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Deuxième vie (à la chasse aux champignons)

Dans le document Les sept vies de Gaspard Noël, Hervé THRO (Page 58-112)

C’est ainsi que Gaspard Noël fit l’expérience de sa première mort. Il sera au regret de vous préciser qu’il n’existe pas une vie après la vie. Pas même quelque chose de noir et de froid. Non. Rien. Même pas la possibilité de sentir quoi que ce soit. De ressentir une émotion. C’est comme si l’univers n’existait pas. N’avait jamais existé.

Depuis le Big Bang et la formation des premières étoiles qui commencèrent aussitôt à transformer la matière en brûlant de l’hydrogène, permettant l’élaboration de composants de plus en plus sophistiqués capables, bien des millions d’années plus tard, de permettre l’éclosion d’une forme de vie (ou plusieurs, allez savoir). Depuis les premières bactéries qui se livrèrent un combat de titan dans des conditions improbables et monstrueuses. Depuis les premiers êtres vivants complexes qui se transmirent leur précieux ADN. Jusqu’aux lointains ancêtres qui allaient muter en une nouvelle espèce bipède et au désir de conquête comme jamais une créature avait eu l’audace d’expérimenter. Jusqu’aux grands-parents puis aux parents qui, en plus de leur stock d’ADN datant des premiers poissons, allaient transmettre à leurs descendants quelque chose de plus fort encore: leur culture, leur tradition, leurs idées. Et voilà que la vie vous faisait une fleur: quelques années sur cette bonne vieille Terre. Presque un siècle pour les plus chanceux, à peine la moitié pour les intrépides et guère plus de quelques mois pour les laissés pour compte. Mais quelle expérience! On ne se rend jamais compte de la chance que l’on possède. Tout ça, le Big Bang, les étoiles, les bactéries, nos ancêtres pour tout flamber en quelques années. Quel gâchis quelque part! On ne s’en rend pas compte comme on ne connait l’amour que l’on porte à quelqu’un que lorsqu’il n’est plus là pour le recevoir. Et puis ensuite le vide. Pas de seconde chance. Fallait y penser avant. Et l’univers avec ses étoiles qui continuent à brûler leur hydrogène, à constituer des atomes de plus en plus complexes, des générations d’animaux, d’humains ou quoi qu’on les nomme sur les autres planètes habitées. La vie quoi! Cela a-t-il une fin?

Probablement pas. Mais alors, pourquoi avons-nous une fin, bien palpable même si on ne s’en rend pas compte soi-même? C’est injuste. Oui, la vie est injuste, pourquoi la mort ne le serait-elle pas? Ah, heureux ceux qui croient en la réincarnation, au paradis, même à l’enfer. Car l’enfer c’est tout de même mieux que le néant, non? Mais quelle cruelle désillusion au moment de faire le grand plongeon pour tous ces innocents, ces naïfs qui ont gobé le Grand Mensonge humain. Les animaux n’ont pas ce problème. Enfin, pas si sûr.

Et voilà, tout est fini en ce qui concerne Gaspard Noël. Dommage. Fin de l’histoire. Mais pour qui nous prend-il cet auteur à la noix? Il nous présente son héros. Un vrai petit génie qui s’ignore. Attachant, drôle et faisant le bonheur de ses parents, de son grand grand-père. Et puis voilà qu’il meurt noyé, qu’il disparait de l’histoire. Ce n’est pas normal. Remboursez! Et puis, on ne nous la fait pas à nous autres, lecteurs, regardez: il reste une belle épaisseur de livre à parcourir. Nous n’en sommes qu’au début. Hé, hé, pas si bête. Le reste ne serait que notes, appendice, table des matières, explications de l’œuvre? Ca ne tient pas. Non, l’auteur va forcément trouver comment s’en sortir. Il ne peut pas nous faire ça. On lui a donné notre confiance en ouvrant son roman. Il s’est engagé à nous faire palpiter. Ce n’est pas juste!

