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2.8 Traitement

2.8.2 Traitement endovasculaire

Endoprothèse aortique

Les endoprothèses aortiques ont d’abord été utilisées dans le cadre de pathologies

anévrysmales avant de trouver une indication dans les dissections, comme des

alternatives bien moins invasives que le traitement chirurgical conventionnel.

• Indications

Chez les patients atteints de dissection aortique de type B présentant l’une de ces

complications, la pose d’une endoprothèse thoracique est indiquée :

Pour les dissections en phase aiguë (11,22):

- Rupture aortique et/ou instabilité hémodynamique. La rupture artérielle

nécessite la couverture de toutes les portes d’entrée et donc une couverture

aortique étendue avec un risque de paralysie important.

- Syndrome de malperfusion (mésentérique, membres inférieurs, médullaire)

Pour les dissections en phase subaiguë (11):

- Progression de la dissection ou augmentation précoce du diamètre aortique sur

le scanner de contrôle à 48-72 heures > 4mm

- Symptômes récurrents tels que malperfusion, douleur malgré des antalgiques

de palier 3 ou hypertension artérielle réfractaire à une quadrithérapie

anti-hypertensive

- Apparition ou majoration d’un hématome péri-aortique et / ou épanchement

pleural hémorragique

Pour les dissections en phase chronique (11) :

- Évolution anévrysmale avec un diamètre aortique > 55mm ou une vitesse de

croissance > 4mm par an

- Symptômes récurrents

Le succès procédural est défini par la fermeture de la porte d’entrée avec l’apposition

de l’endoprothèse contre la paroi afin de permettre la redirection du flux dans le vrai

chenal et la résolution rapide des complications type malperfusion (24). Sur le long

terme, le but est d’interrompre le flux vers le FC afin d’en entrainer sa thrombose. Cette

thrombose du FC permet d’induire un remodelage de l’aorte avec une augmentation

du VC et une diminution du FC et d’éviter alors l’évolution anévrysmale.

• Délai de traitement

Certaines études ont montré que la mortalité et les complications post-opératoires sont

plus importantes lorsque l’intervention est réalisée dans la phase hyper-aiguë,

c’est-à-dire dans les 24 heures suivant le début des symptômes, ou aiguë, entre 24 heures

et 14 jours après le début des symptômes (25) . En effet, dans ces situations,

l’indication est souvent posée pour des dissections présentant d’emblée des

complications mettant en jeu le pronostic vital. Mais on émet aussi l’hypothèse d’une

fragilité de l’intima plus importante à la phase initiale de la dissection, induite par

l’inflammation aortique, c’est pourquoi certaines équipes temporisent si elles le

peuvent l’intervention à plus de 15 jours du début des symptômes (26).

• Réalisation

La pose d’une endoprothèse thoracique se fait au bloc opératoire, préférentiellement

sous anesthésie générale pour un contrôle optimal des constantes vitales, sous

contrôle radiographique ou dans une salle hybride.

Le sizing pré-opératoire permet de choisir la taille de

l’endoprothèse en fonction du diamètre de l’aorte saine

au niveau du collet proximal. Celui-ci doit se faire avec un

oversizing inférieur à 10% pour ne pas traumatiser la

paroi aortique et risquer une dissection rétrograde. La

longueur du dispositif est fonction de l’emplacement de la

porte d’entrée en gardant à l’esprit que le risque

neurologique augmente avec la longueur de

l’endoprothèse. Certaines études montrent qu’il n’est pas

nécessaire de couvrir la totalité de la dissection et qu’une

couverture de 130mm en moyenne est suffisante dans

les dissections avec rupture aortique (27).

L’implantation proximale de l’endoprothèse se fait au niveau de l’aorte saine. Cette

zone d’implantation est appelée collet. Pour assurer la bonne étanchéité de

l’endoprothèse sur le vaisseau, on recommande une

longueur de collet proximal d’au moins 2 centimètres. Si

ce collet est trop court, c’est-à-dire que l’on retrouve un

ou plusieurs des troncs supra-aortiques (TSA) dans cette

zone, on peut avoir recours à une réimplantation des TSA

afin d’atteindre ces 2 cm. Par exemple, si la porte d’entrée

de la dissection est trop proche de la sous-clavière

gauche, celle-ci peut être réimplantée dans la carotide

commune gauche, soit directement, soit à l’aide d’un

pontage (voir figure 9). Ce geste sur les TSA est aussi

fonction de l’anatomie de la crosse qui présente souvent

quelques variantes (voir annexe 1).

