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Traitement de la vaginose bactérienne

Liste des tableaux

X- Traitement de la vaginose bactérienne

1- Antibiothérapie ... 79 1.1- En dehors de grossesse ... 79 1.1.1- Métronidazole ... 79 1.1.1.1- Mécanisme d’action ... 80 1.1.1.2- Effets indésirables ... 80 1.1.1.3- Contre-indications et précautions d’emploi ... 81 1.1.1.4- Interactions médicamenteuses ... 82 1.1.2- Clindamycine ... 83 1.1.2.1- Mécanisme d’action ... 84 1.1.2.2- Effets indésirables ... 84 1.1.2.3- Contre-indications et précautions d’emploi ... 84 1.1.2.4- Interactions médicamenteuses ... 84 1.1.3- Tinidazole ... 85

1.1.3.2- Contre-indications et précautions d’emploi ... 85 1.1.3.3- Interactions médicamenteuses ... 86 1.1.4- Secnidazole ... 86 1.1.4.1- Effets indésirables ... 87 1.1.4.2- Contre-indications et précautions d’emploi ... 87 1.1.4.3- Interactions médicamenteuses ... 87 1.2- Pendant la grossesse ... 87 1.3- Pendant l’allaitement ... 89 1.4- Les récidives... 90 2- Alternatives thérapeutiques émergentes contre la vaginose bactérienne ... 92 2.1- Œstrogènes ... 92 2.2- Antiseptiques ... 92 2.3- Probiotiques et prébiotiques ... 93 2.4- Composés dérivés de plantes ... 95 2.5- Antimicrobiens naturels ... 95 2.6- Agents acidifiants / tampons ... 96 2.7- Autres agents anti-biofilm ... 97

XI- Prévention ... 98 XII- Rôle du pharmacien d’officine dans la prévention de la vaginose bactérienne ... 100 Conclusion ... 103 Résumés

De nombreuses bactéries coexistent dans l’organisme humain et constituent un « microbiote normal ». Ces bactéries appartenant à diverses espèces sont inoffensives à l’état normal, et souvent douées d’un effet positif. Acquises rapidement après la naissance, ces flores évoluent continuellement et varient selon les conditions environnementales, alimentaires, hygiéniques, climatiques et hormonales.

Parmi ces flores, la flore vaginale est particulièrement importante par sa dimension, sa diversité, son évolution et son rôle. Ses variations sont sous la dépendance de l’imprégnation oestrogénique de la flore vaginale. Elle joue un rôle majeur dans la protection de la muqueuse vis-à-vis de l’infection et l’équilibre physiologique de l’appareil génital féminin.

Les bactéries dominantes au sein de la flore vaginale d’une femme normale sont les lactobacilles. Leur présence assure l’équilibre écologique du vagin, notamment par leur pouvoir acidifiant (hydrolyse du glycogène en acide lactique), le pH vaginal étant maintenu entre 3,8 et 4,5. Ce pH acide inhibe la multiplication de la plupart des pathogènes.

La vaginose bactérienne est une maladie très fréquente chez les femmes en âge de procréer, traduisant un déséquilibre profond de l’écosystème vaginal. Elle est caractérisée par le remplacement d'un microbiote vaginal Lactobacillus-dominant par un mélange variable de bactéries anaérobies strictes et facultatives. La cause de ce remplacement n’est pas connue à ce jour.

En dehors de la grossesse, c’est une pathologie bénigne, mais qui peut avoir des complications gynécologiques et obstétricales graves pendant la grossesse, ainsi qu’un retentissement psychologique important chez les femmes pour qui la vaginose bactérienne devient une pathologie chronique et récidivante.

Des facteurs de risques endogènes et exogènes peuvent favoriser l’apparition de la vaginose bactérienne, à savoir des facteurs de risques hormonaux, pathologiques, ethnique, le stress, le tabac, l’éducation, l’administration de certains médicaments, les rapports sexuels…

L’existence d’une vaginose bactérienne facilite l’acquisition de certaines infections sexuellement transmissibles (IST) comme les infections à Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia

trachomatis, l'herpès simplex de type 2, et l'infection au virus de l'immunodéficience humaine

Les objectifs de notre travail sont :

- Rappeler l’anatomie et l’histologie du vagin et de la vulve.

- Rappeler l’évolution et la composition de la flore vaginale normale ainsi que les moyens de défense antibactériens du vagin, en s’intéressant sur le rôle crucial des lactobacilles protecteur.

- Connaitre les facteurs de risque qui peuvent entrainer la vaginose bactérienne.

- Avoir une idée sur la prévalence de la vaginose bactérienne au niveau international et national.

- Faire connaitre les traitements habituels utilisés dans la prise en charge de la vaginose bactérienne, ainsi la nouvelle orientation possible pour le traitement de la vaginose : probiotiques.

En 1892, Doderlein a identifié, en cultivant les sécrétions vaginales de femmes en bonne santé, Lactobacillus spp., une bactérie anaérobie facultative gram-positive découverte pour la première fois dans le lait aigre par Scheele en 1780 puis chez l'homme par Folwarczny en 1858. En 1921, Schroeder confirme les découvertes de Doderlein et développe trois grades pour évaluer la composition microbienne de la flore vaginale. Ces notes sont les suivantes: 1) microflore vaginale saine (grade I); 2) Lactobacillus spp. partiellement remplacé par d'autres bactéries (grade II); 3) Lactobacillus spp. complètement remplacé par d'autres bactéries (grade III). Sept ans après le travail de Schroeder, Thomas a identifié les bactéries de Doderlein par microscopie et culture Lactobacillus acidophilus. Sur la base de ces résultats, Thomas et Schroeder ont suggéré que les pertes vaginales sont associées à une carence en lactobacilles.

