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tr xii e siècle Issu de l’ancien bas francique

*rotjan, « pourrir ».

techn. Séparer les fibres textiles d’un végétal de leur

partie ligneuse, en immergeant dans l’eau les tiges utili- sées ou, plus souvent aujourd’hui, en les étalant sur des terrains humides. Rouir du lin. Bassin à rouir.

Intranst. Mettre du chanvre à rouir, faire rouir du

chanvre. Fig. et vieilli. Rouir dans l’ignorance.

Au participe passé. Adjt. Manioc roui. Subst. Le roui, syn. vieilli de Rouissage.

ROUISSAGE n. m. xviiie siècle. Dérivé de rouir.

techn. Opération qui consiste à rouir diverses plantes

(on disait aussi Roui).

*ROUISSOIR n. m. xvie siècle. Dérivé de rouir.

techn. Bassin aménagé, fût, trou, etc. qui était utilisé

pour le rouissage.

ROULADE n. f. xviie  siècle, au sens 2  ; xviiie  siècle, aux

sens 1 et 3. Dérivé de rouler.

1. Action de rouler sur soi-même. Il a trébuché et fait

une belle roulade.

gymnastique. Figure qui consiste à faire un tour

complet sur soi-même au sol en pivotant autour de l’axe des hanches. Faire une roulade. Roulade avant, arrière.

2. mus. Ornement mélodique consistant en une suite

rapide de notes qui précède une note tenue. Les roulades

d’un soprano.

Par anal. Les roulades d’une grive.

3. cuis. Tranche de veau ou de porc farcie et roulée sur

elle-même avant cuisson.

ROULAGE n. m. xvie siècle. Dérivé de rouler.

1. En parlant d’un véhicule, fait de rouler, de se déplacer

en roulant. Le roulage au sol d’un avion (en ce sens, on dit aussi Roulement).

ROU ROU

Vieilli ou régional. Circulation routière. Taxe de

roulage. Arrêté de police de roulage, nom parfois donné

à la décision municipale autorisant l’occupation tempo- raire de la chaussée, en particulier pour effectuer des travaux.

Désignait aussi le transport de marchandises par un véhicule à roues attelé et, par méton., l’établissement chargé de ce type de transport. Voiture de roulage. Mettre

une caisse au roulage, envoyer un ballot par le roulage. Entrepreneur de roulage.

Spécialt. marine. Manutention par roulage ou, ellipt.,

roulage, ensemble des opérations de chargement et de

déchargement d’un navire marchand par des véhicules empruntant des rampes d’accès qui mènent à des ouver- tures pratiquées dans la coque.  – mines. Transport du

minerai dans des berlines, du front de taille jusqu’à la recette du puits d’extraction.

2. agric. Opération qui consiste à passer un rouleau

sur un sol pour le tasser, l’aplanir et en briser les mottes.

Le roulage se pratique sur terrain sec.

3. métall. Action de courber une tôle métallique pour

lui donner diverses formes, notamment en la faisant passer entre différents cylindres. Façonner un tube, un

cône par roulage.

ROULANT, -ANTE adj. xve  siècle. Participe présent de

rouler.

1. Se dit de ce qui roule ou peut rouler et, en particu-

lier, de ce qui se déplace ou peut être déplacé au moyen de roues, de roulettes. Les galets roulants d’une plage

normande. Une table roulante.

Loc. Fauteuil roulant, chaise roulante, conçus pour qu’un malade ou un handicapé puisse se rendre d’un lieu à un autre avec ou sans aide. Volet roulant, composé de lames articulées, qui vient s’enrouler, lorsqu’on le remonte, sur un support placé sous le linteau. ch. defer.

