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toire qui est maintenu sans fatigue au maximum de l'activité

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fonctionnelle. Les poumons restent dans un état d'anémie rela¬

tive, la circulation y est plus facile. D'où l'absence d'hémoptysie

presque constante des malades pendant leur séjour ».

Tels sont les effets des milieux raréfiés des altitudes sur l'or¬

ganisme.

La plupart des phtisiques ne pourront que se bientrouver

d'un séjour suffisammentprolongé dans cesrégions. D'une part,

ils acquerrontle bénéfice d'une véritable restauration générale

et leurs lésions pulmonaires d'autre part ne pourront qu'être enrayées ou amendées par le fait de cette triple action si bien¬

faisante surla nutrition, sur la circulation et sur la respiration.

CHAPITRE IV

de la température et des autres éléments connus des climats d'altitude

En partant de l'immunité phtisique, nous avons vu

qu'au fur

et à mesure qu'on s'élève, on voit en même temps

décroître la

tuberculose.

Mais on a dit aussi que plus on s'approche de l'équateur et

des contrées chaudes, plus la tuberculose est fréquente et

intense. Déjà Schnepp, en 1865, en avait fait la remarque.

On

a constaté, en effet, qu'aux Antilles, la proportion

des tubercu¬

leux nègres est aux blancs comme cinq est à un.

A Ceylan, elle

est aux blancs comme quatre est à une fraction

minime de

l'unité même. On a remarqué sa fréquence en

Indo-Chine,

au Pérou, au Brésil et en Nouvelle-Calédonie.On peut donc

admet¬

tre la véracité de cette affirmation : « Le froid n'a aucune influence surlagenèse de latuberculose ».

Mais peut-ondire que le froid

ait

une

action indifférente

sur

la tuberculose? Nous ne le pensons pas. Peut-on

dire qu'il ait

une action nuisible? Oui, dans certaines conditions. Peut-on

dire qu'il ait uneactionutile?Nous

allons voir dans

ce

chapitre

les bienfaits queles tuberculeux peuvent

retirer du froid.

Voilà qui paraitcontradictoire

si l'on

se

borne à considérer

le froid comme une entité bien définie et indépendante des

êtres.

Aussi nous a-t-il paru utile, pour

aboutir

à une

solution claire

etprécise, depasser en revue, d'une part,

les conditions de tem¬

pérature nécessaires à un tuberculeux pour

pouvoir bénéficier

d'une aération continue; d'autre part, de nous assurer

si l'on

trouve ces conditions réalisées dans les stations des altitudes.

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Le froid existe intense dans les climats les plus élevés du

groupe, puisqu'on peut

citer parmi

les températures

minima de

Davos, en hiver, les chiffres de et de 15°. Mais, outre

que ce froid est moins sensible dans cette

région

à

l'abri des

vents qu'ilnele serait dans la plaine, il y a lieu de tenir compte

surtout des effets de la radiation solaire sous ces climats d'alti¬

tude.

Nulle part, elle n'est aussi grande. C'estelle qui permet aux malades de séjourner dehors la plus grande partie de la mati¬

née et de l'après midi, alors que la neige crie sous lespas. C'est

elle qui établit la durée d'une journée médicale aussi longue qu'elle peutl'être sur la Riviera méditerranéenne.

En effet, voici pour Davos les chiffres avancés parJaccoud : Pendant les six mois d'hivernage, elle varie entre 10 et 9

pour la première heure et 3 ou4pour l'heure du soir. Le soleil

brille pendant tout ce temps. La température y est toujours supérieure à 0°. Cela tient à ce que le soleil peut briller de tout

son éclat, ses rayons n'étant arrêtés par aucune barrière, ni

nuages, ni brumes. Le ciel, en effet, est le plus souvent clair et limpide.

D'autre part, les glaces et les neiges concentrent les rayons du soleil aumême titre quede puissantes lentilles. Elles accrois¬

sent son action calorifique et il devient ainsi doublement

bienfaisant par la chaleur qu'il développe et par l'antisepsie qu'il réalise dans l'atmosphère.

Les expériences de Savinski ont en effet démontré l'action

destructive de la lumière solaire sur les bacilles tuberculeux.

Le 26 décembre 1888, Jaccoud expérimentait à Davos.

A 9 heures du matin, à l'air libre, le thermomètre marquait

9°. Adossé à un mur exposé au soleil, le thermomètre mar¬

quait, une heure et demie après, -f- 15°.

Le 31 décembre 1888, il renouvelle à Samaden les mêmes

expériences.

9 heures du matin, air libre : 5°.

9 heures du matin, le thermomètre, adossé à un mur exposé

au soleil, marquait, une demi-heure après, + 20,5.

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A 1 heure, dans les mêmesconditions, il obtenait une tempé¬

rature de -f- 30°.

Ajoutons, pour ce qui concerne Davos, que le nombre des

beauxjours est plus grand que partout ailleurs. En cinq mois (152 jours), il y a eu 67 jours de beau temps, 45 de moyens et

40 de mauvais.

Du 23 décembre 1870 au 28 février 1871, on compte à Davos

74journées très belles, tandisqu'à Parisil n'ya euque23 jour¬

nées semblables dans la même période.

Le 30 décembre 1873, dans la même localité, Spengler, par

un temps sans nuage et d'une grande clarté à Paris et à Davos,

a relevé, à l'ombre, dans la première ville, 5,1; dans la seconde, 18,3. Au soleil, la température s'étaitélevée à-|-43°

à Davos, tandis qu'à Paris elle n'atteignait que -f- 19,9. Voilà qui prouve amplement qu'onpeut bénéficieraussi bien à Davos qu'à Paris de l'aération continue. Avec quelques précautions et

une bonne exposition,onn'aurapasàcraindre les effets irritants

d'un froid excessif.

Le moment dangereux pour les malades coexiste, dans les cli¬

mats de montagnes, avec le coucher du soleil. Le changement

de température s'y fait sans transition, comme au lever, et on voit le thermomètre baisser en quelques minutes de 20 à 30°.

Mais ces oscillations brusques, qui pourraient paraître essen¬

tiellement défavorables aux malades,ne sont pasaussi vivement

senties que si la quantité d'humidité existant dans l'air était proportionnellement aussi grande que dans les plaines.

Nous savons, depuis les expériences de Tyndall, que plus

l'air renferme d'humidité, plus il absorbe de chaleur. S'il est saturé, il en absorbe dix-neuf fois plus que s'il est sec.

Or, à Davos, l'air est sec. Aussi les malades supportent-ils généralement bien cestempératures élevées; ils perdent relati¬

vement peu de leur chaleur animale. Cette sécheresse est dou¬

blement bienfaisante, puisqu'elle permet aux poumons l'exha¬

laison d'une plus grande quantité de vapeurd'eau et qu'ils sont

de ce fait àl'abri de l'influence nocive de l'humidité et de son

action irritante.

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