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Avant de rentrer plus avant dans le d´etail, nous estimons important de fournir une synth`ese de nos r´esultats, pour permettre au lecteur d’avoir une vue d’ensemble de cette s´erie d’agr´egats. Les donn´ees issues des 180 ensembles de calculs (optimisations, analyses et simulations diverses) sont tr`es nombreuses, ce qui rend parfois la comparaison difficile. Elles ont fait l’objet d’un traitement tr`es rigoureux et ont ´et´e regroup´ees dans une base de donn´ees (cf. annexe C), afin d’´eviter toute fausse manœuvre et de faciliter leur manipulation. Nous souhaitons ici seulement reprendre les informations expos´ees dans les chapitres suivants, en les restructurant de mani`ere `a r´epondre aux questions essentielles concernant la s´erie CuO-CuO6.

4.6. Tour d’horizon des agr´egats 67

CuO2 CuO2 CuO3 CuO3 CuO4 CuO4 CuO5 CuO5 CuO6 CuO6

Calculs 30 24 28 48 50

G´eom´etries 3 3 4 4 6 6 9 11 10 11

3 4 7 13 13

Plus stable

2-Ia 2-IIa 3-Ib 3-Ib 4-Ia 4-Ia 5-IIIa 5-IIIa 6-IIIa 6-IIIa

S=1/2 S=1 S=3/2 S=1 S=1/2 S=0 S=3/2 S=0 S=1/2 S=1

Eb(eV/at) 2,25 2,60 2,86 2,87 2,87

Suivant 2-IIa 2-IIa 3-Ib 3-Ib 4-Ia 4-[IIIa,Ia] 5-IIIa 5-IIIa 6-[Ia,IIIa] 6-I

S=3/2 S=0 S=1/2 S=0 S=3/2 S=1 S=1/2 S=1 S=[1/2,3/2]

∆Eb(meV/at) 100 130 50 10 30 130 10 20 10 10

Moins stable

2-Ia 2-Ib 3-IIIa 3-IIIa 4-IIa 4-IIb 5-IIa 5-IIa 6-IIa 6-IIc

S=3/2 S=0 S=3/2 S=1 S=3/2 S=0 S=3/2 S=0 S=1/2 S=0

∆Eb(meV/at) 270 740 500 460 430 900 550 380 810 270

TABLEAU 4.1: R´ecapitulatif des propri´et´es structurales de la s´erie d’agr´egats : nombre

de calculs effectu´es, nombre de g´eom´etries d’´equilibre diff´erentes obtenues, isom`ere le plus stable avec son ´energie de coh´esion, isom`ere suivant et diff´erence d’´energie, et enfin isom`ere le moins stable compar´e ´energ´etiquement au plus stable. La pr´esence d’une ´etoile (*) signifie que tous les isom`eres en question sont concern´es.

Le tableau 4.1 pr´esente, pour chaque agr´egat neutre ou charg´e, le nombre de calculs effectu´es, le nombre de g´eom´etries diff´erentes observ´ees, les caract´eristiques principales des deux isom`eres les plus stables et du moins stable, ainsi que leur ´energie de coh´esion (pour le plus stable) ou diff´erence d’´energie par rapport au plus stable. Ce tableau, associ´e `a la figure 4.2, constitue v´eritablement un condens´e des propri´et´es structurales de la s´erie d’agr´egats et peut fournir une aide appr´eciable lors de la recherche d’informations plus sp´ecifiques. On peut en outre y distinguer les isom`eres les plus susceptibles d’ˆetre observ´es a priori dans les spectres de photo´electrons, mˆeme si pour confirmer cela, la prise en compte des effets de la temp´erature s’av´erera n´ecessaire.

