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Diverses approches non-pharmacologiques centrées sur les symptômes cognitifs sont désormais reconnues comme des interventions pouvant être combinées à une médication nootrope ou des alternatives à la pharmacothérapie surtout pour les patients atteints d’un trouble neurologique ne répondant pas à la médication ou présentant des effets adverses à la médication (Calleo et al., 2012 ; Walton, Naismith, Lampit, Mowswovski & Lewis, 2017). La stimulation cognitive, l’entraînement cognitif ainsi que la réadaptation cognitive représentent les trois grandes catégories d’interventions cognitives administrées à une clientèle vieillissante (Huntley, Gould, Liu, Smith & Howard, 2015, pour une méta-analyse). Ces approches varient notamment en fonction de leurs objectifs, des techniques utilisées et du stade de la maladie où elles sont bénéfiques. En effet, le but de ces diverses interventions est variable allant de la prévention de l’apparition de troubles cognitifs chez des personnes âgées saines à l’amélioration et au maintien des fonctions cognitives chez des patients présentant des atteintes cognitives. De même, ces interventions peuvent se centrer sur l’amélioration d’habiletés plus ou moins préservées des patients ayant une démence afin d’atténuer l’impact négatif associé aux altérations cognitives (Simard, Talon & Brunelle-Hamann, 2015, pour une revue). Ces approches sont aussi basées sur le principe de la neuroplasticité qui suggère

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que l’entraînement d’une fonction cognitive particulière a pour effet d’améliorer ou de maintenir la performance cognitive dans ce domaine (Belleville, Boller & del Val, 2016, pour une revue; Choi et Twamley, 2013, pour une revue). À ce jour, les effets des diverses interventions cognitives ont principalement été étudiés auprès de personnes âgées saines et de patients avec TCL dû à la maladie d’Alzheimer ou avec la maladie d’Alzheimer (Huntley et al., 2015; Kalbe et Kessler, 2015). Dans les prochains paragraphes, les résultats des méta-analyses et des recensions systématiques qui seront présentés ont d’ailleurs été obtenus auprès de ces personnes. De plus, les trois grandes catégories d’interventions cognitives seront abordées dans le but de bien mettre en contexte ces approches et de les distinguer.

Plus spécifiquement, la stimulation cognitive a pour but d’améliorer de façon globale le fonctionnement cognitif et social de personnes âgées en bonne santé, présentant un TCL ou une démence. La stimulation cognitive peut en effet s’avérer pertinente pour les patients atteints d’une démence dans les stades léger à modéré (Choi et Twamley, 2013). Cette approche origine de la Reality Orientation Therapy qui a été développée vers la fin des années 1950 afin de pallier aux difficultés d’orientation et de confusion chez les patients âgés hospitalisés. La Reality Orientation Therapy vise à encourager le patient confus à se concentrer sur les éléments de son environnement immédiat pour lui permettre de s’orienter (Woods, Aguirre, Spector & Orrell, 2012, pour une revue Cochrane). En fait, la stimulation cognitive est une approche non-spécifique (Huntley et al., 2015) qui regroupe un ensemble d’activités plus ou moins structurées ou formelles pouvant prendre la forme de discussions ou de jeux pratiqués en petits groupes. Ces activités stimulent globalement la pensée, les habiletés de concentration et la mémoire chez les personnes âgées saines ou les personnes atteintes de démence (Huntley et al., 2015; Woods et al. 2012). Selon les résultats d’une récente revue des écrits scientifiques, la stimulation cognitive serait efficace pour améliorer le fonctionnement cognitif global et la qualité de vie des patients atteints de démence (Toh, Ghazali & Subramaniam, 2016, pour une revue). Chez des personnes âgées cognitivement intactes ou présentant un TCL, des améliorations sur le bien-être psychologique seraient notées suite à la participation à un programme de stimulation cognitive (Castel, Lluch, Ribas, Borràs & Molto, 2017). La stimulation cognitive serait

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également associée à une amélioration de qualité de la relation entre le patient et l’aidant naturel ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie de l’aidant (Orrell et al., 2017). Par ailleurs, les résultats d’une récente étude réalisée par Grimaud, Tacconat et Clarys (2017) montrent que la stimulation cognitive est efficace pour améliorer la performance en mémoire de travail ainsi que la perception des habiletés en mémoire de travail chez des personnes âgées saines. Cependant, les données actuelles ne montrent aucune amélioration de la capacité à prendre soin de soi de façon autonome et à réaliser des AVQ chez les patients ayant la maladie d’Alzheimer ou une démence vasculaire après ce type d’intervention (Woods et al., 2012 ; Bahar-Fuchs et al., 2013).