Le matériel roulant, l’ensemble des véhicules circulant

sur les voies ferrées. Les locomotives, les automotrices, les

fourgons, les wagons font partie du matériel roulant. Par

méton. Le personnel roulant ou, subst. et fam., au pluriel,

les roulants, le personnel qui assure son service à bord des

trains. − milit. Une cuisine roulante ou, ellipt. et fam.,

une roulante, un fourneau monté sur roues, utilisé autre-

fois par les troupes en campagne. − techn. Pont roulant,

portique roulant, voir Pont, Portique.

Par ext. Se dit de divers dispositifs permettant le dépla- cement d’objets, de charges ou de personnes grâce au mouvement continu des courroies ou des chaînes sans fin dont ils sont munis. Tapis roulant. Les trottoirs roulants

des aéroports, des gares. Escalier roulant, dont les marches

mobiles et articulées se déplacent mécaniquement (on dit aussi Escalier mécanique ou Escalateur).

2. milit. Qui est continu. Surtout dans des locutions.

Tir roulant. Barrage roulant, voir Barrage. Feu roulant,

tir ininterrompu et, fig., dans une conversation, série de propos lancés par salves. Un feu roulant de bons mots, de

questions.

3. Fam. Qui provoque le rire, l’hilarité. Cette histoire

est roulante.

*ROULÉ, -ÉE adj. xvie siècle. Participe passé de rouler.

1. Qui est enroulé sur lui-même de sorte à former un

cylindre, un rouleau. Un parchemin roulé. Un tricot à

col roulé. Des tresses roulées en macarons. Par ext. Un mouchoir roulé en boule.

cuis. Un gâteau, un biscuit roulé ou, ellipt. et subst.,

un roulé, une génoise sur laquelle on étale une prépara-

tion sucrée et que l’on roule sur elle-même. Un roulé au

chocolat, à la confiture. Épaule roulée, épaule d’agneau

désossée, parée et présentée sous forme de rôti.

Loc. fig. et pop. Bien roulée, se dit d’une femme aux formes généreuses et harmonieuses.

2. phon. « R » roulé, produit par la vibration du bout de

la langue sur le palais. Le « r » roulé est aussi appelé « r »

apical. Le « r » roulé, qui fut longtemps la prononciation ordinaire du « r » en France, s’est maintenu dans certaines régions comme la Bourgogne, les Pyrénées, la Corrèze.

ROULEAU n. m. xive  siècle. Dérivé de rôle, au sens de

« rouleau de parchemin ou de papier », pour le sens 1 ; dérivé de l’ancien français ruele, « petite roue », pour le sens 2.

1. Bande de papier, d’étoffe, de métal, etc. roulée sur

elle-même ou autour d’un support cylindrique. Les

rouleaux de la Torah. Le rouleau de papier perforé d’un piano mécanique. Rouleau de papier peint, de papier hygié- nique. Rouleau de tissu. Rouleau de grillage. Rouleau de ficelle, de ruban adhésif. Rouleau de réglisse. Poser du gazon en rouleau. coiffure. Longue mèche de cheveux

roulée sur elle-même en cylindre  ; par méton., bigoudi utilisé pour obtenir une telle mèche.

Expr. fig. et fam. Être au bout du rouleau, de son rouleau, par allusion aux textes de théâtre qui étaient autre- fois écrits sur des rouleaux de parchemin ou de papier, n’avoir plus rien à dire (vieilli) ; par ext., avoir épuisé ses ressources physiques, intellectuelles ou matérielles.

Par ext. Rouleau de pièces, pile de pièces de monnaie de même valeur enroulées dans du papier. cuis. Rouleau de

printemps, mets vietnamien composé d’une galette de riz

enveloppant une farce de légumes crus et de viande ou de crevettes, qui se consomme froid.

Par anal. Grosse vague déferlante qui se brise en s’enroulant sur elle-même.

Spécialt. sports. Rouleau ventral ou, simplement,

rouleau, technique de saut en hauteur où l’athlète franchit

la barre en s’enroulant latéralement autour d’elle. Le

rouleau ventral a été progressivement remplacé par la technique, popularisée par Dick Fosbury, de franchissement de la barre sur le dos.