Jusqu'au milieu des années 1950, les médecins utilisaient le terme «vaginite non spécifique» pour les femmes ayant des pertes vaginales lactobacillaires de grade III sans cellules de levure ou Trichomonas vaginalis. En 1953, Leopold, un capitaine de l'armée américaine, a été le premier à isoler et décrire une petite bactérie gram-négative, non motrice, non encapsulée, en forme de bâtonnet, prélevée sur des écouvillons cervicaux de cervicis et d'hommes atteints de prostatite. Bien qu'il n'ait pas nommé son espèce, il a suggéré que l'organisme était un membre du genre Haemophilus. Deux ans plus tard, Gardner et Dukes ont isolé l'organisme rapporté par Léopold chez des femmes atteintes de vaginite bactérienne non spécifique, et en se basant sur son origine, l'organisme s'appelait Haemophilus vaginalis. Ils ont également été les premiers à décrire H. vaginalis comme l'agent causal des infections vaginales non spécifiques. En 1978, Pheifer a confirmé les résultats de Léopold, Gardner et Dukes après le traitement des femmes atteintes de vaginite non spécifique avec le métronidazole, un médicament antimicrobien utilisé pour traiter les infections bactériennes. Depuis le premier rapport de Gardner et de Dukes en 1955, de nombreux chercheurs ont identifié H. vaginalis chez des femmes fréquentant des cliniques de maladies vénériennes aux États-Unis.

Des questions ont été soulevées concernant l'identification de H. vaginalis comme agent étiologique de la vaginite non spécifique depuis la publication initiale par Gardner et Dukes. Dans la première étude réalisée par Gardner et Dukes, 2 des 13 femmes en bonne santé ont été infectées après avoir été inoculées avec une culture pure de H. vaginalis. Dans leur seconde étude, 7 des 29 femmes inoculées avec H. vaginalis ont été infectées. Dans leur troisième étude réalisée avec 15 femmes en bonne santé qui ont été inoculées par voie intravaginale avec H. vaginalis, 11 ont développé l'infection. Combinées, ces expériences ont montré qu'environ 35% des femmes inoculées étaient infectées par H. vaginalis. Pour Gardner et Dukes, l'isolement d’H. vaginalis chez les femmes inoculées avec la bactérie était une preuve suffisante pour postuler que H. vaginalis était l'agent étiologique de la vaginite non spécifique. Néanmoins, la plupart des chercheurs ont rejeté cette conclusion de causalité parce qu'elle ne répondait pas aux postulats de Koch, proposés en 1890, sur la relation de cause à effet entre les bactéries et la maladie.

Dans les années 1960, il y avait beaucoup de critiques sur la question de savoir si cette petite bactérie anaérobie appartenait au genre Haemophilus. En 1963, Zinnemann et Turner ont proposé de renommer H. vaginalis en tant que Corynebacterim vaginale parce qu'il a une morphologie de type corynebacterium. En 1979, Greenwood et Pickett ont indiqué que H.

vaginalis n'avait pas de genre établi et, par conséquent, un nouveau genre devrait être établi

pour cette bactérie. En utilisant plusieurs méthodes biochimiques, telles que l'hybridation ADN-ADN, l'analyse biochimique de la paroi cellulaire et la microscopie électronique, en 1980, Greenwood et Pickett ont montré que H. vaginalis n'appartenait pas au genre Haemophilus et l'a renommé Gardnerella vaginalis en l'honneur de Gardner qui avait d'abord rapporté l'association entre la vaginite non spécifique et cette bactérie. La même année, le nom de G. vaginalis est également soutenu par une seconde étude taxonomique menée par Piot. Depuis 1983, les médecins ont utilisé le terme «vaginose bactérienne» pour différencier le syndrome des pertes vaginales décrit par Gardner et Dukes de ceux causés par d'autres micro-organismes (par exemple, les parasites ou les champignons).

Historiquement, cette pathologie portait le nom de vaginite non spécifique, s’opposant ainsi aux vaginites spécifiques où l’étiologie était clairement identifiée. On retrouve ainsi les vaginites spécifiques à Candida albicans ou à T. vaginalis. Cependant, le terme de vaginite a dû être remplacé car il était inapproprié pour caractériser ce phénomène où l’inflammation est inexistante ou mineure. C’est ainsi que le terme de vaginose bactérienne a été créé pour différencier cette pathologie des autres infections vaginales qui ne présentent pas les mêmes caractéristiques, ni les mêmes symptômes.

D'autres microorganismes de la microflore vaginale, outre G. vaginalis, ont été découverts au cours des deux dernières décennies. Il s'agit notamment de Mobiluncus curtisii, de M. mulieris, de Mycoplasma hominis et de bactéries anaérobies, telles que Bacteroides

spp., Prevotela spp., Peptostreptococcus spp., Fusobacterium spp. et Porphyromonas spp. G. vaginalis a également été détecté dans des échantillons de culture de presque toutes les

femmes symptomatiques atteintes de vaginose bactérienne et dans environ 50% de la microflore vaginale de femmes en bonne santé [1].

I- Rappel anatomo-

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