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Troisième vie (en panne d’essence)

Dans le document Les sept vies de Gaspard Noël, Hervé THRO (Page 112-145)

- Tournez à gauche au prochain carrefour et garez-vous sur le premier emplacement disponible.

Gaspard ne tourna même pas la tête vers l’examinateur. Il se contenta de jeter un œil dans les trois rétroviseurs pour donner le change puis actionna son clignotant. Il coupa le contact et attendit sans prononcer un seul mot, le regard fixant le pare-brise. Il perçut l’expiration agacée de son passager.

Le moniteur l’avait mis en garde.

- Attention à Bertier, c’est un vicieux. Je vais te montrer les quelques tours qu’il aime bien jouer aux candidats pour mieux les recaler. Si tu tombes sur Bartoux c’est bon, il ne t’emmerderas pas avec des créneaux impossibles ou des subtilités du code de la route. Mais Bertier, c’est autre chose. Et, bien entendu, la silhouette de Bertier se laissa deviner à l’intérieur de l’habitacle du véhicule.

- Tu vois, lui souffla l’examinateur qui attendait en compagnie de quatre jeunes gens à l’intérieur d’un abribus, Bartoux aurait prit la peine de sortir de la voiture pour tendre la main à chaque nouveau candidat. Bertier, lui, reste prostré sur son siège de juge sans même lever le petit doigt, tout juste s’il marmonne un b’jour dans sa barbe.

Gaspard attendait depuis dix minutes. Il était prévu de passer à 9h45. Il était presque dix heures et trois candidats attendaient déjà leur tour sous cet abri de fortune. Une jeune fille venait d’arriver. Perfecto, jean serré et piercings sur tout le visage. Les cheveux noirs corbeau et l’air renfrogné. Gaspard lui accorda à peine un regard. Cette mode récupérée auprès des punks, les vrais, ne lui plaisait pas et embrasser une nana qui portait de la ferraille à son nez ou aux sourcils le rebutait. Déjà qu’il préférait les filles aux oreilles nues…

En revanche, sur le banc se tenaient deux demoiselles dans ses cordes. La blonde ressemblait à Olivia Newton-John et, depuis le succès de Grease, elle devait tout faire pour ressembler à sa copie américaine. Cheveux retenus sur l’arrière du crane et qui cascadaient jusque dans le cou, maquillage discret, chemisier

blanc sous une veste en jean et pantalon de cuir. La brune ne ressemblait qu’à elle-même, ce qui avait le don d’émouvoir toujours notre ami Gaspard. Il réfléchissait à une entame d’approche lorsque la petite voiture s’était garée le long du trottoir, à quelques mètres de l’abribus. Un grand dadais s’était déplié de toute la longueur de ses jambes avec un air sombre et la tête basse. Gaspard se demandait comment il pouvait loger ses tibias démesurés sous le tableau de bord. Ses genoux devaient toucher le volant. Il s’avança vers eux à grandes enjambés, le nez sur sa poitrine. Recalé à n’en pas douter.

La blonde sautilla jusque à l’instrument de torture, une banale R5 comme on en voyait circuler partout dans la ville. Elle ne se doutait pas qu’elle allait à l’abattoir.

- Alors, Laurent, il t’a coincé sur quoi, le salaud?

Le moniteur avait posé sa main sur l’épaule du géant qui avait relevé la tête. Son visage n’était qu’un champ de mines bactériologiques. Acné. Heureusement, Gaspard n’avait pas eu à souffrir de ce repousse minettes tout au long de ses années adolescentes.

- Une vieille et son petit chien. Soit disant elle s’était engagée sur les clous, mais elle attendait sur le trottoir tout simplement. D’ailleurs, elle n’a pas traversé. Je l’ai bien vu dans le rétroviseur.

- Mouais. Et tu as eu la bonne idée de lui faire remarquer.

- J’allais quand même pas me faire sanctionner sans protester de ma bonne foi.

