Materials and Methods
Supplementary 5: tPA is involved in BDNF maturation BDNF 488 (100nM) incubated alone or in the presence of tPA (20nM), plasminogen (50nM), plasmin (25nM) or Aprotinin (20 KUI/ml)
1.3. Transport des vésicules de tPA
Nous avons ensuite montré que le tPA était transporté le long des axones et des dendrites des neurones corticaux en culture et que ce transport s’effectue de façon rétrograde (de la périphérie vers le corps cellulaire) et antérograde (du corps cellulaire vers la périphérie). Nous avons mis en évidence que les vésicules contenant du tPA sont davantage mobiles dans les axones (environ 1,22 µm/s) que dans les dendrites (environ 0,9 µm/s). Ces vitesses sont en accord avec celles retrouvées dans la littérature pour le trafic des vésicules à cœur dense
(Kwinter et al., 2009; Lochner et al., 1998) (Article 1 ; Figure 3).
Au niveau des dendrites, les vésicules sont plus stationnaires que dans les axones. Ceci peut s’expliquer par le fait que les vésicules de tPA sont sûrement situées au niveau des épines dendritiques et probablement arrimées à la membrane plasmique pour être exocytées suite à une dépolarisation neuronale. De plus, nous avons retrouvé une exocytose plus élevée des vésicules contenant l’HaloTag®‐tPA‐SEP dans les dendrites par rapport aux axones (Article 1 ; Figure 6) ; ce résultat confirme l’hypothèse énoncée précédemment. Il serait donc intéressant de vérifier cette hypothèse en effectuant un traitement au KCl sur ces cultures afin de vérifier que la dépolarisation neuronale, induite par le KCl, provoque une diminution de la quantité
166 Discussion de spot de tPA‐HaloTag® au niveau des dendrites ou alors une augmentation de l’exocytose de ces vésicules immobiles contenant la protéine HaloTag®‐tPA‐SEP. En revanche, les vésicules contenant le tPA sont plus dynamiques dans les axones que dans les dendrites. L’explication la plus probable est que ces vésicules retournent vers le corps cellulaire pour être dégradées par les lysosomes ou alors pour aller activer certains gènes au niveau du noyau. Le transport rétrograde du tPA axonal pourrait avoir un rôle protecteur comme pour le BDNF (Philippidou et al., 2011) en contrôlant des gènes responsables de la survie neuronale. Ce transport rétrograde du tPA serait en accord avec les mécanismes de survie du tPA (Correa et al., 2011; Liot et al., 2006; Wu et al., 2013).
2. Trafic vésiculaire neuronal du tPA
2.1.
Le tPA neuronal peut être exocyté
Comme nous l’avons vu dans la partie « 3.1 L’exocytose » de l’introduction, l’exocytose est un mécanisme important pour le fonctionnement des cellules et principalement pour les neurones. Cette fonction est à la base de la communication entre les différentes cellules cérébrales (Wu et al., 2014). Louessard et collaborateurs ont montré, que le tPA était contenu dans des vésicules glutamatergiques synaptobrévines 2 (VAMP2) positives (Louessard et al.,2016). D’autres études ont également révélé que le tPA pouvait être libéré dans le milieu
extracellulaire suite à une dépolarisation neuronale par l’intermédiaire du KCl (Fernández‐
Monreal et al., 2004; Gualandris et al., 1996; Lochner et al., 2006) ou du NDMA (Nicole et al.,
2001).
Nos recherches nous ont permis d’une part, de confirmer que le tPA est bien présent dans des vésicules VAMP2 positives (Article 1 ; Figure 5) et d’autre part, de visualiser son exocytose grâce à un outil original : un plasmide codant pour le HaloTag®‐tPA‐SEP (Article 1 ; Figure 6). La SEP est une protéine fluorescente spéciale : en effet, cette GFP n’est fluorescente qu’à pH 7,4 (pH extracellulaire), lorsque la protéine HaloTag®‐tPA‐SEP est dans les vésicules (pH 5,5) elle ne peut donc pas émettre de fluorescence. Cette technique nous permet de suivre en direct l’exocytose du tPA : dans les vésicules le tPA est seulement détectable grâce
167 Discussion à sa fluorescence rouge (TMR ligand fixé à l’HaloTag®), lors de l’exocytose le tPA est détectable via le TMR Ligand (rouge) mais également grâce à la GFP qui devient fluorescente (verte). Dans cette étude, nous avons montré que le tPA n’était pas seulement libéré de façon régulée (par un stimulus : le KCl ou le NMDA) mais qu’il est également libéré de façon constitutive par le neurone à la fois dans l’axone et les dendrites (Article 1 ; Figure 6). Pour confirmer ce résultat, on pourrait traiter nos cultures de neurones exprimant la protéine HaloTag®‐tPA‐SEP, avec la toxine tétanique qui est un inhibiteur de l’exocytose. De la même manière, il serait intéressant de visualiser l’exocytose régulée du tPA à l’aide d’un traitement au KCl ou au NMDA ; ces deux molécules provoquent une entrée de calcium dans la cellule ce qui va engendrer une dépolarisation neuronale. Comme vu précédemment, nous avons seulement regardé l’exocytose constitutive, c’est‐à‐dire non provoquée par une dépolarisation neuronale. Dans notre cas, il est possible de comparer l’exocytose spontanée du tPA au niveau axonal versus dendritique. L’exocytose spontanée est un mécanisme nécessaire pour le renouvèlement de la membrane et des composants de celle‐ci (récepteurs, canaux, etc.), elle peut donc s’effectuer tout au long des prolongements. En revanche, lors d’une exocytose régulée (via le calcium), la libération présynaptique de molécules ne peut s’effectuer seulement au niveau de la terminaison axonale, contrairement à l’exocytose post‐synaptique qui peut s’effectuer tout au long des dendrites au niveau des épines. Il serait peut‐être plus pertinent de comparer l’exocytose régulée versus constitutive au niveau des axones et au niveau des dendrites. En effet une des hypothèses, qui devrait être vérifiée, est que le tPA est libéré de façon constitutive dans l’élément post‐synaptique (dendrites) et de façon régulée au niveau du compartiment présynaptique (axones).
Nous avons également démontré que le tPA peut être contenu dans des vésicules VAMP3 positives (Article 1 ; Figure 5). Physiologiquement, VAMP3 est seulement exprimé par les astrocytes et il est impliqué dans les endosomes de recyclage (Barber et al., 2015). Lorsque VAMP3 est exprimé dans les neurones, il possède les mêmes fonctions d’exocytose que VAMP2 à savoir qu’il peut également interagir avec les t‐SNARE , la syntaxine 1 et SNAP‐25
(Chilcote et al., 1995). VAMP7 est une protéine impliquée dans des voies de sécrétion et
d’endocytose, ce qui lui permet de jouer un rôle dans la croissance des neurites et la transmission synaptique mais également dans le remodelage de la membrane plasmique et la sécrétion lysosomale (Chaineau et al., 2009). Il serait donc intéressant d’étudier l’interaction
168 Discussion
du tPA avec VAMP7 au niveau neuronal afin de voir d’une part, si le tPA peut subir une exocytose lysosomale et, d’autre part, confirmer son éventuelle implication dans la croissance des neurites.