Le nombre de g´eom´etries diff´erentes augmente de plus en plus rapidement jusqu’`a CuO5, puis marque un palier pour CuO6. Toutes les g´eom´etries sont observ´ees `a chaque fois pour

CuO2 et CuO3, contrairement aux autres agr´egats, o`u la vari´et´e d´epend `a la fois de la charge et du spin. Les isom`eres du groupe I sont favoris´es de CuO2 `a CuO4, sauf pour CuO2, tandis que c’est le groupe III qui est mis en valeur pour CuO5 et CuO6. CuO2 est d’ailleurs le seul de la s´erie pour lequel une g´eom´etrie de type II est fortement stabilis´ee. Dans tous les autres cas, l’agr´egat le plus stable pr´esente la mˆeme g´eom´etrie quelle que soit la charge. Pour les agr´egats neutres, l’´energie de coh´esion par atome augmente r´eguli`erement jusqu’`a CuO4, puis sature `a partir de CuO5. ´Etant donn´e que nous n’avons pas tenu compte des corrections dues aux interactions entre les charges dans les diff´erentes boˆıtes images, nous ne pr´esentons pas les r´esultats pour les ´energies de coh´esion des syst`emes charg´es. Cependant, nous donnons dans la suite de ce travail les diff´erences d’´energie entre les diff´erents isom`eres, calcul´ees toujours par rapport `a l’isom`ere le plus stable.

1.74 Å 1.35 Å 1.88 Å 115 1.40 Å 1.97 Å 45 1.76 Å 2.00 Å 1.45 Å 72° 109° 1.84 Å 1.53 Å 1.36 Å 109° 109°

FIGURE4.2: Blocs structuraux observ´es dans la s´erie d’agr´egats. La g´eom´etrie moyenne

au sein de l’agr´egat neutre est repr´esent´ee pour chacun d’entre eux.

que le plus stable, mais avec un spin diff´erent, et reste tr`es proche en ´energie (de 10 `a 30 meV/at). CuO2, CuO2 et CuO4 sortent n´eanmoins du lot, avec une diff´erence d’´energie beaucoup plus importante, comprise entre 100 et 130 meV/at. Dans ces trois cas, on s’aperc¸oit que les isom`eres du groupe I ont ´et´e d´efavoris´es pour l’´etat de spin le plus ´elev´e. Lorsqu’on regarde en direction de CuO6, la situation se complexifie de mani`ere significative. Dans le cas charg´e, l’isom`ere 6-IIIa et tous les isom`eres du groupe I se situent dans une gamme d’´energie de 10 meV/at de large. Il semble alors que le nombre de possibilit´es d’arrangement offertes aux atomes leur permettent d’optimiser de fac¸on vari´ee leurs liaisons avec les autres.

Favoris´es pour CuO2, les isom`eres du groupe II disparaissent dans le cas de CuO3puis sont syst´ematiquement les moins stables `a partir de CuO4. Au niveau des agr´egats charg´es, cette situation se produit toujours pour un spin nul. En termes d’´energie, si l’´etendue de la gamme occup´ee reste essentiellement comprise entre 250 et 500 meV/at, elle s’´etire jusqu’`a 900 meV/at pour CuO4 et 810 meV/at pour CuO6. On observe ´egalement une diff´erence de 740 meV/at pour CuO2, qui fait ici figure d’exception puisqu’il pr´esente un visage `a l’oppos´e des autres : le plus stable appartient `a la cat´egorie II et le moins stable au groupe I. CuO2lui non plus n’est pas en reste, car son isom`ere le plus stable devient le moins stable d`es qu’on augmente le spin. En ce qui concerne CuO3, on constate qu’un spin ´elev´e d´estabilise assez fortement l’isom`ere 3-IIIa, alors que c’est plutˆot le contraire pour les autres agr´egats.

La figure 4.2 pr´esente les diff´erents blocs structuraux observ´es dans la s´erie d’agr´egats. On y voit la g´eom´etrie moyenne adopt´ee par le cuivre et l’oxyg`ene lorsque le premier s’associe avec un oxyg`ene isol´e, avec deux atomes d’oxyg`ene ou encore avec une mol´ecule d’ozone. Ces blocs apparaissent progressivement de CuO `a CuO3 et se combinent entre eux en partageant leur atome de cuivre dans les agr´egats plus gros.