Quand je vous disais que la vie (et la mort) n’était pas juste. Bon, je l’avoue maintenant, il y a eu un oubli dans cette histoire. Et je vous prie de bien vouloir excuser ma distraction. J’étais, comme vous, tellement pris dans cette histoire de Gaspard Noël que j’ai oublié un fait qui peut avoir des conséquences toutes nouvelles sur la suite à donner.

Vladimir, le grand-père, n’était pas exclusivement un homme bourré de bonnes idées, comme celle de la petite bouteille en forme d’orange par exemple, ni un bricoleur expert en circuits pour petites voitures qui s’enroulent autour d’un pin. C’était un pédagogue entrainé.

Marie et Hélène s’occupaient de l’instruction de Gaspard ainsi que de son éducation, la curiosité de l’enfant faisant le reste. Mais Vladimir comptait bien apporter sa pierre à l’édifice. Il

apportait une contribution baroque au développement psychique et moteur de l’enfant. Il lui avait apprit comment peindre avec ses doigts (grand succès), à jouer au croquet (discipline qui avait dû inspirer les parties de foot-golf sans doute), à tresser de petits paniers en osier (idéal pour la récolte des œufs de Pâques), à monter sur un vélo (en utilisant une technique particulière : au lieu d’y ajouter ces ridicules petites roues sensées stabiliser l’engin, il avait ôté simplement les pédales dans un premier temps. Gaspard s’aidait donc de ses pieds jouant le rôle des petites roues. Puis, ayant convenablement maitrisé son équilibre et ses trajectoires, on avait fixé les pédales), comment faire des milliers de bulles de savon (Gaspard avait l’impression d’être un vrai magicien), semer ou planter carottes et tomates, citrouilles, haricots, petits pois (bref, un vrai potager qui régalait toute la famille au milieu de l’été). Le grand-père apprit même au petit garçon à tricoter et ce fut écharpes aux couleurs criardes dont on finit par les utiliser pour faire la poussière. Un pull bigarré plut tellement à Maitre Albert qu’il l’adopta comme doudou, diminuant son autorité et son prestige vis-à-vis des autres animaux de la ferme.

Puis il y eut la rencontre avec l’élément liquide. Gaspard venait d’avoir trois ans. Il n’aimait pas trop l’eau sauf lorsque celle-ci était colorée de sirop de grenadine, de fraise ou de citron et qu’elle apparaissait dans un grand verre lorsqu’il fait bien chaud.

- Maintenant que tu sais très bien marcher, il faut que tu apprennes à nager. C’est indispensable.

- Dis, Dimir, tu m’apprendras aussi à voler?

Cela avait été progressivement. D’abord la baignoire. Gaspard pataugeait plus qu’il n’effectuait les bons mouvements. Puis Vladimir eut l’idée de construire un bassin, récoltant les eaux de pluie qui se déversaient du toit.

- Je vais nager dans la pluie, annonçait Gaspard tout excité. C’est ainsi qu’avant cinq ans, Gaspard savait se débrouiller dans l’eau calme et tempérée d’un bassin. Mais ce matin-là, il avait été emporté par des flots tumultueux et glacés. Lorsqu’il se

trouva au fond de la rivière, épuisé et transi, les souvenirs de ces brassées effectuées sous le regard de Vladimir lui revinrent. La mémoire du corps. Il poussa de ses dernières forces sur son pied droit. Cela le propulsa vers la surface. Il reprit une belle goulée d’air comme le lui avait enseigné le grand-père et retrouva les gestes amples et ordonnés qui permettent de se mouvoir dans l’eau. Ses épaules roulaient, ses bras brassaient l’eau sans plus la combattre. Il faisait corps avec les éléments plutôt que lutter contre. Ses pieds battaient en rythme. Son pouls diminua, la technique remplaçant la force. Il continuait d’être emporté par le fort courant au centre de la rivière, mais il se rapprochait toujours davantage de la rive. Enfin, il se hissa sur la berge herbeuse et, la tension retombant subitement, s’endormit sous les rayons du soleil qui séchaient déjà sa peau.