Figure 8 - Endoprothèse aortique

thoracique. EMC

Figure 9 - Pontage sous-clavo

carotidien gauche

Chez les patients nécessitant une réimplantation des TSA, on retrouve une

sur-morbidité notamment avec des dissections rétrogrades et des AVC, ainsi qu’une

surmortalité. Il est possible qu’en cas de procédure d’urgence, on ait besoin de couvrir

la sous-clavière gauche d’emblée avant tout geste de réimplantation. Sa

revascularisation sera fonction de l’apparition de signes ischémiques du membre

supérieur gauche ou d’une insuffisance vertébro-basilaire.

La difficulté technique est la cathétérisation du VC pour permettre la montée du

dispositif endovasculaire. Il est ensuite primordial que la pression artérielle moyenne

soit contrôlée et ne soit pas supérieure à 80mmHg pour éviter toute instabilité lors du

déploiement de l’endoprothèse. Une fois celle-ci en place, il n’est pas recommandé

d’inflater un ballon à l’intérieur même si l’expansion du stent n’est pas complète afin

d’éviter la dissection rétrograde ou la rupture aortique sur une paroi déjà fragilisée.

• Objectif

La pose de l’endoprothèse a pour but de fermer la porte d’entrée intimale, ce qui

nécessite un important repérage pré-opératoire. Le but est alors un remodelage de

l’aorte thoracique avec une augmentation du diamètre du VC et une diminution du

diamètre du FC sans augmentation du diamètre total de l’aorte. Ce remodelage

aortique est un facteur pronostique d’évolution favorable (28).

Aujourd’hui, certaines équipes étudient le bénéfice de compléter la pose de

l’endoprothèse aortique couverte par un stent nu pour plaquer le flap intimal, agir sur

d’éventuelles autres portes d’entrée et prévenir l’évolution anévrysmale (29) (30).

• Complications

L’évolution anévrysmale de l’aorte est une des complications les plus redoutées,

pouvant évoluer vers la rupture en l’absence de prise en charge.

Mais il existe aussi des complications liées directement à la pose de ces

endoprothèses. Celles-ci sont représentées notamment par le risque d’ischémie

médullaire et de paraplégie, d’accident vasculaire cérébral, de dissection rétrograde

mais aussi d’endofuites (perte d’étanchéité autour de la prothèse) ou de migration de

stent, qui sont respectivement de 13 et 7% à 5 ans (31).

Les endofuites sont classées en 5 catégories, illustrées par la figure 11 :

- Type I : Au niveau des sites d’implantation des stents (a au niveau proximal et

b au niveau distal)

- Type II : Flux rétrograde depuis un vaisseau collatéral

- Type III : Fuite par un défaut structural de l’endoprothèse

- Type IV : Fuite liée à la porosité de la prothèse

On peut aussi mettre en évidence la création de nouvelles portes d’entrée par le

contact de l’endoprothèse sur la paroi : les stent graft-induced new entry ou SINE que

l’on retrouve chez 10% des patients traités par endoprothèse pour une dissection

aortique de type B (32). Différentes des portes d’entrée créées par l’évolution naturelle

de la pathologie ou par une iatrogénie à la manipulation de l’endoprothèse, ces SINE

peuvent être de pronostic très défavorable avec une mortalité estimée autour de 25%

(33). Elles peuvent survenir soit à la partie proximale soit à la partie distale de

l’endoprothèse et être expliquées par les contraintes des stents sur une paroi aortique

déjà fragilisée. En effet, les mouvements du flap intimal à chaque cycle cardiaque

induiraient des dommages répétitifs, au niveau distal notamment. Certains facteurs de

risque ont été mis en évidence pour cette évolution tels que la chronicité des lésions

avant leur prise en charge endovasculaire (34) mais aussi un oversizing distal de

l’endoprothèse supérieur à 20% (35). En effet, dans les dissections aigues le flap

intimal est plus fin et donc plus élastique et résiste mieux aux contraintes mécaniques

alors que dans les dissections chroniques le flap est fibrosé et présente une élasticité

moindre. Ainsi, on retrouve plus facilement ces réentrées à la partie distale des

endoprothèses pour les dissections chroniques (36).

angiography. Fixation of the stent-graft may be either suprarenal or infrarenal, depending on the device used. After deployment of the main body, the contralateral limb is cannulated from the contralateral access or, in rare cases, from a crossover approach. The contralateral limb is introduced and implanted. After placement of all device com-ponents, stent expansion at sealing zones and connections are opti-mized with balloon moulding. Completion angiography is performed to check for the absence of endoleak and to confirm patency of all stent-graft components.