- Bertier, il s’en fout de la bonne foi des apprentis conducteurs. Dès qu’il le peut, il te nique.

Le moniteur tapota l’épaule du colossal jeune homme qui s’éloigna ensuite en arpentant le trottoir à grandes enjambées comme s’il voulait le mesurer.

Le silence retomba. Il se passa à peine cinq minutes lorsque la petite R5 vint se garer à nouveau dans un soubresaut caractéristique de la nervosité de son conducteur. Le moniteur maugréa:

- C’est pas bon ça, c’est pas bon.

voiture en larmes. Elle s’immobilisa sur le trottoir.

- C’est à toi Geneviève, vas-y, ne le fait pas attendre sinon il aura déjà coché une mauvaise case sur sa putain de feuille rose. Le moniteur suivit la belle brune dont Gaspard connaissait à présent le prénom (quelle avancée!) et vint soutenir la blonde qui ne savait plus où elle se trouvait et si le monde continuait à tourner pour de vrai. Ils demeurèrent quelques minutes à discuter à voix basse. Gaspard n’entendait pas leur conversation. La blonde semblait se calmer. Puis elle s’éloigna, anéantie et le moniteur revint vers Gaspard.

- La pauvre. C’est la troisième fois qu’elle tente de le passer ce foutu examen. Plus ça va, plus elle se met la pression. A terme, elle n’arrivera même plus à enclencher une vitesse. Aujourd’hui, en plus, elle a eu droit à un Bertier en grande forme apparemment. Fais attention Gaspard, fais bien attention, il cherchera à te piéger de toutes les façons. Il adore ça. Petit, il devait se défouler en arrachant les pattes des mouches et terrorisant les chats du quartier.

Le silence se fit une nouvelle fois. Mais la R5 ne revenait pas. Trop tôt c’était mauvais. Cela voulait dire que le candidat avait fait une grosse faute, que Bertier avait décidé de cocher la mauvaise case et qu’il entendait bien stopper au plus tôt la balade forcée. Entre vingt minutes et la petite demie heure, c’était normal. Au-delà cela voulait dire qu’il s’était passé quelque chose de pas normal. Un accident peut-être. Avec Bertier et son art de mettre mal à l’aise tous les candidats, il n’y aurait rien d’étonnant. Mais l’examinateur était sans doute le seul à n’avoir jamais expérimenté pareille mésaventure. Il était retors, vicieux, pervers mais c’était un conducteur hors pair, capable d’anticiper le moindre faux pas. Bien entendu, lorsqu’il était amené à actionner les doubles commandes, on n’avait plus qu’à rentrer au bercail la tête basse.

Trois quart d’heure après être partie, la brune, Geneviève donc (Gaspard chantonnait le tube d’Andrew Gold pour lui-même depuis tout à l’heure), réapparut au volant de la R5. Elle n’était ni furieuse, ni en larmes, juste abattue elle aussi par l’idée qu’elle n’était pas prête de s’installer définitivement derrière un

volant, à moins que ce ne fut celui d’une voiture à pédales.

Gaspard la croisa à hauteur de la portière. Elle lui jeta un regard doux et engageant. Un instant il eut la tentation de laisser Bertier seul dans la R5 et de proposer à Geneviève un verre au café du coin. Au lieu de ça, il fit passer toute la séduction dont il était capable dans un sourire qui provenait davantage des yeux que des lèvres et s’installa sur le siège conducteur.

Il connaissait bien les commandes du véhicule pour y avoir passé quelques heures en leçons désopilantes, frôlant souvent la crise de rire avec Eric, le moniteur.