Chapitre 5

Mise au point des calculs : l’agr´egat CuO

5.1 Motivations

L’agr´egat CuO a fait l’objet de nombreux travaux depuis pr`es d’un si`ecle. Apr`es une premi`ere ´etude par spectroscopie en 1912 [110], il a ´et´e abondamment et diversement caract´eris´e [111–125]. Il a ´egalement ´et´e la cible d’un certain nombre d’´etudes th´eoriques [7, 126–131], reposant sur des bases semi-empiriques, sur la DFT, ou allant mˆeme jusqu’au niveau des interactions de configurations (CI). Ses propri´et´es structurales sont donc aujourd’hui connues avec pr´ecision, et ses propri´et´es ´electroniques montrent bien que la vision d’un agr´egat

Cu+O est nettement insuffisante pour leur compr´ehension, car la liaison Cu-O n’y est pas aussi ionique que pr´evue. Notre objectif n’´etait pas d’apporter de nouvelles informations le concernant, mais plutˆot d’utiliser celles qui sont d´ej`a disponibles pour mettre au point et valider les param`etres de simulation qui nous ont servi pour toute la s´erie d’agr´egats. Elles nous ont ´egalement permis de tester les codes que nous avons d´evelopp´es, et d’observer l’influence des approximations d’´echange-corr´elation sur les propri´et´es structurales et ´electroniques.

Nous avons ajust´e les param`etres de simulation en d´eterminant des grandeurs physiques, comme l’´energie de coh´esion et la distance de liaison Cu-O, ou en nous basant sur la loi de conservation de l’´energie m´ecanique. Les premi`eres nous ont fourni les valeurs optimales des ´energies de coupure pour les fonctions d’onde et la densit´e, ainsi que la taille minimale de la cellule de simulation, tandis que la seconde nous a indiqu´e quelle masse fictive et quel pas d’int´egration utiliser pour la dynamique mol´eculaire. Dans les sections qui suivent, nous pr´esentons cette d´emarche de mani`ere s´equentielle, mˆeme si, en r´ealit´e, toutes les op´erations n´ecessaires ont eu lieu simultan´ement. Au moment o`u nous avons effectu´e ces premiers calculs, nous ne disposions pas des routines permettant de traiter les syst`emes polaris´es en spin en conjonction avec des corrections de gradient ; c’est pourquoi, mis `a part le cas des atomes isol´es, ils sont essentiellement de type non-polaris´e.

Syst`eme Approximation Occupation Spin EKS tot(u.a.) Cu LDA 3d104s1 N/D −50,07914 Cu LDA 3d10×109 4s2 N/D −50,01751 Cu PW91 3d104s1 N/D −50,04426 Cu PW91 3d10×109 4s2 N/D −49,98289 O LDA 2s22p2 x2p1 y2p1 z N/D −15,68729 O LDA 2s22p4/3x 2p4/3y 2p4/3z N/D −15,70081 O PW91 2s22p2 x2p1 y2p1 z N/D −15,75379 O PW91 2s22p4/3x 2p4/3y 2p4/3z N/D −15,76389 Cu LSDA 3d104s1 1/2 −50,08596 Cu LSDA 3d10×109 4s2 0 −50,02820 Cu PW91 3d104s1 1/2 −50,05312 Cu PW91 3d10×109 4s2 0 −50,01379 O LSDA 2s22p2 x2p1 y2p1 z 1 −15,75874 O LSDA 2s22p4/3x 2p4/3y 2p4/3z 0 −15,75603 O PW91 2s22p2x2p1y2p1z 1 −15,83683 O PW91 2s22p4/3x 2p4/3y 2p4/3z 0 −15,80879

TABLEAU 5.1: Param`etres de r´ef´erence pour le calcul des ´energies de coh´esion. L’´etat de

r´ef´erence du cuivre est le mˆeme partout, tandis que l’oxyg`ene en pr´esente deux diff´erents suivant que le calcul est polaris´e en spin ou non.