5.2.2.2 Complications

Immediate conversion to open surgery is required in approximately 0.6% of patients.106Endoleak is the most common complication of EVAR. Type I and Type III endoleaks demand correction (proximal cuff or extension), while Type II endoleak may seal spontaneously in about 50% of cases. The rates of vascular injury after EVAR are low (approximately 0–3%), due to careful pre-procedural planning. The incidence of stent-graft infection after EVAR is,1%, with high mortality.

Type I

Type Ia

Type Ib

Type II Type III

Type IV Type V

Figure 3 Classification of endoleaks.

Type I: Leak at graft attachment site above, below, or between graft components (Ia: proximal attachment site; Ib: distal attachment site). Type II: Aneurysm sac filling retrogradely via single (IIa) or multiple branch vessels (IIb).

Type III: Leak through mechanical defect in graft, mechanical failure of the stent-graft by junctional separation of the modular components (IIIa), or fractures or holes in the endograft (IIIb).

Type IV: Leak through graft fabric as a result of graft porosity.

Type V: Continued expansion of aneurysm sac without demonstrable leak on imaging (endotension, controversial). (Modified from White GH, May J, Petrasek P. Semin Interv Cardiol. 2000;5:35–46107).

ESC Guidelines 2886 Downloaded from ht tps: //academic. oup. com/ eurheart j/art icle-abst ract /35/ 41/ 2873/ 407693 by guest on 27 November 2019

angiography. Fixation of the stent-graft may be either suprarenal or infrarenal, depending on the device used. After deployment of the main body, the contralateral limb is cannulated from the contralateral access or, in rare cases, from a crossover approach. The contralateral limb is introduced and implanted. After placement of all device com-ponents, stent expansion at sealing zones and connections are opti-mized with balloon moulding. Completion angiography is performed to check for the absence of endoleak and to confirm patency of all stent-graft components.

5.2.2.2 Complications

Immediate conversion to open surgery is required in approximately 0.6% of patients.106Endoleak is the most common complication of EVAR. Type I and Type III endoleaks demand correction (proximal cuff or extension), while Type II endoleak may seal spontaneously in about 50% of cases. The rates of vascular injury after EVAR are low (approximately 0–3%), due to careful pre-procedural planning. The incidence of stent-graft infection after EVAR is,1%, with high mortality.

Type I

Type Ia

Type Ib

Type II Type III

Type IV Type V

Figure 3Classification of endoleaks.

Type I: Leak at graft attachment site above, below, or between graft components (Ia: proximal attachment site; Ib: distal attachment site). Type II: Aneurysm sac filling retrogradely via single (IIa) or multiple branch vessels (IIb).

Type III: Leak through mechanical defect in graft, mechanical failure of the stent-graft by junctional separation of the modular components (IIIa), or fractures or holes in the endograft (IIIb).

Type IV: Leak through graft fabric as a result of graft porosity.

Type V: Continued expansion of aneurysm sac without demonstrable leak on imaging (endotension, controversial). (Modified from White GH, May J, Petrasek P. Semin Interv Cardiol. 2000;5:35–46107).

ESC Guidelines 2886 Downloaded from ht tps: //academic. oup. com/ eurheart j/art icle-abst ract /35/ 41/ 2873/ 407693 by guest on 27 November 2019

Stent d’artères cibles

Seul ou après la mise en place d’une endoprothèse aortique, il est indiqué en cas de

malperfusion d’organe. On place alors un stent nu calibré sur le diamètre de l’artère

cible afin de rétablir un flux correct en corrigeant une malperfusion statique. Les stents

préférentiellement utilisés sont les stents nus sur ballon. Un stent couvert peut être

utilisé si on cherche à fermer une porte de réentrée qui se situerait sur une des

collatérales aortiques.

Fenestration endovasculaire

Cette technique est utilisée en cas de malperfusion, elle permet,

par la déchirure du flap de dissection, d’équilibrer les pressions

entre le vrai et le faux chenal et donc de corriger une malperfusion

dynamique. On peut soit perforer le flap et augmenter le diamètre

de cette perforation pour créer un nouvel orifice de réentrée qui

pourra recevoir un stent nu, soit déchirer le flap à l’aide d’un

introducteur long monté sur 2 guides, l’un dans le VC l’autre dans

le FC, comme on peut le voir sur la figure 12.

Figure 12 - Fenestration par

déchirure du flap intimal - EMC

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