On ne s’était pas inquiété de son retard à la ferme. Il était passé midi et il finit par rentrer, totalement épuisé. Il s’effondra sur la première chaise offerte et déclara d’un trait:

- Ce matin, je suis mort au fond de la rivière.

Gaspard Noël avait grandi en fils unique. Il s’amusait souvent seul. Son entrée dans le système scolaire traditionnel n’aurait de tout façon rien changé à cette faculté de maitriser son monde, de le diriger. N’a-t-on jamais vu ces petits garçons ou ces petites filles isolés dans une cour de récréation, rêveurs et déconnectés des jeux collectifs où ils ne trouvent pas leur place?

Un organisme de cours par correspondance avait prit en partie le relais d’Hélène et Marie qui commençaient à être dépassées par les progrès de leur rejeton.

Si la scolarité de Gaspard était singulière, ses centres d’intérêt étaient partagés par tous les adolescents du monde. Le rock et les filles.

Son enfance s’était déroulée davantage au milieu des livres que devant la télévision qui n’exerçait pas sur ses yeux avides de curiosité l’hypnose qu’elle réussit à imposer aux enfants de tous âges et toutes nationalités. Jusqu’à douze ans, Gaspard n’écoutait pas de musique. Il entendait plutôt les airs autour de lui et semblait ne pas réagir à leurs mélodies. Il n’y prêtait pas

d’attention. Musique classique et certains morceaux de jazz pas trop déstructurés pour Hélène, chanson française pour Marie qui s’articulait autour du trio Ferré, Brassens et Brel. Jusqu’à douze ans donc, les oreilles de Gaspard n’avaient été en contact qu’avec de belles pièces de Mozart, Ravel, Stravinsky, Beethoven ou encore Satie et Grieg. Son cerveau avait enregistré les vers de Brel, Moustaki, Bécaud et Ferrat sans que cela ne le transporte vraiment. Chaque personne a son niveau de résonnance comme une onde électromagnétique qui entre en harmonie avec une certaine oscillation, son propre tempo. Ce qu’il y a de singulier dans cette adéquation est qu’elle n’est le résultat ni d’une hérédité (on ne vibre pas forcément pour les mêmes sonorités que ses parents) ni d’un enseignement (ce n’est pas parce que l’on connait la musique, que l’on sait déchiffrer et interpréter telle œuvre que l’on est troublé par ses arpèges). L’organisation des notes renvoie à quelque chose de totalement indépendant de notre mémoire et notre conscience. Des victimes d’Alzheimer ou souffrant d’amnésie réagiront convenablement à des stimuli musicaux. La musique est semblable à la sculpture et à la peinture et, dans une moindre mesure, à la littérature par ce fait indéniable que l’on ne peut jamais prévoir si telle œuvre plaira ou non. Cela joue trop sur l’émotion. Il n’y a rien de moins rationnel que l’art. Bien sûr on ne peut pas faire n’importe quoi avec une palette de couleurs ou un nombre déterminé de notes de même qu’on ne construit pas une cathédrale en superposant au hasard des blocs de pierre ni écrire un chef d‘œuvre en juxtaposant des milliers de mots. Mais les possibilités sont infinies comme le sont les goûts de chaque personne unique. N’allez pas croire également qu’en singeant une mélodie appréciée, on la fasse aimer au même public. C’est irrationnel, je vous dis.

Pour Gaspard, le déclic eut lieu un vingt deux septembre, peu avant dix huit heures.