Eric, c’était tout le contraire de Bertier. Amical, engageant, ayant la répartie qu’il fallait. On ne s’ennuyait pas une seconde en sa compagnie. Il était un pédagogue né, capable d’expliquer cinquante fois la même chose d’une manière à chaque fois différente. Il avait un vrai talent de comique et n’hésitait pas à proposer quelques imitations des personnalités en vue. Dès qu’il posait son cul sur un siège de bagnole, Eric se transformait en trublion. Pour celles et ceux qui le connaissaient en dehors de ses heures de travail, ce n’était pas le même. Il se métamorphosait comme un acteur qui entre sur scène. Assis aux côtés de jeunes gens désirant obtenir la permission de conduire, il était drôle, plein d’entrain, rassurant en dédramatisant le côté sacralisé de la conduite en milieu urbain. Sûr de lui, à l’aise dans ses baskets (des montantes en toile de couleurs vives), un brin séducteur, un rien facétieux, il se réalisait totalement dans ce métier de contacts où il avait le beau rôle. Il aurait pu tout aussi bien être moniteur de ski, maitre nageur. Transmettre un savoir faire le rassurait sur ses compétences.

Car Eric trainait une timidité hors normes comme son ombre. Les rendez-vous obligatoires avec l’administration lui étaient autant de parcours du combattant. Allez demander un renseignement à un guichet lui demandait un effort surhumain. Il préparait ses phrases en imaginant toutes les réponses possibles qu’on allait lui faire et oubliait systématiquement celle qui allait le désarçonner. Si son interlocuteur lui demandait quelque chose à laquelle il n’avait pas pensé, il était bloqué, ne sachant quoi répondre. Il s’excusait en rougissant et devait

revenir le lendemain en espérant ne pas retomber sur la même personne. Il se laissait toujours voler sa place dans une file d’attente, n’osait pas réclamer au restaurant et s’excusait lorsqu’on le bousculait ou qu’on lui marchait sur les pieds. Avec les filles, justement avec les filles ce n’était même pas la peine d’y penser. Quelques unes étaient tombées sous le charme dans la R5 car Eric n’était pas laid, il avait même un petit quelque chose. Et puis quelle aisance à sa place de passager. Mais il trouvait toujours une excuse valable pour ne pas honorer des rendez-vous à peine sous-entendus. On lui prêtait alors une vie de famille avec une femme aimée et une ribambelle de marmots. Tout faux.

Gaspard ajusta le siège, régla les rétroviseurs. Il se sentait détendu. Depuis tout môme, Gaspard était à l’aise dans les situations les plus cocasses.

Sur une passerelle suspendue dans le vide qui oscillait à rendre folle n’importe quelle demoiselle un peu sensible, pendant un examen (écrit ou oral) ou la pression se faisait sentir dans la salle en alourdissant l’air, lors d’un entretien d’embauche plutôt rigoureux, même face à un jury composé de plusieurs personnes, il était détendu, apaisé. Dans les soirées où il ne connaissait personne, jusqu’à l’autre bout du monde dont il ne connaissait pas le dialecte, il faisait preuve d’un calme et d’une sérénité de moine bouddhiste.

Son éducation si particulière l’avait amené toujours mettre en avant une forte volonté et une adaptation aux conditions nouvelles, l’avait préparé à ne pas redouter les situations inédites, même celle où il n’était pas préparé à faire face.

Là, ce matin, avec une bonne heure de retard, il était détendu et savait tout des chausse-trapes qui l’attendaient.

Ils fit le tour du pâté de maisons, négociant deux passages protégés et un feu rouge à la perfection. Il enregistrait la signalisation routière comme une caméra de surveillance. Tout s’imprimait dans son cerveau sans qu’il n’y prête attention. - Quel était le dernier panneau rencontré essaya de le piéger Bertier.

- Présence d’enfants. Un abord d’école par exemple ou un parc à proximité.

Bertier émit un hmmm approbateur mais semblait déçu ne n’avoir pas pu le coincer.

Gaspard déjoua tous les pièges que l’on peut rencontrer en l’espace de vingt minutes dans une zone semi-urbaine. Il entendait nettement les soupirs de plus en plus exaspérés de l’examinateur. Il ne pourrait pas coller celui-là à moins de… Il sorti sa botte secrète.

