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Les moyens de copie et de transmission des œuvres désirables à reproduire ont été développés et amplifiés par les Grecs d’Orient à l’époque hellénistique pour

travailler la pierre (tournage) mais également l’argile, le métal, la terre, le stuc.

Les techniques de copie et de réplication par moulage d’objets entiers ou de parties

à monter ensuite (statuaire, orfèvrerie...) ont été particulièrement utilisées pour

faire face à une demande accrue d’art de qualité dans un monde élargi, comme cela

a été remarqué jadis

123

.

121. O. Bopearachchi, « Découvertes récentes de sculptures hellénistiques en Asie centrale », in Art et

archéologie des monastères gréco-bouddhiques du Nord-Ouest de l’Inde et de l’Asie centrale. Actes du colloque international du Crpoga (Strasbourg, 17-18 mars 2000), Z. Tarzi et D. Vaillancourt éd., Paris, de Boccard,

2005, p. 51-65 ; O. Bopearachchi, « Recent Archaeological Discoveries from Afghanistan and Pakistan »,

Bulletin of the Miho Museum 5, 2005, p. 19-30 ; pour le médaillon en ivoire voir BraceGrec.

122. Sur le « trésor » de Dal’verzin Tépé : infra p. 104-105. Je rappelle ici la célèbre phalère gréco- bactrienne à éléphant de guerre de l’Ermitage (GrAs, fig. 53 = Öffnung, no 77, p. 272-273 = ACOH, pl. I)

datée du iiie-iie siècle av. J.-C., mais la tête casquée de profil, l’allure du kètos du tapis et surtout le décor

sagittal et triangulaire des archères de la muraille indiquent un rempart à galerie, comme à l’époque kouchane, et non le rempart massif résistant de la poliorcétique grecque, et donc probablement une date plus récente, peut-être le iie siècle (sur les éléphants en Asie centrale et le crochet de cornac de la broderie de

Noin-Ula, NomInst, p. 1568, n. 64) ; un médaillon au buste de Dionysos de Douchambé (Öffnung, no 270,

p. 369) daté du ier siècle av. J.-C.-ier siècle apr. J.-C. (notre fig. 24) ; emblèma transformé en phalère à Bellérophon

monté sur Pégase et combattant la Chimère de Volodarka au Kazakhstan (notre fig. 25) (M. Treister, « Silver Phalerae with a Depiction of Bellerophon and the Chimaira from a Sarmatian Burial in Volodarka (Western Kazakhstan). A Reappraisal of the question of the So-Called Graeco-Bactrian Style in Hellenistic Toreutics »,

Ancient Civilizations from Scythia to Siberia 18/1, 2012, p. 51-109) ; une centauromachie de Bactriane (notre

fig. 26) (K. A Abdullaev, « A Bactrian Gold Buckle with the Contest Between a Hero and a Centaur (Herakles and Nessos?) », Parthica 10, 2008, p. 135-149), proche par son style et ses incrustations en virgule de la plaque de Saksanokhur (supra) et d’objets de Tillya Tépa, donc d’antiquités du ier siècle (et non des iiie-iie s. av. J.-C.)

mais qui pourrait « descendre » de celle du « casque de Ménélas » de la fin du iie ou du ier siècle (F. Queyrel, op.

cit. [n. 79], p. 252 fig. 261), et dans laquelle je verrais, comme J. Boardman, un héros combattant à l’épée plutôt

qu’un Héraclès (sans massue ni léonté) contre Nessos. Tillya Tépa possède une place particulière eu égard à sa richesse en arts hellénisés et steppiques et à sa date, bien assurée vers le milieu du ier siècle : V. I. Sarianidi, L’or

de la Bactriane. Fouilles de la nécropole de Tillia-tepe en Afghanistan septentrional, Léningrad, Aurora, 1985, et

de nombreuses autres études (V. Schiltz, « Tillia tepe, la “Colline de l’or”, une nécropole nomade », in Trésors

retrouvés; GrAs, p. 111 et 115-120 ; RoiAn). En revanche, si rien n’indique que le buste d’un médaillon en argent

doré de l’Ermitage de « Tyché-Oaninda », ailée, coiffée du calathos, diadémée (?) et tenant une grenade, provienne de Bactriane (Öffnung, no 214, p. 336), rien ne s’y oppose non plus. D’autres œuvres se rattachent apparemment

