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mentles2/3 desdépenses.
Croit quetouslesmalades
peuvent être guéris en un tempsvariantde6m.à2ans
selonlagravité deslésions.
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Nous ne le pensons pas. De tous les phtisiques qui meurent après avoir été pensionnaires de ces sanatoria, le plus grand
nombre d'entr'eux vont s'éteindre dans leur famille.
Néanmoins le docteur Lombard avait essayé d'établir quel
était à Davos le chiffre des décès constatés, chaque année, surla colonie étrangère, mais il ne l'a pu qu'imparfaitement, car il s'était borné à compter les tombes dressées dans le cimetière de la localité.
Vachers'est adressé au bureau de statistique fédérale de
Berne, où il a pu trouver les relevés de l'état civil de Davos,
dressés parle pasteur de la paroisse. Il a pu constater que ce chiffreest égal à 10 ou 12 par an pour une population flottante de 4 à 500 personnes résidant dansla vallée pendant une durée de 5 mois en moyenne.
Ce chiffrerépond, dit-il, à une mortalité annuelle de 48 pour
1000, proportion double de celle que nousrencontrons dans la ville de Paris. Mais on voit une différence très accentuée entre cette mortalitéet celle des hospices civils de la capitale qui est égale à 86 pour 1000.
Tout cela, malheureusement, ne peut nous servir d'argument probant et ne peut pas
davantage
nous permettre d'attribuer à Davos une supériorité surles autres stations du même groupe.Il faudrait avoir pu recueillir la totalité des décès ayant eu lieu, chaque année, parmi les phtisiques ayant fréquenté les stations de montagnes.
Il serait égalementimportant de savoir comment sont répar¬
ties les guérisons, quelle a été laproportiondes malades guéris
pour chaque période de la maladie. Il estnaturel de penser que dans les établissements comme celui de
Falkenstein,
où l'on n'admet que les phtisiques débutants, les résultats seront Plusfavorables que dans ceux où, comme àDavos, par exemple, l'on reçoit, non seulement les personnes
prédisposées ou n'ayant
pas dépassé le premier degré de leur affection, mais encore
cellesNousqui sont plus gravement atteints. L
avons vu, en effet, qu'à Davos et dans les stations les
plus élevées du groupe, il n'y avait pas de contre-indication
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absolue à l'emploi des climats d'altitude dans certains cas bien déterminés, alors mêmeque la maladie était arrivée àla période
de ramollissement etd'excavation.
Ainsi donc les statistiques, telles qu'elles sont faites, ne peu¬
vent nouspermettre de juger d'une station en dernier ressort,
ni de lui assigner lerang qu'elle doit occuper dans legroupe.
Aussi sommes-nous obligés de nous contenter de ce qu'elles peuventprouver, à savoir la supériorité des climats d'altitude
surles autres climatsaupoint de vuethérapeutique.
Quelle que soit l'étendue que l'on donne au sens du mot gué-rison, nous pouvons dire avec Dettweilcr, qu'une guérison n'est
absolue qu'autant qu'elle estdurable.
D'un autre côté, Daremberg dit : « On peut déclarer guéri un tuberculeux qui, pendant dix ans, a repris ses occupations sans avoir un crachement de sang, un accès de fièvre imputable à
une poussée tuberculeuse, un crachat bacillaire. S'il a résisté pendant dix ans à quelques bacilles perdus dansun coin de son poumon etprobablement morts (carnous savons que les bacilles
morts sont aussi infectieux), il n'y a aucune raison pour qu'il
redevienne phtisique s'il ne se replace pas dans les conditions
où il a subi une première atteinte ».
Or pour savoir si les guérisons enregistrées dans les statisti¬
ques ont été durables, il aurait fallu suivre la trace des malades pendant un certain nombre d'années après leur sortie des éta¬
blissements.
La tâche n'est point commode. Cependant le docteur Wolff,
directeur du Sanatorium de Reiboldsgrtin, a pu, àla suite d'une enquête qu'il fit en 1890, savoir quel était le nombre des per¬
sonnes survivantes ayant passé en 1876 dans l'établissement de
Brelimer et en étant sorties relativement guéries.
54 0/0 de celles qu'il est arrivé à retrouver vivaient en pleine
santé apparente.
Il serait à désirer que de pareilles recherches pussent être
faites d'une façon régulière dans tous les sanatoria de monta¬
gne. On aurait là une bonne source d'informations.
Pour enfinir avec les statistiques, nousrapporterons ici celle
que les docteurs Ruedi et Clifïord Àlbutt ont publiée ensemble
dans un numéro duLancet (année 1878-1879).
Sur 55 malades traités àDavos, atteints dephtisie pulmonaire
à toutes les périodes et dont ils donnent une courte analyse, ils signalent 37 améliorations. Dans quelques cas la guérison fut complète.
Nous citerons une observation de Théodore Williams qu'il fit paraître également dans le Lancet en 1879.
Le malade, âgé de20 ans, avaiteu plusieursgraves
hémopty-sies à Ilastings. Elle ne se renouvelèrent pas à Davos pendant
les cinq mois qu'il y résida. En quittant cette localité, il se ren¬
dit à Veytaux, près Lausanne, et là, il fut repris de crachements
de sang.
Nous pourrions rappeler le cas d'Ungern, cité dans notre introduction. Il ne vit ses hémoptysies cesser et sonétat s'amé¬
liorer que du jour où il alla résider à Davos.
Les docteurs Corail, Hérardet Ilanotcitent dans leur ouvrage intitulé : « La phtisie pulmonaire », les observations prises
par Hermann Weber sur 75 malades ayant passé cinq mois et plus dans des stations élevées. On voudra bien nous permettre
de les rapporter ici :
18 furent guéris pour un temps ou pour toujours; 28 furent
sensiblement améliorés; chez AA le résultat fut douteux; chez
15 la maladie fit de redoutables progrès.
50 de ces malades étaient au premier degré de la phtisie
avec lésions chroniques des sommets, des reliquatsde pneumo¬
nie ou debroncho-pneumonie très étendue et avaient eu uneou
plusieurs hémorrhagies pulmonaires. Ces cas donnèrent 17 gué-risons, 21 améliorations évidentes, 11 cas furent douteux avec
aggravation ultérieure et mort, 1 marcha rapidementvers la
mort.
Sur 18 malades à la deuxième période avecramollissementet formation de cavernes au début, 1 fut guéri,5 furentaméliorés,
3 douteux et il y eut 9 résultats défavorables.
Sur 7 cas à la troisième période avec une ou plusieurs caver¬
nes, il y eut 3 améliorations véritables, 1 résultat douteux, et
3 aggravations.
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M. Weber appelle
guérison les
casclans lesquels les phéno¬
mènes constitutionnels, le toux,etc...