- Tournez à gauche au prochain carrefour et garez-vous sur le premier emplacement disponible.

Gaspard ne connaissait pas franchement les lieux, mais ayant déjà actionné son indicateur de changement de direction, jeté un regard ostensible dans le rétroviseur intérieur et celui placé à sa gauche, il commençait à ralentir et se disposer le long de la ligne médiane symbolisée par quelques pointillés blancs. Il ne venait aucun véhicule en face et Gaspard s’apprêtait à tourner le volant comme s’il était plein, sans jamais passer sa main droite à l’intérieur comme Hélène le faisait régulièrement. Alors il vit le panneau, quasiment dissimulé par l’ombre que produisait une haute haie de troènes en ce début de journée où le soleil rasait l‘horizon. Un beau rectangle à la blancheur passée sur un fond rouge sang, mauvais sang. Sans s’émouvoir, il poursuivit droit devant en prenant bien soin de garder le clignotant allumé, l’arrêter pour le remettre ensuite aurait peut-être été une faute. Il prit donc la ruelle suivante pour se trouver bloqué bientôt par un camion de livraison. L’examinateur pesta à voix haute cette fois. - Ca ne va pas recommencer! Avec la précédente candidate, nous avons été coincé vingt bonnes minutes. On ne peut plus travailler tranquillement dans cette maudite ville!

Tu parles d’un travail, pensa Gaspard. Exposer ses plus profonds désirs vicieux de vouloir pourrir un moment la vie d’autrui en recalant systématiquement tous ceux qui se présentaient à l’examen du permis de conduire B. Qu’est-ce qui expliquait cette détermination à vouloir du mal aux gens? D’où lui venait ce mal de vivre pour qu’il veuille le répercuter sur la vie d’autres gens, plus beaux, plus jeunes que lui. De quoi avait-il

souffert dans sa petite enfance? Quelles avaient été les brimades endurées à l’adolescence? De quels échecs souffrait-il pour désirer à tout prix les faire partager par tous ceux qui croisaient son chemin? Gaspard imaginait bien sa vie à ce peine-à-jouir. Affublé de cul de bouteilles en guise de lunettes, il avait été la risée de ses camarades de classe. Personne ne voulait de lui dans la formation des équipes de football lors des cours d’éducation physique. Il n’était invité à aucune boum. Peut-être même avait-il eu les pires peines du monde à passer son permis de conduire. Aujourd’hui il se vengeait de la plus minable des façons. La belle jeune fille qu’il courtisait l’avait envoyé sur les roses (plus exactement sur un parterre d’orties). Difficile d’imaginer Bertier en sensuelle compagnie de toute manière. Même des professionnelles en seraient dégoûtées.

Depuis il vivait seul dans un petit appartement au cinquième sans ascenseur. Il dinait seul, il dormait seul, il se réveillait seul (c’était bien ça le pire). Son seul plaisir était d’emmerder le monde. Menacer d’appeler la police lorsque ses voisins faisaient une fête, râler quand quelqu’un resquillait dans une file d’attente en oubliant qu’il le faisait cent fois. Il n’avait que l’embarras du choix pour rendre la vie des autres moins plaisante, plus pesante. Il avait surement échoué dans des études de droit qui l’auraient propulsé juge ou, mieux, procureur, mais jamais au grand jamais avocat: il n’était pas sur terre pour aider quiconque mais plutôt pour l’enfoncer davantage. On a tous connus de tels spécimens. Cela fait rire jusqu’au moment où on se trouve à la place de la victime. Et un procureur peut faire pas mal de dégâts dans une vie. Ou huissier, oui huissier lui aurait convenu à merveille. Heureusement pour le bien de l’humanité, il n’était qu’examinateur du permis de conduire. Un moindre mal. Cependant il usait de ce petit pouvoir, il s’y accrochait de tous ses ongles qu’il coupait à cinq millimètres. Il prenait un malin plaisir à provoquer les larmes des filles, la déception des garçons, l’amertume, le désenchantement et l’abattement des plus faibles, la rage, la fureur et l’emportement des plus téméraires. Il avait d’ailleurs échappé plus d’une fois à une agression physique. On l’avait juste un peu serré au col. Si

Bertier exaspérait, son physique disgracieux lui épargnait les assauts corporels. Sa laideur rebutait jusqu’à renoncer à lui envoyer son poing dans la gueule. Il n’était heureux que lorsqu’il apercevait sur les visages avenants une ombre de déception. Il était malheureux et voulait à toute force que le monde entier le soit aussi.