De son côté, l’entraînement cognitif vise à améliorer certaines fonctions cognitives spécifiques telles que la mémoire, l’attention ou la résolution de problèmes dans le but d’engendrer des répercussions positives dans la vie quotidienne des individus sains ou présentant un TCL (Bahar-Fuchs et al., 2013 ; Choi et Twamley, 2013). Ce type d’intervention cognitive est destiné aux personnes qui ont donc suffisamment de ressources cognitives résiduelles pour réaliser un entraînement cognitif (Choi et Twamley, 2013). Le développement de l’entraînement cognitif s’appuie sur l’hypothèse selon laquelle les bénéfices de la pratique vont se généraliser au-delà de ceux associés à la fonction entraînée (Huntley et al., 2015). Considérant ce principe, les interventions d’entraînement cognitif ont ainsi pour objectifs d’améliorer la qualité de vie ainsi que l’autonomie des individus (Bahar-Fuchs et al., 2013). Selon cette approche, le thérapeute guide l’entraînement à l’aide de tâches structurées et de techniques cognitives adaptées en fonction des atteintes cognitives présentées par la personne. Ces activités prennent souvent la forme de tâches informatisées ou de type papier-crayon (Huntley et al. 2015) et elles peuvent aussi impliquer des reproductions d’activités de la vie quotidienne (Bahar-Fuchs et al., 2013). La difficulté des tâches est d’ailleurs augmentée en fonction des habiletés développées par l’individu lors de l’entraînement (Huntley, et al., 2015). Les rencontres peuvent avoir lieu de façon individuelle ou en petits groupes. L’efficacité de l’entraînement cognitif sur le fonctionnement cognitif des personnes âgées saines a été démontrée dans une méta-analyse (Kelly et al., 2014, pour une revue). Plus particulièrement, les résultats montrent que l’entraînement cognitif améliore les fonctions

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cognitives, notamment la mémoire épisodique, les fonctions exécutives, la mémoire de travail ainsi que la vitesse de traitement de l’information. Bien que ces résultats indiquent que l’entraînement cognitif améliore la performance des individus à la tâche exercée, les bénéfices de l’entraînement ne semblent pas se généraliser à d’autres tâches non entraînées, ainsi qu’au fonctionnement quotidien de ces personnes de façon générale (Kelly et al., 2014). Par ailleurs, les résultats d’une récente recension systématique des écrits scientifiques mettent en lumière un bénéfice de l’entraînement cognitif sur la cognition globale, l’attention, la mémoire de travail, la mémoire épisodique et le fonctionnement psychosocial, notamment les symptômes dépressifs, chez des personnes ayant un TCL. Par contre, l’efficacité de l’entraînement cognitif auprès de patients atteints d’une démence est plus limitée (Hill et al., 2017, pour une revue). En effet, les résultats montrent un effet significatif de l’entraînement cognitif uniquement sur les fonctions visuospatiales des personnes atteintes de démence. Il est à noter que les interventions montrant un effet sur ce domaine cognitif spécifique impliquaient de la réalité virtuelle, ce qui suggère que les tâches étaient peu structurées et peu adaptées en fonction de la performance et des déficits cognitifs des patients. Il est ainsi possible que l’approche utilisée dans ces études partagent davantage des caractéristiques qui s’apparentent à de la stimulation cognitive. En outre, une revue systématique de la littérature de type Cochrane évaluant l’efficacité de l’entraînement cognitif et de la réadaptation cognitive chez des patients ayant une démence vasculaire ou la maladie d’Alzheimer à des stades léger ou modéré révèle que l’entraînement cognitif n’a aucun effet significatif, positif ou négatif, sur les fonctions cognitives, l’humeur, ou les AVQ de ces patients (Bahar-Fuchs et al., 2013). Ces résultats doivent, cependant, être interprétés avec prudence étant donné qu’un risque de biais significatif est présent dans la plupart des études incluses dans cette revue, plus particulièrement un risque de biais de sélection et de performance. Effectivement, les informations présentées dans la méthode de nombreuses études ne sont pas suffisantes pour juger du processus d’allocation aléatoire dans les groupes et de la mise en place et du maintien de la condition aveugle des patients ou du personnel de recherche. Dans l’ensemble, il existe actuellement peu de données soutenant l’efficacité de l’entraînement cognitif sur la cognition et le niveau de fonctionnement dans la démence (Hill et al., 2017). Par conséquent, certains auteurs

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mentionnent la nécessité de perfectionner et de poursuivre les recherches sur le sujet (Bahar-Fuchs et al., 2013 ; Hill et al., 2017).

