• Aucun résultat trouvé

Le Québec est un immense territoire et le transport des œufs des salmonidés par la méthode sèche est à privilégier dès que la durée totale d’un déplacement routier excède six heures. La distance et l’isolement de certains sites de reproduction artificielle, peuvent même exiger d’effectuer un transport aérien. Et lorsque les œufs sont transportés dans des cruches isothermes, une réserve d’eau neuve supplémentaire est requise pour effectuer des remplacements de l’eau usée et de préférence aux deux heures lors du trajet.

Pour le transport à sec, des boîtes de transport isotherme contiennent des claies en mousse de styrène perforé et conçu pour y disposer les œufs et sont disponibles auprès de commerce spécialisé. Il est recommandé d’utiliser des boîtes de transport neuves pour ne pas transférer des agents pathogènes. Des claies artisanales peuvent aussi être fabriquées sur mesure, pour s’insérer dans des boîtes de carton dont les parois sont doublées de panneau de mousse de styrène. Une claie de 300 x 300 x 35 millimètres peut aisément recevoir un litre d’œufs, ainsi que le tissu de coton à fromage pour les retenir. Une claie artisanale se compose d’un léger cadre en bois, d’au plus 1 cm d’épaisseur par 3-4 cm de hauteur. Le fond de la claie supporte les œufs, grâce à un grillage pour moustiquaire en fibre synthétique. Le grillage est serré et agrafé fermement, puis est taillé à la forme du fond de la claie. La taille et le nombre de claies sont adaptés et ajustés aux formats du contenant isotherme ou de la boîte de carton munie de ses panneaux ajustés de mousse styrène. Un sac en plastique est inséré à l’intérieur de la boîte et retient l’eau qui s’écoule des claies.

8.1 Les étapes d’emballage à sec des oeufs

- Produire une réserve de glace, à partir d’eau de qualité, non chlorée. Une glacière contient les sacs de glace et a été conservée au congélateur. Il est préférable d’également conserver les boîtes et les claies de transport des œufs au congélateur avant d’effectuer la fraye.

- Des sections de coton à fromage sont taillées pour bien retenir, contenir et recouvrir les œufs des claies.

- Les œufs ont été rincés après 1 heure de durcissement et après la seconde heure, les œufs ont été nettoyés par des rinçages successifs et rapides.

- Casser la glace en morceaux en fracassant le sac sur un objet solide.

L’utilisation de glace très froide qui provient directement de la congélation et qui est sèche et colle aux doigts pose un sérieux risque de gel, pour les œufs de la claie adjacente. Une erreur, parfois fatale qu’il est facile de

corriger en humidifiant les morceaux de glace qui sont rapidement plongés dans de l’eau glacée à l’aide d’une passoire.

- Avant de procéder à l’emballage, si la température de l’eau est trop élevée, des morceaux de glace sont déposés graduellement dans la cruche isotherme, pour abaisser lentement la température des œufs durcis à 7 °C. Malgré qu’il soit préférable de maintenir des œufs entre 2 et 5 °C durant le transport. Pour obtenir un développement embryonnaire optimal, la température des œufs des salmonidés ne doit pas excéder 7 °C.

- Lorsque les œufs sont refroidis, la mise en boîte doit s’effectuer promptement, afin de maintenir la chaîne de froid. Déposer un sac plastique à l’intérieur de la boîte, puis une première claie munie d’un coton à fromage. Mettre la glace humidifiée et égouttée, puis rabattre le coton.

Walter Bertacchi

Figure 12. Une première claie avec des œufs qui sont sécurisés à l’aide de coton à fromage. Une claie remplie de glace humidifiée est présente au fond de ce contenant isotherme de transport.

- Sur une surface rigide grillagée ou perforée qui favorise l’égouttement rapide des claies. Plonger la section de coton à fromage dans l’eau

à l’extérieur, sur chacun des côtés, pour recouvrir les œufs qui y seront versés.

- Utiliser un bécher de pharmacien d’un litre, avec graduation au 20 ml, pour connaître le volume d’œufs. Laisser décanter les oeufs. Puis ajuster la quantité, si l’on désire un volume exact.

- Verser les œufs dans la claie. Puis rabattre chacun des côtés du coton à fromage pour recouvrir et pour sécuriser les œufs dans la claie. Si les œufs ne semblent pas adéquatement recouverts. Mouiller et utiliser une seconde section de tissus, afin de bien sécuriser les œufs.

- Ne jamais surcharger une claie, les œufs du dessous risqueraient d’être comprimés ou écrasés. Une règle est de ne pas charger une claie à plus de la moitié de son volume. Une claie artisanale, de 30 x 30 x 4 centimètres, possède un volume d’environ 3 litres. Ce qui est amplement suffisant pour un litre d’œufs et le tissu utilisé.

- Déposer la claie d’oeufs dans le contenant isotherme. Et poursuivre avec les autres claies.

- Terminer un contenant, en déposant sur le dessus, une claie vide avec coton à fromage humecté et remplir de glace humidifiée.

- Refermer promptement le sac de plastique et la boîte à l’aide de ruban adhésif pour augmenter la valeur thermique et pour éviter une ouverture accidentelle, en cas de versement.

- Sécuriser, recouvrir et entourer soigneusement les contenants d’oeufs dans le véhicule de transport. Recouvrir les contenants d’oeufs, pour réduire les risques de gel et l’exposition aux températures ambiantes élevées durant le transport. Acheminer rapidement à la station piscicole gouvernementale.

- Peu importe, les raisons, le personnel ou le véhicule, les contenants d’œufs doivent obligatoirement être livrés à la station piscicole dans un délai de 24 heures. À 48 heures suivant l’insémination, les œufs ne supportent plus les chocs qui proviennent des manipulations que doit exécuter le personnel de la station piscicole avant que débute l’incubation.

Walter Bertacchi

Figure 13. Des œufs de touladi sont disposés dans des claies artisanales, en vue du transport par méthode sèche.