Liste des petites contrariétés.

10. Quelqu’un prend un malin plaisir à vous prendre, au dernier moment, la seule place de parking disponible.

9. Un goujat propose de faire addition séparée au restaurant (uniquement pour les dames).

8. Un pervers vous raconte la fin du film que vous avez projeté d’aller voir le soir même.

7. Se trouver sous le seul et unique nuage dans un ciel immaculé.

6. Subir une panne de télé au moment du but lors d’une finale de coupe du monde.

5. Tacher un vêtement tout neuf.

4. La tartine tombe toujours du côté beurré ou confituré. 3. Se retrouver enfermé dehors.

2. Un malotru vous éclabousse sciemment. 1. Egarer un billet gagnant d’une loterie.

Le camion se déplaça assez vite. Gaspard retrouva sans problème la rue d’où il était parti vingt deux minutes et quarante secondes auparavant. Timing parfait. Le moniteur attendait sous l’abribus, un vague sourire aux lèvres. Il savait que Gaspard était doué mais surtout capable de ne pas angoisser dans une situation nouvelle, de ne jamais perdre ses moyens face à un vicieux de la trempe de Bertier. Eric rêvait d’avoir cette aisance en dehors de l’habitacle de la petite R5.

Gaspard s’était garé en bord de trottoir et attendait le verdict. L’examinateur remplissait quelques cases supplémentaires. Lorsque le moniteur avait remarqué que la portière ne s’était pas automatiquement ouverte sitôt l’arrêt, il savait que la partie était gagnée. Il se frotta les mains.

L’examinateur tendit le papier rose à Gaspard avec un sourire forcé. Il semblait avaler un médicament répugnant.

Gaspard sorti enfin de la petite R5 en brandissant le papier de la délivrance. Il croisa la punkette aux piercings et ne lui souhaita pas bonne chance. Il savait que Bertier allait s’acharner sur elle comme le fauve à qui vient d’échapper la plus belle proie de la savane.

- Tu peux utiliser notre onze cent si tu veux le temps qu’on te trouve une bonne occasion pas chère.

Gaspard avait répondu à Marie que c’était gentil, mais qu’il tenait à se la payer lui-même cette première voiture. Déjà qu’elle avait réglé les cours de conduite.

- Non, ça c’est le cadeau d’Hélène.

Gaspard avait passé deux mois à livrer des plis importants au guidon de son vieux vélo. Il se faufilait dans la circulation enlisée de la capitale. Il avait récolté onze mille huit cent cinquante francs moins deux Pv pour conduite dangereuse. Mais la somme suffisait largement pour investir dans cette fameuse petite Golf grise. Elle avait un atout primordial: la capote pouvait se replier et permettre ainsi au coupé allemand de devenir une belle décapotable comme on en voyait dans les films américains.

Il avait également trouvé un ingénieux système pour voir les films gratuitement à la cinémathèque. Il s’était fait engagé comme remplaçant de Madame Louise, la gentille dame qui passait ses journées à déchirer les tickets à l’entrée de la salle. Posté à la porte, il se glissait dès la fin du générique dans la salle. Si quelque retardataire survenait, il faisait office, en complément, d’ouvreur. En l’espace de cinq mois, il avait vu et revu quelques chefs d’œuvre, réalisant ainsi l’équivalent d’un doctorat en spécialiste du septième art, versions originales cela

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