Par ailleurs, le concept de réadaptation cognitive fait référence à une intervention individualisée s’adressant aux personnes qui présentent des déficits cognitifs importants, dont les patients ayant une démence. Concrètement, la réadaptation cognitive vise à améliorer des difficultés spécifiques de la vie quotidienne et à augmenter de ce fait la participation sociale (Clare et al., 2010 ; Huntley et al. 2015). Elle s’inscrit ainsi dans un contexte de réinsertion dans le milieu de vie des patients. Ce type d’intervention utilise des techniques cognitives développées en laboratoire (Clare et al., 2010). Avec l’aide des professionnels de la santé, les différents objectifs de la réadaptation cognitive sont identifiés en fonction des besoins des patients et de leurs proches (Bahar-Fuchs, et al., 2013). La réadaptation cognitive peut miser sur les habiletés et les forces cognitives que les patients possèdent toujours afin de compenser pour leurs difficultés. Selon cette approche, les patients peuvent être amenés, par exemple, à réapprendre une AVQ tels que préparer le café, utiliser des outils comme un agenda ou des alarmes pour les accompagner dans leurs activités (Simard et al., 2015) ou utiliser la télécommande et l’ordinateur (Thivierge, Jean & Simard, 2014). De plus, l’évolution du déclin cognitif des patients doit être prise en considération par ce type d’intervention, ce qui peut rendre le processus de réadaptation cognitive plus complexe. En effet, certains patients peuvent éprouver de la difficulté à comprendre les instructions données, l’utilité de l’intervention et à retenir les nouvelles stratégies apprises en raison de leurs déficits cognitifs (Choi et Twamley, 2013). Une revue systématique de type Cochrane réalisée sur l’efficacité de l’entraînement cognitif et de la réadaptation cognitive chez des patients ayant une démence vasculaire ou la maladie d’Alzheimer dans les stades léger à modéré montrent que la réadaptation cognitive améliore les relations sociales des patients, leur capacité à réaliser des AVQ et augmente leur satisfaction personnelle par rapport à leurs habiletés (Bahar-Fuchs et al., 2013). Cependant, ces résultats sont considérés comme étant modestes puisqu’une seule étude portant sur la réadaptation cognitive était incluse dans cette revue. En outre, les résultats d’une étude RC évaluant l’efficacité d’un programme de réadaptation cognitive auprès de patients atteints de la maladie d’Alzheimer dans les stades léger à modéré révèlent qu’il est possible de réapprendre à ces patients certaines

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AVQ instrumentales (Thivierge, Jean & Simard, 2014). Ces améliorations ont été maintenues pendant au moins trois mois après l’intervention. Dans l’ensemble, la réadaptation cognitive n’améliorait ni ne détériorait les symptômes psychologiques et comportementaux des patients ni le fardeau de l’aidant. Des résultats semblables ont été obtenus dans une récente étude réalisée par Kudlicka et ses collaborateurs (2017) évaluant l’efficacité d’un programme de réadaptation cognitive auprès de patients dans les premiers stades d’une démence vasculaire, de la maladie d’Alzheimer ou d’une démence de type mixte. Les données issues de cette étude font ressortir une amélioration du niveau de fonctionnement des patients au quotidien et de leur perception par rapport à leurs capacités à accomplir leurs objectifs. Les bénéfices obtenus ont été maintenus jusqu’à 9 mois après l’intervention. Ces résultats suggèrent que la réadaptation cognitive peut permettre aux personnes atteintes de démence au stade léger de maintenir un niveau d’autonomie et d’implication dans leurs activités quotidiennes. Ces différents constats soulignent l’importance de concevoir des interventions individualisées et adaptées aux besoins des patients afin de les aider à surmonter des difficultés spécifiques et leur permettre d’améliorer leur fonctionnement au quotidien (Kudlicka et al., 2017 ; Thivierge et al., 2014).

