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stores mobiles permettent d'abriter les malades quand la cha¬

leur est trop vive et le vent trop

fort. Là, ils bénéficient

sans dangers, et pendant toute la journée,

d'une aération continue.

Ils n'habiteront leurs chambres que la nuit; elles seront vastes

et hautes;elles devront avoir une contenance

de 60 mètres cubes

environ. Pas d'ornements saillants, pas de niches à

poussière;

aussi auront-elles leurs angles arrondis et les murs

seront-ils

peints à l'huile et vernissés. Pasde

rideaux

aux

fenêtres,

pas

de

tentures, pas de tapis; le parquet sera

recouvert de linoléum.

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L'établissement possédera une installation hydrotliérapique,

une étuve à désinfecter, ainsi qu'un appareil de chauffage per¬

mettant de répartir partout unechaleur uniforme et douce,pri¬

vée de tout gaz délétère.

Toutes les souillures, déjections des malades, débris organi¬

ques de toutes sortes seront aisément captés par un système de

canaux se ramifiant dans toutl'établissementet seront transpor¬

tés par ce moyen dans des réservoirs où l'onpourrales détruire

facilement.

Au voisinage se trouvera une source assez abondante, à eau

toujours courante, été comme hiver, dont l'analyse bactériolo¬

gique devra avoir étéfaite et quiremplira toutes les conditions

d'une bonne eau potable. 11 va sans dire qu'elle ne devra servir qu'aux usages de l'établissement.

Nous n'avons pasbesoin d'insistersurla nécessité qu'il y aura pourles malades detrouveraux abords de leur nouvelle demeure

la présence de ces bois et de ces forêts de sapins que l'on ren¬

contre autour de presque tous les sanatoria des altitudes. On

sait leur utilité non douteuse. Ils sont, en effet, de véritables

écrans par l'obstable qu'ils opposent au vent, au froid, aux

poussières; ils sont encore, si l'on veut bien me permettre cette expression, de véritables purificateurs de l'atmosphère à qui ils

enlèventrégulièrementunepartie de l'acide carbonique enexcès.

Voilà pour l'habitation. La tâche du médecin va commencer.

Il est nécessaire, pour obtenir de bons effets, que les moindres

détails de la vie du phtisique soient réglementés. Il devra

se coucher de bonne heure, se lever tard. Mais il dormira les

croisées entr'ouvertes toute lanuit,àl'abritoutefois descourants

d'air, et de cette manière il pourra bénéficier d'une aération continue, permettant à la ventilationpulmonaire de mieux s'éta¬

blir, écartant les dangers d'une intoxication lente et prolongée

due aux produits organiques fournispar les exhalaisons pulmo¬

naires et par les excrétions cutanées.

Nous sommes loin du temps où l'on calfeutrait les tubercu¬

leux dans leur chambre après avoir barré toutes les issues.

C'est Raulin, qui, le premier, en 1752, recommanda à ses

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-malades de coucher les fenêtres entrouvertes. Peter, Bouchard, Debove, Grancher, Letulle, C. Paul, Darenberg, Dieulafoy se sont faits les défenseurs de cette méthode et enont démontré les bienfaits. Lestempshumides, les brouillardssontune contre-indication à sonemploi. Mais nous savons déjà combien est sec Pair des montagnes élevées. Aussi les malades n'auront-ils que

très peu souvent l'occasion de s'y soustraire. Quant au froid,

nous savons aussi combien, au lieu d'être nuisible dans les cli¬

mats d'altitude, il devient un agent actif dans la cure de la

tuberculose parla tonicité qu'il exerce, combien il est peu irri¬

tant et peu sensible aux malades par le fait même de cette sécheresse de l'air et de la pureté atmosphérique. Nous rappel¬

lerons d'autre part combien les malades s'y habituent vite et

combien peu la température s'abaisse dans les chambres, en

dépit des chutes thermométriques les plus basses.

Le jour, ceux qui pourront sortir s'exposeront en plein air

sous des abris, mais de telle sorte qu'ils reçoivent obliquement

les rayons du soleil ; ce moyen, préconisépar le docteur Sabou-rin, évitera qu'ils s'enrhument. Ils s'y exposerontétant couchés,

c'est la meilleure manière de ne pas être sensible au froid.

Comme le dit si bien Darenberg : « ils devont être caressés et

non mordus par le soleil ». Pour ceux dont l'état des forces le permettra, on tracera des promenades quotidiennes; on leur en fixera le but, onarrêterad'avanceleurdurée. Ils trouveront, au

voisinage du Sanatorium, des kiosques-abris où ils pourront se reposer; des allées en pente douce leur permettront de ména¬

ger leurs forces. Ils éviteront tout excès de fatigue en marchant

lentement et en s'arrêtant tous les 200 mètres. Tout, enfin, aété prévu dans les établissements de ce genre, pour faciliter sans effort lejeu de la cage thoracique, pour rendre la respiration plus ample etplus profonde. Apprendreaux maladesà respirer,

telle est une des grandespréoccupations des médècins traitants.

Ils savent combien la façon de respirer influe surle développe¬

ment et sur le fonctionnement des organes intra-thoraciques.

Aussi soumettent-ils lesphtisiques àunevéritable gymnastique respiratoire. Ils leur font exécuter des mouvements de bras et

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différents exercices de flexion, d'extension, d'adduction et d'ab¬

duction concourant tous à tonifier les njuscles respirateurs,

à accroître leur puissance, à dilater lespoumons, à

faciliter

leur ampliation, à permettre plus facilement et

plus

sûrement à

l'air

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