1. Réduire un édifice ou un ensemble d’édifices à l’état
de ruine. Ruiner une forteresse, un château. Au participe passé, adjt. Une tour ruinée.
Par ext. Dévaster, anéantir. La grêle a ruiné les vignobles. Fig. Ce scandale a ruiné sa carrière. Voir ses projets ruinés.
À porter de lourdes charges, elle a ruiné sa santé ou, pron., elle s’est ruiné la santé. Par méton. Ruiner quelqu’un dans l’esprit des autres, le discréditer. Il s’est ruiné aux yeux de l’opinion.
Par anal. Vieilli. User. Le pavé ruine les pieds des chevaux.
2. Causer la perte des biens, de la richesse d’une
personne, d’une entreprise, etc. Ses mauvais placements
l’ont ruiné, ont ruiné sa fortune. Les supermarchés sont souvent accusés de ruiner le petit commerce. Par ext. La crise a ruiné l’économie du pays. Au participe passé, adjt. Une famille ruinée.
Par exag. Coûter très cher. Ces vacances nous ont ruinés.
Cela ne vous ruinera pas.
Pron. Dépenser avec excès. Se ruiner au jeu, en procès,
en voyages. Il s’est ruiné pour elle.
RUINEUX, -EUSE adj. xiiie siècle. Emprunté du latin
ruinosus, « qui menace ruine, ruiné », puis « dangereux, funeste ».
1. Vieilli ou litt. Se dit d’un édifice délabré, qui croule.
Monument, rempart ruineux. Fig. Il a bâti ses espérances sur des fondements ruineux, peu solides.
RUI RUM
2. Qui cause la ruine, la perte des biens par une dépense
excessive. Entreprise, aventure ruineuse.
Par exag. Très coûteux. Une superproduction ruineuse.
Avoir un train de vie ruineux.
*RUINIFORME adj. xixe siècle. Composé de ruini-, tiré de
ruine, et de forme.
géol. Se dit d’un relief dont l’aspect évoque celui des
ruines et qui résulte de l’action de l’érosion. Rochers ruini-
formes. Le paysage ruiniforme de Montpellier-le-Vieux, dans l’Aveyron.
RUINURE n. f. xviie siècle. Dérivé de l’ancien verbe ruiner,
au sens de « creuser une entaille, une ruinure ».
bât. Entaille pratiquée dans diverses pièces de bois
d’une charpente ou d’une cloison pour donner une meilleure prise à la maçonnerie.
RUISSEAU n. m. xiie siècle. Issu du latin populaire
*rivuscellus, de même sens, lui-même dérivé de rivus, « cours d’eau ».
1. Petit cours d’eau d’une largeur, d’une profondeur
et d’un débit inférieurs à ceux d’une rivière. L’eau claire,
le murmure du ruisseau. Un ruisseau de montagne. Un ruisseau à sec.
Prov. Les petits ruisseaux font les grandes rivières, voir
Rivière.
Par anal. Des ruisseaux de lave, de sang.
2. Ensemble des eaux de pluie, de nettoyage, etc. qui
coulent au milieu de la chaussée d’une rue ou sur ses deux côtés ; par méton., rigole dans laquelle coulent ces eaux, caniveau. Balayer le ruisseau. Des enfants qui traînent dans
le ruisseau. En composition. Saute-ruisseau, voir ce mot.
S’emploie surtout figurément pour désigner une condi- tion misérable, une situation dégradante. Un homme
tombé dans le ruisseau. Sortir une femme du ruisseau.
RUISSELANT, -ANTE adj. xve siècle. Participe présent
de ruisseler.
1. Se dit d’un liquide qui coule de manière continue.
Des eaux ruisselantes.
2. Se dit d’un corps, d’une surface sur lesquels coule,
s’écoule un liquide (suivi de la préposition de). Un visage
ruisselant de sueur. Des cloisons ruisselantes d’humidité. Un imperméable tout ruisselant de pluie ou, ellipt., tout ruisselant.
Fig. Qui déborde, qui regorge de quelque chose. Un
habit de cour ruisselant de pierreries.
RUISSELER v. intr. (se conjugue comme Amonceler ¯).
xiie siècle. Dérivé de ruissel, forme ancienne de ruisseau.
1. En parlant d’un liquide, s’écouler de manière
continue. Après l’orage, l’eau ruisselle sur la chaussée, dans
les caniveaux. Le sang ruisselait de ses plaies.