à notre domaine, publiées par M. L. Carter, « From Alexander to Islam: Hellenism in a non-Mediterranean environment », in Splendors of the Ancient East. Antiquities from the al-Sabah Collection, D. Freeman éd., Londres, Thames & Hudson, 2013, parmi les nos 64 à 86.

123. H.-P. Francfort, op. cit. (n. 50), p. 35-41 : « Cette capacité à copier, transposer et transporter, developpée au plus haut point avec les moyens techniques de l’époque, peut être comprise comme la

Fig. 24. – Phalère de Douchambé (Tadjikistan), Musée national du Tadjikistan.

Buste de Dionysos. D’après B. Stawiski, Kunst der Kuschan,

Leipzig, 1979, fig. 131. Diam. 14,5 cm.

Fig. 25. – Phalère à emblèma, Bellérophon combattant la Chimère. Volodarka (Kazakhstan). Cliché aimablement

communiqué par M. Treister (« Silver Phalerae with a Depiction of Bellerophon and the Chimaira from a Sarmatian Burial in Volodarka (Western Kazakhstan)  »,

Ancient Civilizations from Scythia to Siberia 18/1, 2012,

p. 51-109, fig. 1. burial in Mound No. 4 of the Volodarka-I Burialground. Excavations led by

G. A. Kushaev, 1981. View of front surfaces. Ural’sk, West-Kazakhstan Regional Museum. 1 – Inv.

No. 4831/1. 2 – Inv. No. 7949). Diam. 23,5 cm. Fig. 26. – Boucle en or à centauromachie. D’après K. A. Abdullaev, « Images

et cultes de l’Occident dans l’Orient hellénisé : Héraclès en Asie Centrale et dans l’Inde du Nord-Ouest », Comptes rendus des Séances de

l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres 2007,

fasc. I (janvier-mars), fig. 16, p. 563.

solution trouvée par un appareil de production qui était resté confiné à la Méditerranée orientale jusqu’à la conquête d’Alexandre, aux problèmes qui se posent lorsqu’il se trouve soudain confronté à un monde élargi à la dimension d’un continent et à une demande sans cesse accrue de la part des Grecs nouvellement enrichis installés sur les terres de l’Orient  ». Pour la toreutique bactrienne, le stuc et la terre crue (p.  44-46 : empreintes de sceaux et bustes féminins) ; sur les moyens et les techniques de réplication rapide et en grande quantité (p.  104  ; 118-119  ; 123-124), avec référence à Kurz qui avait parfaitement compris que les médaillons appliqués sur la céramique, les intailles, etc. tiraient leurs modèles de l’orfèvrerie (O. Kurz, op.

cit. [n. 115], p.  96-150, p. 145). R. Mairs, (« Models, moulds and mass production: the mechanics of stylistic

influence form the Mediterranean to Bactria », Ancient West & East 13, 2014, p. 175-195) reprend de telles idées. La question de la diffusion des techniques grecques comprend également d’autres domaines  : « héritage technique grec » en général (H.-P. Francfort, op. cit. [n. 50], p. 123), les statues acrolithes (supra n. 50), et des secteurs plus domestiques comme le tissage (H.-P. Francfort, op. cit. [n. 50], p. 47 : pesons d’argile et tissage sur métier vertical) ou le broyage du grain en grande quantité avec de lourdes meules à trémie à Aï Khanoum mais aussi à Sirkap (H.-P. Francfort, op. cit. [n. 50], p. 86-87 ; Id., « Habitat rural achéménide, hellénistique et kouchan dans la plaine d’Aï Khanoum-Shortughaï  », in Fouilles d’Aï

À côté des trouvailles de médaillons de plâtre d’Aï Khanoum et de Begram,