Enfin, les divers programmes d’entraînement cognitif et de réadaptation cognitive comportent plusieurs techniques cognitives d’intervention qui se divisent en deux catégories distinctes : les stratégies compensatoires et les stratégies restauratrices (voir Tableau 7, dans Annexe G). Ces deux types de stratégies peuvent d’ailleurs être utilisés de façon conjointe ou séparée. En fait, l’objectif des techniques compensatoires est de contourner les déficits rencontrés par les patients sur le plan cognitif en leur enseignant de nouvelles stratégies pour accomplir leurs activités. Cette approche favorise autant les stratégies internes telles que d’organiser l’information à se souvenir que les stratégies externes comme l’introduction d’aides électroniques ou le recours à un calendrier. En revanche, les stratégies restauratrices visent à améliorer les fonctions cognitives atteintes afin que les patients puissent retrouver leur fonctionnement cognitif antérieur (Buschert et al., 2010, pour une revue).

Globalement, cette classification des interventions cognitives définie en fonction des recherches de Clare et Woods (2004) comprend certaines limites étant donné qu’il

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existe des zones de chevauchement entre les différentes catégories. Entre autres, autant l’entraînement cognitif que la réadaptation cognitive impliquent l’utilisation de tâches structurées et de techniques cognitives ajustées en fonction des atteintes cognitives des patients. De plus, deux de ces trois types d’intervention (stimulation cognitive et entraînement cognitif) peuvent être menés en petit groupe. Cette classification demeure toutefois celle qui est la mieux adaptée à la clientèle aînée actuellement.

Les effets des interventions cognitives sur la cognition des patients atteints de la MP, avec ou sans trouble cognitif, ne sont pas encore clairement établis parce qu’il existe peu d’études qui s’intéressent à ce thème dans la MP comparativement aux nombreuses études menées dans la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, l’ampleur des écrits scientifiques portant sur le sujet a considérablement augmenté depuis les dernières années et quelques recensions ont donc été publiées récemment. Deux recensions narratives des écrits scientifiques ont été réalisées à ce jour par Hindle et ses collaborateurs (2013) ainsi que par Glizer et Macdonald (2016). Ces deux revues avaient pour but d’évaluer l’efficacité des traitements non-pharmacologiques sur la cognition chez des patients ayant la MP, avec ou sans TCL. L’entraînement cognitif, la réadaptation physique, les thérapies physiques, l’exercice, les approches combinées et les techniques de stimulation du cerveau constituent les différentes interventions qui ont été analysées dans la recension d’Hindle et ses collaborateurs (2013) alors que la revue de Glizer et Macdonald (2016) portait uniquement sur l’entraînement cognitif. Les résultats issus de ces deux revues montrent que l’entraînement cognitif améliore les fonctions cognitives notamment les fonctions exécutives, attentionnelles, la mémoire de travail, la mémoire épisodique, la vitesse de traitement de l’information ainsi que les habiletés visuospatiales et visuoconstructives chez des patients ayant la MP, avec ou sans troubles cognitifs, mais ne présentant pas de démence (Glizer et Macdonald, 2016, pour une revue ; Hindle, Petrelli, Clare & Kalbe, 2013, pour une revue). Toutefois, ces revues constituent davantage des synthèses descriptives de certains travaux effectués jusqu’à présent qu'une recension critique et systématique typique. En effet, très peu d’études concernant l’entraînement cognitif sont incluses, peu d'informations sont rapportées sur les caractéristiques des études, le processus d'évaluation de la qualité des études n’est pas décrit ou il est absent et aucune analyse quantitative n'a été réalisée. De plus, d’autres

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banques de données pertinentes en fonction de l’objectif de ces recensions auraient pu être fouillées pour chacune de celles-ci, notamment EBSCO, mais cela n’a pas été fait.