Fig. La lumière ruisselait des grands lustres de cristal.
2. En parlant d’un corps, d’une surface, être couvert
d’un liquide qui coule sans discontinuer (suivi de la préposition de). Le corps de l’athlète ruisselait de sueur.
Ses vêtements ruissellent de pluie. Absolt. Le mur ruisselle.
Fig. Contenir en abondance, regorger. La salle du
château ruisselait de dorures.
RUISSELET n. m. xiie siècle. Dérivé de ruissel, forme
ancienne de ruisseau.
Litt. Petit ruisseau, ru.
RUISSELLEMENT ¯ n. m. xviie siècle. Dérivé de
ruisseler.
Écoulement continu d’un liquide. Le ruissellement de
l’eau, des eaux.
Spécialt. hydrol. géogr. Écoulement superficiel des
eaux de pluie ou des eaux issues de la fonte des neiges en dehors d’un réseau hydrographique. Les eaux de ruissel-
lement. Le ruissellement favorise l’érosion. Ruissellement pluvial. Ruissellement diffus, voir Diffus. Ruissellement concentré, qui forme des rigoles ou des ravines. Ruissel- lement en nappes, constitué d’une étendue d’eau qui se
répand sur une large surface du versant. Fig. Un ruissellement de couleurs.
*RUMBA (um se prononce oum) n. f. xxe siècle. Mot
espagnol d’Amérique du Sud, signifiant proprement « fête, partie de plaisir », puis de même sens.
Danse d’origine cubaine dont le rythme, binaire et souvent syncopé, est souligné par des percussions. La
rumba est née au xixe siècle de la rencontre des traditions
musicales africaines et espagnoles. Un concours de rumba.
Par méton. Air sur lequel s’exécute cette danse. En
Espagne, certains musiciens mêlent flamenco et rumba.
*RUMEN (en se prononce enne) n. m. xviiie siècle. Mot
latin, signifiant « premier estomac des animaux, panse ».
zool. Syn. de Panse.
RUMEUR n. f. xie siècle. Issu du latin rumor, « bruits
vagues ; propos colportés ».
1. Mélange indistinct de voix, de cris ou de bruits
produits par un grand nombre de personnes. Rumeur
lointaine, assourdie. La rumeur joyeuse d’une fête.
Spécialt. Bruit confus qui s’élève, en signe de mécon- tentement, de désaccord, d’une assemblée nombreuse, d’une foule. La rumeur gronde. Rumeurs sur les bancs de
l’opposition. Apaiser des rumeurs. Loc. adj. vieillie. En rumeur, agité, en émoi. Toute la ville est en rumeur.
Par anal. La rumeur de l’océan.
2. Nouvelle incertaine, parfois inquiétante et dont on
ignore l’origine, qui circule de bouche à oreille. La rumeur
court, se propage, enfle. Une rumeur diffamatoire. Des rumeurs sans fondement. Rumeur de dévaluation. Prêter foi à la rumeur. Démentir la rumeur, étouffer des rumeurs. Loc. La rumeur publique, l’avis du plus grand nombre, souvent
défavorable à l’égard d’une ou de plusieurs personnes. La
rumeur publique l’accusait.
RUMINANT, -ANTE adj. et n. xvie siècle, comme
adjectif ; xviie siècle, comme nom. Participe présent de ruminer.
1. Adj. Qui rumine. Les animaux ruminants ou, ellipt. et
subst., les ruminants tels que le chameau, le lama, le bison
ou la girafe régurgitent et remâchent leurs aliments.
2. N. m. pl. zool. Groupe de mammifères herbi-
vores qui ruminent et qui sont pourvus d’un estomac à quatre poches, la panse ou rumen, le bonnet, le feuillet, la caillette. Les Bovidés font partie des Ruminants. Tous
les animaux qui ruminent ne comptent pas parmi les Ruminants. Au singulier. La vache est un ruminant. Adjt. Mammifère ruminant.
RUMINATION n. f. xive siècle, au sens d’« action de réciter
par cœur en chuchotant » ; xviie siècle, au sens d’« action de
mâcher ses aliments ». Emprunté du latin ruminatio, « rumination ; réflexion », lui-même dérivé de ruminare, « ruminer ».
1. En parlant d’animaux herbivores. Action de ruminer.
RUM RUP
et passent dans les différentes cavités de l’estomac, où la digestion se poursuit.
2. Fig. Action de revenir sans cesse et longuement par
la pensée sur un même sujet, de ressasser.