Brown et al., 2017). Dans le même sens, l’EMDR semble être aussi efficace que la thérapie cognitivo-comportementale pour traiter les manifestations de stress post-traumatique (Rolfsnes et Idsoe, 2011). Ces auteurs affirment également qu’aussi bien la thérapie cognitivo-

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comportementale que la thérapie par l’art ou le jeu sont des interventions prometteuses pour traiter le trouble de stress post-traumatique.

Parmi les écrits recensés ayant évalué l’efficacité d’une intervention post-catastrophe sur la santé et le fonctionnement psychosocial des jeunes, seulement sept études quantitatives ont comparé entre eux différents types d’interventions ou divers composants d’intervention. À cet égard, il est difficile de tirer des conclusions puisque les éléments comparés variaient d’une étude à l’autre. Ainsi, Catani et al. (2009) ont démontré que des séances de méditation et de relaxation peuvent être aussi efficaces qu’une thérapie narrative (technique d’exposition) chez des enfants à court terme après un tsunami pour diminuer leurs manifestations de stress post-traumatique et améliorer leur fonctionnement psychosocial (vie scolaire, familiale et sociale) ainsi que leur santé physique. De plus, la thérapie cognitivo-comportementale est plus efficace qu’une intervention de soutien général pour améliorer la résilience et la santé psychologique de jeunes deux ans après un tremblement de terre (Chen et al., 2014). Dans le même sens, à court terme après des éruptions volcaniques, la thérapie cognitivo-comportementale s’est également montrée plus efficace qu’une intervention composée uniquement de psychoéducation sur la catastrophe et sur les réactions typiques dans l’amélioration des capacités d’adaptation et la diminution des manifestations post- traumatiques (Ronan et Johnston, 1999). Cependant, bien que la thérapie cognitivo- comportementale ait démontré son efficacité sur la diminution des symptômes post-traumatique chez des enfants et des adolescents six mois après une explosion d’usine, l’EMDR a permis d’obtenir le même résultat plus rapidement (De Roos et al., 2011). Quant à eux, Mahmoudi- Gharaei, Mohammadi, Yasami, Josheghani, et Naderi (2009) n’ont trouvé aucune différence significative entre trois groupes d’intervention soit : 1) un groupe de thérapie cognitivo- comportementale, 2) un groupe d’intervention de soutien par l’art et le sport et 3) un groupe composé de ces deux types interventions. En effet, aucun groupe d’intervention n’a mené à une réduction significative des manifestations de stress post-traumatique, mais les participants aux trois groupes expérimentaux présentaient des scores moyens inférieurs sur l’échelle mesurant la présence de ces manifestations que les jeunes du groupe contrôle. Ce résultat laisse supposer que ces interventions auraient eu un effet préventif sur le développement des manifestations de stress post-traumatique et que la thérapie cognitivo-comportementale n’est pas plus efficace qu’un groupe de soutien par l’art et le sport. Finalement, dans une étude comparant deux programmes de thérapie cognitivo-comportementale : la Cognitive Behavioral Intervention for Trauma in

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Schools (CBITS15) et la Trauma-Focused Cognitive Behavioral Therapy (TF-CBT16) offerts à des

enfants et à des adolescents 15 mois après l’ouragan Katrina (États-Unis), les résultats ont démontré que les deux types de traitements ont conduit à une diminution significative des manifestations de stress post-traumatique. Cependant, la CBITS se montrait plus efficace que le TF-CBT pour réduire les manifestations de stress post-traumatique. De plus, seuls les enfants du groupe CBITS démontraient une réduction significative des manifestations de dépression (Jaycox et al., 2010).

Par ailleurs, Salloum et Overstreet (2012) dans leur étude s’intéressant à la thérapie axée sur le deuil et le traumatisme (Grief Trauma Intervention, GTI17), ont comparé un groupe dans lequel des stratégies d’adaptation étaient enseignées et des techniques d’exposition narratives étaient utilisées avec un groupe au sein duquel seules les stratégies d’adaptation étaient introduites dans l’intervention. Les résultats montrent que trois ans après l’ouragan Katrina (États-Unis), les deux groupes d’enfants ont démontré une amélioration significative de leur santé psychologique maintenue trois et douze mois après ces deux types d’intervention. Ainsi, aider les jeunes à acquérir des capacités d’adaptation sans technique d’exposition peut être suffisant pour réduire significativement les symptômes liés à la détresse. En outre, une intervention web composée de psychoéducation et de stratégies cognitivo-comportementales adressée à des adolescents et à leurs parents s’est montrée plus efficace lorsque les modules concernaient uniquement la santé mentale des adolescents que lorsque des modules ciblant la santé mentale des parents étaient ajoutés (Ruggiero et al., 2015). Ce résultat laisse supposer qu’il est préférable que les interventions menées auprès des jeunes se concentrent uniquement sur leur propre santé psychologique afin de ne pas détourner l’attention des parents (Ruggiero et al., 2015). De plus, les résultats de l’étude de Karairmak et Aydin (2008) démontrent que la présence d’adultes bienveillants permettant aux enfants de s’exprimer librement en leur fournissant une écoute attentive dans un environnement de groupe, demeure la principale composante qui permet de dissiper les peurs et les craintes des enfants après une catastrophe.

15 Voir la description à la page 28 du présent rapport. 16

Voir la description à la page 26 du présent rapport. 17

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