Il existait à cette époque dans une rue transversale débouchant sur le boulevard Raspail un endroit étonnant. Il l’avait découvert par le plus grand des hasard. Ce n’était pas son quartier et il faut bien avouer que je ne pourrais dire la raison qui le poussa à

emprunter cette rue ce jour-là, lui-même ne saurait en dire la cause. L’essentiel à retenir c’est que, ce vingt deux septembre qui ne signifie rien pour lui, il marche dans cette rue déserte. La vitrine ne paye pas de mine, mais quelque chose va attirer son attention. Ce quelque chose c’est quelqu’un. Ou plutôt quelqu’une.

Elle est assise sur un haut tabouret, un de ces sièges qui ornent parfois les comptoirs de brasseries où l’on peut reposer ses pieds sur une barre chromée qui l’entoure à trente centimètres du sol. Gaspard avait déjà dépassé la vitrine lorsque l’information transmise à son cerveau par ses globes oculaires fut décryptée, comparée et analysée. Comme dans un film de la Nouvelle Vague, il stoppa, fit un demi-tour assez photogénique ma foi et reprit son chemin en sens inverse à la plus petite allure que ses trop longs pieds pour son âge pouvaient arriver à suivre.

C’avait été une belle journée de début d’automne. Une journée parfaite si on y réfléchit bien. Pas une de ces écrasantes canicules qui donne aux parisiens l’envie et le besoin de mettre les voiles en Normandie, sur les bords de la Loire, sur la côte atlantique ou dans n’importe quel endroit où l’air serait plus respirable qu’ici, coincé entre des immeubles qui se transformaient radicalement en gigantesques radiateurs, ces mêmes murs qui répercutaient le froid glacial de février. Mais pas non plus un jour triste d’arrière saison où l’esprit vagabonde dans du Baudelaire même si le soleil effectue son minimum syndical. C’était une journée parfaite comme il en existe parfois et où rien de mauvais ne peut raisonnablement arriver. D’ailleurs rien de méchant n’était arrivé à Gaspard. De toute façon, il ne se souviendrait plus de ce qui aurait pu précéder la révélation de cette fin d’après midi et j’ajoute que cela n’avait pas le moindre intérêt. Fidèle à son habitude, levé à huit heures, petit déjeuner consistant en un bol de chocolat chaud, du vrai chocolat râpé et deux tartines beurrées croustillantes à souhait avec parfois une fine couche de confiture d’airelles mais pas ce matin-là. Gaspard troquerait le chocolat pour une tasse de café bien noir quelques mois plus tard avant de revenir à ses habitudes au milieu de sa vie. Ensuite, il avait enfilé son éternel Jean et choisi un t-shirt à

l’effigie de Bruce Lee. Il en avait toute une collection. Cela faisait l’objet de cadeaux pour Noël ou son anniversaire. Il n’était pas particulièrement passionné par les arts martiaux mais c’était plutôt le personnage qu’il appréciait. D’une manière générale, il avait un faible pour les disparus trop tôt selon la formule consacrée. Ainsi, il arborait un t-shirt James Dean « Rebel Without a Cause », celui de Marilyn revisité par la polychromie de Warhol, un Hendrix assez psychédélique bien qu’il n’ait jamais encore entendu un de ces riffs de guitare. Cela viendrait. Il avait même un exemplaire du buste de Jfk avec la mention Die too soon et une rareté qu’il ne portait pas souvent: le général de Gaule en képi et cette interjection « c’est la chienlit! ».

Après avoir planché sur quelques exercices de son programme de maths, il était sorti faire un tour. Mieux valait profiter de cette belle journée dont on a déjà vanté les mérites que de rester claquemuré à l’intérieur à potasser les verbes irréguliers ou à se torturer devant des équations toujours plus complexes.

