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PARTIE 1 : CADRE DE L’ÉTUDE

3.3. Le tri des collections

Un important travail de tri, d’inventaire, et de reconditionnement du matériel archéologique a dû être effectué avant de pouvoir entamer l’étude de l’assemblage lithique de Menez-Dregan I. En effet, ce site majeur fouillé depuis plus de 25 ans n’avait jamais bénéficié d’une quelconque gestion de ses archives de fouilles jusqu’à notre arrivée. L’ensemble des collections lithiques et sédimentologiques avait ainsi été entreposé en

Chapitre 3 – Problématique et méthodologie

cave en bacs en bois sans avoir bénéficié au préalable du moindre inventaire, rendant son étude ainsi que l’évaluation du nombre de pièces archéologiques impossible en l’état.

3.3.1. Le tri des archives de fouille de Menez-Dregan I

La première étape de ce tri a débuté en septembre 2009, lorsque J.-L. Monnier nous a confié l’étude des nucléus de la couche 4 pour notre mémoire de Master 1 (Ravon, 2010). Afin de réaliser cette étude, il a fallu tout d’abord identifier les bacs contenant du matériel archéologique provenant de cette couche au sein d’une très grande quantité de piles de cartons et bacs en bois, pour la plupart non étiquetés et non regroupés. Un premier tri et un premier étiquetage rapide des collections a ainsi eu lieu à la rentrée 2009.

C’est lors de cette même année universitaire que nous avons également mis en place les premières opérations de lavage-marquage de plus grande ampleur et systématiques, sous la forme de stages bénévoles pour les étudiants en cursus Archéologie & Histoire de l’Université Rennes 2, ou du parcours Archéologie de la Licence Histoire de l’art et Archéologie de la même université. En effet, face à l’énorme quantité de mobilier archéologique qui sortait lors de chaque campagne de fouille (14000 objets par campagne en moyenne), il s’est rapidement avéré impossible d’effectuer l’intégralité des opérations de lavage et de marquage du matériel à la fin de chaque saison. Les collections archéologiques non traitées s’étaient ainsi accumulées en cave au fil des années, rendant leur étude impossible.

Pour notre mémoire de Master 2 en 2010/2011, nous avons étudié l’ensemble du mobilier lithique issu des couches 4, 4a, 4b, et 4c. Un second tri des collections en cave a logiquement suivi. Nous nous sommes aperçus à l’époque que la plupart des bacs en bois ou cartons possédaient un marquage lacunaire, ou erroné au pire des cas. Ainsi, plus de la moitié des bacs ne portaient que la mention « MDI » pour Menez-Dregan I, sans mention de couche, ou « MDI ga » pour « Menez-Dregan I galets aménagés », sans mention de couche également…. La seconde moitié étaient à l’époque composée de cartons de petites dimensions sur lesquels les informations portées au marqueur étaient toutes erronées : certains cartons indiquant « nucléus » quand il s’agissait en fait d’éclats, d’autres encore indiquaient une certaine couche alors que du mobilier de plusieurs couches différentes se trouvaient à l’intérieur… Face à l’ampleur du travail, seul le mobilier issu de la couche 4 et de ses sous-niveaux a pu être récupéré.

Lors du début de notre thèse en octobre 2012, il s’est rapidement avéré indispensable de trier les collections archéologiques en cave, par couche archéologique dans un premier temps. Pour ce faire, nous avons bénéficié de l’aide de M. Vizdal, en CDD pendant trois mois sur les crédits de fouille de Menez-Dregan I. Lors de ces trois mois, plusieurs étapes se sont succédées afin de faire face à l’ampleur du tri de cette collection. Dans un premier temps, chaque bac ou carton a été ouvert afin de déterminer la provenance de chaque artefact. Les différentes collections (mobilier, esquilles, charbons, prélèvements) ont été identifiées et regroupées par niveau archéologique. Dans un second temps, plusieurs stages de post fouille ont été organisés pour les étudiants de l’Université Rennes 2, et pour les étudiants du Master 2 Préhistoire, Paléontologie et Paléoenvironnements de l’Université Rennes 1 (fig. 17). Ces opérations systématisées tout au long de l’année universitaire ont ainsi permis d’achever le lavage-marquage du mobilier archéologique, car plus de 75 % du mobilier n’avait jamais été traité depuis 1987, année des premiers sondages exploratoires sur le site.

Un reconditionnement des collections a également été effectué en même temps. Tous les bacs en bois et cartons ont été remplacés par des bacs Europe normalisés, répondant aux normes de stockage du SRA Bretagne. Un inventaire de ces bacs a ainsi été mis en place, en séparant les esquilles (fragments de roches issus du débitage récupérés au tamisage ou inférieurs à 3 cm, donc non cotés sur le site), le « lithique » (industrie lithique, principalement le débitage), le « macro-outillage » (galets aménagés, matériel de percussion,

éclats de grandes dimensions, gros fragments de galets), les charbons de bois, les pièces archéologiques brûlées, et les différents prélèvements de sédiments.

L’ensemble de la collection a ainsi pu bénéficier d’une nouvelle procédure de gestion des archives de fouilles, disponible en annexe de ce volume, mise en place grâce à l’aide notamment de F. Eluard (étudiant en Licence Archéologie de l’Université Rennes 2) et G. Le Poupon (titulaire d’un Master 2 Valorisation du Patrimoine économique et culturel). Une couverture photographique systématique du mobilier archéologique a également été effectuée, et depuis lors appliquée directement pendant les campagnes de fouille afin de gérer au mieux cette importante collection archéologique.

Fig. 17 : Post-fouille du site de Menez-Degan I : lavage, marquage et tri des collections.

À ce jour, et à l’issue de 8 années de travaux de post fouille, l’ensemble de la collection issue des fouilles du site de Menez-Dregan I a été traitée, triée, et inventoriée. Cependant, l’étude complète et détaillée prendra bien plus de temps, notamment en ce qui concerne les millions d’esquilles, mais sera nettement facilitée par ces premières opérations de tri du mobilier.

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