2. Pièce ou dispositif cylindrique servant à divers

usages. Déplacer des pierres de taille au moyen de rouleaux.

Un rouleau à pâtisserie. Peindre un plafond au rouleau. Le rouleau d’une machine à écrire.

Spécialt. imprimerie. Cylindre rotatif des presses

mécaniques. Un rouleau encreur ou, ellipt. et subst.,

un encreur, qui distribue l’encre. – agric. Dispo-

sitif constitué d’un ou de plusieurs cylindres lisses ou dentelés, ou d’un ensemble cylindrique de disques, que l’on fait rouler sur un sol pour le tasser et le niveler, pour en briser les mottes de terre. Rouleau à gazon. Rouleau

herseur. Rouleau plombeur, voir Plombeur. – trav. publ.

Rouleau compresseur, engin servant à tasser une chaussée,

un revêtement ; fig. et fam., se dit d’une personne, d’un phénomène que rien ne peut arrêter. – marine. Bôme à

rouleau, voir Bôme.

*ROULÉ-BOULÉ n. m. (pl. Roulés-boulés). xxe  siècle.

Composé de roulé, participe passé de rouler, et de boulé, parti- cipe passé de bouler.

Culbute, volontaire ou non, dans laquelle on tourne sur soi-même, vers l’avant, en se roulant en boule. Le roulé-

boulé est une technique de réception des parachutistes. Il a fait un roulé-boulé jusqu’au bas des escaliers.

ROULÉE n. f. xviiie siècle. Forme féminine substantivée du

participe passé de rouler.

ROU ROU

ROULEMENT n. m. xvie siècle. Dérivé de rouler.

1. Mouvement de ce qui roule, de ce qui se déplace en

roulant notamment au moyen de roues. Le roulement

d’une boule de billard. Les voyageurs étaient bercés par le roulement du train. Le roulement au sol d’un avion avant le décollage (on dit aussi Roulage).

Spécialt. automobile. Bande de roulement, partie du

pneumatique en contact avec la chaussée, aussi appelée chape. – p. et ch. Couche de roulement, partie la plus

superficielle d’une chaussée, composée d’un enduit qui protège et imperméabilise son assise, améliore l’adhé- rence des roues des véhicules et diminue le bruit perçu à l’intérieur de ceux-ci. – techn. Chemin de roulement,

surface profilée sur laquelle se déplace une pièce mobile.

Le chemin de roulement d’une porte coulissante.

Par méton. Bruit sourd produit par un véhicule qui roule. Le roulement des calèches, des voitures. Par anal.

On entendait de lointains roulements de tonnerre. Roule- ment de tambour, son continu produit par la succession

rapide de coups frappés alternativement par chacune des baguettes.

Par ext. Mouvement de rotation ou de va-et-vient d’une partie du corps. Des roulements d’épaules. Il faisait

des grimaces et des roulements d’yeux à faire rire.

2. techn. Dispositif composé d’éléments mobiles placés

entre deux bagues, qui permet de limiter les frictions entre les deux pièces en rotation d’un mécanisme. Changer les

roulements d’une bicyclette, d’une voiture. Le train de roule- ment d’un véhicule. Roulement à billes, à cônes, à galets.

3. compt. Circulation d’argent. Ne s’emploie plus

guère que dans la locution Fonds de roulement, somme gardée en caisse ou ensemble de valeurs immédiatement réalisables servant à couvrir les dépenses courantes d’une entreprise, d’une société, d’une association, etc. Le fonds

de roulement d’un syndicat de copropriétaires. Reconstituer le fonds de roulement.

4. Succession à intervalles réguliers de personnes qui

se remplacent pour assurer certaines tâches, certaines fonctions. Établir, organiser un roulement lors des périodes

de vacances. Travailler par roulement.

Spécialt. droit. Répartition annuelle des magistrats au

sein des chambres et des différents services d’une juridic- tion. Ordonnance de roulement.