Gaspard n’avait pas de circuit bien défini ni de destination précise en tête. Il aimait se promener dans les parcs de la capitale sans préférence aucune. C’était selon son humeur du jour, voire de l’heure. Il pouvait ainsi changer d’idée en cours de marche et il ne fallait pas être surpris de le voir faire demi-tour en pleine rue. Similairement, il n’avait pas un café favori, encore qu’à douze ans il ne fréquentait pas assidument ces endroits dont l’agitation lui plaisait assez, spécialement les brasseries. Ca bougeait tout le temps. Il admirait le ballet des serveurs, leur dextérité à jongler avec le plateau sur lequel tenaient en équilibre impensable jusqu’à une dizaine de commandes. Il était aussi abasourdi par leur mémoire avant de découvrir que, comme lui et ses leçons, ils mettaient en œuvre des moyens mnémotechniques assez simples pour se rappeler une quinzaine de commandes qui, de toute manière, tournaient toujours autour des mêmes classiques. Deux demi (qui font un ENTIER, n’oubliait pas de commenter Arthur, le garçon du Balto, qui avait toujours un mot d’esprit ou une plaisanterie au coin de la bouche), une grenadine et une menthe à l’eau (avec une paille

pour le grand jeune homme que voici, s‘adressant à un bout de chou sachant à peine mettre un pied devant l‘autre), deux ballons, deux blancs et un armagnac (avec un jeu de tarot pour cette tablée d’habitués), deux Vodkas plus trois bourbons (en gommant soudainement toute familiarité face à cinq golden boys aux complets finement coupés), un lait fraise (entier le lait et les fraises du jardin), deux serrés, un long et un crème plus une Vichy et deux Vittel. Ca marche! Finalement, c’était facile. Gaspard se serait bien vu à la place d’Arthur. Mais, à l’époque de ses douze ans, il ne frayait pas encore beaucoup dans ces endroits tumultueux. Il donnait juste un coup d’œil par les portes vitrées régulièrement ouvertes ou au travers de vitrines où était de temps en temps inscrit le menu du jour à la craie.

Ce matin-là, il avait déployé ses jambes vers le Luxembourg puis s’était arrêté un moment sur les berges de la Seine, profitant des rayons d’un soleil assagi sur son visage. Il s’était payé un sandwich qu’il avait mastiqué longuement, assis sur un muret en laissant pendre ses jambes comme lorsqu’il était un petit garçon. L’après-midi, il avait fait le tour des cinémas de la rive gauche, ces salles d’art et d’essai qui respiraient gentiment une époque qui allait être engloutie par l’uniformité grandissante bien qu’il eut préféré se payer une toile sur les cinémas des grands boulevards. Bresson et Pialat n’étaient pas sa tasse de thé, il leur préférait les grands espaces des productions américaines ou les comédies familiales où Fernandel exhibait ses immenses dents dans un rire méditerranéen, De Funès s’amusant à se singer lui-même dans des contorsions désopilantes et Gabin, ancien jeune premier devenu le patriarche du cinéma français à tel point que, longtemps, Gaspard crut que l’interprète de « t’as d’beaux yeux tu sais » n’était en fait que le fils anachronique du chef du Clan des Siciliens.

Au milieu de la journée, il avait observé des talents de rue au milieu d’une petite foule de badauds qui accordaient cinq minutes de leur temps pas encore si précieux à admirer un cracheur de feu, une Esmeralda se dandinant au son d’un tambourin, un nain exécutant des pirouettes, un homme en redingote apprenant à compter à son babouin ou encore cet

olibrius qui se vantait de diriger une chorale de pigeons. Les roucoulements ressemblaient en effet à du Bach ou au canon de Pachelbel mais un œil attentif et une oreille entrainée aurait vite démasqué la supercherie: un haut-parleur était dissimulé sous son propre habit de chef d’orchestre. Gaspard resta plus d’une heure à profiter de spectacles simples mais divertissants. Plus tard, il regretterait ces amusements de rue devant les visages fermés des piétons et les humeurs chagrines des conducteurs. Il rentrait donc en trainant les pieds, allant presque au hasard parmi les rues qui s’enchainaient. A chaque nouvelle avenue ou

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