Au cours des dernières années, d’autres chercheurs se sont intéressés à l’impact des interventions cognitives chez des patients atteints de la MP. Deux méta-analyses encore plus récentes ont évalué l’efficacité de l’entraînement cognitif à partir d’études ayant un devis expérimental rigoureux (Lawrence, Gasson, Bucks, Toeung & Loftus, 2017 ; Leung, Walton, Hallock, Lewis, Valenzuela et Lampit, 2015). Dans la méta-analyse de Lawrence et ses collaborateurs (2017), les effets de la stimulation transcrânienne magnétique et de la stimulation transcrânienne directe combinée ou non à l’entraînement cognitif étaient également analysés. Pour ces deux études, les données montrent que les bénéfices de l’entraînement cognitif seraient principalement observés sur la vitesse de traitement de l’information, la mémoire de travail et les fonctions exécutives. Par contre, le statut cognitif des participants n’était pas décrit, ce qui suggère que le fonctionnement cognitif pré-morbide des patients n’a pas été considéré dans l’interprétation des résultats. Il pouvait ainsi s’agir de patients MP cognitivement intacts, MP-TCL ou présentant une démence parkinsonienne. En outre, aucune distinction n’est faite concernant le type d’intervention cognitive administré dans les études et leurs effets respectifs sur le fonctionnement cognitif. En fait, les études portant sur la stimulation cognitive et la réadaptation cognitive n’étaient pas sélectionnées ou aucune distinction entre les différentes approches n’était considérée dans l’interprétation des résultats. Enfin, un nombre très limité d’études ont été incluses dans ces méta-analyses, ce qui n’est pas suffisant pour conclure de manière définitive en l’efficacité de l’entraînement cognitif sur la cognition.

Les résultats de ces revues et méta-analyses (Hindle et al., 2013; Leung et al., 2015; Glizer et Macdonald, 2016; Lawrence et al., 2017) soulignent l’importance de poursuivre la recherche scientifique dans ce domaine dans le but de mieux comprendre l’impact de ce type de traitement dans la MP. La présente recension se distinguera de celles réalisées jusqu’à présent en adoptant une approche systémique et quantitative pour répondre à la question de recherche. De plus, davantage d’études seront incluses,

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ce qui permet de dresser un portrait plus exhaustif de l’état de la littérature actuelle sur le sujet afin de mieux orienter par la suite les recherches futures. En plus de l’entraînement cognitif, l'efficacité de la stimulation cognitive et de la réadaptation cognitive sera analysée, ce qui permet de mieux comprendre les effets respectifs des trois principales approches d'intervention cognitive dans la MP. En outre, les interventions cognitives qui sont combinées à une autre approche non-pharmacologique tel que l’exercice et les méthodes de stimulation transcrânienne seront exclues de la présente recension dans l’optique d’isoler plus spécifiquement l’impact des interventions cognitives sur le fonctionnement cognitif. Le statut cognitif des patients inclus dans les études devra également être mentionné afin d’être en mesure de mieux cibler les effets des interventions en fonction du profil cognitif. De même, un intérêt particulier sera porté à l’impact des interventions sur les SPC et le niveau de fonctionnement dans le activités quotidiennes, ce qui permettra de mieux déterminer le niveau de transférabilité des interventions cognitives dans le quotidien ainsi qu’au niveau de l’humeur des patients. Par ailleurs, des analyses de qualité méthodologique seront effectuées afin d'interpréter les résultats en fonction des risques de biais méthodologiques présents dans les études. La présente revue offrira également une analyse plus détaillée des effets des interventions cognitives sur le fonctionnement cognitif et non cognitif en documentant les pourcentages d'amélioration selon les domaines cognitifs et le profil cognitif des patients ainsi qu’en fonction du type d’intervention cognitive. Enfin, des tailles d’effets seront calculées pour chaque mesure d’efficacité et les effets à long-terme des interventions cognitives seront analysés.

Bien que l’efficacité des interventions cognitives soit encore à établir dans la MP, les résultats concernant leurs effets auprès des personnes âgées saines et des patients avec TCL dû à la maladie d’Alzheimer ou à la maladie d’Alzheimer sont prometteurs (Huntley et al., 2015 ; Kelly et al., 2014 ; Thivierge et al., 2014), ce qui suggère que ces interventions pourraient également être bénéfiques pour les patients atteints de la MP cognitivement intacts et ceux présentant des déficits cognitifs (Kalbe et Kessler, 2015). Considérant qu’il s’agit d’un domaine de recherche grandissant, il demeure tout à fait

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pertinent de mettre à jour les connaissances sur le sujet de manière à valider et confirmer les résultats obtenus dans les revues réalisées à ce jour.